Comment Gu Kailai a transformé la persécution en profit

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Le procès de Gu Kailai, la milliardaire chinoise, pour le meurtre de l’homme d’affaire britannique Neil Heywood, a été une sorte de procès spectacle servant à dissimuler une grande criminalité plutôt que de la rendre publique.

D’après les récits parus dans le média d’état, la Cour a accepté la confession de Gu selon laquelle elle avait assassiné Heywood de peur qu’il ne nuise à son fils. Ce sont aussi les arguments de Gu ayant servi à justifier la clémence dans sa condamnation, y compris les remords et l’angoisse d’une mère.

Si le tribunal avait choisi d’investiguer les relations d’affaires entre Gu et Heywood, il aurait découvert que ce binôme a profité pendant les treize dernières années des meurtres de centaines ou de milliers de personnes – le nombre de victimes ne peut qu’être vaguement évalué. Ce sont ces crimes que le tribunal intermédiaire du peuple de la ville de Hefei a voulu cacher.

L’histoire a commencé en 1999, dans la ville de Dalian dans la province du Liaoning au Nord-est de la Chine. Bo Xilai, le mari de Gu, a été maire de cette ville portuaire pendant six ans. Il s’irritait de son sort, apparemment exilé des hautes sphères du pouvoir.

Gu partageait son mécontentement. Belle, élégante, tenace et intelligente, titulaire d’une maîtrise en politique de l’université de Pékin, Gu faisait penser selon le Wall Street Journal à une Jacqueline Kennedy chinoise. Dalian était une ville trop petite pour elle.

Un entretien entre Bo et Jiang Zemin, chef du PCC à l’époque, allait changer à jamais les choses pour Bo et Gu.

Le journaliste Jiang Weiping a rapporté cette conversation dans un article publié en 2009 après avoir immigré au Canada. En 2002, Jiang Weiping avait publié un article accusant Bo de corruption. Bo l’a récompensé en l’arrêtant pour divulgation de secrets d’Etat et incitation à la subversion ; il l’a fait condamner à sept ans de prison.

Un homme nommé Wang, chauffeur de Bo, avait dit à Jiang Weiping ce qui s’était passé entre Bo et Jiang Zemin.

«Tu dois être ferme envers le Falun Gong comme l’a été Hu Jintao en 1989 envers l’émeute tibétaine ; ce sera ton capital politique», avait dit Jiang Zemin à Bo.

Bo et Gu n’avaient pas besoin de davantage d’encouragements. Alors que de nombreux hauts fonctionnaires du Parti et des provinces étaient peu enthousiastes lorsque Jiang Zemin a lancé sa campagne d’éradication de la pratique spirituelle du Falun Gong le 20 juillet 1999, Bo et Gu ont sauté sur l’occasion comme sur leur ticket de sortie de Dalian.

La ville est rapidement devenue un enfer pour les pratiquants de Falun Gong, et l’ascension de Bo a commencé. En 1999, il a été nommé à la tête du PCC de la ville de Dalian –le poste la plus puissant à Dalian. En 2000, il a été nommé gouverneur par intérim de la province du Liaoning et gouverneur de cette province en 2001. A partir de 2002, il était membre du comité central du PCC et avait atteint une importance au niveau national.

Pendant ce temps, les pratiquants de Falun Gong se mobilisaient sur Pékin cherchant à demander au PCC de mettre fin à la persécution. Les prisons et les camps de travaux forcés de Pékin et des environs étaient pleins à craquer. Bo a vu une autre occasion d’obtenir les bonnes grâces de Jiang Zemin.

Bo a pris l’initiative de construire et d’agrandir de grandes prisons et des camps de travail dans la province du Liaoning, y compris : la prison de Dalian, la prison de Nanguanling, la prison de Jinzhou, la prison de Wafangdian, le camp de travail de Zhoushuizi et le centre de détention de Yaojia.

Bo a également agrandi le camp de travaux forcés de Masanjia dans la ville de Shenyang, en en faisait le plus grand centre pénitencier de Chine. Il a également agrandi le camp de travail de Longshan, le camp de travail de Shenxin et d’autres.

Bo s’est arrangé pour remplir ses établissements pénitenciers rénovés avec les détenus provenant de Pékin, de sorte que ses prisons et camps de travaux forcés gardaient des pratiquants de toutes les régions de la Chine. En particulier, Bo acceptait les pratiquants qui avaient été arrêtés à Pékin mais qui refusaient de révéler leurs noms.

Opportunité de faire du profit


Alors que Bo et Gu ont vu tout d’abord la persécution comme une chance de grimper l’échelle du PCC, Gu a rapidement vu une autre chose dans tous ces pratiquants qui arrivaient dans les nouvelles prisons de Bo: une opportunité de faire d’énormes bénéfices.


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Corps non réclamés


Conformément à l’article 348 de l’interprétation judiciaire par le Haut tribunal populaire du peuple chinois de la législation sur la procédure criminelle de la Chine, la famille d’un criminel exécuté est censée être informée que son corps est disponible pour être récupéré dans un laps de temps spécifié.

«Si la famille du criminel ne réclame pas le corps après la date spécifiée», précise le commentaire judiciaire, «le tribunal du peuple peut informer les organisations concernées pour récupérer le corps ou les restes».

L’article 348 laisse effectivement la porte grande ouverte aux tribunaux et aux fonctionnaires de la sécurité publique de disposer comme ils le souhaitent de tout corps désigné comme non réclamé.

Peng Yongfeng a travaillé dans le domaine de l’application de la loi en Chine. Il a déclaré à la radio «Son de l’espoir» que l’article 348 a donné le droit aux tribunaux d’incinérer le corps d’un prisonnier et d’enlever auparavant les organes sans en avertir la famille.

En fait, lorsque les familles de pratiquants de Falun Gong étaient convoquées pour récupérer le corps de leurs proches, souvent il ne leur était remis qu’une boite de cendres, selon le site Internet du Falun Gong Minghui. Les familles n'avaient aucun moyen de vérifier de qui provenaient les cendres qu’on leur remettait.

Les circonstances de la persécution du Falun Gong ont rendu les pratiquants particulièrement vulnérables, pour que leurs corps soient considérés comme non réclamés.

Erping Zhang, porte -parole du centre d’information du Falun Dafa, explique dans son chapitre du livre Organes d’Etat, pourquoi les pratiquants refusaient souvent de révéler leur identité lorsqu’ils étaient arrêtés. Si l’identité était révélée, alors la famille entière du pratiquant et ses collègues pouvaient en souffrir. En refusant de révéler leur identité, les pratiquants protégeaient leurs proches.

Les pratiquants non identifiés sont par définition «non réclamés» s’ils sont exécutés, car les policiers n’ont aucun moyen de contacter leur famille. De plus, les familles de ceux qui ne se sont pas identifiés n’ont aucun moyen de connaître leur sort, ce qui libère les autorités du risque de devoir rendre des comptes.

La police et les tribunaux ont alors toute liberté dans la façon de disposer des corps non réclamés – par exemple de les vendre au plus offrant.


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Epoch Times

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