La Grande Époque, le 7 juin 2005
Le déserteur chinois Chen Yonglin a confié à une station de radio de Sydney qu’il se sentait libéré après avoir parlé ouvertement de la présence d’espions chinois en sol australien, malgré les craintes pour sa sécurité.
« C’est la plus grande décision que j’ai prise dans ma vie. Aussitôt après être sorti du consulat, je me suis senti libéré. J’avais finalement dit ce que je voulais dire. » Il a livré ces propos à la station de radio Sound of Hope mardi le 7 juin.
« C’est ce que je devais faire en tant que quelqu’un de droit et ayant une conscience. Tout ce que j’ai fait était dans l’espoir de voir mes compatriotes rompre avec le contrôle communiste. »
Après avoir quitté son poste en tant que 1er secrétaire du Consul général de Chine à Sydney, M. Chen se cache à présent, craignant pour sa sécurité s’il est déporté vers la Chine. Il a provoqué une onde de choc la fin de semaine dernière quand il a annoncé aux médias qu’il y avait environ 1000 espions chinois opérant en Australie. Il a aussi affirmé que des dissidents chinois avaient été kidnappés sur le sol australien et renvoyés en Chine.
M. Chen, sa femme et sa fille se sont depuis ouvertement retirés du Parti communiste chinois (PCC) par l’entremise du site du Dajiyuan, la version chinoise de La Grande Époque.
A considérer le passé de M. Chen, il est facile de comprendre d’où proviennent ses ressentiments envers le Parti communiste chinois. Son père a été assassiné lors des guerres intestines sévissant pendant la Grande Révolution culturelle orchestrée par le dirigeant communiste Mao Zedong dans les années 60-70. Il avait été kidnappé et torturé au fouet pendant des semaines.
« Cela a bouleversé ma famille », a raconté M. Chen à Sound of Hope. « À partir de ce moment, nous n’avons plus eu un revenu familial stable. Ma mère travaillait dur pour soutenir la famille avec un salaire de 24 yuan par mois»
Plus tard, durant l’événement largement couvert du massacre des étudiants sur la Place Tian An Men, trois des camarades de classe de M. Chen ont été blessés, dont l’un d’entre eux sévèrement, alors que les tanks et les troupes du gouvernement réprimaient brutalement les manifestations pro démocratie. M. Chen participait lui-même à un défilé pour la démocratie quand le massacre est survenu.
«…dans le bulletin publié par le gouvernement, personne n’avait réellement été blessé. J’ai été perturbé par la manière dont ils mentaient, car les faits étaient directement sous mes yeux », a-t-il dit.
Au « sujet de sa demande de visa auprès du gouvernement Australien, M. Chen dit que l’obtention de l’asile ne le préoccupe plus.
«L’aide légale et le dénouement légal ne sont plus la chose la plus importante. Même si le gouvernement australien ne m’offre pas l’asile, j’ai maintenant agit selon ma conscience. »
Toutefois, il croit que les intérêts commerciaux ont joué un rôle important dans le rejet de sa première demande de visa. M. Chen dit croire « que le gouvernement chinois prendra avantage du fait que l’Australie a besoin de la Chine dans ses relations commerciales. C’est ainsi que pression est faite sur le gouvernement australien, amenuisant du même coup l’impact de mes actions. »
Chen a dit qu’il a abandonné le Parti communiste chinois parce qu’il ne pouvait plus vivre en en faisant soi-même partie. « La raison pour laquelle j’ai abandonné le gouvernement chinois est que je ne voulais plus faire partie du système. Cette machine fonctionne depuis plus de 56 ans et dans le processus elle a tué tant de personnes innocentes », a dit M. Chen.
« Les fonctionnaires chinois ont une double personnalité. Ils ont la nature du Parti et la nature humaine. Et la nature du Parti a supplanté leur nature humaine. J’étais ainsi auparavant. Mais maintenant j’ai décidé de rejeter cela et d’aller de l’avant. Je ne vais pas permettre à ma conscience d’être érodée ou à ma vie d’être détruite. Quant à moi, si je ne vais pas de l’avant, je ne suis pas mieux que mort… dans un sens spirituel. »
M. Chen attend à présent une réponse à sa deuxième demande d’asile qu’il a faite directement au ministre des Affaires étrangères, Alexander Downer, et au premier ministre John Howard.
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