Un journal national danois rend compte de la grève de la faim ‘tournante’ en Chine

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Les chinois souffrent sous 'la terrible tyrannie du Parti communiste', dit un avocat chinois qui n’attend pas grand-chose du présent Congrès du Peuple. Il est en grève de la faim afin de protester contre les violences du gouvernement envers les dissidents.

Publié dans le journal national danois Information le 6 mars 2006

CONGRES DU PEUPLE II
par Martin Gøttske
Correspondant d'Information

BEIJING –"Ces personnes haïssent le peuple et, en même temps craignent le peuple."

L'avocat chinois Gao Zhisheng ne mâche pas ses mots lorsqu'il décrit les membres du Congrès National du Peuple, lequel a débuté hier à Beijing.

En tant qu'avocat, Gao a défendu en justice des centaines de membres du Falun Gong, des activistes démocrates et des fermiers qui ont vu leurs terres confisquées par l'état. En tant qu'individu, il a envoyé des lettres aux dirigeants du pays et a critiqué leurs politiques. Il est même prêt à traiter de 'pervers' le Parti communiste chinois. Gao Zhisheng joue avec le feu – et il le fait tout en vivant à Beijing, au sein du régime de la Chine, qui a si peur de la critique.

Il ne place aucun espoir dans le fait que les dirigeants puissent utiliser le Congrès du Peuple, l'assemblée des législations de la Chine, pour apporter des améliorations substantielles au système. "Je ne vois rien qui fasse espérer quelque changement que ce soit. Cette assemblée est méprisée par le peuple." Gao pense que les traditionnelles arrestations en masse des citoyens insatisfaits se dirigeant vers l'assemblée, est un signe que les dirigeants ont peur du peuple.

La police a plusieurs fois arrêté Gao afin de le réduire au silence. Récemment, son cabinet, qui employait 20 avocats l'année dernière, a été fermé par les autorités. Selon Gao, c'est parce que son travail dévoilait le 'plus obscur aspect’ de la persécution par le gouvernement du mouvement spirituel interdit Falun Gong.

Depuis son appartement au sein de la capitale, Gao a maintenant entamé une grève de la faim et il dit qu'au moins 70 personnes à travers tout le pays se sont jointes à lui.

Il a commencé cette grève en partie en réponse à la série d'agressions policières sur des activistes chinois qui prêtaient main forte à des villageois dans le cadre de poursuites judiciaires menées contre les dirigeants politiques corrompus.

"Depuis le mois de septembre de l'année dernière, la violence policière en Chine s'est aggravée de plus en plus. Des citoyens normaux n'ont plus le droit de saisir la justice pour protester contre cette violence. Nous n'avons plus d'autre choix, notre dernier recours est la grève de la faim," explique l'avocat âgé de 41 ans.

"Nous sommes contre les actes de violence de la police. Et nous sommes contre le fait que les droits et les intérêts du peuple ne soient pas protégés."

Après avoir jeuné pendant plusieurs jours, Gao est maintenant rejoint par six autres personnes qui ont commencé ce qu'ils appellent un relai, où ils font la grève de la faim chacun leur tour.

Dangereuse tactique

Tous les grévistes de la faim ont –en prenant de grand risques —publié leurs noms. L'offensive ouverte de Gao Zhisheng contre les autorités de la Chine semble terriblement dangereuse en Chine, où le gouvernement a emprisonné ou expulsé du pays la plupart des critiques. Mais Gao décrit son acte comme 'un choix passif'.

"Ce n'est pas un choix que nous avons fait avec bonheur," dit-il au sujet de la grève de la faim. "C'est arrivé uniquement parce que nous vivons sous l’épouvantable tyrannie du Parti communiste. Je dis que c'est une tragédie que ce genre de situation voit le jour en cette période et à cette époque; que vous soyez obligé de faire une grève de la faim pour défendre vos droits."

Interrogé sur le fait de savoir s'il a peur de la réaction des autorités, il dit simplement: "Je n'ai jamais eu aucun doute sur les sales combines du Parti."

Peu après que Gao et ses compatriotes aient entamé la grève de la faim, la police a commencé à arrêter beaucoup de participants. Gao dit que trois de ses assistants ont été détenus. On est toujours sans nouvelle de l’un d’entre eux, tandis que les deux autres sont assignés à résidence. Gao a été lui-même détenu pendant deux heures, et explique que lui ainsi que sa famille ont été placés sous constante surveillance durant les deux derniers mois. Au moins 25 grévistes de la faim ont disparu ou été arrêtés au cours des deux dernières semaines.

Les autorités augmentent habituellement les précautions de sécurité avant le Congrès National du Peuple, mais à cause de l'augmentation des protestations publiques des activistes et des manifestations à la campagne, il semble qu'ils les aient intensifié encore davantage.

La mère d'une des victimes du massacre de la Place Tienanmen de 1989 a fait appel pour la fin de la grève de la faim sur Internet, disant que cela pourrait provoquer une violente réaction de la part des autorités. Mais Gao dit qu'ils ne s'arrêteront que lorsque les dissidents qui ont été envoyés dans des camps de travail auront été libérés.

Traduit de l'anglais :
http://en.clearharmony.net/articles/200603/31838p.html

Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.

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