Humain ou divin ?

Ces derniers mois, marqués par la situation particulière de la pandémie, ont été un test sur mon chemin de cultivation. Cela m’a montré que la base de ma cultivation n’était pas aussi solide que je ne le pensais. En regardant à l’intérieur j’ai vu de nombreuses insuffisances et notions humaines. Cela a été une grande leçon d’humilité.

Être recouverte par les émotions
Durant ces derniers mois, mon cœur était lourd et je n’avais pas d’énergie en faisant les trois choses. En regardant à l’intérieur, j’ai vu que mes pensées et décisions n’étaient souvent pas basées sur le Fa, mais sur des préférences personnelles, la recherche de la facilité ou du confort.

Dans Zhuan Falun, le Maître dit que tout dans la société humaine est issu des émotions.

" vouloir faire quelque chose, ne pas vouloir faire quelque chose, être content, ne pas être content, aimer, détester, tout sans exception dans toute la société humaine provient des émotions. Si vous ne vous détachez pas des émotions, vous ne pourrez pas cultiver et pratiquer. " (Zhuan Falun, leçon 4)

En observant mes pensées et actions durant la journée, j’ai été surprise en constatant que les émotions dirigeaient si facilement mes actions. Par exemple : manquer de motivation pour faire les exercices tôt le matin, préférer faire une tâche plutôt qu’une autre bien qu’elle soit moins urgente, vouloir qu’un problème se résolve d’une certaine manière, ou perdre patience lorsqu’un évènement non planifié me prend tout à coup beaucoup de temps. Dans ces moments, le cœur s’agite et le côté humain prend le dessus. C’est comme être noyé au milieu des émotions.

Récemment, dans le cadre de mon travail ordinaire, je devais faire une présentation qui me stressait beaucoup. Pour ne rien arranger, je n’avais pas eu le temps de la répéter préalablement. En commençant à parler, j’étais contrôlée par la peur ; mon esprit était vide et je ne me souvenais plus de ce que je devais dire.

Un passage de Zhuan Falun m’est tout à coup venu à l’esprit :

"En ce temps-là, ceux qui allaient à l’école devaient mettre l’accent sur la méditation assise; lorsqu’ils s’asseyaient, ils devaient avoir une bonne posture; quand ils prenaient le pinceau, ils devaient régler leur qi et leur respiration; dans tous les métiers, on prenait soin de purifier son esprit et d’harmoniser sa respiration, tel était l'état de toute la société. » (Zhuan Falun, Leçon 7)

Comme personne ne pouvait le voir (car la conférence était en ligne), je me suis assise en demi-lotus, et j’ai pacifié mon cœur. En quelques secondes, mes paroles sont devenues fluides et naturelles. Lorsqu’on me posait des questions, c’est comme si le temps se ralentissait et me permettait de calmement réfléchir à un problème sous ses différents angles afin de formuler la réponse la plus appropriée.

À travers cette expérience, j’ai pu voir à quel point un simple changement de l’état de notre cœur et de notre pensée détermine la qualité de ce que nous faisons, même lorsqu’il s’agit de choses ordinaires.
Comme je le comprends, le Maître a réarrangé toute notre vie de pratiquant. Être inquiet, ou vouloir que les choses se passent d’une certaine manière et pas d’une autre, c’est un état d’esprit de personne ordinaire. Le Maître nous a transmis le Fa pour que nous le suivions en tout temps, pas seulement dans les actions visibles de l’extérieur, mais également dans notre cœur et notre pensée.

Un profond attachement
L’hiver dernier a été assez difficile pour moi, avec peu de temps pour dormir et des tests qui semblaient venir les uns après les autres. Lorsque l’environnement s’est un peu détendu, j’ai pensé qu’il n’y avait pas de problème de dormir un peu plus, et qu’il suffirait de me lever à nouveau tôt lorsque le temps me manquerait. En réalité, avec cet attachement au confort grandissant, j’ai commencé graduellement à faire plus superficiellement les trois choses. Au début, ce n’était pas vraiment perceptible, mais lorsque j’ai décidé de redevenir plus stricte avec moi-même, j’ai remarqué à quel point l’attachement au confort était devenu grand et difficile à enlever.

La manière dont j’arrive à l’identifier le plus facilement est mon incapacité à me lever tôt le matin pour faire les exercices, alors que je l’avais fait pendant plus d’un an sans trop de difficulté. J’ai tout d’abord utilisé plusieurs méthodes ordinaires : changer de réveil, dormir à des endroits inconfortables, ou prendre une douche froide. Mais cela ne fonctionnait que quelques jours.

Cet attachement au confort cachait en réalité de nombreux autres attachements plus difficiles à percevoir. En cherchant à l’intérieur, j’ai remarqué que ma conscience principale n’était pas assez forte. Dormir, c’était un moyen d’échapper aux difficultés quotidiennes. De même, si ma conscience principale se relâche durant la méditation (à cause de la somnolence ou du karma des pensées), mes jambes ne me font plus mal, pourtant à ce moment-là ce n’est pas mon vrai moi qui pratique.

Cela m’a aidée de considérer ce qui n’est pas au critère comme la nature de démon à éliminer dans le processus de la cultivation.

Comme le dit le Maître :

"Seulement ceux qui se restreignent par des valeurs morales manifestent alors la nature de bouddha. Qu'est-ce que cultiver la bouddhéité? C'est se débarrasser de votre nature de démon et s'assimiler entièrement à la nature de bouddha."("Enseignement de Fa à la Conférence internationale d'échange d'expériences à Pékin 1996)

En cherchant plus profondément, j’ai vu que ma décision de devenir une pratiquante de Dafa était en fait égoïste. Il y avait là un profond attachement qui commençait à devenir une sérieuse entrave : celui d’utiliser Dafa pour donner un sens à sa vie de personne ordinaire et chercher la satisfaction et le confort. Le Maître a pourtant expliqué que les disciples de Dafa sont venus pour accomplir la mission d’aider le Maître pendant la période de la rectification de Fa. Cultiver dans Dafa, ce n’est pas pour rester accroché à une vie humaine ordinaire en faisant superficiellement les trois choses.

Vu de l’extérieur, la différence peut ne pas sembler tellement grande, mais fondamentalement l’écart est immense car, selon ma compréhension, cela montre si l’on considère Dafa d’un point de vue humain ou divin. Depuis que j’ai pris conscience de cela, j’ai vu que mes notions humaines sont très profondément ancrées et qu’elles sont comme un mur qui me sépare d’une cultivation véritable.

Dans le poème " une Pensée", le Maître dit :

" Une chute d'eau sépare profane et sacré
En avant ou en arrière, deux niveaux de Ciel
Vouloir entrer dans le temple au milieu des bois
D'un seul pas atteindre les nues » (Une pensée - Hong Yin III)

Baser nos actions sur nos compréhensions du Fa, et non pas sur les notions humaines ou nos préférences issues des émotions, peut être fait en chaque instant. Selon ma compréhension, il ne faut pas se décourager et penser que c’est trop difficile à faire, car c’est un processus. On ne peut pas y arriver simplement en le souhaitant, ou en utilisant telle ou telle « méthode » car cela demande de sortir véritablement de la logique humaine.

Croire véritablement
Chaque fois que je prenais réellement conscience de l’emprise de ce côté humain et de la profondeur des notions acquises après la naissance, une pensée droite forte a émergé. Cependant, à chaque fois, cela n’a duré que quelque jours. Puis c’est comme si j’oubliais ces compréhensions ou qu’elles devenaient abstraites, et je retombais dans un état de cultivation apathique.

Comme je le comprends, il ne suffit pas de regarder à l’intérieur et de constater ses insuffisances, il faut activement repousser ses attachements et élever son xinxing, et alors un changement fondamental pourra se produire.

Le Maître a dit :

" Si vous prenez vraiment ces choses au sérieux, vous pourrez les contrôler. Ainsi vous pourrez les affaiblir et peu à peu vous en débarrasser complètement. Si vous êtes conscient de cela et que vous êtes inquiet, mais que dans la réalité vous ne les contrôlez pas vraiment ni ne les supprimez, alors en fait vous vous êtes juste arrêté au stade de constater et ressentir ce genre d'activité mentale, mais vous n'avez pas agi pour supprimer cela. Autrement dit, vous y avez seulement pensé, mais vous n'avez pas cultivé et mis en pratique. " (Enseignement de Fa à la Conférence de Fa à San Francisco en 2005)

Une raison pour laquelle je n’arrivais pas à sortir de cet état est qu’il me manquait une motivation suffisante. Après quelques jours à restreindre ses actions et ses pensées, ma volonté se relâchait, et finalement c’était plus confortable de simplement se laisser porter par le courant.

En cherchant la raison pour laquelle je n’arrivais pas à persévérer dans l’élimination des attachements, j’ai trouvé beaucoup de notions athées et issues de la science moderne. Par exemple, j’avais de la peine à comprendre lorsque le Maître dit que : " Le qigong est une science, et c’est une science supérieure. " (Zhuan Falun)

Plus généralement, en raison des notions modernes, ma compréhension de ce que signifie cultiver et pratiquer, être un disciple ou avoir un Maître, était insuffisante. Pourtant, si ces principes ne sont pas véritablement compris, comment pourrait-on être un véritable pratiquant ? C’est comme un élève à l’école qui aurait appris sa leçon par cœur, mais qui n’en aurait pas réellement compris le sens et qui serait incapable de l’appliquer dans sa vie quotidienne.

En lisant le Fa, j’essaie de me souvenir de prendre le Fa comme guide, de garder une attitude humble, et que chaque parole du Maître est la vérité. Lire Zhuan Falun en anglais, m’a aussi aidée, car cela me demandait un effort de concentration supplémentaire qui empêchait mon esprit de vagabonder.

Selon ma compréhension, les interférences m’empêchant de me lever tôt le matin pour faire les exercices et d’être diligente font qu’il m’est difficile de bien faire les trois choses. Sur cet aspect, c’est comme suivre les arrangements des forces anciennes. En plus de regarder à l’intérieur pour trouver la véritable cause à cette interférence, j’émets aussi la pensée droite pour dissoudre les choses que les forces anciennes ont arrangées et qui ne font pas partie du chemin arrangé par le Maître.

Notre environnement est un miroir nous aidant à regarder à l’intérieur
Lors d’une réunion d’un projet de clarification, nous devions décider quelle direction devrait prendre le projet, c’était important, pourtant nous n’arrivions pas à prendre une décision.

L’un des pratiquants de notre groupe parle souvent de choses élevées, avec parfois un peu d’exaltation. En l’entendant, je générais des mauvaises pensées et trouvais que ses idées étaient trop extrêmes et que cela ne pouvait pas être accepté par les gens ordinaires. J’avais pris l’habitude de rejeter ses idées et d’imposer les miennes. Lors de cette réunion, j’ai réalisé que mes idées étaient basées sur une logique complètement humaine, et que ce pratiquant avait une forte pensée droite et une grande foi dans le Fa. Il ne pouvait pas accepter mes paroles qui étaient remplies de notions humaines, de peurs et de divers attachements.

Cela m’a fait prendre conscience de combien il est important de se baser sur le Fa lorsque nous échangeons nos compréhensions ou que nous prenons des décisions, car les cœurs humains constituent des entraves et interférences pour le salut des êtres. Cette découverte a été très douloureuse, mais à présent ma volonté de dépasser ces insuffisances n’en est que plus forte.

J’ai sincèrement remercié dans mon cœur ce pratiquant de m’avoir montré mes insuffisances et j’ai apprécié sa forte pensée droite. Depuis cet évènement, nos approches se complètent souvent très bien et j’apprécie d’avoir son avis. Son attitude est aussi devenue plus rationnelle et posée. En y repensant, je regrette d’avoir pris tant de temps avant de vraiment regarder à l’intérieur et de corriger mon état d’esprit incorrect.

Ceci est ma compréhension, veuillez m’indiquer avec bienveillance tout ce qui est inapproprié.

Merci Vénérable Maître pour Votre immense compassion ! Merci chers compagnons de cultivation !

(Partagé au Fahui de Zurich,en Suisse, le 4 octobre 2020)