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Le documentaire "Letter From Masanjia" récompensé de plusieurs prix internationaux et diffusé quelques jours plus tôt au Parlement européen a été projeté à Paris lors du 16e Festival international du film sur les droits de l'homme (FIFDH). Leon Li, le réalisateur a interagi avec le public après la projection via un système de visioconférence.
Le documentaire commence par une lettre manuscrite trouvée dans une boîte de décorations d'Halloween achetée dans un grand magasin américain par Julie Keith, une femme de l'Oregon. La lettre était un appel à l'aide d'un prisonnier d'opinion dans le notoire camp de travaux forcés de Masanjia à Shenyang, en Chine. Mme Keith a publié la lettre sur les médias sociaux, ce qui a rapidement conduit à une couverture médiatique mondiale de l'histoire et déclenché une réaction en chaîne qui a conduit à son tour à l'abolition, du moins de nom, du système de rééducation par le travail forcé en Chine, en 2013.
L'auteur de la lettre, M. Sun Yi, a été détenu dans ce camp de travail pour sa pratique du Falun Gong. Il a risqué sa vie pour faire connaître son histoire au monde par le biais de la lettre 'clandestine' et, plus récemment, il a de nouveau risqué sa vie lors de la réalisation du documentaire afin de révéler plus amplement la situation tragique des droits humains en Chine.
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| Le réalisateur Leon Li a interagi avec le public après la projection |
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| Beaucoup de spectateurs ont dit combien ils étaient émus par le courage de Sun. |
Leon Li, le réalisateur a expliqué que M. Sun Yi avait écrit 20 lettres demandant de l'aide, mais que seule Julie avait rendu publique la lettre qu'elle avait trouvée" En découvrant la lettre, elle aurait pu la jeter à la poubelle, comme les 19 autres personnes. Cependant, elle a choisi de la publier pour que l'histoire de Sun Yi attire l'attention du monde entier.
Si vous rencontrez des situations similaires, que feriez-vous ?" "Bien sûr," a poursuivi Li " nous n'avons pas reçu une telle lettre. Mais regarder le film et apprendre ce qui se passe, n'est-ce pas équivalent à recevoir une lettre appelant à l'aide ?"
Une spectatrice dirigeant une agence de communication a été très touchée par le film. En tant que communicante elle a beaucoup apprécié le message du réalisateur : " Vous aussi avez reçu une lettre ce soir, qu'allez-vous en faire ?"
Elle a depuis diffusé le lien du film à tous ses contacts journalistes et autres et a posté un message sur Facebook : " Il y a quelques jours, j’ai reçu une lettre grâce à ce film... ce message me questionne une fois de plus sur mon engagement pour notre humanité et notre monde... le 1er pas... dire, partager, transmettre, entendre... pour ouvrir les yeux... alors je vous envoie cette lettre à mon tour... pour inspirer nos actions ….
Jean-Marc Longval , dramaturge et metteur en scène, a déclaré : " j’ai beaucoup aimé cette idée que nous spectateurs avons chacun reçu la lettre, qu’est ce qu’on fait quand on reçoit cette lettre ? comment fait-on pour être utile ? Parce que au fond, le bien le plus précieux de l’homme, c’est la liberté. Et qu’au fond, la liberté finit toujours par triompher mais au prix de beaucoup de sacrifices … J'ai beaucoup d’admiration pour ces gens, pour Sun Yi, il faut un énorme courage pour oser produire des images en sachant qu’on se met en danger et met en danger son entourage, parce que l’entourage n’est pas forcément volontaire pour ça." M. Longval a ajouté que c'était un tel esprit qui pouvait empêcher l'humanité de dégénérer.
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| Tyfane Bader |
Tyfane Bader, commerciale, est ressortie de la projection très émue, avec des sentiments mêlés de tristesse, de colère mais aussi d'espoir.
"j’ai un sentiment partagé d’une part beaucoup de tristesse par rapport à l’histoire de cet homme, ce héros qui a subi tellement de répression de la part du régime chinois mais qui a réussi jusqu’au bout à défendre ces convictions, d’autre part je ressens aussi beaucoup de colère envers ce système finalement et le fait que les autres gouvernements n’aient pas de réaction. J’espère que le film va déclencher beaucoup de choses et créer de la réaction, en faisant quelque chose en faveur du peuple chinois."
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| Bela |
Bela, impliquée dans le milieu associatif, a salué Lettre de Masanjia comme un film "extraordinaire et courageux"."Comme l’a dit le réalisateur, regarder un film, c’est comme recevoir un message et lire une lettre... C''est un peu à chaud" a -t-elle dit "mais je vais passer l'information et repasser l’information ..."
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| Lea Ichikawa |
"Je suis étudiante à Paris, je suis venue ici parce que j’ai habité en Chine durant un moment et suis intéressée par tout ce qui se passe en Chine mais je suis aussi concernée par les droits de l’homme en général." s'est présentée Lea Ichikawa.
"J’ai été très émue et j’ai failli pleurer. Je connaissais la situation des droits de l’homme en Chine mais ça m’a permis d’appréhender les choses plus en détails. Je pense en parler autour de moi et promouvoir le message du film"
L'Académie des arts et sciences du cinéma, l'organisation hôte des Oscars, a annoncé sa liste de candidats pour le 91e Oscar du meilleur documentaire le 8 novembre 2018, Letter from Masanjia en fait partie.
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