Lettre de l’Association Falun Gong France au Ministère de l’intérieur à propos des récents événements à Paris

Monsieur le Ministre,

Tout d’abord merci de votre réponse du 3 mars 2004. Toutefois son contenu indique que nous ne nous sommes pas suffisamment expliqués sur le pourquoi de la gravité de ces arrestations et sur notre attitude vis-à-vis du gouvernement chinois et finalement avant tout sur le sens de tous nos efforts depuis 4 ans pour faire prendre conscience de la persécution en Chine, et, quoique sous des formes apparemment moins violentes, dans le reste du monde. Permettez nous par conséquent de tenter de vous expliquer un peu plus.

Nous sommes effectivement pacifiques malgré les terribles violences, les diffamations et la volonté de nous détruire, nous et les valeurs que nous défendons et tentons d’incarner, de quelques personnes au sein du régime chinois. Pacifiques, car nous avons vraiment choisi d’orienter nos vies vers ces valeurs que nous reconnaissons universelles, l’authenticité, la compassion et la tolérance. Nous y avons engagé nos cœurs. En chine beaucoup de nos amis sont déjà morts sous la torture. Des centaines de milliers d’autres ont vu leurs vies déchirées par cette persécution. Tous sont innocents. Ils n’ont aucun moyen de faire entendre leurs voix. Nous leur avons prêtés les nôtres. Mais ce n’est pas seulement à eux que nous pensons, c’est aussi aux millions d’esprits qui ont été empoisonnés par la propagande de haine, dans toutes les couches de la société chinoise et jusqu’aux jeunes enfants dans les écoles. Tous ceux qui ont été placés face à ce choix : dire la vérité et risquer sa sécurité, son éducation, son confort, sa vie familiale ou mentir contre sa conscience et intensifier les souffrances infligées à des frères, des sœurs, des parents. Alors si des milliers de gens ont la chance unique de pouvoir sortir de Chine, et d’apprendre qu’on leur a menti, que le Falun Gong est pratiqué et respecté dans le monde seulement en voyant un foulard jaune, en lisant quelques paroles de vérité sur un tract, en associant aux mots Falun Gong un sourire de vraie compassion, peut-on considérer qu’une telle action consiste à troubler l’ordre public, n’est ce pas plutôt une conscience plus haute de la paix et de l’ordre social , qui ne prend pas en compte que les intérêts immédiats. Nous croyons que quelque chose d’aussi sérieux mérite une vraie réflexion parce que cela engage notre avenir à tous.

De plus nous ne nous opposons pas au régime chinois dans son ensemble, le nouveau régime chinois a donné des signes qu’il pourrait en venir à négocier une fin à cette persécution.….. Dans d’autres pays nous avons souhaité la bienvenue à de hauts officiels chinois, qui n’avaient pas directement participé à la persécution leur envoyant ce message clair : nous ne nous sommes jamais opposés au gouvernement chinois comme les auteurs de la persécution ont sans cesse essayer de le faire croire, distinguez vous des crimes et des criminels, faites quelque chose de juste pour votre peuple. Nous aussi, Monsieur le Ministre, nous aimons la Chine.

Enfin, nous aussi avions proposé notre participation culturelle à cette fête populaire. Nous aussi voulions montrer la beauté de la culture chinoise dont notre pratique est issue. Permettez nous, Monsieur le Ministre de nous exprimer librement, nous ne sommes pas les trublions , nous sommes des citoyens dont les droits ont été lésés sous la pression de la Chine. Et un pays ayant des citoyens qui pratiquent la vérité, la compassion, la tolérance et sont capables de mettre de côté leurs propres intérêts immédiat et leur confort pour défendre les droits humains et la justice devrait en prendre soin.

A la lumière de ces quelques points, sur lesquels il reste encore beaucoup à dire, nous vous demandons de nouveau, Monsieur le Ministre, de bien vouloir recevoir quelques uns de vos citoyens qui pratiquent le Falun Gong.

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