Derrière le “miracle” des transplantations d’organes du régime chinois

Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo

"Pour une seule vie, huit vies ont été sacrifiées». Chaque fois qu’il évoque ses investigations sur le prélèvement forcé d’organes en Chine, David Kilgour ne peut dissimuler sa tristesse. M. Kilgour est co-auteur du livre Bloody Harvest (I<>Prélèvements meurtriers), et ancien Secrétaire d’État canadien pour la région Asie Pacifique.


Trois mois plus tard, il est retourné à l’hôpital pour quatre nouvelles tentatives ; finalement, son corps a accepté l’un des reins. Tan Jianming, le chirurgien, est à présent vice-président de l’Hôpital Général Militaire de Fuzhou de la région de Nanjing, ainsi que directeur du département d’Urologie.


Tan est également le directeur du Centre militaire chinois de transplantations d’organes, Secrétaire général de la société chinoise de transplantation et de dialyse, et a été le directeur du principal département de transplantations de la Clinique nationale chinoise.


Tan a effectué à lui seul plus de 4.200 transplantations rénales, et obtenu le 9ème Grand Prix des Médecins 2014.


Une capture d’écran d’un article du Southeastern News Express daté du 6 mars 2014. L’article félicite l’Hôpital Général Militaire de Fuzhou de la région de Nanjing pour ses réalisations "miraculeuses". Il cite l’intervention d’une équipe de chirurgiens ayant achevé 5 transplantations de foie en 17 heures le 18 Février 2014.


D’après le chirurgien en chef, Jiang Yi, qui est aussi directeur du département de chirurgie hépatobiliaire, les cinq patients ont rapidement trouvé des foies compatibles, et les ont attendus à l’hôpital. Les cinq «donneurs» moururent le même jour, et les cinq foies furent greffés avec succès en 17 heures.

Aux yeux de l’Occident, qui possède pourtant des systèmes très organisés de donations d’organes, la vitesse à laquelle ces foies furent trouvés semble incroyable. La Chine ne possède pas de tel système, car dans ce pays, la coutume veut que le corps reste intact après la mort. Or, cela n’a pas empêché pas le nombre de transplantations d’organes d’augmenter de façon exponentielle dans les hôpitaux militaires, les hôpitaux de la police armée, et les hôpitaux civils.


Le rapport "Le régime militaire communiste et les hôpitaux de la police armée impliqués dans le prélèvement d'organes sur des pratiquants de Falun Gong" publié le 28 Octobre 2014 par l'Organisation Mondiale d’Investigation sur la Persécution du Falun Gong (WOIPFG) (www.upholdjustice.org), fournit plus de détails sur l'implication de l'hôpital général de Fuzhou, de la région militaire de Nanjing.


Entre 1997 et 1998, l’hôpital a conduit 808 transplantations de reins, avec une moyenne de 40 par an. Ce nombre est monté en flèche jusqu’à une moyenne de 177 procédures de la fin 2000 à 2004, pour atteindre un total de 887 transplantations en moins de cinq ans. Le rendement annuel est de quatre à cinq fois plus élevé durant persécution du Falun Gong qu’il ne l’était avant. Le taux de réussite des opérations de transplantations n’étant pas de 100% , le nombre réel de transplantations est sûrement plus élevé qu’indiqué dans le rapport.


Pour le professeur Arthur Caplan, ancien directeur du Centre de Bioéthique de l’Université de Pennsylvanie, les "meurtres sur commande"exécutés en fonction de la demande d’organes, tels qu’ils se produisent en Chine actuellement, sont " une honte pour l’humanité".


D’après Ethan Gutmann, ancien enquêteur d’un think tank américain et auteur du livre The Skaughter, la question n’est pas de savoir si le crime de prélèvements d’organes sur les pratiquants de Falun Gong est établi ou non, mais plutôt de comprendre à quelle échelle il se produit, combien d’individus il concerne et s’il continue encore actuellement.


Un ordre direct de Jiang Zemin, ancien Secrétaire Général du PCC

Baï Shuzhong, ancien ministre de la Santé pour le département général de logistique de l’Armée de Libération du Peuple, a indiqué par téléphone que l’ordre de tuer les pratiquants de Falun Gong et de prélever leurs organes émanait directement de l’ancien Secrétaire Général du Parti Communiste Chinois, Jiang Zemin.


"L’ordre venait alors du président Jiang", s’est souvenu Baï."Sous ses ordres, beaucoup d’entre nous avaient travaillé dur à l’éradication du Falun Gong. À vrai dire, les transplantations de reins ne sont pas conduites que dans des hôpitaux militaires". Le fichier audio de l’appel a été publié par la WOIPFG en Septembre 2014. Une source anonyme de Chine a également fourni une conversation enregistrée entre l’ancien Ministre du Commerce, Bo Xilaï, et un fonctionnaire de l’ambassade chinoise en Allemagne aux médias étrangers en 2013.


L’enregistrement a été fait pendant la visite de Bo Xilai en Allemagne alors qu’il était encore Ministre du Commerce, et confirme que l’ordre de prélever de force les organes des pratiquants de Falun Gong émanait bien de Jiang Zemin lui-même.


En Juillet 1999, Jiang Zemin, ancien chef du Parti Communiste Chinois, a lancé une cruelle persécution de la pratique spirituelle Falun Gong. Son mot d’ordre : "Diffamez leur réputation, ruinez les financièrement, et détruisez les physiquement", ajoutant qu’"une fois mort, il n’y a aucun besoin de vérifier leur identité, incinérez directement leurs corps"


Les medias d’État chinois ont rapporté que Wu Mengchao, chercheur de pointe sur les rejets immunitaires dans les transplantations de foie, et président du Second Hôpital militaire oriental de chirurgie hépatobiliaire de l’Université Médicale militaire, découvrit un moyen de prévenir les rejets durant les opérations de greffe de foies. A la fin 2010, il avait effectué près de 4.000 transplantations de foies. Jiang Zemin l'a rencontré à quatre reprises et lui a décerné le titre d’ "expert médical modèle" assorti d’une médaille de héro de premier grade.


L’Armée chinoise a industrialisé et militarisé le commerce de prélèvement et de transplantation d’organes.

Le prélèvement forcé d’organes sur des pratiquants de Falun Gong encore vivants était une "trouvaille" diabolique de Bo Xilai, alors que ce dernier était encore en charge de la sécurité publique au sein du Parti Communiste de la ville de Dalian, dans la province du Liaoning. Encouragée par les plus hauts gradés militaires et par la police, la pratique fut industrialisée, et rentabilisée.


Les militaires chinois et la police armée ont agrandi et construit de grands camps de concentration, des prisons et des camps de travaux forcés à l’intérieur des bases militaires pour soustraire ces crimes aux yeux du grand public.


Un médecin militaire officiant pour le Département logistique de la région militaire de Shenyang a révélé à des médias étrangers qu’il existait au moins 36 établissements de détentions ou de camps similaires ou même plus étendus que celui de Sujiatun, situé dans la ville de Shenyang. Sujiatun a été le premier camp où l’on a fait état du crime de prélèvement forcé d’organe.. Crimes exposés en mars 2006 par un journaliste et par la femme d’un ancien chirurgien qui était spécialisé dans le prélèvement de cornées à l’hôpital de Sujiatun.


“Le camp n°6721S dans la province de Jilin a emprisonné près de 120.000 pratiquants de Falun Gong et autres dissidents. Un autre camp de concentration, dans le district de Jiutai de la ville de Changchun, dans la province de Jilin, contient 14.000 prisonniers". L’ancien chirurgien poursuivant : "Ces prisonniers» y sont "classifiés comme 'ennemis d’États'". Les pratiquants de Falun Gong ne sont plus considérés comme des êtres humains, mais comme une "matière première", ou produit brut destiné aux greffes d’organes servant l’industrie de la transplantation".


Le département de logistique général de l'Armée de Libération du Peuple a ainsi mis en place un système de base de données centrale servant de banque d'organes vivants. Cette base de données détaille l'identité des pratiquants de Falun Gong détenus et d'autres informations pertinentes telles que leur groupe sanguin.


Le Département général de logistique est en charge de maintenir la sécurité des camps secrets, de gérer la disponibilité des organes selon les besoins des hôpitaux, du transport des organes, de la comptabilité et de la sécurité. Les hôpitaux militaires et de la police sont les principaux acteurs de l'industrie de prélèvement d’organes. La vente d'organes dans les hôpitaux civils n’est donc tout au plus qu’un salon d’exposition attirant les patients étrangers en attente de transplantation et rapportant au passage un petit bénéfice.


Ce même médecin militaire, qui tient à garder l’anonymat, a confessé avoir reçu l’ordre de créer un registre avec plus de 60.000 fausses donations d’organes. D’après lui, le "nombre réel d’organes disponibles en Chine serait au moins le triple de ce qu’il en paraît dans les chiffres publiés par les médias d’État". Si le gouvernement indique 30.000 dons en un an, le vrai chiffre pourrait bien être 110.000 prélèvement d’organes par an". Il a aussi précisé que la Chine est le centre d’un réseau de trafic d’organe à très grande échelle, et le fournisseur de plus de 85% de tous les organes pour les greffes dans le monde.


Il a également rappelé que plusieurs médecins ont même été promus au grade de généraux militaires pour leurs "exploits" dans cette industrie.


Des profits colossaux en dehors de toute légalité

En 2000, Le département de logistique général de l'Armée a commencé à fournir des organes frais sur demande. Des centaines d’hôpitaux chinois aussi bien militaires que civils sont alors entrés dans le secteur de la transplantation d’organes pour le profit ; même de petits hôpitaux ou des hôpitaux spécialisés se sont lancés dans la transplantation d’organes.


En septembre 2014, sur son site internet, l'Organisation Mondiale d’Enquête sur la Persécution du Falun Gong a identifié 231 hôpitaux et 2007 médecins de Chine continentale impliqués dans le prélèvement forcé d'organes.


L’organisme a enquêté en se basant sur les statistiques incomplètes figurant sur les articles et journaux publiés par la recherche médicale et les chiffres figurant sur les sites web des hôpitaux. Ses longues investigations l’amènent à croire que plus de 800 hôpitaux en Chine ont des installations permettant les transplantations d’organes. Au total, ces hôpitaux ont effectué 160.000 greffes de reins, 36.000 greffes de foies, et 120.000 greffes de cornée.


La plupart de ces transplantations ont eu lieu au sein d’hôpitaux militaires, y compris l’hôpital de la Commission Militaire Centrale – qui regroupe une douzaine d’hôpitaux généraux situés dans sept régions militaires, des hôpitaux appartenant aux branches principales de l’armée, des hôpitaux rattachés aux universités médicales militaires, et de nombreux hôpitaux provinciaux de l’armée et de la police armée.


Une centaine d’hôpitaux militaires ont effectué au moins 60.000 greffes de reins, et 11.300 greffes de foies.


Par exemple, l’hôpital de Changzhen Shangaï, rattaché à la seconde université médicale militaire, a rendu compte de 4.230 greffes de reins à la date de fin 2013.


L’hôpital de seconde zone n°281 de l'Armée de Libération du Peuple situé dans la ville de Qinhuangdao, province du Hebei, qui selon lui "manque de personnel et d’équipement et possède une salle de chirurgie aux dimensions insuffisantes" a pourtant réalisé six à neuf transplantations rénales simultanément à 28 reprises avant Avril 2007.


Le chirurgien et directeur du Département d'urologie de l'Hôpital général de la région militaire de Jinan, Li Xiangtie, a conduit son département à établir un record en effectuant 16 transplantations de reins en 24 heures.


L’hôpital Shanghai Changzheng, attaché à la Seconde Université médicale militaire, a affirmé avoir réalisé 120 greffes de foie pour des patients atteints d'hépatite sévère entre 2003 et 2006. Il a poursuivi en se félicitant d’avoir trouvé un foie compatible pour un patient en seulement quatre heures à compter de l’admission de ce dernier à l’hôpital.


Et ce qu’expose le rapport de la WOIPF n’est que la pointe de l'iceberg s’agissant du prélèvement forcé d'organes en Chine. Si l’on considère les chiffres affichés sur le site web international du premier hôpital rattaché à l'Université médicale de Chine, le prix d'une greffe de rein est coté en bourse à 60.000 dollars USD. Sur ce même site, une greffe de foie coûte 100.000 dollars USD; la transplantation d’un poumon ou d’un cœur revient à 150.000 dollars USD.


Les hôpitaux impliqués dans le prélèvement forcé d’organes ont réalisé des profits aussi énormes que sanglants.


L’hôpital n°309, aussi appelé "Centre militaire de transplantation d’organes" par le Département général de logistique du ministère de la Santé, a vu le profit effectué par son centre de chirurgie de transplantation augmenter de 30 millions de yuans chinois en 2006 à 230 millions de yuans en 2010.


L’hôpital Daping, rattaché à la Troisième Université médicale militaire, a multiplié les revenus tirés de ce secteur par 25 en 10 ans, passant de 36 millions de yuans en 1999, à 900 millions en 2009.


Le 12 décembre 2012, le Parlement européen a adopté une résolution urgente appelant le régime de la Chine communiste à "cesser immédiatement le prélèvement d'organes sur les prisonniers de conscience, de religion et les minorités".


Leonidas Donskis, membre du Parlement européen, a déclaré: " Nous ne pouvons pas ignorer le fait qu’au 21ème siècle, des êtres humains peuvent être relégués au rang de matière première pour les greffes ou le prélèvement d’organes .il est absolument incroyable qu’après la Deuxième Guerre Mondiale, après les Nazis, nous puissions tolérer de telles pratiques ? "

* * *

Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo

Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.