Un défilé à New York marque un changement ayant commencé en Chine voici 16 ans

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NEW YORK - les rayons du soleil étincelaient sur les instruments de cuivre polis tandis qu’un orchestre fort de 120 musiciens se frayait un chemin à travers le quartier de Flushing, dans le Queens de New York samedi midi.


Suivant l’orchestre, une troupe de danse du dragon évoluait pleine d'entrain suivie de l’alignement impeccable d'une dizaine de dames en robes traditionnelles ornées dans le style de la dynastie Tang.


Au loin en toute fin de défilé, quelques dizaines de dames dans des costumes d'un jaune éclatant jouaient un morceau synchronisé de tambours de ceinture. Tout au long de la procession, quelques 2 000 personnes marchaient lentement en tenant des bannières où l'on pouvait lire en anglais et en chinois : "Falun Dafa est Bon. Arrêtez la persécution du Falun Gong" ou encore "Soutien aux 200 millions de personnes ayant quitté le Parti Communiste Chinois."


Il y avait une signification spéciale pour ce défilé tombant le 25 avril, a expliqué Sang Yuan, 27 ans, originaire de la province du Shandong dans l'est de la Chine.


En 1999, Sang était en sixième et durant son temps libre pratiquait le Falun Gong (aussi connu sous le nom de Falun Dafa), une discipline spirituelle consistant en exercices méditatifs et en enseignements moraux.


Après l'introduction du Falun Gong au grand public, en 1992, le gouvernement chinois l’avait promu pour ses bénéfices de santé. Mais alors que le nombre de pratiquants atteignait des dizaines de millions, surpassant même le nombre de membres du Parti Communiste, l’attitude du régime a tourné à l’aigre.


Les pratiquants avaient déjà à plusieurs occasions été confrontés au harcèlement des autorités. Mais c'est le 23 avril à Tianjin, une ville à 150 km au sud de Pékin, que la situation a dégénéré. Environ 40 pratiquants du Falun Gong avaient alors été battus et arrêtés.


Quand les pratiquants ont demandé que soient libérés ceux arrêtés, la police leur a dit que c’était l’affaire des autorités de Pékin.


Le 24 avril, alors qu'elle était à l'école, Sang a entendu que des gens allaient à Pékin pour expliquer au gouvernement combien le Falun Gong était bon, demander la libération des personnes arrêtées à Tianjin, et pour garantir un environnement sûr aux pratiquants de Falun Gong.


Sang a décidé d’y aller aussi. Après les cours, elle a rejoint une camarade de classe elle aussi pratiquante et quelques adultes et s’est embarquée pour cinq heures de voyage en train de Shandong jusqu’à Pékin.


Sang Yuan, une infirmière de la province du Shandong en Chine qui vit actuellement aux États-Unis, participe au défilé et à la manifestation à Flushing dans le Queens de New York, le 25 avril 2015. (Petr Syab/Epoch Times)

Environ 10 000 autres ont fait le voyage pour se rendre au Bureau central des appels, là où les Chinois peuvent soumettre leurs requêtes au gouvernement. Mais ils n'ont pas réussi à arriver jusque-là. À la place la police les a dirigés dans les rues adjacentes autour du plus sensible des endroits en Chine, le siège du Parti communiste chinois et les quartiers résidentiels des dirigeants connus sous le nom de Zhongnanhai.


Les pratiquants se tenaient alignés de façon ordonnée sur les trottoirs attendant paisiblement. Ils ne brandissaient pas de bannières ni ne criaient de slogans.


Plus tard ce jour-là, le Premier ministre chinois Zhu Rongji est sorti du complexe et a demandé à parler à un représentant. Le Premier ministre a promis de libérer ceux détenus à Tianjin et offert la garantie que le Parti ne s'opposait pas au Falun Gong. Les pratiquants sont alors calmement repartis, ramassant même les mégots de cigarettes laissés derrière par la police.


Dix ans après le massacre de Tiananmen, il semblait que la Chine avait changé et que le régime avait finalement trouvé une façon civilisée de résoudre les conflits.


Mais les apparences sont parfois trompeuses. Seulement trois mois plus tard, le dirigeant du Parti d’alors Jiang Zemin lançait une campagne nationale visant à éradiquer le Falun Gong. Les photos des milliers de personnes entourant Zhongnanhai ont été utilisées pour faire croire que les pratiquants du Falun Gong étaient menaçants.


La campagne continue à ce jour. D'après le Centre d'information du Falun Dafa, plus de 3.800 pratiquants sont confirmés avoir été tués par la torture et les violences, bien que le nombre véritable soit estimé être largement plus élevé. Les chercheurs estiment que des dizaines de milliers de pratiquants ont été tués dans le prélèvement de leurs organes pour les greffes.


La Chine change

Quoiqu'il en soit l'appel du 25 juin n’a pas été en vain.


"Le 25 avril, le Falun Gong initiait quelque chose qui allait changer la face de la Chine" a déclaré Dr. Damon Noto, un représentant de Doctors Against Forced Organ Harvesting (DAFOH), un groupe de défense de l’éthique médicale, lors d’un rassemblement suivant le défilé.


Dr. Damon Noto de Doctors Against Forced Organ Harvesting (DAFOH) prend la parole au rassemblement à Flushing, New York, le 25 avril 2015, appelant à la fin de la persécution du Falun Gong en Chine et célébrant les 200 millions de personnes ayant quitté le parti communiste chinois depuis 2004.

"Tellement de gens avaient peur du gouvernement" a dit Noto. Mais les pratiquants de Falun Gong n’avaient pas peur. Ils espéraient changer la situation en expliquant les faits. Et ils ont continué à faire ainsi jusqu'à aujourd'hui.


La seule différence est qu'ils ne font plus appel au régime. À la place, ils expliquent leur situation à chaque personne face à face.


Tout comme le fait Sang. Mais à cause de la persécution en Chine, elle a immigré aux États-Unis. Elle vit actuellement à Flushing et travaille en tant qu'infirmière.


Comme Flushing est un point chaud pour les nouveaux immigrants fraîchement arrivés de Chine, Sang participe au défilé chaque année en espérant montrer à ses compatriotes chinois que le Falun Gong persiste en dépit de la persécution et que contrairement à ce que le parti communiste déclare, le Falun gong est "bon, paisible et harmonieux."


Et graduellement, le souhait de Sang est devenu réalité d’après David Tompkins, un des organisateurs du défilé.


Tompkins a vu le changement spectaculaire de comportement de la communauté locale ces quelques dernières années. En fait de nombreux Chinois ne connaissaient le Falun Gong qu'à travers les articles diffamatoires des organes de presse gouvernementaux.


Quoi qu'il en soit, nombreux sont ceux qui expriment aujourd’hui leur admiration pour la persévérance du Falun Gong et tournent leur colère contre la malveillance du régime.


"Le défilé m’a rappelé des souvenirs de la Chine" a dit en pleurs M. Liu, un des spectateurs originaires de Chine continentale. "Pourquoi le PCC [Parti communiste chinois] traite-t-il si cruellement de bonnes personnes ? En Chine, ce que tu dis à la maison, tu n'oses pas le dire dans la rue, sinon tu es arrêté par la police ou des espions. Rien que d'y penser ça m'angoisse. En Chine, celui qui a le pouvoir à toujours raison."


"C'est la première fois que je vois le défilé du 25 avril, je suis ému aux larmes" a dit Mme Huang, elle aussi de Chine continentale. "J'aimerais tellement pouvoir envoyer des photos aux membres de ma famille sur le continent, mais j'ai peur de le faire. Les pratiquants du Falun Gong sont vraiment remarquables – bien qu’ils soient si brutalement persécutés, ils sont quand même capables d'organiser un si grand défilé. J'espère voir un jour la persécution s’arrêter et que les méchants seront traduits en justice."


En finir avec le Parti, un membre après l’autre

William Yu, 35 ans qui a pris la parole à la manifestation de Flushing, était professeur d'anglais dans un lycée en Chine. En regardant en arrière, il a dit que l'éducation qu'il a reçue en Chine l'avait laissé le cerveau lavé persuadé que la Chine ne pouvait exister sans le Parti Communiste.

William Yu, qui était professeur d'anglais dans un lycée en Chine prend la parole durant le rassemblement à Flushing, New York, le 25 avril 2015, appelant à la fin de la persécution du Falun Gong en Chine et célébrant les 200 millions de personnes qui ont quitté le parti communiste chinois depuis 2004.

"Je suis finalement devenu professeur et j'ai continué à propager les ordures du PCC" explique-t-il.


Puis, en 2012, il a découvert Dynaweb, un outil internet permettant de contourner la censure Internet en Chine. La première chose sur laquelle il est tombé est la vidéo démystifiant une partie de la propagande du gouvernement sur le Falun Gong.


"Mon raisonnement a basculé en regardant cette vidéo" explique-t-il. Il a commencé à remettre en cause la rhétorique du Parti et à rechercher d'autres informations censurées comme le massacre de la place Tiananmen, les violations des droits de l'homme et finalement les "Neuf commentaires."


Les "Neuf Commentaires" un livre originellement publié par le journal Epoch Times en langue chinoise en tant que série éditoriale, offre une vision non censurée de l'histoire violente, brutale et mensongère du Parti communiste chinois.


Après avoir lu le livre, Yu a décidé de renoncer à son adhésion au Parti. Il a arrêté de payer sa cotisation, et en 2014 a fait une déclaration en ligne rompant tous liens avec le Parti et rejoignant le mouvement "Tuidang".


Peu après que les "Neuf Commentaires" soient publiés, de nombreux Chinois ont commencé à écrire à Epoch Times disant qu’ils voulaient se séparer du Parti. Le mouvement Tuidang - Tuidang signifie "quitter le Parti" - était né.


En avril 2015, plus de 200 millions de personnes ont publié leurs déclarations via le centre Tuidang, renonçant à tous liens avec le Parti communiste, les jeunes pionniers et la ligue de jeunesse, soumettant leurs déclarations par téléphone, faxe, email ou directement à un bénévole.


Malgré la discrimination que Yu a subie pour avoir quitté le Parti, incluant la perte de son emploi de professeur principal, il a finalement obtenu le statut de réfugié et est arrivé aux États-Unis il y a environ six mois.


Il a expliqué que dénoncer la persécution du Falun Gong est un "test de conscience." "Dénoncer ce mal est un signe de conscience, rester silencieux revient à soutenir les criminels" a dit Yu.


Le reporter d'Epoch Times Larry Ong, est l'auteur de cet article.

New York Parade Marks Ongoing Changes Begun 16 Years Ago in China

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