Une pratiquante française arrêtée place Tiananmen témoigne

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Le 20 novembre nous sommes allés à Tian An Men pour faire appel pacifiquement au nom des pratiquants illégalement persécutés en Chine et à l’étranger. Nous sommes allés méditer sur la place pour défendre les principes universels de « Vérité, Compassion, Tolérance ».

Je suis restée en méditation pendant plusieurs minutes. Quand une main de fer est venue empoigner mon bras, je suis restée concentrée, les yeux fermés. J’ai senti la main me lâcher comme si, dans sa frénésie, elle ne savait pas par quel pratiquant commencer.

Puis la main – était-ce la même ? (j’avais les yeux fermés) – est revenue empoigner mon bras droit à nouveau, une autre m’a prise par le bras gauche. Je me suis sentie soulevée du sol, emmenée vers un camion de police. Arrivée à la porte du car, j’étais encore en position du lotus. Je les entendais dire en chinois « mais décroise lui les jambes, décroise lui les jambes de force ! »

Une fois dans le car, je les ai vu traîner un jeune pratiquant suédois à demi inconscient dans la fourgonnette. Puis ils ont tiré par les cheveux une dame âgée par dessus le corps du pratiquant qu’ils avaient laissé gisant là par terre.

En regardant autour de moi, je me suis demandée ce que je faisais là, c’est alors que j’ai vu les chinois sur la Place Tian An Men, témoins de la scène de ces pratiquants occidentaux se faisant arrêter par la police chinoise. J’ai ouvert une fenêtre du camion de police pour leur dire ce pour quoi j’étais venue en Chine : « Falun Dafa Hao, Falun Dafa Hao ! (le Falun Dafa est bon) ».

Le policier du siège juste devant m’a projetée en arrière en me prenant à la gorge pour m’étrangler. J’ai senti qu’il se pourrait bien que j’en meure si sa main ne lâchait pas prise, car je ne pouvais pas me libérer et, en tant que pratiquante, ne voulais pas le frapper en retour. Il m’a lâchée car un autre pratiquant derrière lui a crié « vous n"avez pas honte de traiter une femme comme ça, vous êtes policier ». Libérée de sa poigne, je me suis assise et ai de nouveau ouvert la fenêtre. Nous arrivions à la station de police proche de Tian An Men et je n’ai vu que deux chinois debout pas très loin du car qui s’était arrêté. Je leur ai quand même dit « Falun Dafa Hao, ni men ye zhi dao, (le Falun Dafa est bon, vous le savez aussi, regardez comment la police traite les bonnes personnes) ». Il m’ont souri et ont regardé les autres cars arriver. En rentrant ma tête, le même policier a tiré la lanière de mon sac à main en travers de mon cou pour m’immobiliser et m’empêcher d’ouvrir la fenêtre à nouveau. Au début, je m’y suis résignée et ai cessé de bouger pensant que cette fois ci il ne me lâcherait pas. Je voyais son visage rouge de fureur qui me crachait des insultes. J’étais surprise de ne sentir en moi ni agressivité, ni peur. Je me suis souvenu des enseignements de Monsieur Li Hongzhi qui recommande d’utiliser la bienveillance en toute circonstance, et de ne jamais traiter l'homme comme un ennemi.

Au poste de police, ils ont tenté de nous séparer pour mieux nous manipuler. Quand ils ont voulu nous faire descendre dans une sorte de cachot, mon amie et moi avons insisté pour y aller avec le groupe et pas séparément. Nous nous sommes tenus très fort les uns aux autres. Alors ils nous ont tirées, mon amie et moi, pour nous pousser en bas des escaliers.

Quand mon téléphone portable a sonné, je l’ai sorti avec empressement de dessous mes vêtements. C’est alors que trois policiers se sont rué sur moi. Parce que je ne voulais pas leur remettre mon portable, le dernier lien que j’avais avec le monde extérieur, et que je le serrais très fort contre moi, ils se sont jetés à 6 sur moi pour me l’enlever de force. L’un d’eux en a profité pour tenter d’introduire sa main de force dans mes parties intimes.

Je suis allée à Tian An Men pour faire appel pacifiquement au nom des pratiquants de Falun Gong torturés à mort en Chine et ai été battue moi-même. Au regard de la violence qu’ont pu utiliser les policiers chinois contre les pratiquants occidentaux en plein jour sur une place publique, on peut imaginer l’horreur des actes qu’ils commettent contre les pratiquants chinois dans le secret des camps de travail forcé.

Quand le simple fait de méditer en montrant une banderolle « Vérité Compassion Tolérance » amène des occidentaux à se faire rouer de coups par les autorités chinoises, on réalise que la persécution organisée par le gouvernement chinois n’est pas un problème chinois, mais une question universelle.

La persécution contre le Falun Gong n’est pas un problème politique puisque les pratiquants ne s’opposent pas au gouvernement. Qu’un gouvernement étranger s’élève contre la persécution de gens qui cultivent la bienveillance est une question de justice et d’humanisme.

Je tiens à remercier le gouvernement français qui nous a fait libérer de manière rapide et efficace. Et je l’encourage à s’élever contre le traitement qui a été réservé à deux citoyens français par la police chinoise. Non seulement on nous a confisqué notre téléphone pour que nous ne puissions pas appeler notre Ambassade, mais on m’a battue et humiliée sans que j’aie enfreint aucune loi.


Une pratiquante française

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