DAFOH: Le monde devrait accueillir avec scepticisme l'annonce que la Chine va cesser de prélever les organes de prisonniers exécutés

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WASHINGTON, 5 décembre 2014 – Tout juste quelques jours avant le 10 décembre, Journée internationale des droits de l'homme, l’information selon laquelle la République populaire de Chine mettra fin à sa pratique internationalement condamnée de prélèvement d'organes sur des prisonniers, d'ici le 1er janvier 2015 est peu crédible au vu de la longue histoire de promesses similaires non tenues du gouvernement , d'après l’organisme mondial de contrôle humanitaire Doctors Against Forced Organ Harvesting.

Rien n'indique, dans les circonstances actuelles, que la Chine sera en mesure de tenir sa dernière promesse, diffusée jeudi par les médias d'Etat. L'Association médicale chinoise a déjà fait cette promesse en 2007, un an avant la tenue des Jeux olympiques à Beijing. Plusieurs projets pour mettre fin à la pratique inhumaine consistant à récolter et attribuer des organes dans le plus grand secret—visant de manière disproportionnée les prisonniers politiques, et les membres des minorités ethniques et religieuses comme le Falun Gong--ont suivi depuis, tous sans aboutir.


La nouvelle politique ressemble davantage à la dernière tentative du gouvernement chinois pour étouffer le tollé international grandissant contre cette pratique. Le sous-comité international des droits de l'homme du Parlement canadien a récemment adopté une résolution condamnant le prélèvement forcé d'organes en Chine, et un projet de loi similaire, la H.Res.281, est en cours au sein du Congrès américain avec 245 co-sponsors, générant un large soutien à la fois du Parti démocratique et du Parti républicain.


La déclaration du gouvernement chinois est particulièrement difficile à accepter étant donné la logistique du don d'organes en Chine. Avec un taux de dons volontaires moyen de seulement 0,6 % par millions d'habitants, la Chine n'est pas en position de répondre à la demande d'organes. Même les prétendus 1500 donneurs volontaires de cette année ne suffisent pas à fournir des organes pour ses 10 000 transplantations. Et, les pratiques de dons d'organes sont obscures: la Société de la Croix-Rouge de Chine--non affiliée à la Croix-Rouge Internationale—mobilise les donneurs d'organes en payant 100 000 RMB (13 000 €), une pratique qui viole 3 des 11 principes directeurs de l' Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En 2013, l'un des coordinateurs du don d'organes de la Chine a menacé de retirer l'appareil respiratoire d'un patient grièvement blessé si la famille refusait de donner ses organes s'il venait à décéder.


La Chine a également tenté de bluffer la communauté internationale dans le passé, tout d'abord en 2001, en niant même le fait que cette pratique avait lieu, puis à travers son Système non-transparent de Réponse à la Transplantation d'Organes en Chine (COTRS). En mars de cette année, un haut fonctionnaire chinois a parlé de "dons volontaires d'organes par des prisonniers exécutés" et de l'intention d'intégrer leurs organes dans le COTRS avec ceux des citoyens ordinaires. Ils redéfinissent les condamnés à mort comme des citoyens ayant le droit de "donner volontairement" leurs organes. Cependant, ceci est une violation des normes éthiques internationales pour la transplantation d'organes car les prisonniers, privés de leur liberté et soumis à la contrainte, ne peuvent pas donner un consentement libre et volontaire.


Après des années d'annonces répétées non tenues, la communauté internationale ne peut tout simplement pas prendre la parole de la Chine au pied de la lettre. Pour être significatif, un véritable processus de vérification transparent doit comprendre les éléments suivants:


La Chine doit reconnaître que non seulement les prisonniers exécutés mais aussi les prisonniers d'opinion sont soumis à au prélèvement forcé d'organes.


La Chine doit fournir un accès transparent à ses voies d'approvisionnement en organes pour garantir que les prisonniers de conscience vivants ne sont PAS inscrits de force dans un système de don L'utilisation généralisée d’examens médicaux parmi les travailleurs des camps de travaux forcés demeure une source de préoccupation et nécessite une enquête transparente.


Les inspecteurs internationaux doivent être en mesure de vérifier que les pratiques en Chine s'alignent sur les normes éthiques internationales.

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