Des témoignages d’experts et des preuves sur la question du prélèvement forcé d’organes sur des pratiquants de Falun Gong en Chine, ont été présentées au Sénat lors d’une audition organisée par le Comité des droits de l’homme au sein du Parlement italien le 19 décembre.
La question a beaucoup retenu l’attention tant des médias que du Sénat.
De grands médias italiens tels que Corriere della Sera, RAI (Radiotélévision Italienne) ont couvert l’audition et dénoncé les crimes de prélèvement d’organes en Chine. Le quotidien national La Repubblica a publié un article basé sur une interview de l’avocat David Matas intitulé "La bataille de David pour les prisonniers chinois » (N.D.L.R. : en français ci-dessous)
La Repubblica a publié un article basé sur une interview de l’avocat David Matas et intitulé " La bataille de David pour les prisonniers chinois" |
Version française de l’article de la Repubblica :
" Savez-vous pourquoi la Chine, en dépit de n’avoir pas même une poignée de donneurs volontaires est devenue en peu d'années le deuxième pays au monde pour le nombre de transplantations ? Tenez-vous bien, parce que certaines monstruosités sont difficiles ne serait-ce qu’à concevoir : Tuer un jeune détenu compatible, extraire ses organes et les vendre à prix d'or aux patients.
Voilà sept ans et demi que l’avocat canadien des droits de l’homme, David Matas, s’est transformé en le plus redoutable des chasseurs de trafiquants d'organes dans le monde.
En 2010, il a été nominé pour le Nobel de la paix, pour cette bataille qui ressemble à un film d'horreur : un rapport de 2006 cosigné avec l'ancien Secrétaire d'État canadien David Kilgour accusait le gouvernement chinois d'avoir systématiquement tué des milliers de prisonniers d'opinion du Falun Gong, un mouvement spirituel transmis en Chine en 1992 et interdit depuis 1999 — pour prendre leurs organes. David contre Goliath : les meurtres et les extractions, 41 500 entre 2000 et 2005, qui ont même augmenté après notre rapport, dit-il ". Ils ont simplement élevé le niveau de secret ".
Le 12 décembre, le Parlement européen a adopté une proposition commune pour une résolution appelant à la fin immédiate de cette pratique inhumaine de prélèvement forcé d'organes sur des prisonniers d'opinion en Chine, en particulier un grand nombre d'adhérents du mouvement Falun Gong. Lors d'une audition à la Commission des droits de l'homme du Sénat jeudi dernier, Matas a appelé l'Italie à ne pas se faire complice de ce crime et à modifier la loi pour punir non seulement les intermédiaires du trafic d'organes, c'est le cas aujourd'hui, mais aussi les patients et les médecins. »
En mai, a-t-il expliqué— même le Comité italien de bioéthique a signalé un vide juridique. Pour le système pénitentiaire chinois il s'agit d'une entreprise colossale : nous l’avons estimée à 1 milliard de dollars par an, argent qui sera réparti entre les centres officiels de transplantation, dans lesquels ont lieu les opérations chirurgicales et les prisons qui choisissent et fournissent les détenus." Pour une greffe de rein, le Centre de transplantation des services de santé de Tianjin, en Chine, demande 350 mille dollars, c’est ce qu’a découvert voici un mois, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.
Le fait est qu’on imagine des trafiquants d' organes laids et méchants, des criminels invétérés cachés dans les bas-fonds de métropoles du tiers monde, mais ce sont plutôt des personnes qui exploitent des cliniques régulières où vous ne commettez pas d'infraction en achetant un organe d’un homme emprisonné pour ses convictions. En Chine c’est tout à fait légal, et malheureusement peu de pays ont adopté des lois pénalisant le tourisme de transplantation .
La terrifiante " ligne de démontage " a commencé en 1999, quand le gouvernement a interdit le mouvement spirituel Falun Gong. Une population pacifique qui croit dans les trois principes fondamentaux — la vérité, la compassion et la tolérance — exerçant quatre exercices physiques, plus une méditation qu’on doit faire dans position du Lotus. C'est pourquoi ceux qui le pratiquent sont presque toujours dans un état de santé optimal : en suivant des règles de vie sobres et saines, éthiques et physiques. Mais la persécution est féroce. Lorsqu'ils sont arrêtés, la condamnation théorique est de quelques mois en détention dans "des centres de rééducation par le travail". Et c'est là qu’ils disparaissent. Ce sont non seulement des lieux d'emprisonnement arbitraire — dit Matas — mais de véritables banques d'organes provenant de donneurs vivants. Le gouvernement chinois a dit que 90 % des organes provenaient de prisonniers exécutés : à moins qu'il ne s'agisse d'assassinats ciblés, sans quoi le temps d'attente pour un donneur compatible ne pourrait pas être aussi court.
Les rapports de corps rendus avec des signes d’"autopsie"n’ayant pas de raison d’être, les dénonciations de parents et d' adhérents se sont amoncelés sur le Bureau de Matas. Et les indices sont peu à peu devenus des éléments de preuve. Des chercheurs ont téléphoné aux hôpitaux à travers la Chine — raconte-il — se faisant passer pour des patients en demande de greffes et demandant s’ils avaient des organes de membres du Falun Gong, réputés sains grâce à la pratique des exercices. Nous avons obtenu des réponses affirmatives et des aveux de partout en Chine.
Les adhérents nous ont raconté que lors des incarcérations, outre les passages à tabac et la torture, les pratiquants de Falun Gong étaient les seuls — à continuellement subir des tests sanguins et des examens médicaux. Mais ce n’est pas par scrupule des geôliers pour la santé des détenus, mais une sélection de la " marchandise "qu’ils tiennent prête à prélever. Avant l'interdiction et la violente persécution du mouvement et de ses adhérents en Chine le nombre de ceux qui le pratiquaient était estimé à 100 millions. Ils sont devenus un immense réservoir d’organes vivants à extraire.
(Traduction officieuse de l'Italien )
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