La Journée mondiale du Falun Dafa : Une célébration encore assombrie par la persécution

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Les pratiquants de Falun Dafa interprétant la danse des "Manches d'eau" lors d'une célébration de la Journée mondiale du Falun Dafa sur le National Mall à Washington, le 5 mai 2018; (Samira Bouaou/The Epoch Times)


Le 5 mai les pratiquants locaux de la discipline spirituelle Falun Dafa, également connu sous le nom de Falun Gong, se sont rassemblés sur le National Mall à Washington, pour célébrer la Journée mondiale du Falun Dafa.


Alignés impeccablement sur la pelouse et portant des vêtements jaunes bien reconnaissables, les pratiquants ont exécuté les exercices méditatifs aux mouvements lents du Falun Dafa. En marge du groupe, des touristes qui flânaient les rejoignaient parfois spontanément et l’un des pratiquants s’avançait pour leur apprendre.


Différentes performances étaient organisées, y compris de la danse classique chinoise, du chant, des lectures de poème, une danse du dragon, et une prestation d’une troupe de tambours de taille. Sur la bande piétonne traversant le mall avait été mise en place une exposition d’art créé par des pratiquants ainsi qu’un affichage expliquant pourquoi le régime chinois persécute ce groupe pacifique.


En Chine, le Falun Dafa est ce qu'on appelle un xiulian. Dans Dafa, la personne cultive son esprit, son corps, et son caractère en faisant cinq séries d’exercices et en vivant en accord avec les principe d’authenticité, de compassion et de tolérance.


Plusieurs pratiquants ont partagé ce que la journée mondiale du Falun Dafa signifie pour eux.


Informer à propos de la pratique

Pour les pratiquants de Falun Dafa, ce jour n’est pas seulement un moment de fête, mais aussi un temps pour se souvenir et agir : Ils commémorent ceux qui ont été tués dans la persécution, et ils travaillent à le faire largement savoir, cherchant à y mettre fin en faisant jouer la condamnation du monde.


 
Liu Dexi faisant un des exercices du Falun Dafa sur le National Mall à Washington le 5 mai 2018. (Lisa Fan/Epoch Times)


Étant arrivé aux Etats-Unis le 7 décembre 2017, M. Liu Dexi a des souvenirs encore frais d’avoir été persécuté en Chine. Initialement un peu nerveux d’être interviewé, Liu a peu à peu commencé à sourire et à rire alors même qu’il se rappelait les événements terrifiants que lui et sa famille avaient vécus.


Patron d’une petite affaire qui vendait des ceintures pour hommes et pour femmes, Liu a noté des changements immédiats en lui-même après avoir entrepris la pratique du Falun Dafa en décembre 1998.


Son caractère emporté s’est calmé, et il a commencé à mener ses affaires de façon plus honnête. Parfois, des grossistes le surpayaient involontairement parfois jusqu’à 500 $ (une somme considérable, étant donné le salaire moyen de 8 $ 685 en Chine en 2016) mais il leur rendait l’argent en trop. C’est quelque chose qu’il n’aurait jamais fait auparavant a-t-il dit .


Ses concurrents vendaient des ceintures en faux cuir comme des ceintures de cuir véritable, empochant la différence substantielle de prix. Liu vendait les ceintures de cuir véritable comme du cuir véritable et celles en simili cuir comme du simili cuir, permettant aux clients de savoir ce qu’ils achetaient et les facturant en conséquence.


Il reprenait aussi les articles dont les clients n’étaient pas satisfaits, quelque chose de quasi inexistant en Chine, où la norme est de faire savoir aux clients que les retours ne sont pas acceptés.


"Après avoir commencé la pratique de Dafa, j’ai suivi ses principes dans tout ce que je faisais " a dit Liu.


Trois mois après qu’il a commencé à pratiquer, sa femme, le voyant changer, s’est elle aussi mise à la pratique et leur fille a grandi dans l’environnement de la pratique depuis l’âge de 5 ans.


Le 20 juillet 1999, tout le poids du régime chinois s’est abattu sur des pratiquants comme Liu. Le tout puissant dirigeant d’alors, Jiang Zemin, a lancé une campagne visant à éradiquer la pratique de méditation. Les médias ont bombardé le pays avec une propagande calomniant la pratique 24h sur 24, et des centaines de milliers de pratiquants ont été parqués dans des stades dans toute la Chine,


Dans une lettre que Jiang a envoyée au Bureau politique la nuit du 25 avril 1999, il présentait le Falun Dafa comme une menace idéologique pour le Parti communiste chinois (PCC) et révélait sa peur que le peuple chinois n’en vienne à préférer les enseignements de Dafa aux doctrines du PCC.


Il écrivait : " Nous devons adhérer à l’éducation des fonctionnaires et des gens avec une perspective correcte sur le monde, la vie, et les valeurs. Le Marxisme, le matérialisme et l’athéisme que nos membres du Parti soutiennent peuvent-ils être vaincus par ce que promeut le Falun Gong ? C’est absolument ridicule ! "


Lorsque l’assaut des médias a commencé, Liu et sa femme se sont dit qu’il devait y avoir eu une erreur.


Avec leur petite fille ils se sont rendus Place Tiananmen en novembre, afin de faire appel à l’État, et tâcher de leur faire savoir qu’il n’y avait aucune raison d’interdire le Falun Dafa.


Ils ont été arrêtés et renvoyés dans leur ville natale de Taizhou, dans la province du Zhejiang, sur la côte de la Chine. Liu a purgé 21 jours en prison et a été condamné à 30,000 yuans ($4,712); son épouse a été emprisonnée sept jours.


En janvier 2002, Liu a essayé de faire à nouveau appel place Tiananmen. Lui et un autre compagnon de pratique ont dissimulé une bannière sous leurs vêtements. Ils sont arrivés sur la place, ont sorti brusquement leur bannière et l’ont brandie bien haut.


La police a fondu sur eux, les frappant, leur donnant des coups de pied, et leur écrasant la tête contre la chaussée avec leurs bottes. Liu a été renvoyé à Taizhou pour une peine de prison plus longue.


Lorsque Liu en est ressorti, il a écrit des lettres à tous les départements de la Sécurité publique en Chine (l’administration de l’état est divisée en 34 unités de niveau provincial, y compris des agglomérations de niveau provincial telles que Beijing, des régions autonomes comme le Tibet, et des régions administratives spéciales comme Hong Kong), leur disant que Falun Dafa ne devrait pas être persécuté.


Cette fois-ci, Liu ne s’en est pas sorti si facilement. Arrêté et renvoyé dans la province de Zhenjiang, il a été condamné à dix ans dans un camp de travaux forcés. Il y a été torturé.


Une fois, il n’a pas été autorisé à dormir pendant sept jours et sept nuits. Il a montré les cicatrices à ses poignets que lui ont laissées le fait d’avoir été suspendu par les menottes. Il y avait une autre cicatrice plus importante au-dessus d’un de ses yeux, vestige d’un autre passage à tabac.


Tout au long du temps passé dans le camp de travail, Lu a étudié et mémorisé des copies des enseignements de Falun Dafa circulant en contrebande dans le camp. Sept ans et huit mois plus tard, il a été relâché.


Mais il a été de nouveau arrêté peu après et cette fois condamné à deux ans. Avec l’arrivée de Xi Jinping à la tête du PCC, les camps de travail ont été officiellement abolis (bien que certains aient simplement changé de noms) et dans certaines parties de la Chine, la persécution est devenue moins sévère. Le camp de Liu a fermé, et il a été libéré après un an et trois mois.


Il a alors intenté une action en justice contre Jiang Zemin, l’accusant de génocide et de crimes contre l’humanité. Liu a été détenu pendant 15 jours.


Pendant ce temps, sa fille continuait ses études aux Etats-Unis, à l’Université du Maryland. À la surprise de Liu et de sa femme, avec une lettre à la main les invitant à assister à la remise de diplômes de leur fille, ils ont pu obtenir des passeports et s’enfuir aux Etats-Unis.


Interrogé sur ce que signifie pour lui de célébrer la Journée mondiale du Falun Dafa aux Etats-Unis, Liu a momentanément perdu son beau sourire, et sa voix s’est chargée d’émotion.


"C’est un tel honneur de célébrer la Journée du Falun Dafa hors de Chine," a-t-il dit. " Je ne sais pas comment exprimer mes sentiments, c’est vraiment beau. C’est extraordinaire. "


Aujourd’hui, Liu passe ses journées à une table à l’extérieur du Musée de l’Air et de l’Espace sur le mall à Washington, où il parle aux touristes chinois, leur racontant ses expériences avec Falun Dafa et comment nombre de ses amis en Chine sont encore persécutés aujourd’hui .


“Où que je sois, je veux dire aux gens la vérité concernant Dafa," a dit Liu.


Le pardon

Après que M. Li Hongzhi a présenté Falun Dafa le 13 mai 1992, il a donné 56 séries de conférences, habituellement de neuf jours chacune, dans des villes à travers toute la Chine. La dernière de ces séries d‘enseignements a été donnée le 21 décembre 1994.


Avec des salles ne pouvant souvent contenir que quelques milliers de personnes, ces conférences en ont directement touché au moins plusieurs centaines de milliers. Cependant, en 1999, des médias occidentaux ont cité des fonctionnaires d’état disant qu’entre 70 et 100 millions de personnes en Chine avaient entrepris la pratique du Falun Dafa.


Le pouvoir de l’exemple et la communication par le bouche à oreille ont propagé la pratique.


Zhang Huidong était vice-directeur général dans une des plus grandes sociétés d’état de la Chine à Beijing, avant qu’il ne soit finalement forcé à s’enfuir aux Etats-Unis. L’histoire de sa famille montre pourquoi le Falun Dafa s’est répandu si largement.


 
Zhang Huidong à la célébration de la Journée mondiale de Falun Dafa Day sur le National Mall à Washington le 5 mai 2018. (Samira Bouaou/The Epoch Times)


Après que sa mère a commencé à pratiquer Falun Dafa, Zhang a constaté combien sa santé s’était améliorée, et il a entrepris la pratique. De même ses deux sœurs, et son épouse et ses sœurs.


Plus tard, lorsque la persécution a frappé la Chine, nombre de familles comme celles-ci ont été brisées.


Une semaine après avoir purgé trois ans de prison, la mère de Zhang est décédée. Ses deux sœurs ont chacune passé deux ans en prison. La sœur aînée de son épouse est morte après un mois d’emprisonnement. La femme de Zhang a purgé une peine de trois ans.


Quant à Zhang, il a été arrêté à trois reprises. Et il a été torturé. Il a montré une cicatrice sur son front, et il avait des photos de larges blessures infligées à ses bras.


Il parle de ces désastres d’une voix homogène, sans colère.


" Si je ne pratiquais pas Falun Dafa, " a dit Zhang, "après avoir tant souffert, j’aurais haï le régime communiste."


"Mais j’éprouve au contraire de la sympathie pour ces personnes qui m’ont persécuté, parce qu’elles sont aussi manipulées par le régime communiste pervers."


Le site Minghui.org, qui sert de chambre de compensation pour l’information à propos de la persécution et de plateforme permettant aux pratiquants de partager leurs expériences de la cultivation du Falun Dafa, peut confirmer 4213 morts en Chine en raison de la torture et des sévices. Du fait de la difficulté à faire sortir cette information hors de Chine, le nombre exact de telles morts est estimé être beaucoup plus élevé.


De plus, il y a un grand nombre de morts attribuées au prélèvement forcé d’organes. Des chercheurs ont rapporté que les pratiquants de Falun Dafa ont été, depuis 2000, la principale source d’organes pour un système de transplantation qui inclue 865 hôpitaux en Chine.


D’après leurs recherches, lorsque des prisonniers d’opinion ont leurs organes prélevés, les chirurgiens prennent tout ce qui est utilisable, y compris le cœur, le foie, les reins, la peau et les cornées, tuant les victimes.


Une fois tuée, la victime est incinérée, ne laissant aucune trace du crime. Les familles des pratiquants tués de cette façon sont laissées sans jamais savoir ce qu’il est advenu de leurs êtres chers, et espérant contre tout espoir alors que les années passent qu’ils n’aient pas été assassinés sous le couteau du chirurgien.


Un havre sûr

Il y a vingt ans à Francfort, en Allemagne, Bjoern Neumann marchait dans un parc par une journée particulièrement froide lorsqu’il a vu un groupe de quatre à cinq personnes faire des exercices aux mouvements lents. Il a senti une énergie agréable émaner d’eux, aussi alors qu’il revenait de sa promenade dans le parc, il s’est arrêté pour leur parler.

 
Bjoern Neumann et sa fille Jinglian à la célébration de la Journée mondiale du Falun Dafa sur le National Mall à Washington le 5 mai 2018. (Samira Bouaou/Epoch Times)


Peu après il a rejoint un groupe de pratique du Falun Dafa à Francfort. Initialement sceptique, Neumann en est venu peu à peu à comprendre la pratique.


Quand la persécution a commencé en 1999, il a senti que le Falun Dafa faisait l’objet d’attaques du fait de sa bonté. Quelques années plus tard, il a déménagé aux Etats-Unis et a créé sa propre entreprise de paysages, spécialisée dans les étangs et les fontaines.


Neumann a réfléchi à ce que la Journée mondiale du Falun Dafa signifie pour lui.


“Dans ce monde d’incroyance et d’athéisme, de tricherie et où on ne dit pas la vérité, et ces temps de ‘fake news’, avoir dans ce monde des gens qui s’efforcent d’être sincères, bons envers les autres, et d’avoir de la tolérance, je pense que c’est remarquable " a déclaré Neumann.


“Aujourd’hui même, nos politiques sont une pagaille. Où que vous soyez dans cette pagaille politique, Falun Dafa est comme une oasis. Peu importe comment le monde change, si vous vous établissez vous-mêmes dans cet état d’esprit droit, cela vous donne la force de trouver votre chemin, peu importe ce qui arrive.


“C’est la balise lumineuse , et vous dîtes ‘wouah ,’ parce qu’il existe un havre sûr.”


Source : World Falun Dafa Day: A Celebration Still Shadowed by Persecution

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