The Epoch Times: Quelqu’un de l’intérieur du Bureau "610" expose ce qui se passe dans les camps de travail chinois

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Epoch Times

Le 13 juillet 2005

M. Han Guangsheng, un ancien chef du bureau judiciaire et chef adjoint du bureau de la sécurité de la ville de Shenyang de la province de Liaoning s’est échappé de Chine et a demandé l’asile au Canada en septembre 2001.

Comme les récents déserteurs M. Chen Yonglin un diplomate du Consulat Chinois de Sydney en Australie et M. Hao Fengjun, un fonctionnaire du bureau 610 de Tianjin, M. Han est aussi un ancien fonctionnaire du Parti communiste chinois (PCC) qui a publiquement renoncé à son appartenance au PCC et a exposé ses actions illégales. Interviewé par le journal Epoch Times Han Guangsheng a révélé des faits très peu connus sur la fonction des bureaux 610

Les bureaux 610 existent vraiment

Journaliste : Hao Fengjun a révélé plusieurs faits sur le bureau 610 et sur la persécution du Falun Gong. Le gouvernement chinois nie l’existence des bureaux 610. Que savez vous vous sur la situation.

Mr Han : Le bureau 610 est réel et il existe toujours.

Journaliste : Pourquoi est il appelé 610 ?

Han : Parce qu’il a été établi en tant que bureau du gouvernement central le 10 juin 1999. Mais dans les localités il y a d’autres noms comme « 611 », « 621 », etc., selon le jour de l’établissement du bureau. Leur mission et leur organisation basiques sont les mêmes et ils sont tous sous le contrôle du Comité du PCC. Leurs membres viennent de quatre organisations : les stations de police, le bureau du procureur, les tribunaux et le système judiciaire et ils sont tous responsables de la persécution du Falun Gong. Les bureaux 610 sont au dessus de la loi et ils peuvent diriger toutes les organisations officielles dans chaque région du pays.

Journaliste : Pouvez vous prendre l’exemple de la ville de Shenyang et nous dire comment opère le bureau 610.

Han : Dans la ville de Shenyang on l’appelle bureau “611” et la personne responsable est le secrétaire adjoint du comité du Parti Communiste qui dirige toutes les affaires touchant à la politique et aux lois. Les membres sont principalement des fonctionnaires du bureau du comité du parti et il y a aussi des membres de la police, du bureau du procureur, du système judiciaire et de la sécurité et des bureaux de l’administration civile. Le bureau transmet les ordres venant d’en haut et arrange les missions de la ville de Shenyang. Parmi les missions on trouve : arrêter les pratiquants du Falun Gong qui sont en chemin vers Beijing pour faire appel, détenir et faire le lavage de cerveau des pratiquants du Falun Gong, condamner et envoyer les pratiquants du Falun Gong dans des camps de travail.

Journaliste : A combien de réunions du bureau 610 avez vous participé et quel genre de travail faisiez vous? Pouvez vous nous donner des exemples?

Hans : Nous avions fréquemment des réunions parce que plusieurs comités du parti de toutes les régions et les membres du bureau 610 devaient y participer. A cette époque, la mission principale était d’empêcher les pratiquants du Falun Gong d’aller faire appel à Beijing. Afin d’assumer cette mission tous les gouvernements du centre et régional avaient leur propre quotas.

Des “quotas” pour récompenser ou pour punir des fonctionnaires

Journaliste : Qu’est ce qu’un “quota”?

Han : Un quota veut dire que si trois ou plus de pratiquants de Falun Gong arrivent à aller dans le même mois à Beijing pour faire appel, le secrétaire adjoint et même le secrétaire du comité municipal du parti devront aller à la capitale provinciale pour des sessions d’auto critique. Pour éviter cela, pour sauver la face et pour préserver leur travail, chaque ville utilise un grand nombre d’officiers de police et d’argent pour empêcher les pratiquants du Falun Gong d’aller à Beijing.

Journaliste : Quel est le quota de la ville de Shenyang?

Han : En général trois personnes. Un maire a été une fois renvoyé parce qu’un pratiquant de Falun Gong de sa ville n’arrêtez pas de venir à Beijing.

Le “Bureau 610” émet des ordres oralement

Journaliste :Le gouvernement nie avoir une organisation du style du bureau “610”. Y a-t-il des documents émis par le bureau sur le Falun Gong ? Par exemple, est ce le « bureau 610 » a donné des ordres oraux ou écrits ?

Han : Je ne me rappelle pas avoir vu des documents écrits, mais il y a eu des discours de dirigeants, qui sont reconnus comme aussi importants qu’un document écrit en Chine. Les discours des dirigeants donnent des détails sur des événements programmés, donnent des directions et des avis sur les situations. Aussi la plupart du temps les ordres sont donnés oralement.

Journaliste : Qui pendant les réunions donne les ordres?

Han : C’est fait en deux parties. La première partie, selon la spécificité de la région, est arrangée quand la réunion et la demande sont organisées par le comité municipal du parti. L’autre est arrangé par les départements spécifiques, par exemple, le Bureau du système judiciaire de la province de Liaoning fait des demandes, organisent des missions etc. Le travail est préparé lors de réunions et des instructions données par les dirigeants.

Les camps de travail détiennent des pratiquants du Falun Gong

Journaliste : En quoi consistait votre travail?

Han : J’avais un certain nombre de missions, par exemple faire le travail législatif, former les fonctionnaires chargés de faire appliquer la loi, diriger les annonces publiques, diriger les prisons et les camps de travail de la ville de Shenyang. Il y a quatre camps à Shenyang et parmi eux trois ont été utilisés pour détenir les pratiquants du Falun Gong.

Journaliste : Au moment le plus crucial, combien de pratiquants de Falun Gong ont été emprisonnés?

Han : Probablement entre quatre cent et cinq cent personnes.

Journaliste : Quand les détentions de ce genre ont elles commencées?

Han : Les détentions ont commencées vers la fin de l’année 1999 et elles continuent toujours.

Journaliste : Quels ordres avez vous reçus en relation avec cette situation? Selon mes connaissances, un camp de travail est supposé détenir les gens condamnés pour des méfaits. Pourquoi les pratiquants du Falun Gong sont ils détenus dans des camps de travail et non ailleurs.

Han :Apparemment c’est un ordre qui vient du gouvernement central. Initialement la sécurité publique et la police mais non le système judiciaire ont été impliqués dans la persécution du Falun Gong. Cela a changé quand les centres de détention et les prisons ne pouvaient plus contenir plus de monde. A cette époque, j’étais Secrétaire Adjoint du Comité du Parti Communiste Chinois de Shenyang et j’étais en charge de cette région, aussi ils sont venus me voir et m’ont demandé d’ouvrir un camp de travail pour détenir les pratiquants du Falun Gong. Originellement les quatre camps de travail n’avaient jamais emprisonné de femmes, qui étaient plutôt envoyées dans le camp provincial ou les prisons, mais cette fois là on m’a demandé d’emprisonner les pratiquantes de Falun Gong.

J’ai fermement déclaré que je ne ferai pas cela parce que le camp de travail est supposé accueillir des criminels et non des pratiquants du Falun Gong que je ne considère pas comme des criminels. Du point de vue légal, les pratiquants du Falun Gong n’ont jamais eu des activités criminelles ou violé la loi aussi ils ne devront pas être emprisonnés dans le camp.

Journaliste : Depuis le début vous avez résisté aux ordres et vous n’étiez pas d’accord avec ce qui se faisait?

Han : Exact, je n’étais pas d’accord. Alors le secrétaire du comité du parti a tapé du poing sur la table et m’a dit d’obéir aux ordres et qu’il prendrait ses responsabilités s’il y avait des problèmes. J’ai dit que je devais consulter le département judiciaire. J’ai donc passé un coup de fil au chef du département judiciaire de la province de Liaoning. Je sentais que j’avais besoin de quelqu’un ayant plus d’autorité pour réfuter les ordres du comité municipal du parti.

Le chef a adopté la même position que moi disant que ce n’était pas correct d’emprisonner les pratiquants du Falun Gong dans un camp de travail. Mais en moins d’une semaine, le département judiciaire a changé d’avis et nous a rassemblés dans une réunion pour nous demander de faciliter l’emprisonnement des pratiquants du Falun Gong. Je ne pouvais plus résister car sinon j’allais être considéré comme un étranger dans le parti et gravement puni. J’ai été donc obligé d’ouvrir le camp de travail pour emprisonner les pratiquants du Falun Gong. Mais j’ai fait ce que j’ai pu pour prendre soin des pratiquants du Falun Gong.

Journaliste : Certains medias d’outremer ont rapporté qu’à l’intérieur des camps de travail, les pratiquants de Falun Gong sont fréquemment abusés verbalement et battus et d’autres sont torturés. Ces choses arrivaient elles quand vous étiez responsable,

Han : Il y a eu un tel cas dans un camp de ma région. Le personnel du camp a découvert une jeune fille de 15 ans nommée Han Tianzi et lui a demandé d’écrire une déclaration de garantie disant qu’elle renonçait à sa pratique du Falun Gong. Parce qu’elle a fermement refusé d’écrire une lettre de garantie les membres du personnel et Bai Suxia (nom écrit phonétiquement), le directeur adjoint de Longshan l’ont choquée avec des bâtons électriques. L’incident a provoqué une grande réaction parmi les pratiquants du Falun Gong à l’intérieur du camp et ils ont entamé une grève de la faim.

La mutilation du visage de Gao Rongrong et le « taux de succès » du camp de travail de Mansanjia

Journaliste : Récemment une pratiquante nommée Gao Rongrong a été défigurée au visage suite à des heures de chocs aux bâtons électriques. Elle est morte le 16 juin de cette année suite à une torture répétée. Pensez vous que cela soit vraiment arrivé ? Je pense que vous devez être au courant puisque c’est arrivé au camp de Longshan qui était un des camps de votre juridiction.

Han : Cela est arrivé après que je sois parti et j’ai appris cette affaire sur Internet. J’ai été aussi extrêmement choqué en voyant son visage brûlé. Je crois que ce genre d’incidents arrive. D’après ce que je sais la torture la plus féroce d’un pratiquant de Falun Gong est arrivée au camp de travail de Masanjia de la province de Liaoning. Masanjia n’était pas dans ma juridiction et était directement contrôlé par le département judiciaire de la province de Liaoning. Différentes sortes de tortures ont été mises en place à Masanjia pour réprimer les pratiquants du Falun Gong et pour accroître la taux de « transformation ». Au début je ne savais que ça existait.

Mais plus tard le département judiciaire a demandé à toutes les villes de la province d’aller à Masanjia pour apprendre ces techniques de transformation. Zhang Xiansheng, le chef adjoint du département judiciaire de Shenyang, est allé là bas et quand il est retourné m’a dit qu’il y avait un instrument principal utilisé à Masanjia – le bâton électrique – aussi nous devrions tous l’utiliser. J’ai répondu que cela n’était absolument pas permis, que je n’ordonnerai pas qu'on choque les pratiquants de Falun Gong et que je l’interdisais.

Pendant la deuxième moitié de l’an 2000, le chef adjoint de la province du département judiciaire de Liaoning qui était en charge des « affaires du Falun Gong » m’a appelé. Il a demandé que dix pratiquants de Falun Gong soient transférés à notre camp parce que le camp de Masanjia n’a pas réussi de le transformer.

Journaliste : Comme vous venez de le mentionner, le taux de transformation de Masanjia était très élevé parce qu’ils utilisent les bâtons électriques. Pourtant les dix pratiquantes qui ont enduré cela n’ont pas été « transformées ». Pouvez vous nous expliquer.

Han : Comme il faisait partie de la haute autorité j’ai été obligé d’accepter des femmes dans mon camp. Je suis allé les voir le soir de leur arrivée. Il y avait deux femmes dans une cellule, l’une s’appelait Zhao et l’autre avait le surnom de Yin. Pendant ma longue conversation avec elles, elles m’ont décrit la cruelle torture qu’elles ont subie à Masanjia. Par exemple, on les pinçait sans arrêt sur la partie tendre des cuisses, les obligeit à s’accroupir pendant une longue période, les forçaient à faire des pompes dans le froid et la neige. Et en plus des chocs par bâtons électriques il y avait d’autres tortures similaires.

Des produits fabriqués par du travail d’esclave viennent des camps

Journaliste : En dehors de la Chine, la réponse à ce sujet a été très forte. La plupart des pays n’acceptent pas les produits fabriqués par le travail d’esclave. Par exemple les USA et le Canada ne veulent pas accepter de tels produits. D’après les médias de ces pays et les informations que nous avons reçues plusieurs plaintes ont déclaré que de nombreux produits fabriqués dans des camps en Chine étaient pour l’exportation. Y avait il ce genre de phénomène dans le camp où vous étiez ?

Han : Oui. En fait cela n’a rien de nouveau. C’est juste un problème non résolu. Cela a été soulevé pendant des années et pourtant la situation perdure. La Chine a : premièrement un système pénal qui « transforme par le travail », un système où les prisonniers doivent travailler et deuxièmement les prisons chinoises et les camps de travail n’ont pas assez de fonds et dépendent donc de la vente de ces produits pour combler les manques. Donc tous sont obligés de faire faire ces travaux d’esclave. Parmi les produits nous trouvons par exemple les arbres de Noël, des « oursons en peluche », des petits canards et de poulets en plastique etc.. Ces produits sont en général fabriqués pour l’exportation.

Journaliste : Les matériaux sont donc envoyés dans les camps de travail et utilisés par les prisonniers pour fabriquer les produits puis exportés. Est-ce que les prisonniers reçoivent une compensation?

Han : Les prisonniers dans les camps de travail ne sont pas payés pour leur travail. Mais certains prisonniers peuvent recevoir une compensation minime.

Source :
http://theepochtimes.com/news/5-7-13/30289.html

Traduit de l’anglais sur /
http://www.clearharmony.net/articles/200507/27694.html

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