Une peinture du 18e siècle d’une mère présentant son fils à un temple. (Walters Art Museum/Epoch Times) |
Dans la Chine ancienne, une veuve qui décidait de ne pas se remarier était considérée comme un modèle de loyauté et de chasteté. À la même époque, les Chinois croyaient fermement que le destin d’une personne était entre les mains du ciel. Du fait, ils considéraient les évènements à l’origine d’un tournant majeur de l’existence comme une intervention divine. Le conte populaire duquel est issu le proverbe "Tout comme la pluie tombe des cieux, ta mère doit se marier " illustre parfaitement ce principe.
Il était une fois, un sage nommé Zhu Yaozong. Alors qu’il avait à peine un an, son père décéda d’une maladie. Sa mère, souhaitant éviter d’imposer un beau-père à son fils, décida de l’élever seule. Lorsqu’il fut plus âgé, Yaozong s’en alla étudier auprès d’un professeur dénommé Zhang Wenju.
Sous l’enseignement strict de maître Zhang, Yaozong se révéla être un disciple compétent. À 15 ans, il passa avec succès l’examen aristocratique impérial. À 18 ans, il avait atteint le plus haut rang et fut convié à un entretien avec l’empereur.
Lors de cette entrevue, Yaozong pensa à sa mère, qui avait choisie de rester seule pour le bien-être de son fils. Il raconta à l’empereur ses sacrifices. Touché, le monarque ordonna la construction dans les plus brefs délais, d’une arche en l’honneur de la veuve chaste, dans la ville natale de Yaozong.
Mais quand le jeune érudit impérial s’en revint chez lui et annonça la bonne nouvelle à sa mère, quel ne fut pas son désarroi. Pendant son séjour à la capitale, sa mère s’était rapprochée de maître Zhang ; ils avaient fini par se fiancer. Ils avaient impatiemment organisé le mariage dans l’attente du retour de Yaozong.
Bouleversé, Zhu se prosterna devant sa mère et pleura. Il lui dit : " Mère, si cela est vrai, alors cela signifie que j’ai trompé l’empereur. C’est un crime suffisant pour justifier notre perte à tous ! "
Sa mère commença à pleurer aussi. Elle était déjà fiancée à maître Zhang, mais elle savait aussi bien que son fils le prix à payer pour avoir abusé l’empereur. Elle dit alors : " Laissons le ciel décider de notre destin."
Tout en parlant, elle prit l’une de ses robes de soie et la tendit à Zhu. " Mon fils, en tant que fils légitime, fais-moi une faveur et lave cette robe de soie pour moi demain. Si elle sèche pendant la nuit, alors, j’annulerai les fiançailles. Si elle est toujours humide, alors laissons faire. " Zhu accepta.
Le jour suivant, le soleil brillait de mille éclats. Alors qu’il lavait la robe, Zhu Yaozong se fit joyeusement la remarque que, par un tel temps, faire sécher même dix robes serait tâche fort aisée. Mais, à peine le vêtement lavé et mis à sécher dans la cours, que l’on pouvait voir d’épais nuages orageux se rapprocher. En un rien de temps, une averse se déclencha. À minuit, la robe n’aurait pas été moins trempée que si Yaozong venait à peine de la laver.
Suite à cela, la mère de Yaozong dit : « Mon fils, tout comme la pluie tombe des cieux, ta mère doit se marier. On ne s’oppose pas à la volonté du ciel. »
Malgré ses pleurs et lamentations, Yaozong n’avait pas vraiment d’alternatives en de telles circonstances. À son retour à la capitale impériale, il se trouva à nouveau en présence de l’empereur. Yaozong lui parla ouvertement du mariage de sa mère avec Zhang Wenju, et du résultat de leur pari. Il se prépara à subir le courroux de l’empereur.
Écoutant l’histoire de Yaozong, l’empereur évalua l’affaire et dit : « La formation de ce couple a été arrangée par le ciel. Évitons d’interférer. »
Dès lors, " Tout comme la pluie tombe des cieux, ta mère doit se marier " (tian yao xia yu, niang yao jia ren) est devenu un proverbe, indiquant quelque chose qui est prédestiné et qui ne peut être défait.
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