Le congé du 15 mai est de nouveau là. Chaque année, ce jour-là, je ne peux m’empêcher de repenser à cette première saison particulière de l’année lorsque l’air était encore froid mais que l’arrivée du printemps se faisait sentir de jour en jour. La pelouse devant le bâtiment scolaire était verte et le jasmin hivernal en pleine floraison. J’étais alors étudiant de troisième cycle dans une université de Pékin, mais n’étais pas du tout d’humeur à profiter de la douceur du printemps après la rigueur d’un long hiver.
J’étais en fait affligé par la maladie. Une arthrite rhumatoïde me tourmentait, et seuls les médicaments prescrits étaient capables de me soulager de la douleur qui me donnait l’impression qu’un bâton avec d’innombrables pointes velues était foré dans mes articulations. Le ballonnement dans mon estomac et les douleurs de dos causées par la maladie gastrique, en particulier le murmure cardiaque intermittent qui pouvait surgir à n’importe quel moment pour empêcher mon cœur de battre et mettre fin à ma vie, pesaient lourdement sur moi et m’entraînaient dans le bourbier de la peur. Je passais par conséquent la plupart de mon temps seul dans ma chambre à écouter l’agitation perceptible par la fenêtre ouverte.
Étant dans une détresse permanente, je me suis retrouvé plongé dans une profonde réflexion sur le but de la vie. D’où étais-je venu ? Pourquoi avais-je autant souffert depuis mon enfance? Nous vivons une vie, la vie après la mort a t-elle une signification? Où mène cette vie ?
Les moments où je récupérais, je cherchais dans les écritures Bouddhiste et Taoïste une réponse à ce qui me troublait. Malheureusement, hormis apprendre quelques histoires bouddhistes ou taoïstes, ma quête semblait vaine.
Lorsqu’une personne est malade, elle a tendance à essayer toutes sortes de choses. En suivant les instructions et les illustrations dans ces textes j'ai appris diverses pratiques de qigong. Le résultat c’est que je n’ai rien gagné. Non seulement cela mais les pratiques ont aggravé ma condition physique. J’étais au bord du désespoir.
Un jour de février de l’année 1993, je suis tombé sur une pile d’imprimés pris à l’Exposition Orientale sur la santé de 1992. J’espérais trouver une pratique de qiqong simple mais efficace et l'essayer. Au milieu d’une pile de documents, j’ai découvert une mince feuille de papier : " Une brève présentation du Falun Gong. " Après en avoir lu le contenu, j’ai pensé que cela pourrait bien être ce que je cherchais. D’un coté, il était dit que rien de mauvais ne pouvait survenir de la pratique de Falun Gong, et d’un autre coté, que dans le Falun Gong, "le gong cultive les pratiquants."
Pensant que cela valait la peine d’être tenté, j’ai pris le téléphone et appelé le numéro de contact. On m’a dit qu’une session de conférence de 9 jours devait commencer ce jour-là (22 février 1993) à l’Auditorium Taijichang de Pékin. Je m’y suis donc inscrit.
Il s’est avéré que mon contact était le coordinateur du site de Falun Gong de Pékin. Il m’a conduit à l’auditorium dans sa camionnette. Voilà comment j’ai eu la grande chance d’assister à une classe enseignée personnellement par le Maître Lui-même.
C’est dans un banal auditorium plutôt vétuste que j’ai écouté pour la première fois le Fa du Maître.
Sur scène, il y avait un bureau d’écolier. Derrière, une simple chaise. Une bouteille d’eau minérale était placée sur la table prés du micro. Une bannière était accrochée au bureau, face au public. En haut brodé aux fils d’or sur fond rouge, quatre mots à l’horizontale "Le Falun en rotation atteint l’extrême" et de chaque côté deux séries de quatre mots à la verticale " Le Fa de Bouddha est sans limite" et " le Falun tourne pour toujours. "
A l’heure de la classe, le Maître est monté sur le podium, s’est assis sur la chaise, a sorti quelques notes et a commencé à donner Sa conférence.
Tout comme moi, une grande majorité de personnes qui assistaient à la classe du Maître souffraient de toutes sortes de maladie incurables ; beaucoup avaient cherché de l’aide dans une pratique de qigong ou une autre. Bien sûr, il y avait aussi de jeunes personnes sans aucuns maux physiques.
Lorsque le Maître a expliqué ce qu’était le qigong. Il a permis au public de sentir la rotation de la Roue de la Loi (Falun). Nous avons tous suivi les instructions du Maître de tendre nos mains. Immédiatement, j’ai ressenti une substance légèrement chaude tourner sur ma paume et il y avait sur ma peau une sensation d’engourdissement, d’élargissement et de chaleur. Lorsque mes deux paumes se sont fait face, quelque chose ressemblant à une colonne est apparu, et j'ai pu sentir mes paumes être alternativement repoussées et attirées l’une vers l’autre.
Lors de la conférence, le Maître a aussi nettoyé nos corps. Il a demandé à chacun de se tenir debout et de se focaliser intérieurement sur les endroits de nos maladies. Puis, Il nous a demandé de taper des pieds en même temps. Nous avons suivi Ses instructions. D’abord, nous avons tapé des pieds à l’unisson, puis tapé ensemble du pied droit. L’auditorium entier a tonné et résonné du son des piétinements, ordonné et régulier.
Avant que je ne me mette à piétiner, mon cœur était pratiquement dans ma gorge. Je me souvenais de la théorie de la résonnance. Avec tant de personnes piétinant en même temps, l’auditorium allait surement s'effondrer. Cependant, lorsque j’ai entendu les instructions du Maître, données si calmement et impérativement, je me suis joint aux autres sans y penser davantage. Excepté le petit peu de poussière soulevée, l’auditorium est resté stable.
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Ce jour-là, la dernière partie de la session consistait à apprendre le premier exercice. À ce moment, l’auditorium entier était baigné dans une douce lumière jaune. Un silence absolu régnait, avec seulement le son des instructions pour les mouvements des exercices faisant calmement écho.
Après qu’un élève ait fait la démonstration du premier exercice, nous avons tous suivi. Nous avons d’abord, détendu nos corps, fermé légèrement nos yeux, la langue touchant la partie supérieure du palais, puis nous avons fait un mouvement après l’autre. Le premier exercice était "Bouddha étend ses mille Bras." Après l’étirement et la détente, j’ai immédiatement senti que mon corps était enveloppé dans une forte énergie. J'ai senti la chaleur tout du long. C’était comme si un appareil automatique contrôlait l’ouverture et la fermeture de toutes les articulations dans mon corps.
L’auditorium était incroyablement calme. J’ai ouvert les yeux et vu le Maître marchant parmi nous et corrigeant les mouvements d'exercice des élèves.
En rentrant à mon dortoir, j’étais submergé par l’enthousiasme. Une joie venant du fond de mon être emplissait mon cœur et saturait chaque cellule de mon corps. Une autre sensation m’a soudain pris par surprise. C'était une impression de flottabilité. Comme si un ensemble de ressorts avaient été installées au fond de mes chaussures. Je sautais pratiquement.
C’était la fin février. La rue vide était un peu froide. Il n’y avait pas beaucoup de circulation. Mon sentiment habituel de malaise était remplacé par celui d'une réelle intimité. La peur de la mort qui s'était emparée de moi nuit et jour était comme le fil d’un vieux pull tiré rapidement pour ne rien laisser derrière.
Durant les dix courtes journées d’apprentissage du Fa et des exercices, j’ai cultivé mon ‘xinxing’ exactement selon les enseignements du Maître. J’utilisais le critère d’une bonne personne enseigné par le Maître pour examiner chacune de mes pensées et chaque acte de mon passé. J’ai découvert que bien que je pensais toujours à moi comme étant une bonne personne ayant des critères moraux généralement plus élevés que ceux qui m’entouraient, en réalité, j'avançais sur une pente dangereuse.
Les enseignements du Maître ont dénoué de nombreux nœuds dans ma vie. J’ai commencé à comprendre que ce qui se produit est le résultat du karma venant des vies passées. J'ai commencé à être strictement exigeant envers moi-même et à suivre les principes d’Authenticité-Bienveillance-Tolérance du Falun Dafa et à faire passer les autres dabord dans la moindre de mes interactions avec eux. J’ai complètement éliminé les mauvaises habitudes de fumer et de boire, ainsi que l’attitude cynique que j’avais développée suite à la politique de persécution que ma famille avait subie dans le passé.
Voilà comment j’ai avancé sur le chemin de la ‘cultivation’ pratique de Falun Dafa. À l’issue des dix jours de conférences, j’ai découvert que les douleurs d’arthrite rhumatoïde, les murmures de cœurs intermittents et les battements de cœur irréguliers avaient disparu sans une trace. Chaque soir, à 22 heures, je quittais mon dortoir, me rendais dans un endroit isolé prés du bâtiment de l’école et faisais les quatre premiers exercices.
Plus tard, j’ai eu la chance d’assister aux conférences du Maître lors de la Dixième session de Falun Gong du Maître à Pékin, dans le second Auditorium de l’Hôpital du Département de l’Espace, ainsi qu'à la Onzième session de Falun Gong, sponsorisée par le Comité du Conseil de Recherche Chinoise de Gongli Gongfa sur le Qiqong, tenue à l’Université de la Sécurité Publique de Pékin
Après mon diplôme en 1994, j’ai aussi assisté à la Troisième classe de Falun Gong de Guangzhou, soutenue par la Fédération des Unions commerciales de l’agglomération de Guangzhou, qui s’est tenue dans le Gymnase de Guangzhou dans le district de Yuexin de Guangzhou, ainsi qu'à la Cinquième Session de Falun Gong de Guangzhou, la dernière fois où le Maître a enseigné en Chine continentale.
En mai ou juin 1999, lorsque le Falun Gong a été réprimé et calomnié, je me suis rendu au Bureau d’État pour les Lettres et Appels, et au Quotidien du Peuple, pour faire appel et déposer une requête afin que la diffamation soit stoppée. Le 20 juillet 1999, je suis allé rue Xidan rejoindre les autres pratiquants pour sauvegarder Falun Dafa, défendre l’innocence du Maître et protéger notre droit à la liberté de croyance.
Après quoi, comme beaucoup d’autres, j’ai été ciblé, suivi, détenu et j’ai enduré d’autres formes de persécution, mais je ne me suis jamais compromis. Du début jusqu’à la fin, je suis resté ferme dans ma croyance en Dafa.
Pendant ce temps, de nombreuses personnes ordinaires au bon cœur ont fait un pas en avant pour résister à la persécution à mon encontre et se sont levés pour moi, un pratiquant ayant pris les principes d’Authenticité-Bienveillance-Tolérance comme ses critères de vie.
En un clin d’œil, 20 ans ont passé. L’étudiant diplômé d'alors est aujourd'hui un homme d' âge mûr aux tempes grisonnantes.
À travers la fenêtre, regardant les arbres et les buissons aux différentes nuances de vert et les pêchers sauvage pleins de petites fleurs roses, je ne peux m’empêcher de repenser à ces jours et ces nuits durant lesquels j’ai assisté au tout début des conférences de Fa du Maître.
Je me souviens du visage, de la voix et des sourires du Maître. Je me souviens de la joie d'obtenir le Fa.
Par la fenêtre, fixant le ciel au loin, l'oeil de mon esprit s'attarde sur la photo du Maître, le 20 juillet 1999, après qu’Il ait quitté New York, assis sur une haute montagne contemplant en bas le monde et sa population.
Le Maître me manque beaucoup. Souvent, en me rappellant la grâce bienveillante du Maître en me sauvant, des larmes de gratitude inondent mes joues.
[Soumis au site Minghui à l'occasion de la Journée mondiale de Falun Dafa 2014]
Version anglaise :
[Celebrating World Falun Dafa Day] Master’s Unforgettable Blessings
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