La peinture chinoise traditionnelle, miroir des arts de la Chine ancienne

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Le chant des premières pousses (Dansant et chantant, paysans de retour du travail). Ma Yuan, déb. XIIIe siècle, rouleau vertical, encre et couleurs sur soie, 191,8 x 104,5 cm. Musée du Palais, Pékin. (Wikipédia)


La peinture chinoise traditionnelle, également connue sous le nom de "peinture chinoise", reflète la conscience de la Chine ainsi que sa disposition et son inclinaison esthétiques. Elle illustre les compréhensions des Chinois de la Chine ancienne concernant la nature, la société et d’autres aspects sociaux afférents, tels que la politique, la philosophie, la religion, la moralité et l’art.


La peinture chinoise traditionnelle met l’accent sur le fait d' "apprendre extérieurement de la nature, gagner intérieurement dans le cœur", harmoniser la nature extérieure et le cœur intérieur afin de créer la conception artistique. Cela demande que la "composition soit déjà créée avant même de commencer à peindre, et que l’œuvre accomplie dépeigne l’aspiration précise de l’artiste". Son objectif est d’exposer le caractère spirituel à travers la forme physique, de posséder à la fois la forme et l’esprit ainsi qu’une solide résonance spirituelle.


La peinture chinoise a une longue histoire. Durant la période lointaine des États guerriers, il y a plus de 2.000 ans de cela, les gens peignaient sur de la soie. Ceci est connu comme la peinture sur soie. Auparavant, il y avait également des formes primitives de peinture sur pierre et sur poterie. Ces premières peintures ont établi une bonne fondation pour le développement de la peinture chinoise, laquelle utilisait la ligne (le trait) comme principal moyen de composition. Durant les dynasties Han et Wei, la stabilité sociale et l’unité ont pris un tournant dramatique vers la division. L’impact de la collision entre la culture extraterritoriale et la culture locale et leur éventuelle combinaison, a donné vie aux peintures religieuses, qui constituaient le genre principal de peinture à cette époque. Il existait aussi des peintures de personnages historiques, qu’on voyait dessinés sur les œuvres littéraires. Les peintures de paysages, de fleurs et d’oiseaux ont également vu le jour durant cette période.


Les dynasties Sui et Tang ont connu une période de grande prospérité socio-économique et de développement culturel. En même temps, il s’est également produit une période prospère de développement dans le domaine de la peinture. Les peintures de paysages, de fleurs et d’oiseaux ont atteint leur maturité. La peinture religieuse a aussi atteint son apogée en ce temps-là. Il est apparu également une tendance séculière, avec des peintures de personnages décrivant la vie des aristocrates ainsi que des peintures décrivant les caractéristiques des gens de ce temps-là. L’émergence de la peinture literati (savante) et son tardif développement a grandement enrichi le concept créatif de la peinture chinoise ainsi que les méthodes d’illustration.


Les trois catégories de la peinture chinoise

La peinture chinoise comprend trois catégories, nommément la peinture de personnages, celle de paysages et la peinture de fleurs et d’oiseaux. En surface, ils sont classés par sujet, alors qu’en fait, ils présentent une forme de conceptualisation et de pensée à travers l’art. Les prétendues trois catégories de peinture comprennent les trois aspects de l’univers et de la vie humaine. La peinture de personnages dépeint la société humaine et les relations interpersonnelles. La peinture de paysages exprime la relation entre la nature et l’homme, combinant le tout en un, et la peinture d’oiseaux et de fleurs exprime les variétés de la vie naturelle et leur existence en harmonie avec l’homme. La combinaison des trois constitue toute la multitude des choses dans l’univers, chacune transmettant le meilleur à l’autre et se complétant mutuellement.


Gu Kaizhi dans la période Orientale Jin s’est spécialisé dans la peinture de personnages. Il a été le premier à avancer l’idée «d’exprimer l’esprit à travers la forme». Dans sa peinture de personnages, il s’est consacré à la description vivante du caractère individuel et à une résonance vive, tout en donnant une ample considération à la fois à la forme et à l’esprit. À travers cette méthode, le caractère individuel dans ses peintures de personnages était décrit de façon bien précise à travers la description de l’environnement, de l’atmosphère, de la posture et du mouvement.


La peinture de paysages est un domaine spécifique d’étude dans l’art. Elle décrit principalement des scènes naturelles. Elle s’est développée durant les périodes Wei, Jin et Sud-Nord. La peinture de fleurs et d’oiseaux est devenue une catégorie indépendante de peinture durant la dynastie Tang.


Idéologie "Le ciel et l’homme ne font qu’un"

La peinture chinoise attache de l’importance à la conception et elle se distingue par le fait de former d’abord le concept avant la peinture. Elle souligne l’unité subjective et objective de l’image artistique et ne poursuit aucune ressemblance précise quant à la forme mais tente d’obtenir «l’effet ingénieux qui réside entre la ressemblance et la non ressemblance» et la «ressemblance dans la non ressemblance».

La peinture chinoise emploie des techniques d’encre et de pinceau uniques pour décrire les objets et exprimer les sentiments, et à travers les points, les lignes et la surface, elle décrit la forme, la structure, la texture, la lumière et la position de l’objet dans la peinture. Le pinceau et l’encre ne servent pas seulement de techniques pour dépeindre les objets et transmettre des émotions. Ils servent également de véhicule à l’objet de la peinture. Dans le même temps, ils sont eux-mêmes une forme de nuance, déployant le charme sophistiqué dans la calligraphie chinoise et possédant une valeur esthétique unique.


La peinture chinoise accentue le fait que la peinture et la calligraphie sont homologues. En outre, elle prête attention au caractère et à l’accomplissement de l’artiste. Dans une œuvre singulière, une attention particulière est donnée à la combinaison harmonique du poème, de la calligraphie, de la peinture et du sceau. Dans l’écriture du poème, de la préface et du post-scriptum d’une peinture, l’artiste exprime sa compréhension de la société, de la vie et de l’art. Ces derniers non seulement enrichissent le thème de la peinture, mais font également partie de la composition.


Cette peinture reflète les concepts philosophiques et esthétiques des Chinois dans son observation, création de l’image et expression. Dans son observation de la réalité, elle adopte la méthode de distinguer ce qui est petit de ce qui est grand, et à partir de ce qui est petit, voir ce qui est grand. Elle observe la réalité dans la vraie vie ou devient même directement une partie de la réalité, plutôt que de se contenter d’observer tel un étranger ou de se limiter elle-même à un point de vue particulier. Même en peignant des objets naturels purs, tels que des paysages, des fleurs et des oiseaux, l’artiste peut également les relier à la conscience sociale et l’intérêt esthétique des gens, utilisant des scènes pour exprimer des sentiments ou bien les aspirations d’une personne en décrivant un objet particulier.


La peinture chinoise traditionnelle n’est pas seulement prestigieuse. Elle sert également de miroir afin de refléter les arts traditionnels de la Chine, démontrant le concept traditionnel chinois selon lequel «le ciel et l’homme ne font qu’un».


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