Un regard au poème de Li Bai's : '"Ascension en rêve de la Montagne du Troisième oeil "

Ascension en rêve de la Montagne du Troisième oeil
 
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Un visiteur marin parlera du Japon,
dont les eaux et les brumes découragent l’approche
Mais le peuple de Yueh parle de notre Mère Céleste la Montagne,
pourtant visible à travers ses nuages
d’épaisseurs variables.
En droite ligne vers les cieux, son sommet pénètre le ciel,
Elle coiffe les cinq Sommets Sacrés, et projette une ombre sur toute la Chine,
Avec sa Chaîne de Terrasse merveilleuse longue de cent miles,
Qui à cet endroit amorce un tournant vers le sud-est.

…Mon Coeur et mes rêves sont à Wu et à Yueh
Et toute la nuit, sous la lune ils traversent le Lac Miroir.
Et la lune éclaire mon ombre
Et mon chemin vers le fleuve Yan…
L’ermitage de Xie est toujours là
Et l’appel des singes s’entend clairement au-dessus des murmures de l’eau verdoyante.

Je porte ses bottes trouées,
Et monte une échelle de nuage bleue,
A mi-chemin un océan ensoleillé,
Dans l’espace un chant de coq sacré,
Des myriades de cimes et davantage de vallées mais nulle part une route.


Les fleurs me séduisent, les roches me calment. Soudain la journée est finie.
Sur la montagne et sur le fleuve, les ours, les dragons tempétueux,
Effraient la forêt et font trembler les cimes.

Une pluie noire assombrit les nuages,
Les torrents palissent sous le crachin blême
Les Dieux du Tonnerre et de la Foudre fracassent toute la chaîne.
La porte en pierre se brise en deux,
déchargeant dans la fosse des cieux une ombre impénétrable.

…Mais maintenant le soleil et la lune illuminent la chaîne d’or et d’argent,
Et drapées de vêtements d’arc-en-ciel, chevauchant le vent,
Arrivent les reines de tous les nuages,
Descendant l’une après l’autre,
Avec des tigres comme luthistes et des phénix comme danseurs

Comme des champs de chanvre, rangée après rangée, les silhouettes des fées se déploient.
Je bouge, mon âme s’envole,
Je me réveille avec un long soupir,
Dans les nuages perdus que sont mes oreillers et ma paillasse.
…Il en va toujours ainsi avec la joie humaine.

Dix mille choses s’enfuient pour toujours comme de l’eau qui ruisselle vers l’est.
Aussi je prends congé de vous, je ne sais pour combien de temps.

…Mais laisse moi, sur ma verte pente, élever un daim blanc,
et chevaucher jusqu’à toi quand j’en éprouve le besoin.
Ah, comment pourrais-je solennellement faire des courbettes aux hommes de haut rang et aux fonctionnaires
Qui ne souffriraient jamais de se trouver face à un honnête homme.

LI Bai est connu comme poète immortel. Le poème cité ci-dessus est l’un des plus connu et fait parti de ses chefs-d’œuvre. C’est une perle dans la couronne de la poésie traditionnelle chinoise. Toute personne intéressée par LI bai doit absolument lire ce poème, parce qu’il est rempli de scènes mystérieuses et merveilleuses et d’images exquises. Sa dernière phrase qui est la plus connue et qui sort du commun : «comment pourrais-je solennellement faire des courbettes aux hommes de haut rang et aux fonctionnaires qui ne souffriraient jamais de se trouver face à un honnête homme »a été récitée pendant des siècles. Ce poème fascinera tout ceux qui le lisent,- fonctionnaires de haut rang, commerçants, joueurs, célébrités et élites, tous seront fascinés par ce poème qui encourage à de venir un homme honnête qui agit avec dignité. Peut être résonnera t il dans l’oreille des gens du monde entier ! IL aide à mettre le doigt sur les choses profondes de la vie.

Tous les érudits littéraires chinois ont fortement salué ce poème. Parce que son titre est « Voyage en rêve », beaucoup de gens pensent que le « rêve » en est le thème principal. Ils pensent que le poète a voulu faire passer ses idées à travers un rêve imaginaire.

Li Bai a écrit ce poème alors qu’il avait été exilé de la ville de Chang’an (qui à l’époque était la capitale de la Dynastie Tang) par l’empereur, car il avait offensé certains nobles. Les gens croyaient que Li Bai avait fait un rêve, et qu’il exprimait par ce rêve sa nostalgie pour une vie de liberté ainsi que son dédain vis-à-vis de la politique répugnante, de la puissance et de la renommée. Ils applaudirent sa nature noble mais en même temps ils éprouvaient de la pitié pour lui. Certaines personnes ont même fait des commentaires tendancieux, à leurs yeux ce poème se fait l’avocat de la poursuite de liberté et d’individualisme. A travers les siècles il y a eu plusieurs discussions sur le style artistique de ce poème. L’opinion la plus reconnue dit que Li Bai a employé une technique romantique exagérée, qui lui a permis de créer un monde imaginaire magnifique et voilé. Pour eux tout ce que le poète a exprimé était purement le fruit de son imagination.

Pourquoi les gens étaient-il aussi sûrs que les scènes décrites dans ce poème étaient purement fictives? Les rêves d’un homme ordinaire sont en général fragmentés et leur souvenir en est vague et sans couleur. La majorité des gens n’ont jamais fait de rêve aussi réel qui aurait pu leur faire croire être entré réellement dans un monde incomparablement noble. C’est pourquoi que la plupart des gens pensent que ce poème est purement basé sur l’imagination et que c’est le fruit d’un raffinement artistique.

Ce qui en fait un bon poème est que le poète nous a présenté une histoire plausible. L'apparition d’un monde nouveau a choqué le poète lui-même. Le monde qu’il a rencontré était tellement réel et merveilleux qu’il s’est senti perdu quand il est revenu dans le monde humain. Il avait compris le but final de la vie. Cette expérience est extraordinaire car le poète est en fait entré dans un monde qui était à un niveau supérieur que le notre, en d’autres mots dans une autre dimension. Il a rassemblé et s’est rappelé ce qu’il a vu et entendu là-bas et a transposé sa compréhension et ses ressentis dans un poème.

Le paysage qu’il a vu dans son rêve n’était pas vague du tout. Ces mots brossaient progressivement un pays des merveilles splendides. Au début le poète écrit, « Un visiteur marin parlera du Japon, Inaccessible derrière ses eaux et ses brumes ». Puis il décrit comment à ce moment il est entré dans cette dimension, «Mon Coeur et mes rêves sont à Wu et à Yueh. Et toute la nuit, sous la lune ils traversent le Lac Miroir.. », et il grimpe «Et monte une échelle de nuage bleue, ». Les pratiquants qui ont expérimenté La sortie de leur Yuanshen hors de leur corps pour se promener dans les espaces, la sensation qu’ils ont éprouvé est de voler dans le ciel et cela est une chose assez courant dans le milieu des cultivateurs. Aussi il est assez facile de comprendre les sentiments de Li Bai. Après que ces scènes extraordinairement belles apparurent devant les yeux du poète, « Des myriades de cimes et davantage de vallées mais nulle part une route. Les fleurs me séduisent, les roches me calment. Soudain la journée est finie », le poète en fut fasciné et d’autres scènes encore plus magnifiques émergèrent, « Les Dieux du Tonnerre et de la Foudre fracassent toute la chaîne. La porte en pierre se casse en deux, Remplissant le creux des cieux d’une ombre impénétrable. Avec un bruit de tonnerre terrifiant, la porte des cieux s’ouvrit dévoilant le soleil et la lune qui brillent. » Au yeux du poète Et drapées de vêtements arc-en-ciel, chevauchant le vent,Arrivent les reines de tous les nuages, Descendant l’une après l’autre, Comme des champs de chanvre, rangée après rangée, les silhouettes des fées se déploient » représentait une scène vivante et passionnante des cieux ».

Mais le rêve s’arrêta brusquement. «Je bouge, mon âme s’envole, Je me réveille avec un long soupir. » Après la vision grandiose des êtres angéliques s’alignant dans les cieux, le poète revint au royaume humain avec un profond soupir. La prétendue réalité et le prétendu bonheur ressemblent vraiment à un rêve. Tout dans le monde humain est aussi passager que l’eau courante. Le poète espérait pouvoir laisser ce monde illusoire et matériel pour allait visiter les déités sur les montagnes vertes sur le dos d’un cerf. Il réalisait que les choses fondamentales l’amenant à sa vie éternelle étaient plus importante que le gain et la perte du monde humain et compris que c’était la vraie raison de sa tristesse.

Ce poème est si magnifique, clair et fluide. Ca n’exprime pas la déception de Li Bai. Au contraire c’est la sublimation du poète après qu’il ait trouvé la vraie signification de la vie une fois qu’il ait eu un aperçu du vrai et grand monde des immortels, le salut qui l’attend quand il aura laissé ses attachements humains et un lâcher prise après cette vision de la vérité.

La vraie signification de la vie est de retourner à sa vraie nature et de suivre le Tao (La Voie de la Nature et de l’Univers). Les gens modernes ne peuvent absolument pas comprendre cette sublimation. Au contraire ils pensent que c'est une retraite négative hors de la société. Quand les gens lisent les deux dernières lignes du poème ils sont en même temps choqués et encouragés parce que leur vraie nature a été touchée et non parce que ce sont des cris d’insatisfaction.

Beaucoup de poètes du temps passé étaient des pratiquants. Ils pouvaient donc voir les autres espaces quand ils étaient en méditation ou dans leurs rêves. Li Bai était un pratiquant Taoïste. Une déception du monde humain pourrait avoir une signification contraire dans les niveaux plus élevés. Quand Li Bai décida de quitter la bureaucratie dans laquelle les gens se battent pour avoir des gains et des profits, les êtres de niveau élevé des autres dimensions qui s’occupaient de lui ou ceux qui avaient des relations prédestinées avec lui ont pu décider de lui montrer la vraie image du monde immortelle.

« Avec des tigres comme luthistes et des phénix comme danseurs Comme des champs de chanvre, rangée après rangée ». La scène n’était qu’un aperçu mais le poète s’éveilla à la vérité tout de suite. Puisque les autres dimensions sont à un niveau plus élevées, leurs scènes sont plus belles et plus riches. Il y a une autre raison fondamentale pour laquelle ce poème est frappant.

Pareillement, dans le passé la médecine chinoise utilisait des techniques d’autres espaces et étaient donc très efficaces. Beaucoup de cas semblables prévalaient dans tous les poèmes classiques chinois. Par exemple il y a un poème de Song Qi qui dit : « Le printemps fait du bruit sur les branches d’un abricotier rouge.» Plus tard les générations futures firent l’éloge de l’image « fait du bruit ». En fait le poète a choisi « fait du bruit » parce qu’il avait vu la vraie réalité des autres espaces et l’avait tout simplement mentionnée dans son poème, augmentant la conception artistique du poète. Le poème « Ascension de la Montagne du Troisième Oeil » est un travail représentatif de ce genre de poésie.

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