Conférence de Suisse alémanique 2022- Cultiver dans ma vie quotidienne

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Lorsque le Fahui européen s'est tenu cette année à Varsovie, j'étais très heureuse. Cela m'a donné l'occasion de prendre conscience de la distance qui me sépare de mes compagnons de cultivation et de réfléchir plus profondément à mes conceptions et à mes attachements.


Grâce aux différents partages d'expériences, j'ai notamment constaté que je n'avais pas le courage d‘écrire mes réalisations sur le papier, car mes doutes sur moi-même étaient trop grands, je pensais que ma compréhension était trop superficielle.


Cependant, à ma grande surprise, les partages de cette année étaient très factuels. Cela m'a motivée, malgré les résistances, à réfléchir à ma cultivation de ces deux dernières années et à écrire à ce sujet.


Je travaille comme infirmière dans un service de réhabilitation. Cela signifie que les patients sont envoyés directement chez nous après leur séjour à l'hôpital, puis restent quelques semaines, avant que l’on trouve une solution de suivi qui leur soit adaptée.


Lorsque la pandémie a éclaté, la peur et l'incertitude étaient grandes et perceptibles partout dans notre unité. Assez rapidement, notre service normal est devenu un service COVID.


Au fur et à mesure que la pandémie progressait, notre service a été divisé. Nous sommes passés d’une unité à deux unités. L'une a poursuivi sa mission normale et l'autre est devenue l'unité COVID, où j'ai été assignée. Nous étions maintenant complètement séparés de toutes les autres unités pour une durée indéterminée, comme si nous étions un monde à part. Nous disposions d'une petite salle de pause sombre et nous n'avions pas le droit de quitter l'unité pendant les heures de travail. Nous travaillions dans des combinaisons de protection en plastique et nous portions, en plus des lunettes de protection, un masque supplémentaire par-dessus les masques FFP2 habituels, ce qui rendait la respiration beaucoup plus difficile. En raison du manque de personnel, des absences permanentes dues à l'isolement des employés et de la grande peur de travailler dans notre service, nous ne pouvions souvent pas respecter les pauses et travaillions parfois sept à huit heures d'affilée avant de pouvoir aller aux toilettes ou de manger et boire. Comme pendant quelques mois personne d'autre que le personnel soignant n'était autorisé à travailler dans notre service, nous avons dû ajouter à nos tâches habituelles la gestion des commandes, le nettoyage des salles d'eau, des chambres et de la cuisine, les appels téléphoniques internes et externes, la prise et la livraison des repas. En bref, cela nous a posé de grands défis physiques et psychologiques. Le seul lien avec le monde extérieur était le téléphone. Le tableau de service changeait presque tous les jours et, certains jours, toutes les heures.


J'ai très vite compris comment un tel environnement affectait mes collègues de travail et comment je réagissais en tant que pratiquante. C'était un excellent environnement pour élever mon xinxing et reconnaître mes attachements et conceptions.


Au début, j'étais encore motivée – c'était probablement dû à mon attachement à vouloir faire mes preuves. Mais pendant quelques mois, je me suis sentie plus démoralisée que motivée.


Souvent au cours de ces mois, j'ai dû admettre que même si je connaissais les principes du Fa et qu'ils étaient clairs pour moi sur le plan humain, souvent je n'arrivais pas à les mettre en pratique et à vivre les principes les plus simples au quotidien. Malgré l'épuisement, j'ai tout de même essayé d'apprendre le Fa quotidiennement et de toujours mettre en pratique les principes d’Authenticité, de Bienveillance et de Bonté.


En même temps, lorsque je sentais que les patients étaient suffisamment ouverts, je leur clarifiais la vérité ainsi qu’à leur famille. Cependant, j'avais du mal à supporter et à endurer l'écart entre les deux. Il en résultait beaucoup de frustration et de désespoir en moi.


Une de mes collègues, avec laquelle j'avais déjà eu des conflits à plusieurs reprises avant la pandémie, s'est plainte auprès d'autres personnes que je ne travaillais pas assez vite. Elle me critiquait également pour mon manque de routine. À ce moment-là, je ne travaillais là-bas que depuis trois jours. La routine ne m'était pas encore familière et claire et je n'avais pas pu acquérir autant d'expérience dans la responsabilité quotidienne au cours des dernières années. Je pouvais percevoir en moi les substances de la colère, de la déception et du ressentiment. J'étais aussi déçue, car je m‘investissais beaucoup dans mon travail. Mon côté humain réagissait très fortement, même s'il était clair qu'il s'agissait d'une épreuve. Des choses similaires se sont produites à plusieurs reprises où elle m'a critiquée devant les autres. J'ai essayé de supporter cela du mieux que j'ai pu. Mais sur le plan humain, cela me démoralisait et à ce moment-là, j'avais les larmes aux yeux. En regardant à l'intérieur, je me suis rendu compte à quel point il m'était difficile de décevoir les autres, de ne pas répondre aux attentes, mais aussi d'apprécier les autres et de m'apprécier moi-même.


Une autre collègue de travail a remarqué la situation et un jour, elle m’a approchée pour savoir si je ne voulais pas passer au service normal. Elle a été surprise de voir que j’essayais de considérer cette situation comme une opportunité de m’améliorer tout en exprimant ma reconnaissance à ma collègue. Pour moi, il était clair que cette reconnaissance ne se situait pas au niveau des principes humains, mais des principes du Fa.


Ce fut un long processus et j'ai essayé à plusieurs reprises d'éliminer les substances négatives. Parfois, ça allait mieux, parfois moins bien. Je me suis rappelée que cette situation m'aidait à m'élever. J'ai appris à adopter une attitude bienveillante malgré la souffrance et à éliminer mes attachements. Ma collègue s'en est aperçue et son comportement a tellement changé que quelques mois plus tard, lors d'une séance de réflexion avec les cadres, elle a exprimé son estime pour moi. Depuis lors, nous avons une collaboration respectueuse et valorisante.


Travailler ensemble dans un espace aussi restreint signifiait aussi que le karma se manifestait davantage entre nous. Chacun d‘entre nous a dû renoncer à beaucoup de choses. Pendant longtemps, nous nous sommes retrouvés une équipe sans direction et livrés à nous-mêmes. Un jour, notre responsable d'équipe nous a rejoints en raison d'un manque de personnel.


Au cours de ces mois, j'ai pu me rendre compte que la position d'une personne n'a finalement qu'une importance secondaire. Elle peut certes définir le domaine de responsabilité, mais ce qui contribue réellement à la progression et au succès d'une équipe, c'est le cœur, même s'il s'agit de personnes ordinaires


Considérer la vie quotidienne en tant que pratiquante et accepter les indications du Maître

Face à toutes sortes de situations, j'ai appris à regarder en moi, à mieux supporter les circonstances tendues et à dépasser mes limites. Mais j'ai aussi pu apprendre l'humilité.


Lorsque ma chef est arrivée au service COVID, je l'ai vue très peu sûre d'elle malgré sa position. Ensemble, nous l'avons aidée à se consolider dans son nouveau domaine d'activité – sans oublier qu'elle avait un poste managérial. Pendant cette période difficile, je regardais souvent la vidéo " Que faut-il pour être un danseur de Shen Yun ? " J'ai alors essayé de m'inspirer de l'exemple de Shen Yun. Ainsi, je voyais sous mes yeux que plus je regardais en moi et étais prête à apprendre de mes conflits, plus mon environnement s'harmonisait. Lentement et progressivement, j'ai pu voir que les substances négatives qui m'entouraient ne provenaient pas de mon vrai moi. J'essayais donc de les éliminer dès que je les voyais.


J'ai observé le processus que notre équipe traversait, et c‘était pour moi un encouragement du Maître à percevoir mes erreurs et mes lacunes, à ne pas les cacher, à les surmonter avec les principes du Fa et à accepter mes limites. Le Maître m'a donné ce temps pour reconnaître les principes du Fa et mes lacunes, et pour grandir. Néanmoins, j'étais heureuse que cette période soit terminée lorsque l’unité Corona a été dissoute


Comment les patients les plus difficiles m'ont aidée à cultiver la bonté et la bienveillance

Au cours de ces mois et par la suite, j'ai constaté que le regard de mes collègues sur moi avait changé. Il était empreint d'une plus grande confiance.


Souvent, elles m'envoyaient désormais vers les patients dont le comportement était particulièrement difficile. Il n'était pas rare que ces patients soient agressifs, difficiles à gérer ou non coopératifs. Une collègue m'a dit un jour : " Où trouves-tu cette patience ? Il y a longtemps que je me serais enfuie ou que je lui aurais dit ce que je pensais." J'ai vraiment constaté combien Dafa m'avait changée, lentement mais sûrement, dans ma façon de voir et de me comporter. Même si cela répugnait souvent à mon niveau humain de m'occuper de ces patients, je comprenais que le Maître avait entre autres choisi cette forme pour moi afin de pouvoir révéler mes attachements. Il s'agissait de la peur de la violence et d’être blessée, de la peur de perdre la face et de la quête de reconnaissance.


Un patient m'a laissé un souvenir très vif. Ce patient était médecin et avait beaucoup de rancœur et de frustration. Chaque fois que nous tentions de le motiver à se lever ou à procéder à son hygiène corporelle, il nous criait après. Il nous regardait de haut et sa communication était irrespectueuse, colérique, condescendante et minimale. Pendant les soins, souvent il nous insultait. Il ne voulait presque plus de soignants dans sa chambre. Le premier jour où je l'ai soigné, je me suis souvenue d'une histoire dans laquelle une femme avec beaucoup de karma lavait les pieds d'une divinité. Cette divinité, malgré le statut inférieur de la femme, était pleine de bonté et de miséricorde. Je me suis demandée pourquoi cela m'était venu à l'esprit. Puis j'ai réalisé : " N'était-il pas un être que je devais sauver ? Si cette divinité était si pleine de miséricorde, pourquoi ne pouvais-je pas l'être, peu importe la façon dont il me traitait ? " C'est ainsi que j'ai commencé à le soigner avec cette attitude intérieure. Après tout, il me suffisait d'ouvrir mon cœur et d‘abandonner mon ego.


Au début, mon cœur était encore très perturbé lorsqu'il m'insultait, même si je ne le montrais pas. Il se montrait arrogant et dégoûtant. Devant les médecins, il disait à quel point j'étais stupide.


De ce fait, personne ne voulait plus le soigner, car il refusait tout. J'étais régulièrement affectée à m’en occuper, car personne ne voulait le soigner. Comme c'était une personne qui n'aimait ni parler ni écouter, je n'avais qu'une seule possibilité d'exprimer les trois principes : mon comportement et mes actes. Certaines de mes collègues ont été étonnées de voir que chaque fois, il me laissait néanmoins prendre soin de lui et qu'il changeait même souvent de vêtements. Au cours de ce processus, j'ai constaté à quel point j'avais été forgée et combien cela exigeait parfois de moi de me conformer aux trois principes.


Un jour, après des semaines, j'ai décidé de le sortir de son lit. Il m'a insultée et m'a dit qu'il ne pouvait pas le faire. J'ai remarqué sa peur. Il faisait beau et je l'ai emmené en fauteuil roulant dans la forêt. C'était la première fois depuis des mois qu'il quittait son lit. Je parlais à peine, mais j'essayais d'avoir une attitude sincère et de comprendre son ressentiment et sa peur:


J'étais entièrement habitée par le principe Authenticité-Bonté-Tolérance. Ensuite, je l'ai ramené dans sa chambre. J'ai demandé à ma collègue de cueillir deux fleurs et je les ai posées sur sa table. Il m'a regardée, a évité mon regard et s‘est détourné. Alors que je sortais de la pièce, il m'a remerciée


Reprise de Shen Yun

Au cours des deux dernières années, j’ai beaucoup changé, ce qui a été bénéfique pour mes tâches dans Shen Yun.


Le Maître m’a guidée à travers toutes sortes de situations et m’a montré beaucoup de mes lacunes par l’intermédiaire de mon entourage. J’ai pu reconnaître où et quelles substances négatives se trouvaient dans mon environnement dimensionnel, et les éliminer. Ma patience a grandi, et j’étais encouragée à faire les choses par moi-même et à continuer à valider le Fa au niveau où j’étais à ce moment-là, même si rétrospectivement tout ne s’était pas bien passé.


Je peux voir comme je suis encore prompte à juger les faits en me basant sur mes anciens points de vue ou compréhensions du passé, et je suis souvent trompée dans ma perception lorsque je ne suis pas dans le Fa. En conséquence, je semble souvent m’éloigner du Fa, en particulier quand j’ai à faire face à des conflits, de sorte que ceux-ci s’intensifient. Quand c’est le cas, je me sens mécontente et frustrée, ce qui ne fait que renforcer les choses.


Ces derniers mois, après les représentations de Shen Yun, j’ai constaté que j’avais l’attachement au confort et que je préférais ne pas souffrir.


Mais, ce que j’ai pu apprendre pendant cette période difficile, c’est de suivre mon chemin en tant que véritable pratiquante de Falun Dafa. Certes, cela ne m’empêchera pas de me sentir parfois seule, mais je peux toujours apprendre à ouvrir mon cœur et à m’améliorer.


Lorsque Shen Yun est venu en Suisse cette année, cela m’a fait plaisir. Contrairement aux autres années, j’ai considéré chaque étape comme de la cultivation. Même si j'ai toujours des doutes sur moi-même,je suis mon propre chemin avec plus de courage que les années précédentes, lorsque mon attachement humain à la renommée et à la richesse était encore au premier plan.J;ai appris à avoir et à vivre avec plus d';humilité..


Je remercie le Maître d’ouvrir mon cœur chaque jour davantage et de me laisser cultiver. Je remercie également mes compagnons de cultivation de m’aider sur mon chemin de cultivation.


Présenté à la Conférence de partage d'expériences de Suisse alémanique 2022)

Les opinions exprimées dans cet article représentent les propres opinions ou compréhensions de l'auteur à son niveau actuel

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