En Chine, les pratiquants de Falun Gong sont condamnés à des peines de prison deux fois plus lourdes que la moyenne, selon une étude

Le rapport de Safeguard Defenders marque la 25e année de la persécution du Falun Gong par le PCC, qui a débuté le 20 juillet 1999
 
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En Chine, selon une étude récente, les personnes ayant une croyance spirituelle centrée sur la compassion peuvent être condamnées à des peines deux fois plus longues que les personnes reconnues coupables d’avoir provoqué des bagarres et des troubles.

Le dernier rapport de l’ONG de défense des droits de l’homme Safeguard Defenders révèle que le régime chinois invoque l’Article 300 du code pénal chinois pour justifier des arrestations et infliger de longues peines aux pratiquants de Falun Gong. Bien que cette loi soit également appliquée à d’autres organisations religieuses persécutées en Chine, l’ONG a noté que la majorité des cas enregistrés au titre de l’article 300 concernaient des pratiquants de Falun Gong.

De 2008 à 2020, la peine d’emprisonnement moyenne en vertu de l’article 300 était légèrement supérieure à cinq ans, soit plus du double de la moyenne de 2,3 ans pour le « crime » consistant à provoquer des querelles et des troubles en vertu de l’article 293, une accusation couramment utilisée par le Parti communiste chinois (PCC) contre les défenseurs des droits de l’homme, d’après le rapport.

« Plus de la moitié des cas figurant dans notre base de données concernaient l’article 300, et ce pour chaque année, à l’exception de trois [cas] de notre échantillon. Cela montre à quel point le PCC est déterminé à incriminer les pratiquants de [Falun Gong] », a déclaré Safeguard Defenders.

Le rapport a analysé environ 1400 cas sur plus de 10.000 rapportés de violation des droits de l’homme en Chine, entre 2008 et 2020. Les données ont été collectées à partir de trois sources : la base de données de Safeguard Defenders, la Commission exécutive du Congrès américain sur la Chine (U.S. Congressional-Executive Commission on China) et l’ONG Chinese Human Rights Defenders.

Le rapport révèle une concentration plus grande des cas dans la région nord-est de la Chine, en particulier dans la province du Heilongjiang, où le mouvement spirituel Falun Gong a vu le jour au début des années 1990. La province du Sichuan a enregistré le deuxième plus grand nombre de cas.

Le rapport a également examiné la répartition par sexe des personnes condamnées en vertu de l’Article 300 et révèle une proportion 50 % plus grande de femmes que d’hommes.

Persécution et répression transnationale

Le rapport de Safeguard Defenders, publié le 22 juillet, coïncide avec la 25e année de persécution du Falun Gong en Chine par le PCC, qui a débuté le 20 juillet 1999.

Des gouvernements du monde entier, spécialistes et groupes de défense des droits, ont appelé à la fin de la persécution par le régime – une persécution ayant donné lieu à de nombreux cas de torture, d’abus et de décès, notamment sous la forme de prélèvements forcés d’organes sur des personnes vivantes.

« Il est également prouvé que de nombreux pratiquants sont morts en détention – certains pour leurs organes – tandis que beaucoup d’autres ont été persécutés en dehors du système judiciaire et condamnés à de terribles peines dans des camps de travail ou en détention psychiatrique », a indiqué l’ONG.

Le Falun Gong, une pratique méditative ancrée dans la tradition bouddhique, comprend une série d’exercices et d’enseignements moraux mettant l’emphase sur les principes d’authenticité, de compassion et de tolérance. Dix ans après avoir été présentée au public, en 1992, la Chine comptait entre 70 et 100 millions de pratiquants du Falun Gong à la fin des années 1990, selon les estimations officielles.

Constatant la grande popularité du Falun Gong et ses enseignements spirituels contraires à l’idéologie officiellement athée du régime, le PCC a lancé une persécution à l’échelle nationale visant à éradiquer la pratique. Malgré cela, des millions de personnes continuent de pratiquer leur foi en Chine aujourd’hui.

Safeguard Defenders note que d’éminents avocats spécialisés dans les droits de l’homme en Chine ont également été persécutés par le PCC pour avoir défendu les pratiquants de Falun Gong, le cas le plus notable étant celui de Gao Zhisheng, porté disparu depuis 2017.

En outre, le régime est connu pour étendre sa persécution du Falun Gong à l’étranger en engageant des mandataires et en se livrant à des activités d’influence. Le rapport cite un cas survenu en 2023 aux États-Unis, où deux Chinois ont été accusés d’avoir tenté de corrompre un fonctionnaire américain pour aider le PCC à « renverser » le groupe Falun Gong.

Selon un rapport de 143 pages de l’Association Falun Dafa du Canada, cette répression prend également une forme transnationale, s’étendant jusqu’au Canada, où les pratiquants de Falun Gong font l’objet de surveillance, de harcèlement et d’intimidation.

 

Eva Fu a contribué à cet article.

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