La beauté d’une sculpture est-elle dans le cerveau du spectateur ?

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Y a t-il une base biologique objective pour apprécier la beauté dans les arts ? Ou l’expérience esthétique est-elle entièrement subjective? Cette question a été soumise dans un magazine publié dans ‘PLUS ONE’, de Cinzia Di Dio, d’Emiliano Macaluso et de Giacomo Rizzolatti. Les chercheurs ont utilisé des IRM pour étudier l’activité neuronale de sujets qui n’avaient aucune connaissance dans la critique d’art, et à qui ont avait montré des images de sculptures de l'époque classique et de la Renaissance.

La perspective 'objective' a été examinée en contrastant des images de sculptures Classiques et de la Renaissance aux proportions canoniques, avec des images des mêmes sculptures dont les proportions avaient été altérées pour créer une valeur esthétique dépréciée. En termes d’activation du cerveau, cette comparaison a montré la présence du “ratio d’or” dans le modèle original qui a activé certains schémas spécifiques des neurones du cortex aussi bien que (crucialement) l’insula, une structure servant d’intermédiaire aux émotions. Cette réponse était particulièrement apparente quand il était seulement demandé aux participants d’observer les stimuli; c'est à dire, quand le cerveau réagit le plus spontanément aux images présentées.


La perspective 'subjective' a été évaluée en contrastant de jolies sculptures avec des laides, et chaque participant décidait si oui ou non la sculpture était esthétique. Les images jugées jolies ont activé sélectivement l’amygdale droite, une structure qui répond à l’apprentissage d’informations nouvelles avec une échelle de valeur émotionnelle.


Ces résultats indiquent que, pour un observateur ignorant dans l’art de la critique, le sens de la beauté est transmis par deux processus non-mutuellement exclusifs: l’un est basé sur une activation conjointe d’un ensemble de neurones du cortex, déclenchés par des paramètres intrinsèques aux stimuli et l’insula (beauté objective); l’autre est basé sur l’activation de l’amygdale, sous le contrôle des expériences émotionnelles du sujet (beauté subjective). Les chercheurs ont conclu que les deux facteurs objectifs et subjectifs concourent à déterminer notre intérêt pour une œuvre d’art.

L’histoire de l’art est remplie de la tension constante entre les valeurs objectives et les jugements subjectives. Cette tension est renforcée quand les artistes découvrent de nouveaux paramètres esthétiques qui peuvent plaire pour diverses raisons, qu’elles soient relatives à notre héritage biologique, ou tout simplement à la mode ou à la nouveauté. Cependant, la question centrale demeure: quand la mode ou la nouveauté expire, leur travail peut il jamais devenir un patrimoine permanent de l’humanité sans une résonance induite par certains paramètres inhérents biologiques?


Pour lire l’article complet et voir les images qui ont servi d’objets tests, rendez vous sur :
http://www.plosone.org/doi/pone.0001201

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