Le samedi 2 septembre, place du commerce à Nantes, à côté de la FNAC, l’activité a baigné dans une coloration particulière : le contact avec de nombreux jeunes, intéressés par les informations concernant ce qui se passe en Chine. Il y a eu les passages de groupes d’étudiants, le plus souvent maquillés, voir déguisés, mettant une joyeuse pagaille , comme chaque année, lors d’une pratique d’intégration festive des nouveaux élèves dans leur école. Il y en a eu d’autres, venus le plus souvent à la Fnac, intéressés, troublés et bien souvent choqués par ce qu’ils venaient de découvrir.
Nous avons dû répondre à de multiples questions qui témoignaient d’une certaine innocence, voir même de naïveté. Mais souvent, l’étonnement prenait le dessus : « Je croyais que c’était quelque chose qui appartenait au passé ! » « Mais on est loin de la deuxième guerre mondiale ! C’est comme si quelque chose enfoui dans le passé émergeait maintenant ! »
Une seule, quoique étonnée par les informations, n’a pas été complètement surprise, étant elle-même engagée dans une association qui lutte pour les droits de l’homme en Corée du Nord. Nous avons eu un long échange sur la notion même de « Droits de l’Homme ». N’avons-nous pas trop souvent la certitude que la notion de « Droits de l’homme » est une évidence ? N’oublions-nous pas trop souvent qu’elle doit faire son chemin dans des pays dans lesquels elle ne signifie rien, peut même être considérée comme une aberration, une « lubie » d’occidentaux incapables de comprendre les réalités locales ? Cela n’empêche pas d’agir, mais implique aussi information et éducation, y compris dans nos pays occidentaux où cette évidence peut se transformer en simple slogan mécanique sans aucun engagement.
Nous avons vu passer des étudiants en médecine, un médecin, étonné et choqué par ces pratiques inhumaines.
Louise jeune étudiante nous a dit : « Je pensais que les médias étaient au courant de cette persécution. Je ne comprends pas pourquoi, en Chine, on ne peut pas pratiquer librement le Falun Gong ».
Une infirmière qui travaille dans le service des transplantations au CHU de Nantes, que nous surnommerons Mme X était très surprise de découvrir ce génocide. Elle a posé beaucoup de questions et a signé la pétition. Elle était aussi très intéressée par la pratique et voici une partie du texto qu'elle a envoyé le lendemain à l'une d'entre nous : « Bonjour, j'ai eu le plaisir de vous rencontrer hier lors de votre journée de sensibilisation aux pratiques barbares en Chine. Je serais très intéressée par une initiation au Falun Dafa sur Nantes. Pouvez-vous me rappeler l'heure de la pratique du dimanche ?
Elle est arrivée à la pratique du dimanche, bien avant l'heure, après avoir beaucoup marché sous la pluie. Il y avait des perturbations dans les transports à cause d'une grande fête dans la ville. Elle a été très heureuse de pratiquer, nous a dit que cela lui avait fait du bien et qu'elle reviendrait.
Le 2/9 : il y a eu 60 signatures pour la pétition
Nous avons trouvé que ce nuage ressemblait à la Chine |
Le samedi 9 septembre lors de notre deuxième activité sur la même place de Nantes, Mme X est revenue avec une autre collègue du même service, que nous surnommerons Mlle Y.
Mlle Y était très pâle, très fatiguée ; elle venait de travailler toute la nuit au bloc opératoire de l'hôpital où l'intégralité des organes d'un jeune homme qui venait de décéder par accident ont été prélevés par l'équipe dont elle faisait partie.
Quand Mlle Y a pris connaissance des informations concernant les prélèvements forcés d'organes en Chine, elle était complètement abasourdie et nous a dit : mais ce n'est pas possible, ils ne peuvent quand même pas faire ça ? Ce sont des criminels, mais c'est horrible. On ne peut même pas imaginer que cela puisse exister. Elle a signé de suite la pétition et les deux infirmières nous ont demandé des documents pour en parler dans leur service à l'hôpital. Elle nous ont dit que c'était déjà difficile de prélever des organes sur une personne décédée, qu'elle ne pouvait même pas imaginer que quelqu'un puisse le faire de force sur une personne vivante et bien sûr non consentante.
Elle nous a confié que sa nuit avait été difficile et que les organes sont partis aussitôt dans une autre ville de la France, destinés à environ neuf personnes différentes.
Elle nous a dit qu'en France il arrive parfois qu'une personne vivante fasse don d'un rein ou, plus rarement, un lobe de foie, dans l'intérêt thérapeutique direct d'un receveur qui ne peut être qu'un proche.
Mme X nous a dit que ce métier était très éprouvant, qu'elle faisait ce travail depuis 20 ans et qu'elle avait envie de passer la main aux jeunes infirmières qui arrivaient mais qui, disait-elle, ne tiendraient pas autant de temps.
De nombreux adolescents sont restés proches du stand pour confier leurs inquiétudes devant un tel manque d’humanité dans le pillage d’organes mais aussi pour exprimer la montée de l’indifférence et la déshumanisation de notre société actuelle. Dénoncer le trafic d’organes leur apparaît soudain comme nécessaire et courageux. Ils nous remercient de notre implication dans la défense de cette cause devant eux et de leur permettre de s’éveiller à une réalité qui leur était impossible d’imaginer.
Une impression a ainsi globalement émergée de la deuxième journée de clarification : l’incertitude des temps actuels et de l’avenir. Il y a eu beaucoup d’interrogations, aggravées par ce qu’ils venaient de découvrir, avec le constat qu’à la place d’une certaine stabilité toujours espérée se profilent des situations inimaginables, des comportements insensés et incompréhensibles, des catastrophes imprévisibles. Mais c’est aussi souvent dans cette ambiance et en réponse à ces interrogations et à une perte des habituels repères que le Falun Gong peut apparaître et être soudain ressenti comme un espoir. Et dans cette situation les questions posées peuvent se transformer en remise en question personnelle sur la façon de vivre et la possibilité d’une ouverture à une autre réalité.
Le 9/9 il y a eu 82 signatures pour la pétition
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