Lettre ouverte aux fonctionnaires français de deux citoyennes américaines qui ont été détenues à Paris

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Dr Viviana Galli, et Dr Sunny Lu,


Cher Monsieur ou Madame :

Voici un compte rendu détaillé d’une série d’événements qui a eu lieu à Paris, le 24 Janvier 2004. Nous considérons que c’est une détention illégale, un abus d’autorité de la police française et une violation de nos droits fondamentaux individuels. Nous vous envoyons cette lettre dans l’attente que conscients de ces sérieuses violations, vous voudrez communiquer votre point de vue à votre gouvernement.

(Les informations personnelles telles les dates de naissance ou numéros de passeport sont omises)

Les faits :

Le 23 janvier 2004, Dr Sunny Lu et Viviana Galli sont arrivées à Paris, où nous avons fait une étape de 34 heures sur notre chemin pour Stockholm, en Suède. Le but de ce voyage était de faire une présentation à une conférence des droits de l’homme sur le génocide à Stockholm les 26 et 28 janvier. Vendredi 23 janvier, les trois d’entre nous marchaient sur les Champs Elysées en direction de l’Art de Triomphe. Nous avons vu des employés de la ville accrocher des ornements chinois aux arbres et en afficher le long de cette avenue, signes qui nous avertissaient que la célébration du Nouvel An chinois allait avoir lieu le lendemain. Plus tard, nous sommes allées à la Tour Eiffel. En face de la tour Eiffel, nous avons rejoint des centaines de pratiquants de Falun Gong en train de pratiquer les exercices. La majorité d’entre eux portaient des sweaters et des vestes jaunes avec les mots « Falun Dafa » ?. L’un d’eux a confirmé les nouvelles à propos de la célébration du 24 janvier.

Le jour suivant à midi environ, nous sommes allées toutes les trois sur les Champs Elysées nous joindre à la fête de Nouvel Après une heure de marche dans la foule, environ une dizaine de policiers armés nous ont arrêtées dans la rue. Il était 13h 30. Ils nous ont dit que Dr Sunny Lu et Mme ZhiZhan étaient arrêtées parce qu’elles portaient des sweaters jaunes avec les mots « Falun Dafa, Vérité, Compassion, Endurance. » Ils ont dit : « aujourd’hui le jaune est illégal dans notre pays. » Dr Galli a demandé pourquoi ils l’arrêtaient alors qu’elle ne portait pas de vêtement jaune. Quelqu’un a dit parce que « Vous avez fait quelque chose d’illégal ». Dr Galli a demandé qu’avons-nous fait d’ « illégal » ? Par la suite, un policier a dit qu’elle était arrêtée parce qu’elle avait une écharpe bleue avec les mots « Falun Dafa ». Dr Sunny Lu a dit à la police que la veille elles avaient marché dans les mêmes rues en portant les mêmes sweaters, et la même écharpe sans que personne ne leur ait rien dit. Un policier nous a dit : « Hier le jaune était légal, aujourd’hui il est illégal. » Dr Sunny Lu a continué en leur disant que la France est un pays démocratique et une terre de liberté et que nous étions des citoyens des Etats-Unis. Un des policiers (voir la photo postée avec l’article sur la page web du Centre d’Information du Falun Dafa à : http://www.faluninfo.net/displayAnArticle.asp?ID=8287 , c’est celui tout à fait à gauche) a répondu: "La France n’est pas un pays démocratique, la France est la France. Dr. Lu a dit à un des policiers, "Connaissez vous la persécution du Falun Gong en Chine ?", il a hoché la tête. "Savez vous que les pratiquants de Falun Gong sont parmi les gens les plus sûrs, ils sont toujours pacifiques, et ils n’ont jamais utilisé la violence alors même qu’ils sont torturés en Chine ? » Il a hoché la tête. Dr Lu a dit, « que la police fasse ainsi portera tord à davantage de gens. » Il n’a rien dit.

Dr Galli a dit à la police que nous étions touristes à Paris pour un jour et nous acheminions vers la Suède, et que notre avion partait à 19h. Elle a expliqué que nous devions partir peu après 14h pour finir de nous préparer et arriver à temps à l’aéroport. Ils ont dit : « Vous êtes arrêtées » Aucune explication de plus sur la raison de l’arrestation. Dr Galli leur a demandé plusieurs fois de nous laisser partir sans quoi nous allions rater notre avion, mais elle a eu chaque fois la même réponse ou pas de réponse du tout.

Par la suite nous leur avons appris la persécution du Falun Gong et que les pratiquants étaient des gens pacifiques, un des policiers nous a dit qu’ils « avaient des ordres d’arrêter les gens portant du jaune aujourd’hui. »

Nous avons répété que nous étions citoyennes américaines, venant d’arriver à Paris et que nous ne savions pas que porter du jeune serait un problème. Alors d’un d’entre eux (voir la page web Faluninfo, ce policier est celui tout à fait à droite qui regarde quelque chose qu’il a dans la main) a donné un coup de téléphone puis ils nous ont demandées nos passeports. Peu après un autre groupe de policiers avec des casques et des gilets pare-balles se sont approchés de nous rapidement. Ils sortaient de deux voitures de police et quelques minutes plus tard, ils nous ont emmenées dans un grand bus blanc portant le numéro de licence # 75N-91900. Le bus était garé rue de Verne et Rue de Bassano, à quelques mètres des Champs Elysées. Nous avons été détenues dans le bus jusqu’à environ 16h.

Dr Galli a demandé à aller aux toilettes. On lui a dit qu’elle ne pouvait pas utiliser les toilettes puisqu’elle était arrêtée. Une deuxième fois lorsqu’elle a demandé de nouveau à aller aux toilettes, le policier sur le siège du conducteur lui a fermé la vitre au nez alors qu’elle était encore en train de parler. Nous avons demandé plusieurs fois qu’ils nous laissent appeler l’ambassade américaine mais ils ont continué de dire que nous ne pouvions parler à personne ni aller nulle part car nous étions sous arrestation.

Dans le bus il y avait une autre pratiquante de Falun Gong, je pense qu’elle a dit être d’Allemagne et avait été arrêtée pour avoir dans la main une sorte de petit fanion. Son mari, qui est allemand, et n’est pas pratiquant de Falun Gong, était aussi arrêté. Il était arrêté parce qu’il avait dans son sac à dos son passeport et des banderoles. Il y avait aussi trois étudiants chinois qui n’étaient pas pratiquants de Falun Gong. Ils étaient arrêtés parce qu’ils avaient une bannière blanche disant quelque chose comme « Club de Cyclisme de l’Université de Beijing » en lettre bleues en français et en chinois. La police leur a dit qu’ils ne pouvaient pas lire le chinois, et qu’ils devaient donc attendre jusqu’à ce que quelqu’un puisse leur traduire. Nous avons entendu les étudiants chinois donner leurs noms tout en appelant l’Ambassade chinoise et leurs amis. Un étudiant s’appelait Zou Zhiwei, une étudiante Lui Liang.

A 16h environ, le bus nous a emmenées au poste de police. Un policier a dit au Dr Galli qu’ils allaient nous emmener soit au poste de police de la 16ème rue ou du 16ème arrondissement. Je n’ai pas entendu clairement si c’était rue ou arrondissement, mais le bus a roulé un moment sur l’esplanade des Invalides puis il a pris à droite la rue de Maune. Après un moment il s’est arrêté au poste de police central avec un gros numéro 116 sur la porte. Je ne suis pas sûre si le bus a tourné encore après la rue de Maune ou s’il était encore sur cette avenue lorsqu’il s’est

Au poste de police on nous a dit de nous mettre en file, et de ne pas parler. Ils ont continué à refuser de nous laisser appeler l’ambassade et Dr Galli a du attendre encore pour utiliser les toilettes. Ils ont enregistré nos passeports, nom et adresses aux EU.

Dr Lu a été emmenée à l’étage dans le commissariat parce qu’elle ne voulait pas leur donner son passeport une seconde fois. Elle ne savait pas quelle était leur intention. Elle a dit : « je n’ai rien fait de mal, je ne signerais rien. » Un officier de police femme m’a emmenée à l’étage pour parler à quelqu’un qui semblait être un officier haut gradé. Il était en civil. Il m’a dit qu’ils avaient besoin d’examiner mon passeport et que je n’avais pas besoin de signer quoi que ce soit. Il a dit que puisqu’ils n’avaient pas utilisé de menottes, ils ne m’avaient pas arrêtée.

Après 3? Heures, et toujours sans aucune explication sur la raison de l’arrestation, la police nous a laissées partir. Il était 17h lorsque nous sommes sorties du commissariat.

Nous pensons que les droits suivants ont été violés : le droit à la liberté de mouvement, le droit de ne pas être détenu excepté pour une cause juste et droite, le droit de parler avec un avocat, ou avec l’ambassadeur des EU. en France, et le droit à la liberté individuelle, y compris, mais pas limité à cela, ne pas permettre à Dr Galli d’aller aux toilettes après qu’elle l’ait demandé maintes fois, ainsi que d’avoir été traitées comme si nous étions des délinquantes.

En tant que citoyennes américaines, nous n’aurions jamais imaginé que cette situation pourrait avoir lieu dans un pays libre qui chérit la démocratie et les droits de l’homme, pour lesquels la France est connue pour s’être battue, au début du 18ème siècle. Nous demandons ici que le gouvernement français initie une enquête sur l’absurde nature de la détention et le traitement dégradant que nous avons reçu, nous qui avons été arrêtées pour porter du jaune ou d’autres vêtements faisant référence au « Falun Gong » et à publier une excuse formelle et publique à tous les pratiquants de Falun Gong. La limitation des droits fondamentaux des gens qui pratiquent le Falun Gong est une claire violation des lois internationalement reconnues et des conventions et manifestent un manque de respect envers les valeurs humaines fondamentales. Par conséquent, nous n’avons pas d’autre alternative que de faire entendre nos inquiétudes et défendre nos droits fondamentaux face à ces violations.

Sincèrement,

Viviana Galli, MD Sunny Lu, MD
Citoyen américain Citoyen américain

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