Durant la visite de Hu Jintao aux Etats-Unis, à la cérémonie de bienvenue offerte à la Maison Blanche, une pratiquante de Falun Gong, le docteur Wenyi Wang, a pendant plus de trois minutes protesté en criant contre le prélèvement d'organes des corps vivants des pratiquants de Falun Gong dans les camps de travaux forcés chinois. Ses cris ont immédiatement fait place à l'attention des médias internationaux et la nouvelle s'est propagée rapidement dans le monde entier. En Espagne, beaucoup des principaux médias ont informé de cet incident et éveillé parmi le public un grand intérêt sur les raisons d'une telle protestation.
Le dimanche 30 avril, un des quotidiens les plus importants d'Espagne, El Mundo, a consacré une page entière publiant la déclaration complète du Dr. Wenyi Wang sous le titre "Pourquoi j'ai crié "assassin" à la Maison Blanche".
J'AI ETE LIBEREE par la cour de district de Washington vendredi dernier. Je crois nécessaire d’expliquer au public ma protestation pendant le discours de [président chinois] Hu Jintao jeudi 20 avril sur la pelouse de la Maison Blanche.
Le 9 mars, le journal Epoch Times (version anglaise de La Grande Epoque, ndlr) a révélé les prélèvements d’organes à grande échelle sur des pratiquants de Falun Gong vivants, dans le district Sujiatun de la ville de Shenyang (province de Liaoning, au Nord-Est de la Chine). Après ces révélations, le parti communiste chinois (PCC) a rapidement transféré les pratiquants de Falun Gong toujours détenus à Sujiatun, a nettoyé le site et éliminé toutes traces, puis a nié la réalité de l’information. A ce moment, l’Epoch Times m’a chargée de couvrir l’affaire parce que je suis une pathologiste avec une expérience dans la recherche sur la transplantation d’organes.
J’ai immédiatement espéré pouvoir faire cesser les crimes de prélèvements d’organes sur des pratiquants de Falun Gong vivants. Je voulais aider ceux dont la vie était en danger à cause de ces prélèvements. Au commencement nos articles se sont basés sur les informations transmises par deux personnes de la région de Shenyang, qui savaient ce qui se passait à l'intérieur de l’hôpital de Sujiatun : "Peter", un chinois qui avait travaillé comme producteur pour une station de TV japonaise dans la région du Liaoning ; et "Annie," un membre du personnel de l'hôpital en question (hôpital provincial de traitement de la thrombose), également ex-épouse d'un chirurgien directement impliqué pendant plusieurs années dans les prélèvements d’organes à Sujiatun.
Depuis début mars, j'ai accompagné ces deux personnes pour rencontrer les principaux médias internationaux, le congrès américain, et différentes agences gouvernementales. A la même période, nous avons obtenu des informations sur le fait qu’entre entre 2001 et 2003, les prélèvements d’organes sur des pratiquants de Falun Gong en vie avaient été faits à grande échelle dans les camps de travaux forcés.
Des malades qui sont allés en Chine pour recevoir un don d’organe nous ont dit qu’ils avaient été informés avant d’aller en Chine que les organes venaient de pratiquants de Falun Gong. Des docteurs informés de l’étendue et de la cruauté de ce système de prélèvement d’organes nous ont dit que la cruauté et l’inhumanité du phénomène étaient impensables, indicibles, que cela dépassait de loin ce qu’avait publié l’Epoch Times. Ils nous ont dit que lorsque cela serait révélé, les gens du monde entier en resteraient bouche bée.
Même si ces gens ont été en contact proche avec l’Epoch Times, ils n’ont pas osé parler ouvertement parce qu’ils ont peur d’être assassinés. Tous suivent de près la question et en particulier la position du gouvernement américain et des médias internationaux. Parce qu’ils ont besoin d’un environnement qui garantisse leur sécurité.
J’ai réalisé qu’il est très important que le gouvernement américain soit informé. J’ai constamment donné les nouvelles informations à ma disposition au gouvernement américain.
Les malades ont besoin d’organes sains. Pour créer un courant d’affaires, les spécialistes de la transplantation en Chine ont ouvertement admis lors d’appels téléphoniques enregistrés que les organes viennent de pratiquants de Falun Gong vivants. De plus, la plupart des hôpitaux annoncent publiquement que le temps d’attente pour un organe compatible immunologiquement est de 2 semaines à 1 mois. Parfois il faut seulement 1 semaine pour trouver un organe, du sang et du tissu compatibles pour une transplantation.
La publicité multilingue en ligne d’un centre de transplantation à Shenyang promet même aux malades qu’ils peuvent en 3 semaines venir en Chine, recevoir un organe et retourner en forme au travail. Cette page internet a été rapidement retirée quand les articles sur le camp de Sujiatun ont été publiés. En tant que docteur formé aux questions de transplantation, je sais que cela signifie qu’il doit y avoir de grandes « banques vivantes » d’organes dans de nombreuses provinces de Chine. Je ressens une grande douleur à cette pensée.
Il y a des dizaines de milliers de pratiquants de Falun Gong portés disparus. Leurs familles les cherchent, mais ne savent pas ce qu’ils sont devenus.
Je veux insister sur ce qui se passe à l’heure actuelle : une enquête détaillée, qui inclut des interviews enregistrés avec des spécialistes de la transplantation en Chine, indique que des hôpitaux importants en Chine opèrent aujourd’hui pour prélever les organes de pratiquants de Falun Gong vivants. Notre enquête montre aussi que les hôpitaux ont récemment augmenté le rythme de ces opérations.
Peu après les révélations sur les prélèvements d’organes, le parti communiste chinois (PCC) a émis une nouvelle directive sur les transplantations. Celle-ci semble interdire les prélèvements d’organes sans accord formel du donneur, mais ne sera applicable qu’à partir du 1er juillet. Pendant ce temps, les hôpitaux incitent leurs patients à se faire opérer le plus rapidement possible. Ils ont dit qu’il y aurait moins d’organes après le 1er mai. Des enregistrements qui prouvent ces affirmations ont déjà été rendus publics.
Il est évident que le PCC dissimule ce qui se passe, et en même temps se dépêche pour faire autant de transplantations que possible rapidement. Nous savons que chaque jour un grand nombre de pratiquants de Falun Gong sont sacrifiés pour fournir ces organes
Je n’ai pas pu prendre de temps pour mes enfants. Je les ai laissés à New-York. Je suis allée voir différentes agences gouvernementales et des médias. Je veux faire cesser ces crimes immédiatement et sauver ceux dont la vie est en danger.
Quand j’ai parlé aux médias, certains m’ont dit qu’ils croyaient que l’information du prélèvement d’organes sur des personnes vivantes est vraie. Mais qu’à cause des pressions ou bien pour ne pas affecter les relations entre leur pays et la Chine, ils ne peuvent en parler.
Le 19 avril, le jour précédant la rencontre entre le Président Bush et Hu Jintao, je suis allée à une audience du Congrès américain sur les droits de l’homme en Chine. Cependant, les deux témoins qui ont risqué leur vie pour révéler les prélèvements d’organes sur des pratiquants de Falun Gong vivants n’ont pas eu le droit de dire ce qu’ils savent. Ils avaient seulement demandé à avoir le droit de témoigner en privé devant les membres du Congrès. Après avoir vu qu’ils ne pouvaient témoigner, ils ont avec courage décidé de faire leurs premières déclarations publiques à une conférence de presse tenue le 21 avril.
Après l’audience du Congrès, j’ai réalisé qu’il fallait que je fasse tout ce que je pouvais pour attirer l’attention sur les prélèvements d’organes de pratiquants de Falun Gong vivants. Le 20 avril, je suis allée à la Maison Blanche en ma qualité de journaliste accréditée. Mais, lorsque j’ai vu le Président Bush serrer la main de Hu Jintao, je n’ai pu m’empêcher d’élever la voix.
Tout ce que j’ai dit était pour les pratiquants de Falun Gong qui ont été ou vont être disséqués vivants pour leurs organes. J’ai parlé pour tous ceux qui ont été torturés et ont souffert d’une persécution génocidaire.
Je ne veux pas que le Président américain et les médias internationaux soient encore trompés par le PCC. J’espère que Hu Jintao ne suivra pas Jiang Zemin [l’ancien dirigeant du parti communiste chinois] dans sa persécution et son génocide des pratiquants de Falun Gong.
J’ai essayé de dire les faits de cette persécution à nos lecteurs et au public. J’ai assisté à de nombreux événements internationaux. Je crois que le prélèvement d’organes sur des personnes vivantes et le plus grand des crimes contre l’humanité et que le plus grand et le pire génocide a lieu actuellement – juste sous nos yeux.
Le prélèvement d’organes sur des êtres vivants est un crime que toute l’humanité devrait s’unir à faire cesser. Les informations sur ce sujet ont systématiquement été étouffées. Je n’avais pas d’autre choix que d’utiliser ce moyen pour les révéler.
J’ai agi d’une manière qui respecte l’esprit américain. J’ai aussi agi pour protéger la dignité de l’Amérique et de l’humanité.
J’ai été détenue une journée. Lorsque j’ai été libérée, beaucoup de journalistes m’attendaient dehors. Ils m’ont tous demandé « Pourquoi ? »
Depuis que j’ai été libérée j’ai donné des interviews à la presse. Avant l’interview en direct avec une importante chaîne de télévision nationale, alors que nous allions sur le plateau le présentateur m’a dit clairement : ne mentionnez pas le cas des organes. Les informations quant aux prélèvements d’organes à grande échelle sur des pratiquants de Falun Gong vivants ont été étouffées pendant les six dernières semaines.
La presse a parlé de ce que j’ai fait à la Maison Blanches, mais n’a pas vraiment parlé de mes raisons d’agir. Cependant, ces raisons sont la clé de la question.
L’Amérique est l’Amérique du fait de son haut respect des droits humains. Je pense que les prélèvements d’organes à grande échelle sur des pratiquants de Falun Gong vivants sont un appel à la conscience de chacun de nous. C’est un test pour l’humanité. De tels crimes ne doivent pas être tolérés plus longtemps
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