25-02-200
Paris a accueilli le samedi 24 février au Palais des Congrès l’étonnant Spectacle du Nouvel An Chinois de la télévision New Tang Dynasty. Une plongée dans 5000 ans d’histoire et de tradition pour 7000 spectateurs privilégiés.
A mi-chemin d’une tournée marathon de 30 villes dans le monde entier, les dizaines de danseurs, chanteurs, musiciens du Spectacle du Nouvel An Chinois ont encore une fois fait salle comble et surpris l’audience par la richesse de leur performance.
On sort de la salle sonné et, disons-le clairement, en se demandant si on revient d’un grand spectacle ou d’un voyage initiatique.
Le précédent spectacle, en 2006 et également au Palais des Congrès de Paris, avait comme mot-clé sous-jacent :«trait d’union.» Aux dragons et aux lions succédaient les queues de pie d’orchestres symphoniques ; aux accents mélancoliques de la vielle chinoise Erhu faisait écho la clarinette de Giora Feidmann.
En 2007 par contre, le pas est décidément franchi : c’est dans les mythes et légendes de la Chine antique que nous emmènent les organisateurs et les artistes.
Alors, le spectateur qui s’attendait à un nouveau concours d’acrobaties, à des combats d’arts martiaux en pagaille, à des tambours et des pétards, à des contorsionnistes en tenue fluo subit un premier choc : du début à la fin, le spectacle est harmonie, scènes célestes, images bouddhiques, héros incarnant les valeurs traditionnelles de la nation chinoise. La musique invite l’audience à la douceur et à la réflexion ; en même temps que s’ouvrent grand les yeux, on croit commencer à comprendre que le but est surtout d’ouvrir les cœurs.
L’histoire commence avant même l’histoire : à la période des mythes, celle où les divinités décidaient de ce que serait le futur au cours des dynasties, où s’inscrivait le nom de chaque empereur, futur « fils du ciel ». Elle se poursuit avec l’histoire de la jeune Mulan et les valeurs de piété filiale et de respect qu’elle manifeste, puis avec celle du grand général Yue Fei incarnant la fidélité et le courage ; elle explore les traditions tibétaine, mongole, celles de différentes ethnies chinoises ; elle ranime les croyances bouddhistes et taoïstes.
Une dynastie après l’autre transmet ses leçons marquantes, et alors qu’on s’attend à voir le rideau tomber après la danse des dames de Cour de la dernière dynastie, la dynastie Qing, il reste levé : le spectacle est sorti du passé pour arriver au présent. Il dépeint la répression d’une pratiquante bouddhiste du Falun Gong par le régime chinois. La scène et la façon dont elle est orchestrée, l’arrangement des couleurs semblent vouloir symboliser la douceur d’une tradition de sagesse opposée à la violence du matérialisme.
La recette marche : les spectateurs ont rythmé leur soirée de silences religieux suivis de tonnerres d’applaudissements, et les chinois sortent en parlant du « nei han », le sens profond du spectacle tout autant que la beauté des costumes et la précision millimétrique des chorégraphies.
Jean-Pierre et sa famille reflètent l’impression générale : «Tout était parfait.» Comme eux, nous sommes revenus avec l’envie de prendre l’avion pour Berlin et assister à la prochaine représentation.
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