De Standaard (Journal belge): Le Falun Gong fait appel à Bruxelles

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Trois ans après le début de la répression chinoise contre le Falun Gong, les pratiquants belges font un appel paisible devant l’ambassade de Chine à Bruxelles. De cette façon ils veulent commémorer la persécution chinoise de milliers de pratiquants.

Les adhérents définissent le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, comme une ancienne forme de Qigong où la cultivation du corps et de l’esprit par la méditation est centrale. En s’accordant aux principes de “vérité”,”compassion”, et “patience”, les pratiquants essayent de retourner à leur vrai soi, de s’assimiler finalement à ces principes […]. Le fondateur du Falun Gong est Li Hongzhi, qui déclare que la philosophie du Falun Gong en Chine, depuis 1992, est un mouvement apolitique et a- religieux. Quoique le Falun Gong n’ait pas de structure d’organisation fixe, à travers le monde 100 millions de pratiquants dispersés dans plus de 52 pays ont adhérés à ce mouvement.
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Parce que les autorités chinoises se sentaient menacées par la croissance en popularité du mouvement, le président Jiang Zemin a officiellement propagé l’interdiction de la pratique du Falun Gong en juillet 1999. De plus, après l’intervention du premier Zhu Rongji pendant une action paisible des pratiquants du Falun Gong le 25 avril 1999, Jiang craignait qu’un rival politique parmi les membres du parti communiste ne dirige le mouvement.

INTERVIEW. Des pratiquants de Falun Gong témoignent
“Nous avons subi lavages de cerveau, tortures et humiliations”

Par Eef Peeters

Bruxelles – “Ceux qui partageaient ma cellule m’ont poussé par terre. Un d’eux me tenait pendant qu’un autre me bouchait le nez et me versait un liquide dans la bouche. Ne pouvant respirer, j’ai dû l’avaler. J’ai senti passer le liquide par l’estomac et les poumons. J’ai eu de la chance. Beaucoup de détenus sont morts de cette façon.”

Zhao Ming (30) est une des milliers de victimes de la répression du Falun Gong par le gouvernement chinois depuis 1999. Après son discours aux Nations unies à Genève et une protestation en Allemagne, il a également visité la Belgique avec Zhizhen Dai (34) pour y raconter son histoire.

Pendant 22 mois Zhao a été détenu, interrogé et torturé. Grâce à la pression du gouvernement irlandais et d’organisations internationales, le gouvernement chinois a relaché Zhao le mois dernier. A présent il vit à Dublin, où il a repris ces études de Sciences informatiques au Trinity College.

Comme Zhao, Dai ressent la nécessité de parler au nom des pratiquants de Falun Gong qui sont toujours persécutés à présent en Chine: “Ils ont tué mon mari. Comment pourrais-je ne pas parler?” Son mari a été arrêté quatre fois en total depuis que le président Jiang Zemin a officiellement interdit la pratique du Falun Gong en juillet 1999. Son corps a été retrouvé l’an dernier dans une cabane abandonnée dans un banlieue de la ville de Guangzhou.

Zhao et Chen sont chacun allés à Pékin deux fois pour faire appel au gouvernement afin de mettre terme à la persécution du Falun Gong. En mai 2000, Zhao a été envoyé au “Camp de Ré-éducation” de Haidan. Une semaine plus tard il a fait une grève de la faim pour protester contre sa détention illégale. Mais les prisonniers dans sa cellule étaient forcés de lui nourrir avec de la nourriture liquide.

Quand Chen tenait une banderole du Falun Gong pendant une protestation sur la place Tiananmen à Pékin, il a également été arrêté. “Pour le punir, la police l’a envoyé au “Camp de Ré-éducation” de Yanqing, où il a régulièrement subi des chocs électriques. Lorsqu’il a été affaibli au point qu’il risquait de mourir à chaque instant, ils l’ont laissé partir” dit Dai. Quatre jours plus tard ils l’ont à nouveau arrêté. Depuis, Dai ne l’a plus jamais revu.

Un mois après son arrivée dans le “Camp de Ré-éducation”, Zhao à été transféré vers le camp de Ré-éducation de Tuan He. “C’est là où ils torturent les pratiquants de Falun Gong, afin de les faire renoncer à leur croyance. La méthode la plus légère qu’on y emploie est de forcer les pratiquants de Falun Gong à étudier de la propagande anti-Falun Gong pendant 13 heures par jour”.
“Lors de mon premier mois dans le camp de travail, 10 prisoniers dans ma cellule m’ont battu. Je n’ai pas pu marcher pendant deux semaines. Ces prisonniers n’ont jamais été puni. Au contraire, ils ont reçu comme récompense une diminution de leurs termes de détention. Plus tard, quelqu’un m’a dit que la police les avait forcés à me battre.”

Une autre méthode qu’on y utilisait fréquemment etait de priver les prisoniers de sommeil pendant plusieurs semaines. Chaque fois que je m’endormais, les gardes devaient me réveiller à tour de role. Les jours qui suivaient on m’autorisait à dormir deux heures par jour sur une chaise. Plus tard ils m’ont forcé à rester accroupi pendant 10 heures chaque jour. Parce que je ne cédais pas, cinq policiers m’ont attaché à un lit deux semaines avant de me relacher et m’ont donné des chocs électriques”, rapporte Zhao.

Le 12 mars, Zhao a été libéré. “C’est là que j’ai vu à quel point ma famille avait souffert également. Le jour où je suis retourné à Dublin, ils étaient convaincus de ne plus jamais me revoir. Quand je suis monté dans l’avion ils m’ont dit: “S’il te plaît, ne reviens plus jamais”.

Presque un an après la mort de son mari, Dai voyage toujours à travers le monde afin de démasquer la répression de la Chine. “La dernière fois que ma petite fille a vu son père, elle avait neuf mois. Je ne sais pas quel sera l’impact de ces cruautés sur sa vie. C’est pour cela que je fais appel à tout le monde d’arrêter cette violence. Si nous ne pouvons nous lever pour nos enfants, qui le fera?”

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