La Grande Epoque : Un ex-diplomate détaille les complots du régime chinois à l’étranger

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12-06-2007

Le «sino-Big Brother» a de profondes ramifications au Canada. Tel était le message d’un ex-diplomate chinois, Chen Yonglin, le 8 juin dernier, lors de sa première visite à Montréal depuis sa défection médiatisée du consulat chinois de Sydney, en Australie, il y a deux ans.

Au cours d’une entrevue en profondeur accordée à La Grande Époque, Chen Yonglin a rendu public des documents et a détaillé les efforts déployés par le régime pour mettre les médias d’outre-mer de langue chinoise sous son contrôle et pour influencer les fonctionnaires des gouvernements occidentaux par l’entremise de clubs d’étudiants et d’associations communautaires agissant comme couverture.

Chen Yonglin, ex-diplomate de la Chine, en conférence de presse à Ottawa, le 6 juin 2007, pour révéler des informations sur les ramifications du régime chinois au Canada. (Matt Hildebrand/La Grande Époque)


Le but, affirme Chen, est de discréditer et d’intimider cinq groupes cibles : les exilés tibétains, les Taïwanais, les musulmans ouïghours, les activistes prônant la démocratie et surtout les pratiquants de Falun Gong.

Premier secrétaire auprès du consulat à Sydney, Chen était à la tête du département politique du consulat, responsable de combattre ces cinq groupes.

Il a démissionné en mai 2005, déclarant que sa conscience l’empêchait de faire ce travail qui consistait, dévoile-t-il, à espionner des Australiens faisant partie des cinq groupes et à interférer avec leurs activités.

Maintenant, il avertit les gouvernements occidentaux d’y porter attention.

«Le contrôle des communautés chinoises à l’étranger est une stratégie qu’a maintenue le Parti communiste chinois et l’aboutissement de dizaines d’années de gestion et de planification», affirme Chen. «Cela ne se passe pas uniquement en Australie. C’est orchestré de cette façon dans d’autres pays comme les États-Unis et le Canada aussi.»

Contrôle des médias

Étant à la tête du département politique, Chen était aussi membre du Groupe de travail spécial anti-Falun Gong, composé des chefs de chaque département du consulat à Sydney ainsi que du consul général, déclare Chen. Il affirme qu’un groupe identique existe dans toutes les missions chinoises partout dans le monde.

Le compte rendu, daté du 7 février 2001, d’une rencontre du Groupe de travail remis à La Grande Époque avait été terminé par le consul général et par son adjoint au consulat, et inclut les rapports relatifs à 22 activités anti-Falun Gong.

Une de ces activités se rapporte à un journal de langue chinoise qui a été réprimandé pour avoir publié une publicité de Falun Gong.

Il est indiqué dans le rapport que le rédacteur en chef et l’éditeur du Australian Chinese Daily ont promis de ne plus imprimer d’articles ou de publicités au sujet de Falun Gong, et d’imprimer plutôt des articles anti-Falun Gong «recommandés» par le consulat.

Chen déclare qu’il savait, de par son travail au consulat chinois, que le Australian Chinese Times était payé pour imprimer des articles de journaux de Chine continentale, dont le contenu est examiné de près par les censeurs de l’État et généralement conforme à la ligne du parti.

D’autres journaux chinois auraient des ententes similaires.

M. Chen donne d’ailleurs, comme exemple, un journal publié en mandarin et distribué à Montréal et en Ontario, Les Presses chinoises. En 2001, l’ex-diplomate aurait reçu un rapport annuel intitulé Effort de lutte contre le Falun Gong en 2001 et planification pour 2002 (traduction libre), distribué à toutes les missions diplomatiques chinoises dans les pays où se trouve le Falun Gong. Dans ce document, il aurait été mention des Presses chinoises comme «d’un exemple du bon travail de l’ambassade» pour contrer le Falun Gong à l’étranger. Le transfuge ne peut toutefois pas confirmer quels sont les liens précis entre la publication et l’ambassade.

Crescent Chau, l’éditeur du journal Les Presses chinoises tiré à 10 000 exemplaires, avait fait paraître des articles accusant les pratiquants de Falun Gong de différentes perversions. L’homme d’affaires chinois, ayant de forts liens avoués avec l’ambassade chinoise au Canada, a continué à publier ce genre d’articles – dont plusieurs sans source – malgré les plaintes des pratiquants et malgré une injonction de la cour. Des procédures judiciaires, toujours en développement, ont été intentées par les pratiquants de Falun Gong contre M. Chau et sa publication.

Lors d’un discours au Global Chinese Media Forum organisé par l’État à Nanjing, Chine, en 2003, l’éditeur du Australian Chinese Times, Zhu Minshen, s’est vanté que son journal critiquait Taiwan, l’indépendance du Tibet et le Falun Gong.

Il a ajouté que son journal avait imprimé du contenu fourni par au moins quatre journaux de Chine continentale et il a décrit son action comme «emprunter un bateau pour aller à l’étranger».

Influence à l’Ouest

Selon M. Chen, les missions chinoises font entendre leur voix dans les pays occidentaux par la communauté chinoise et les organisations étudiantes qui sont utilisées par le régime ou servent carrément de couverture.

«Plusieurs de ces organisations ont le même nom ou des noms similaires en Australie, en Europe ou ailleurs», soutient Chen, citant le «Congrès national» comme exemple.

Au Canada, il y a le «National Congress of Chinese-Canadians» dont les liens étroits avec l’ambassade sont connus.

Chen affirme que les dirigeants des missions chinoises sont souvent les instigateurs de regroupements de professionnels chinois et d’étudiants chinois dans le but de les utiliser pour influencer la société.

«[À Sydney], les rencontres importantes de l’association étudiante chinoise ont habituellement lieu au consulat. Les chefs des organisations étudiantes sont habituellement nommés par le consulat chinois. Le consulat recrute de nouveaux membres du Parti par le truchement des associations étudiantes», ajoute Chen

Source :
http://www.lagrandeepoque.com/content/view/1956/31/

Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.

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