Dans sa première déclaration publique depuis des années sur les développements de la vie politique en Chine, Gao Zhisheng, avocat défenseur des droits de l’homme vivant en liberté surveillée et se remettant encore des tortures subies en détention, a commenté le procès de Zhou Yongkang, ancien patron de la sécurité du régime communiste chinois.
Gao Zhisheng a été l’un des avocats défenseur des droits de l’homme les plus francs et fervents de Chine. Cela lui a valu d’être brutalement persécuté par les forces de sécurité du pays. On dit qu’il réside actuellement avec des proches dans la région autonome du Xinjiang, à l’extrême ouest de la Chine. Et que ses déplacements sont surveillés et limités.
Ses commentaires au sujet de Zhou Yongkang ont été relayés par son épouse Geng He dans une interview pour Epoch Times en Californie le 16 juin.
Après avoir appris que Zhou Yongkang, qui a dirigé la police, la sécurité armée et les tribunaux en Chine jusqu’en 2012, avait été condamné à la prison à perpétuité pour corruption, Gao Zhisheng a répondu : « Zhou Yongkang devrait être inculpé pour ’crimes contre l’humanité’, comme Saddam Hussein et les autres."
Le verdict du procès de Zhou Yongkang a été prononcé le 22 mai à huis-clos et n’a été diffusé que le 11 juin. Âgé de 72 ans, ancien membre du Comité permanent du Politburo, autrefois redouté et considéré intouchable, Zhou Yongkang est l’un des responsables de plus haut rang à avoir été éliminé dans l’histoire du Parti.
Mais les accusations de corruption portées contre Zhou Yongkang – réception de pots-de-vin, abus de pouvoir et divulgation de secrets d’État – sont des " lieux communs" pour les responsables de haut rang du Parti communiste chinois, a dit Gao Zhisheng. L’homme à la tête du système de sécurité était aussi responsable d’une institution qui a perpétré des crimes bien plus graves : le Bureau 610.
Selon son épouse, Gao Zhisheng a invité les personnes intéressées par son analyse à diriger leur attention sur plusieurs paragraphes de sa troisième lettre ouverte écrite en Chine et adressée au Congrès des États-Unis qui rappelle les violations des droits de l’homme qui ont été perpétrées en Chine par la police secrète que Zhou Yongkang dirigeait.
"À ce moment, c’est avec le cœur tremblant et un stylo tremblant que j’écris les expériences tragiques de ceux qui ont été persécutés ces six dernières années », a-t-il écrit dans la lettre. « Parmi les récits véridiques relevant une brutalité inimaginable, parmi les rapports des tortures inhumaines perpétrées par le régime envers son propre peuple, les actes immoraux qui m’ont le plus choqué étaient les pratiques obscènes et pourtant routinières de violences infligées aux parties génitales féminines par les employés du Bureau 610 et de la police. "
"Au cours de la persécution, les organes génitaux et les seins de presque chaque femme, ainsi que l’appareil génital de chaque homme ont subi des sévices sexuels d’une manière ordurière. Presque tous ceux qui ont été persécutés, hommes et femmes confondus, étaient d’abord déshabillés avant d’être torturés. Aucun mot, aucune langue ne peut décrire ou retranscrire l’immoralité et l’indécence de nos autorités à cet égard. Quelle personne au sang chaud pourrait se permettre de garder le silence face à de telles vérités ? "
Gao Zhisheng, âgé de 51 ans, n’est plus en prison, a révélé Geng He, mais il doit encore se remettre des tortures brutales qu’il a subies en détention, comme les douloureuses violences physiques décrites plus haut. Les dents de Gao Zhishenga sont déchaussées et certaines sont cassées – beaucoup ont été brisées ou ont été entièrement éjectées au cours des tortures qu’il a subies – et manger lui est douloureux. Les autorités chinoises lui ont interdit d’aller voir un médecin ou un dentiste.
Gao Zhisheng a passé la plupart du temps entre 2006 et août 2014 soit en prison soit entre les mains des forces de sécurité du Parti communiste. Une partie de ce temps, il a été maintenu dans un abri militaire souterrain où il a été torturé pendant plus d’un mois. Par la suite, il a été maintenu des années en isolement, ne recevant pour toute nourriture qu’un pain à la vapeur et un morceau de chou cuit – ce traitement en particulier pourrait être la cause de l’apparente dépression dont il semble seulement commencer à se remettre.
Geng He, connue pour son optimisme face aux tourments traversés par son mari, a indiqué que Gao Zhisheng reste "de très bonne humeur" et "vif d’esprit".
Source : EpochTimes
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