Je m’appelle Sandra F. et suis une pratiquante espagnole. Depuis que je suis arrivée d’Edinburgh où j’ai obtenu le Fa en 2006, j’ai collaboré à de nombreux de projets de Dafa : Epoch Times, clarifier les faits à des représentants politiques, l’exposition Zhen, Shan, Ren et Shen Yun, en plus de participer régulièrement aux activités locales que nous organisons.
Au fil du temps, ma cultivation et ma compréhension du Faont avancé en fonction de ma collaboration dans chacun des projets auquel j’ai participé. Je ne serais jamais capable de remercier suffisamment le Maître pour les innombrables opportunités qu’il m’a données de cultiver, de détecter et d'éliminer les attachements humains qui m’éloignent des critères d’un véritable pratiquant.
Reconnaître les attachements à la compétition et à se valider soi-même
Le premier projet auquel j’ai collaboré de façon active était Epoch Times. J’avais alors étudié Zhuan Falun pendant un an et en partie seule, sans contact avec le groupe local.
Peu de temps après avoir déménagé en Espagne, l’opportunité de travailler au département marketing et ventes d’EpochTimes m’a été offerte ,parce que j’avais une certaine expérience et des connaissances sur la vente. À cette époque, je voyais si clairement la marche à suivre afin d’obtenir de bons résultats que lorsque mes idées n’étaient pas adoptées, j’étais furieuse et pleine de frustration. Maintenant, j’ai vraiment honte de cela. Mais alors, je n’étais pas capable d’identifier mon problème, et mes attachements à me valider moi-même et à l’esprit de compétition prenaient contrôle de mon esprit et assombrissaient mon cœur. Je ne comprenais pas que la chose la plus importante est le processus et non le résultat, et je ne comprenais pas vraiment pourquoi on me demandait de faire les choses d’une certaine façon.
Cela m’a conduit à me dissocier des projets nationaux pendant un certain temps et à me concentrer sur la clarification de la vérité au niveau local, tandis je cherchais des opportunités de participer à des événements me donnant la possibilité de clarifier la vérité à une plus grande échelle. L’étude du Fa m’a aidée à comprendre que les concepts de succès et d’échec que nous avons hérités de cette société humaine ne peuvent être appliqués à Dafa. Notre collaboration aux projets est étroitement liée à notre cultivation personnelle, ce qui semble être un résultat négatif n’en est pas vraiment un.
Se débarrasser de l’attachement à la jalousie
En 2011, on m’a appelée pour faire partie de l’équipe de coordination de Shen Yun en Espagne. À ce moment-là, nous en étions à l’étape de la recherche d’un théâtre. Mon sentiment était aigre-doux, d’un côté je ressentais comme un grand honneur d’avoir été choisie pour prendre part à la coordination de cet important projet, mais d’un autre côté, j’avais honte car le pratiquant qui avait pensé à moi pour le travail était celui avec lequel j’avais des divergences d’opinions, ce qui avait eu pour résultat que je quitte Epoch Times. J’étais très touchée par le fait qu’il ne tienne pas compte de nos différences et soit capable de prêter avant tout attention à l’intérêt du projet et me donne l’opportunité de collaborer.
J’ai commencé à participer aux rencontres européennes pour Shen Yun et aux partages internationaux sur le marketing sur Sonant. Dans ces réunions, j’ai pu voir en moi les mauvais attachements que j’avais. Parfois, quand nous entendions comment la vente de billets se passait dans les autres pays, j’ai remarqué qu’une pensée traversait mon esprit : "Ils ne sont pas si diligents finalement et ils ne font pas si bien". Je ressentais une sorte de joie parce qu’ils ne faisaient pas bien ! Nous n’avions toujours pas trouvé de théâtre en Espagne et ces pensées naissaient de la jalousie que je ressentais parce que nous n’avions pas encore été capables de faire venir Shen Yun. En regardant en arrière, je réalise deux choses importantes :
1. Il est facile de tomber dans l’attachement à la jalousie et à l’esprit de compétition avec une mauvaise compréhension du concept d’ un seul corps. C’est facile de se sentir fier de l’équipe que nous formons dans notre propre ville, région ou pays et de faire la compétition avec les autres régions presque sans en avoir conscience.
2. Quand nous avons des pensées négatives, nous devons arrêter, les regarder fermement et rechercher leurs racines. Les attachements que nous n’avons pas encore détectés interviennent de façon active dans les prises de décision et ils déterminent chaque mot, geste ou action. Combien de choses ai-je pu faire ou dire contrôlée par l’attachement à la jalousie ? Les conséquences d’un attachement peuvent nous faire échouer dans notre mission.
3. Je comprends à présent que si nous donnons de l’importance avant tout au projet de ShenYun, et à sauver les êtres, nous ressentirons l’urgence de faire venir Shen Yun en Espagne.
Regarder en soi à travers l’exposition Zhen, Shan, Ren
À peu près à la période où j’ai commencé à assister aux réunions pour Shen Yun et grâce à l’aide des pratiquants européens très investis dans l’exposition de l’Art de Zhen, Shan, Ren, je me suis retrouvée, presque sans le réaliser avec la série de peintures entre mes mains en attendant de trouver un endroit approprié pour les montrer à Las palmas. Tout est arrivé très vite, si vite que je n’ai presque pas eu le temps de prendre conscience de la grande responsabilité que cela impliquait et j’ai eu peur, peur d’échouer, peur de ne pas être à la hauteur des attentes de mes compagnons de pratique, peur de perdre la face devant les autres.
Mon attachement à l’esprit de compétition était toujours là, je ne l’avais pas encore détecté et il allait et venait à volonté, caché derrière chaque action, initiative ou pensée. Cependant le Maître dans son infinie compassion a arrangé tout le nécessaire, et cela dès la première visite que nous avons faite dans notre recherche d’un endroit pour l’exposition, dans un centre commercial très fréquenté. On nous offrait un endroit idéal, spacieux, beau, avec beaucoup d’activités et gratuit. Le personnel du centre était tout simplement enthousiaste à notre égard et nous a aidés en tout, ça a été une expérience extraordinaire. Plus de 5000 personnes ont visité l’exposition dans les trois semaines de sa durée, tous les pratiquants ont collaboré de façon inconditionnelle, ont fait une promotion impeccable et en plus, les médias ont très bien répondu. Je me suis sentie très satisfaite de moi et très fière du corps local des pratiquants.
Avec cette satisfaction dans mon cœur, je suis partie chercher un nouvel endroit pour montrer les peintures et de nouveau, tout semblait arrangé. On nous a offert le deuxième lieu le plus prestigieux de la ville, un endroit fréquenté par la haute société. Nous devions inaugurer l’exposition dans deux semaine, c’était tout simplement parfait !
L’inauguration fut très belle et touchante, beaucoup de gens sont venus et tout semblait aller bien. Les compagnons de pratiques s’étaient de nouveau organisés de façon fantastique et ils coopéraient très bien. Néanmoins, après le jour de l’inauguration, très peu de gens sont venus voir les peintures. Des 70 à 200 visites à la précédente exposition, nous en étions à 7, 8 ou 10 personnes par jour. Nous ne comprenions pas ce qui se passait, j’ai échangé avec plusieurs pratiquants et ai finalement pensé que le manque d’humilité et la complaisance face au précédent succès avaient laissé une faille pour les forces anciennes et qu’elles empêchaient les personnes de venir et d’avoir une opportunité d’être sauvées. J’étais anéantie.
J’ai regardé à l’intérieur et ai vu que la majorité de cet anéantissement était dû à mes attachements à être approuvée des autres et de nouveau, à l’attachement de compétition. Ce n’était en fait pas seulement pour la perte que signifiait ce manque de public à l’exposition. Je me suis sentie vraiment honteuse. J’ai réalisé que c’était une opportunité que me donnait le Maître pour trouver mon attachement. Je l’ai remercié dans mon cœur et ai essayé de corriger ces insuffisances avec des pensées droites.
Le dernier jour de l’exposition, un homme âgé qui était venu tous les jours et qui était très gentil, m’a dit : " Quel dommage que cette exposition ne puisse pas avoir lieu dans la belle salle de l’hôtel de ville." Je lui ai demandé «"Pourquoi dites-vous cela ?" Il m’a répondu que plusieurs membres du gouvernement local et régional étaient venus voir l’exposition. La plupart fréquentaient cette salle, ils avaient vu les peintures et connaissaient la vérité sur la persécution, nous ne nous en étions tout simplement pas rendus compte. Il semblait qu’ils en parlaient entre eux, mais un accord avait été signé avec le gouvernement chinois pour l’achat d’un train qui traverserait l’île et des constructions dans le port, en plus d’autres intérêts, ils savaient donc que cette exposition dérangerait l’ambassade.
Je ne pouvais pas le croire ! J’avais pensé tout ce temps que cette exposition était un échec ! J’ai réalisé de nouveau que je considérais les concepts de réussite et d’échec avec une mentalité très humaine.
L’exposition ne fut en aucune manière un échec. D’un côté, elle m’a aidée à détecter l’attachement à la reconnaissance qui était si fort qu’il assombrissait mon cœur et tout ce que je faisais. D’un autre côté, bien que peu de personnes soient venues voir les peintures, des personnalités qui ne connaissaient pas la vérité sur la persécution et que nous n’aurions pas pu toucher d’une autre façon, étaient venues. J’ai compris que nous devons faire ce que nous avons à faire, ne pas renoncer, toujours avancer, même quand nous pensons que ce que nous faisons est inutile, même quand nous ne comprenons pas très bien pourquoi nous devons faire les choses d’une certaine façon, nous devons continuer.
Ferme détermination
Seulement quelques semaines après que nous soit offerte la salle de la première exposition, il y a eu une Etude nationale de Fa à Barcelone, deuxième plus grande ville d’ Espagne, et beaucoup de pratiquants y ont assisté. J’ai échangé avec une pratiquante locale sur la nécessité de trouver un endroit pour l’exposition dans la ville et lui ai demandé si je pouvais rester avec elle quelques jours de plus afin que nous puissions faire ensemble quelques visites et chercher un endroit pour présenter les peintures.
Un certain temps auparavant, le coordinateur de Shen Yun avait demandé à nous tous qui étions à ce moment impliqués dans le projet, d’aider de façon active à trouver un théâtre. Et, puisqu’il était impossible de trouver un théâtre dans la capitale, qui était la priorité, la recherche était ouverte aux autres villes. Etant au courant de cela, j’ai échangé avec cette pratiquante et nous avons décidé que nous utiliserions un jour de la semaine pour visiter les principaux théâtres et faire des contacts.
Après une semaine de soleil magnifique, le jour que nous avons choisi pour visiter les théâtres était nuageux et la température avait beaucoup baissé. Très vite après être arrivées dans le centre-ville il a commencé à pleuvoir à verse et une bosse a poussé sur mon pied. Je ne pouvais presque plus marcher, nous avons donc dû nous abriter dans un café. Nous ressentions qu’il y avait des forces tentant de nous dissuader de faire ce que nous avions à faire, nous nous sommes regardées, nous sommes sourit et nous avons continué. La chose curieuse fut qu’à partir de ce moment, chaque fois que nous allions dehors, il s’arrêtait de pleuvoir et quand nous entrions dans des endroits, il tonnait de nouveau, de fait, nous n’avons pas été mouillées. Ce jour-là, j’ai pris contact avec plusieurs théâtres, plusieurs d’entre eux avaient déjà été contactés par le passé, et quand je suis revenue de mon voyage à Las Palmas, je suis restée en contact avec l’un d’entre eux qui semblait approprié.
Le théâtre avait les conditions techniques requises, mais ils n’avaient jamais loué leur espace à une compagnie internationale, ils avaient donc un peu de réticence à accepter une compagnie en dehors de leur programme. Les négociations furent prolongées. Tout d’abord, il n’y avait pas de dates, puis il y en a eu mais seulement un jour, ensuite ils nous ont donné plusieurs jours… nous avons échangé des douzaines de mails, d’appels et encore plus de mails. Quelque chose semblait bloquer pour choisir les dates définitives.
Tout ceci se passait en même temps que la deuxième exposition Zhen, Shan, Ren à Las Palmas. J’ai regardé à l’intérieur en essayant de trouver l’attachement qui rendait possible cette interférence.
Nous étions déjà en train de ranger les peintures de l’exposition quand j’ai réalisé qu'au plus profond de moi, je ne mettais pas mon cœur complètement et inconditionnellement dans la venue de Shen Yun en Espagne, je n’avais pas donné tout ce que j’avais à donner, je ne faisais pas complètement confiance. J’ai donc pris une décision, j’allais déménager, j’allais vivre dans la ville où se trouvait le théâtre. J’ai échangé avec un compagnon de pratique qui m’a dit : "mais les contrats ne sont pas encore signés !" Et je lui ai répondu : " Précisément ! Il est possible que ce soit ce qui manque pour la signature : une foi inconditionnelle, totale et une complète confiance que ça va arriver, et alors cela va certainement arriver." Très vite après cela, la situation avec les dates s’est débloquée et le contrat a été signé. En octobre de cette année, j’ai déménagé à Barcelone.
Un corps uni – coopérer sans réserve et inconditionnellement
Je n’étais pas seule, mes attachements à l’approbation et à l’esprit de compétition m'accompagnaient dans mon voyage. Je les avais déjà un peu identifiés, et bien qu’ils se mettaient en travers de ma route tout le temps, maintenant, je pouvais les voir et j’apprenais à les traiter comme quelque chose d’extérieur, étranger à moi-même.
Nous avons commencé à travailler pour le projet, tout était nouveau pour tout le monde. Beaucoup de pratiquants qui prenaient part au projet n’avaient même jamais vu le spectacle avant, et presque aucun coordinateur n’avait collaboré à l’organisation de Shen Yun dans un autre pays. Tout ce à quoi nous faisions face était un défi pour nous : nous devions remplir le théâtre avec le courant principal de la société, faire connaitre le nom de Shen Yun aux gens dans la ville pour la première fois et en plus nous devions y arriver avec un budget plus réduit que d’habitude. Le théâtre était petit et par conséquent, même si nous le remplissions ce serait difficile de faire une campagne publicitaire satisfaisant aux exigences d'une première fois.
Nous avons commencé les entrainements pour présenter le spectacle et je dois avouer que je ne me sentais pas très rassurée sur le fait que les pratiquants locaux (qui n’étaient pas nombreux) seraient suffisamment entrainés à temps, mais ils ont fait tellement d’efforts et ont travaillé si dur que mes yeux se sont remplis plusieurs fois de larmes pendant les examens.
Nous avons commencé la promotion tard, Presque fin novembre, mais de la meilleure façon possible puisque nous prenions part à un événement social de grand impact dans la ville, un endroit privilégié et gratuit. J’ai ressenti que c’était un bel arrangement du Maître qui avait vu le cœur de dévouement des pratiquants et nous pavait le chemin que nous devions suivre. Le jour de l’événement, il y avait au moins 50 pratiquants d’Espagne, il avait gelé cette nuit- là, et nous étions en plein air, mais personne n’a eu froid et des centaines de personnes ont eu l’opportunité d’apprendre que Shen Yun, finalement, viendrait en Espagne.
À partir de ce jour, les pratiquants, inlassablement, ont coopéré mutuellement de façon inconditionnelle, distribuant des imprimés aux théâtres, rendant visite aux magasins, aux sociétés, aux écoles et aux associations.
J’étais la coordinatrice du marketing, de la publicité et du sponsoring, et bien que je travaillais très dur, j’étais consciente de n’être pas au niveau des critères nécessaires. Pour certaines choses, je n’avais pas travaillé assez et il y a eu un moment où je me suis sentie si débordée que j’étais complètement bloquée, je n’étais plus capable de planifier quoique ce soit où d’exécuter la moindre tache.
Bientôt, les pratiquants d’autres régions sont venus aider. J’avais accumulé beaucoup de responsabilités mais je n’étais pas capable de déléguer. Je pensais que c’était seulement si j’étais responsable que nous obtiendrions de bon résultats. J’avais oublié le plus fondamental de tout, la cultivation.
Mes attachements à me faire valoir et à me valider moi-même étaient cachés derrière. Je trouvais parfaitement admissible le fait " c’est pour le meilleur du projet, tout doit être parfait". J’oubliais le fondamental, nous étions tous en train de cultiver à travers le travail pour le projet, nous devions tous grandir à travers les responsabilités, nous devions tous chuter et nous relever pour apprendre : la chose la plus importante est le processus et non le résultat.
Maintenant en regardant en arrière je réalise que la leçon la plus importante que j’ai apprise pendant l’organisation de Shen Yun est certainement celle-ci. J’ai appris à avoir confiance en Maître et en tous les pratiquants pour lesquels j’ai à présent un très profond respect. J’ai appris à les regarder avec le respect que les disciples de Dafa méritent.
Maintenant, j’ai une confiance totale dans le fait que nous avons tous un cœur ferme pour faire ce que nous devons faire, nous avons un but commun, le meilleur chef qui peut exister et un haut xinxing, nous sommes imbattables, comme la troupe en armure noire.
Je n’ai plus peur. Cette année, j’ai ressenti le pouvoir et la force du corps uni comme jamais avant, et je me sens privilégiée et reconnaissante d’en faire part.
Merci Maître!
Merci compagnons de pratique!
[Partagé à la Conférence européenne de partage d'expériences de Falun Dafa 2014, le 5 octobre 2014 à Madrid]
* * *
Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.