Le 5 octobre 2004, Martin Bermudez de “L’Ile” une station de radio Argentine, a de nouveau diffusé un nouveau programme sur le Falun Gong dans l’émission “Vous vous rappèlerez de moi”. Ce qui suit est la retranscription de ce programme.
Vous vous rappelez que durant le gouvernement militaire l’information ne circulait pas vraiment en Argentine, nous nous rappelons tous de cela. Chaque personne qui écoute en ce moment ce programme se rappelle du manque d’information à cette période, à cause de la censure de la presse, de la disparition de journalistes et de toutes sortes de pression que subissaient les médias.
Je me rappelle une conversation que j’avais eue à cette époque avec ma cousine qui vivait à Barcelone. Elle m’avait dit qu’elle était horrifiée par ce qui arrivait en Argentine. Je lui ai dit « Mais non, Laura, ce n’est pas comme ça, tu te trompes. » Et elle a répondu « Tu n’as aucune idée de ce qui se passe en Argentine, on ne te permet pas de le savoir. »
Plusieurs années plus tard, j’ai réalisé qu’elle avait raison. Même elle, elle n’avait pas tout à fait conscience à quel point elle avait raison concernant les informations qui nous étaient cachées, sur ce qui arrivait en Argentine et dont nous avions aucune idée. Quand les médias d’informations et la puissance politique forment un seul bloc, quand la presse est supprimée et ses droits violés, quand les journalistes disparaissent, quand le peuple est torturé, chaque citoyen peut être l’objet de manipulation. En Argentine, il y a eu des milliers de personnes qui ont disparues, et même s’il n’y en avait qu’un, le terrorisme d’Etat est horrible.
Chaque fois que nous entendez parler de quelqu’un qui est persécuté dans un pays et que dans ce pays on n’a pas le droit d’en parler, nous avons l’obligation d’aller manifester dans les autres parties du monde. Puis nous devons nous rappeler de la répression du temps du gouvernement militaire, nous rappeler comment était la vie, nous rappeler les manifestations qui se déroulaient à travers le monde pour les droits de l’homme et pour les personnes manquantes, alors qu’ici en Argentine nous pensions que tout allait bien, parce que les Argentins sont « droits et humains ».
Prenons cela comme une analogie avec ce qui arrive au Falun Dafa et aux Chinois en ce moment même, ce qu’être persécuté veut dire alors que dans votre propre pays, personne n’est au courant de ce qui vous arrive.
Nous rejetons absolument toute forme de persécution, nous rejetons toute sorte de répression des medias d’information, ce que subit actuellement la presse chinoise puisqu’elle ne peut rien communiquer, et que des pressions sont exercées par le gouvernement chinois dans d’autres pays afin qu’on ne puisse pas parler de Falun Dafa. Nous rejetons aussi tout ce qui va à l’encontre de la liberté de presse; pour nous c’est une violation des droits de chaque citoyen.
Des tactiques typiquement nazis ou des militaires argentins, terreur, terrorisme d’état, totalitarisme, autoritarisme: voilà comment étaient les choses en Argentine ; la tribu a été la disparition de 30 000 personnes. En Chine le chiffre doit être plus ou moins pareil, ou plus grand comme il y a plusieurs millions de Chinois.
On pourrait dire “La Chine est loin, la Chine est un autre monde”. Pourtant le monde est entrain de donner à la Chine une position de puissance. Personne ne peut éviter de faire des affaires avec la Chine. C’est inquiétant de voir que le Président Krichner a fait aux Nations Unis un discours basé sur la défense des droits de l’homme juste à son retour de Chine tout en pensant que faire de bonnes affaires avec la Chine serait une bonne solution pour nous. La dichotomie qu’il a placée dans son discours a été très claire : défendre les droits de l’homme ou faire des affaires avec la Chine. Ce même genre de dichotomie se pose à beaucoup d’autres pays dans le monde.
Quand quelqu’un vous dit combien c’est merveilleux de faire des affaires avec un pays, rappelez vous ce qui est arrivé durant le gouvernement militaire, quand plusieurs pays ne voulaient pas faire des affaires avec l’Argentine à cause des violations des droits de l’homme. Réfléchissez, devrions nous tirer une leçon de cela ou faire exactement pareil.
Peut être notre attitude neutre peut nous faire voir comme un pays pacifiste. Mais sur le fait de savoir sur quelle question nous pouvons rester neutre, et sur quelle autre nous ne pouvons plus l’être se résume à ce qui suit : défendre ceux qui sont torturés, parce que nous-mêmes avons été défendus par d’autres quand nous avons été torturés.
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