NEW YORK - Les amateurs de musique classique pourraient penser qu'ils ont déjà tout entendu, mais le monde de la musique classique vient juste d'ouvrir de nouvelles frontières le 28 octobre, avec les débuts de l’Orchestre symphonique Shen Yun au Carnegie Hall.
Les compositions de Shen Yun intègrent la puissance des instruments symphoniques occidentaux aux instruments traditionnels chinois, créant un son à nul autre pareil. Dans un morceau, l’erhu à deux cordes avec les instruments à vent et la trompette en sourdine évoque l’élégance des Dames de la Cour Mandchoue. Dans un autre, les trompettes occupent le centre de la scène dans une inspirante interprétation du Concerto pour 2 trompettes en do majeur RV 537 de Vivaldi.
Shen Yun Performing Arts est une compagnie de danse basée à New York. Avec pour mission de faire revivre 5000 ans de culture chinoise, elle a trois compagnies itinérantes qui se produisent sur les plus célèbres scènes du monde. Chaque compagnie est accompagnée d’un orchestre au complet.
La performance à Carnegie présentait plus de 90 musiciens choisis de ces orchestres et trois chefs d’orchestre de Shen Yun : Keng-Wei Kuo, Antonia Joy Wilson et Milen Natchev—ont pris tour à tour les baguettes. Le programme comprenait également des solos magistraux de chanteurs de Shen Yun, utilisant la technique du bel canto pour chanter des textes chinois. Paroles et partitions étant toutes des morceaux originaux de Shen Yun.
Le concert |
Le 28 octobre, l’orchestre symphonique Shen Yun a répondu à trois rappels d’un public de connaisseurs pour ses débuts au Carnegie Hall de New York. (Dai Bing/NTD Television) |
Le concert de dimanche a ouvert avec The Star Spangled Banner suivi par un des éminents morceaux d’ouverture de Shen Yun, Création.
Avec la grandeur d'un orchestre symphonique occidental, la section majestueuse des cuivres a résonné dans toute la salle et les percussions ont fait régner un air de mystère avec leurs tambours chinois. Les violons sont allés decrescendo jusqu'à un trémolo, suggérant que quelque chose de magique était sur le point d'arriver.
Création est basée sur une ancienne légende parlant d'êtres divins apportant leur culture à l’humanité. Les mélodies s'inspirent vaguement de la musique de cour (Yayue) de la dynastie Tang (618-907) considérée comme l’apogée de l’histoire culturelle chinoise.
Puis l’Orchestre symphonique Shen Yun est passé, d'un coup de baguette, de la saveur chinoise à une symphonie pleinement occidentale. Après le mystique Création, l’orchestre a interprété le Concerto pour 2 trompettes en do majeur RV 537 d’Antonio Vivaldi.
Parmi les 500 anciens concertos de Vivaldi, ce morceau est le seul qui a été écrit pour deux trompettes et il était interprété ici par Kaspar Märtig et Alexander Wilson.
Märtig est l'ancien principal trompettiste de l'Orchestre Philharmonique de Dresde et actuellement membre de l'orchestre de Shen Yun.
Wilson a remporté la première place de l’International Trumpet Guild’s 2010 lors du Concours d’extraits orchestraux. Il est titulaire d'un Master de l’Université de l’état d'Arizona et membre de l'orchestre Shen Yun.
L’intonation du duo était incroyablement précise compte tenu des difficultés des passages rapides et de la haute gamme des notes. Leur ton est resté clair et léger durant tous les mouvements.
L’orchestre a ensuite interprété plusieurs anciens morceaux de Shen Yun tel que Khata pour les divinités. Ce chant commence par un duo pour clarinette et hautbois et transporte les auditeurs sous un vaste ciel bleu de l’Himalaya. Les instruments à vent ont émis de nouveaux sons afin de transmettre la sensation unique des airs tibétains, alors que le trombone, dans un coulé exotique, faisait une imitation stupéfiante du grand cor tibétain..
L'ouverture de la chanson prépare la scène pour une cérémonie où les Tibétains expriment leur gratitude au Bouddha pour une récolte abondante. Elle a été suivie par une série de doubles croches des cordes. Les notes impeccables et régulières, amenant à un climax illustrant le trépignement de pieds des gens se rassemblant pour la cérémonie.
L'Orchestre symphonique Shen Yun a également interprété un morceau élégant pour accompagner le numéro de danse intitulé Les Dames de la cour mandchoue. Les princesses royales marchent délicatement sur des chaussures plateformes surélevées au centre plutôt qu’au talon et qui sont la marque de la mode durant la période de la domination mandchoue (1644-1911).
L'élégance des femmes de la noblesse a été évoquée à travers une mélodie interprétée par un duo d’erhu, un instrument à deux cordes, et une trompette en sourdine.
Le erhu, aussi connu comme le violon chinois, a une capacité spéciale d'exprimer des émotions profondes et des idées. Pas étonnant qu'il ait été choisi pour rendre la grâce exclusive de la cour mandchoue.
Juste au moment où le public était captivé par le son de ce duo improbable, les violons ont repris, imitant les émotions de l'erhu. En conservant toute la richesse des tons traditionnels du violon, les violonistes de l’orchestre symphonique de Shen ont ajouté des barrettes de style chinois sur la touche, emportant le violon vers de nouvelles perspectives musicales.
C’était vraiment un spectacle pareil à nu autre et qu’aucun mélomane n’aurait dû manquer.
Les chanteurs
En plus des interprétations orchestrales, le programme comprenait également des solos de chanteurs de Shen Yun, utilisant la technique du bel canto dans leurs interprétations de textes chinois.
Tous les textes et les partitions proviennent de morceaux originaux de Shen Yun. Haolan Geng l’un des chanteurs, s’est produit à l'Opéra de la province du Guangdong et a remporté la médaille d'or au concours de musique du premier Festival des Arts de Guangdong.
Geng avait une présence remarquable sur scène. Son vibrato passionné a ému le public et correspondait au ton philosophique des paroles.
La performance au Carnegie Hall a été co-dirigée par les trois chefs d’orchestre de Shen Yun-, Keng-Wei Kuo, Antonia Joy Wilson et Milen Natchev.
Kuo s’est spécialisé à la fois dans la musique occidentale et chinoise. Il est titulaire d'une licence en flûte chinoise, ou dizi, et d’un Master en direction d’orchestre. Il était le chef d’orchestre fondateur du Taiwan Formosa Chamber Ensemble de Taiwan.
Wilson a poursuivi des études de troisième cycle de direction d'orchestre, à l'Université Yale et est titulaire d'un doctorat de direction d'orchestre de l'Université du Colorado à Boulder. Wilson était la plus jeune femme à diriger un grand orchestre américain. Elle a remporté le premier prix du Concours international de direction d’orchestre pour musique classique de 1996 à Mexico.
Natchev a été auparavant chef d'orchestre et directeur artistique de plusieurs grands orchestres en Europe orientale. Il est diplômé du Conservatoire de Saint-Pétersbourg en Russie.
Le maître de concert était Yo-yo Fann, qui a obtenu ses Masters de l'Ecole Juilliard. Il est le gagnant de multiples concours de violon y compris le Concours de la Division préparatoire de Concerto pour violon de la Manhattan School et la meilleure interprétation de Sonate du Concours international de violon au Kulturstiftung Hohenlohe en Allemagne.
La performance s'est terminée par des applaudissements qui ont mis du temps à s'estomper. Etant dirigée par trois chefs d’orchestre, le public a reçu la surprise spéciale de trois rappels, consistant en extraits de précédents morceaux favoris de Shen Yun et laissant le public anticiper la tournée de Shen Yun 2013, lors de son retour au Lincoln Center en Avril.
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