Un journal suisse Le Nouvelliste : Entretien avec une pratiquante de Falun Gong

DE LA MEDITATION A L’ACTION
 
Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo

Animatrice de Falun Gong, Lee Kye Ja s’engage en faveur des droits de l’homme.
Ce lundi, elle sera présente sur la place des Nations à Genève pour un appel pacifiste.

« Le jour où l’on nous offre une salle en Valais, nous sommes prêts à venir gratuitement comme nous le faisons déjà à Genève, Lausanne, Montreux, Nyon, Bienne et Fribourg.» Pour Lee Kye Ja, adepte et animatrice du Falun Gong – méthode très ancienne de l’école bouddhique – l’engagement est total. Doublement même depuis que cette pratique, basée sur le respect de Vérité, de Bienveillance et de Tolérance, s’est vue interdite en Chine en 1999 par l’ancien chef d’état Jiang Zemin. « Avec cette impitoyable persécution contre les pratiquants, je me suis lancée dans la défense des droits de l’homme. Ce n’était pas prévu au départ, mais comment faire autrement face à cette répression terrible ? »


Pour le plaisir

Il est vrai que pour cette jeune infirmière de formation, la médecine chinoise a constitué le premier point d’ancrage. Aujourd’hui du reste, elle pratique l’acupuncture et transmet bénévolement le Falun Gong.

« A travers cette pratique faite de mouvements lents et souples, cette dimension spirituelle, j’ai senti une réelle pureté. J’ai aussi appris à devenir plus tolérante, à mieux comprendre les choses.» Un véritable travail sur elle-même que la jeune femme a assorti d’une remise en question fondamentale et d’une quête d’harmonie. « Je précise que le Falun Gong n’est pas une religion. Nous ne sommes pas non plus une secte. Chacun est libre de venir pratiquer les exercices quand il en a envie. » Et nombreux sont ceux comme à Genève, au parc des Bastions notamment, qui s’astreignent aux cinq séries d’exercices. Comme ça, en toute simplicité, pour le plaisir et le bien-être.


Liberté totale

« Chez nous, la liberté est totale. Nous n’avons qu’une valeur en commun, c’est le respect des trois valeurs du Falun Gong . » C’est là, du reste, la notion spirituelle de cette méthode rendue publique en Chine voici douze ans déjà par un homme, Li Hongzhi.

Une notion que Lee Kye Ja explique volontiers par sa dimension culturelle. « Les traditions orientales ne considèrent pas le corps et l’esprit comme indépendants et enseignent à travailler sur l’un comme sur l’autre. » Et c’est là justement qu’interviennent les trois principes du Falun Gong. « Nous appelons ça cultiver la qualité de son cœur (en chinois Xinxing) afin d’être en harmonie avec la nature de l’univers. Trois symboles traduisent cette volonté, à savoir le Zhen (vérité, authenticité, sincérité), le Shan (bienveillance, compassion, bonté) et le Ren (tolérance, patience, endurance). »

Comment, en écoutant Lee Kye Ja, l’imaginer transformée en militante active ! On est bien loin de la paix intérieure préconisée par la méthode de méditation. « Le jour où les persécutions perpétrées à l’encontre des pratiquants de Falun Gong cesseront, alors nous retournerons exclusivement à la méthode. Mais actuellement, nous ne pouvons pas ignorer que nous sommes en présence d’un génocide, de crimes contre l’humanité et de tortures. »

Et pour étayer ses dires, Lee Kye Ja évoque les nombreuses actions judiciaires entreprises à travers le monde pour poursuivre en justice l’ancien président de la Chine et ses complices. Son visage prend alors une tournure grave, éclairé par le seul espoir de voir cesser un jour ces violences. « En France, le procureur général de Paris vient d’accepter une plainte pénale contre le ministre chinois de la culture. Ce dernier est accusé de crimes de torture et d’incitation à la haine par le biais des médias.»

Une résolution

Ce succès, qui n’est de loin pas le premier, n’entraîne pas de triomphalisme dans les propos de la jeune femme qui poursuit : « de nombreuses personnalités dans le monde soutiennent notre combat. » En Suisse, le Grand Conseil Genevois a adopté en 2002 une résolution, tous partis confondus, « contre la violation des droits de l’homme en Chine et entre autres sur les pratiquants de Falun Gong. » Alors que Joseph Deiss en 2000 « a exprimé sa préoccupation quant à la manière dont les membres du Falun Gong étaient traités. » Et Lee Kye Ja de conclure : « j’ai envie d’être une petite goutte d’eau dans cette action contre la persécution. Vous savez, nous ne sommes pas contre le gouvernement chinois, mais contre ceux qui sont responsables de ces atrocités. »

En bref

Ils sont plus de 100 millions dans le monde, répartis dans 60 pays à pratiquer le Falun Gong. Adeptes convaincus ou simples curieux intéressés par cette pratique millénaire, tous s’astreignent aux exercices préconisés par Li Hongzhi. « Par l’universalité de ses exercices sur le plan de la santé, le Falun Gong (Falun Dafa) dépasse les barrières culturelles, ethniques et sociales. »

Précisons que dans son action militante en faveur du respect des droits de l’homme, l’association a reçu le soutien de nombreuses organisations non gouvernementales. (Amnesty International, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture, Trial : Track Impunity Always, Reporters Sans Frontières, etc…)


Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.

* * *

Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo

Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.