Lisa Liang, une citoyenne australienne, est venue à Genève début mars, pendant la Conférence des Droits de l’Homme et a fait appel pour la libération de Tan Yiwen, sa plus jeune soeur emprisonnée en Chine. Grâce à une très grande pression internationale, Tang Yiwen a été libérée plusieurs jours plus tard. Le 14 avril, Lisa Liang est revenue à Genève, pour continuer à faire appel pour les pratiquants de Falun Gong chinois qui sont toujours emprisonnés et persécutés en Chine. Elle a accepté d’être interviewée au téléphone par notre journaliste.
Journaliste: Pouvez vous parler de la situation lors de votre venue à Genève pour faire appel pendant l’ouverture de la Conférence des Droits de l’Homme des Nations Unies?
Lisa : D’accord. Il y a à peu près un an je suis venue à Genève. Le premier jour quand je suis arrivée à Genève, ma plus jeune sœur, Tang Yiwen, était toujours emprisonnée à l’Ecole Juridique de Chatoudao dans la Province de Guangdong. Bien que ce soit appelé Ecole Juridique c’est un centre de lavage de cerveau, créé pour forcer les pratiquants de Falun Gong à renoncer à leur croyance. Elle a fait une grève de la faim pour protester contre son enlèvement illégal. J’ai appris qu’elle était dans un état critique. Le lendemain j’ai remis une lettre détaillant la situation de ma sœur, au chef de la Conférence des Droits de l’Homme des Nations Unis à Genève. Il était d’Australie. Je me suis rendue aussi au Bureau des Droits de l’Homme des Nations Unis, aux stations de radio et de TV, parmi lesquelles on trouve au total 30 organisations médiatiques. Je leur ai demandé d’aider à faire libérer ma sœur et les autres pratiquants de Falun Gong. Quand j’ai appelé la Chine cette nuit là, j’ai appris que ma sœur Tiang Yiwen, a été libérée le 15 mars à minuit, heure de Beijing.
Journaliste: Pourquoi Tang Yiwen a t elle été arrêtée cette fois ci?
Lisa : D’après ce que je sais, ma soeur a déjà été emprisonnée deux fois auparavant. La deuxième fois elle a été détenue pendant 3 ans dans un camp de travaux forcés et libérée en août 2003. Elle est ma sœur unique. Je vis en Australie depuis plus de dix ans et j’ai eu envie qu’elle vienne me voir. Sa demande pour venir en Australie en février 2004 a été rejetée. Une semaine plus tard, le 23 février, alors qu’elle rentrait chez elle après avoir dîné avec des amis, elle a été kidnappée par 6 ou 7 policiers venus dans 3 voitures. Un enseignant qui passait par là a demandé « Qu’est ce qui se passe ? ». Il a été arrêté aussi et libéré plus tard après avoir été interrogé.
Journaliste: Comme vous venez de le mentionner, Tang Yiwen fut relâchée en août 2003, et elle a été détenue pendant trois ans. Comment les choses se passaient à cette époque ?
Lisa : Lors de sa dernière détention au camp de travaux de Chatoudao dans la Province de Guangdong elle a subi beaucoup de tortures. Elle a été suspendue dans sa cellule avec ses deux jambes attachées pendant deux jours. Il a été très difficile de séparer ses jambes, vu que la corde, le sang et le pus étaient collés ensemble. A cause de cela un de ses os était proéminent et elle n’a pas pu marcher pendant très longtemps. Aujourd’hui ses deux jambes sont déformées.
Journaliste: Cette fois ci lors de son arrestation a-t-elle subi le même traitement ?
Lisa : Elle a commencé une grève de la faim le premier jour de son arrivée au centre de lavage de cerveau. Elle a été détenue seule dans une petite pièce sans fenêtre. Elle ne pouvait voir ni le ciel ni d’autres pratiquants de Dafa. Au milieu de la nuit elle a plusieurs fois entendu des cris déchirants poussés de la salle d’à côté par des pratiquants de Dafa. Parfois les cris duraient pendant très longtemps. Un tel environnement pourrait rendre folle une personne normale. Pendant sa grève de la faim ma sœur a eu plusieurs chocs. Ma mère mettait huit heures pour venir la voir là où elle était enfermée. Sous une forte pression de la part de ma mère et d’autres parents la police a finalement accepté de l’envoyer à l’hôpital. Cependant environ cinq ou six personnes du centre de lavage de cerveau l’ont suivie à l’hôpital. Ils sont restés à la porte de la chambre et ont essayé de forcer ma sœur de renoncer au Falun Gong. Ma sœur a continué la grève de la faim.
Malgré la pression internationale pour la libération de ma sœur, le bureau 610 a quand même demandé à ma famille de signer un papier attestant qu’elle prenait la responsabilité de tout y compris des frais médicaux. Ils ont juste mentionné que ma sœur avait fait une grève de la faim sans en donner la raison et sans dire ce que les policiers lui avaient fait subir. Au début ma mère refusa de signer. Cependant quand elle a vu que ma sœur était en grève de la faim depuis 19 jours, elle a signé. Le Bureau 610 a refusé de lui donner une copie du document.
Journaliste: Vous êtes venue à Genève le mois dernier et votre sœur a été libérée. Aujourd’hui quelle est la raison de votre venue ?
Lisa : Ce n’est pas encore fini puisque ma sœur n’a pas de visa et les autorités n’ont toujours pas donné de réponse. Aussi longtemps qu’elle est en Chine, elle est en danger. Elle a été arrêtée sans raison. D’ailleurs chaque fois qu’ils veulent arrêter un pratiquant de Falun Gong, ils trouvent toutes sortes de raison. Cette fois il s’agit de son visa. La prochaine fois ils trouveront une autre raison. Chaque fois ils donnent différentes excuses, ou ils n’ont même pas besoin d’excuses. Ce qui arrive quand votre famille est emmenée loin de son foyer. Aussi c’est seulement quand la persécution du Falun Gong s’arrêtera que ma sœur et les autres pratiquants de Falun Gong arrêteront de craindre pour leur vie. Voilà la raison pour laquelle je suis revenue à Genève. Je suis venue faire un appel en faveur de tous les pratiquants de Falun Gong.
Journaliste: Pendant la Conférence des Nations Unis, les pratiquants du Falun Gong ont parlé de la persécution des pratiquants du Falun Gong en Chine aux fonctionnaires de gouvernements de beaucoup de pays ainsi qu’à des organisations non gouvernementales. Beaucoup de gens pensent que la persécution du Falun Gong en Chine est la plus grande violation des droits de l’homme. Quel est votre point de vue là dessus ?
Lisa : A mon avis, la persécution du Falun Gong par Jiang Zemin et ses amis est en effet sans précédent dans l’histoire. L’ampleur est sans précédent. Le degré de persécution dont les pratiquants sont victimes est au delà d’une description. Je ne vous ai donné que l’exemple de ma sœur. Les pratiquants de Falun Gong qui ont été persécutés à mort ont souffert beaucoup plus et de la pire manière. En ce qui concerne l’ampleur de la persécution, ce ne sont pas seulement les 70 millions de pratiquants qui sont persécutés mais également leur famille. Prenez ma sœur par exemple. Tous nos parents de la Province de Guangdong et la famille de mon beau frère ont été interrogés, examinés et menacés par le Bureau 610. Le Bureau 610 de Guangzu a fait un voyage spécial de 8 heures pour aller chercher mes parents à Maoming et les interroger sur ma sœur, comme l’a fait le Bureau 610 de Maoming. On a fait du chantage monétaire à mon beau frère et à mes parents plusieurs fois. Cette fois ce sont mes parents qui ont payé ses frais médicaux. Il est difficile de croire qu’un enseignant qui ne connaît même pas ma sœur, et qui passait juste par là, ait été aussi arrêté tout simplement parce qu’il a dit « Qu’est ce qui se passe ? ».
Journaliste: Il semble qu’ils ont dépensé beaucoup en ressources humaines et financières à cause de ta sœur.
Lisa : Oui, c’est vrai. Des policiers en civil ont suivi plusieurs fois ma soeur et ont dépensé beaucoup financièrement et utilisé plusieurs personnes pour cela. Là où ma sœur a été enfermée parce qu’elle a fait appel à Beijing, il y a des voyous employés spécialement pour battre les pratiquants de Falun Gong. Le Bureau 610 a dépensé aussi pas mal d’argent pour retrouver mes parents à Maoming. Ils ont utilisé aussi les téléphones sur écoute, etc. Tout cela n’est-il pas l’argent du peuple ? Je pense que le peuple chinois mène une vie difficile puisque l’argent qu’ils gagnent durement est dépensé par Jiang Zemin pour faire des mauvaises choses et pour traquer de bonnes personnes. Quand ils vont l’apprendre, ils auront du mal à l’accepter.
Journaliste: D’accord. Merci d’avoir accepter notre interview. Nous espérons que votre sœur sera bientôt véritablement libre.
Lisa : Merci !
Version chinoise disponible à:
http://www.yuanming.net/articles/200404/30512.html
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