Récompensé pour torture : L’ascension de Bo Xilai en Chine

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Le patron du Parti de Chongqing Bo Xilai assiste à la cérémonie d'ouverture du Congrès national du peuple (NPC) dans le Grand Hall du Peuple le 5 mars à Pékin. Bo est empêtré dans un scandale impliquant des allégations de coup monté pour prendre le pouvoir au sein du Parti communiste. (Feng Li/Getty Images)


Selon un reportage paru sur Clearwisdom, un site du Falun Gong, les coups donnés aux pratiquants de Falun Gong par la police le 20 juillet 1999 dans les rues de la ville de Dalian étaient brutaux.

Des milliers de pratiquants de Falun Gong s’étaient rassemblés pour demander la libération des pratiquants arrêtés la nuit précédente- le début officiel, à Dalian, de la campagne nationale pour "éradiquer" le Falun Gong, lancée par le chef du Parti communiste chinois (PCC) d’alors, Jiang Zemin.

Les pratiquants avaient formé quatre files sur le trottoir près des bâtiments du gouvernement municipal, ils se tenaient les mains, et demandaient pacifiquement la libération de leurs compagnons.

Vers 7h du matin, des groupes de policiers ont commencé à attaquer. Un pratiquant était tiré hors de la file et entouré par plusieurs policiers qui le rouaient de coups de pieds, le battaient, lui administraient des décharges de bâtons électriques, et le frappaient avec des matraques en caoutchouc. Les coups ont continué toute la journée, des forces policières fraîches arrivant continuellement des faubourgs de la ville.

Dans une Audi noire, observant la violence, se tenait le maire de Dalian, Bo Xilai, selon le journaliste Jiang Weiping, récipiendaire du Prix 2001 de la liberté de la presse du Comité pour protéger les Journalistes.

Après avoir publié un article accusant Bo de corruption, Jiang Weiping fut inculpé en 2002 de divulgation des secrets d’état et d’incitation à la subversion.

Dans un article, Jiang Weiping cite le chauffeur de Bo, un homme du nom de Wang, ayant entendu Bo dire à un chef de la police : "Ces pratiquants de Falun Gong sont si unis et efficaces. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas les arrêter et en venir à bout. Vous autres devez les battre sans pitié. Ils le méritent s’ils sont battus à mort, et le gouvernement en endossera la responsabilité. "


Les raisons de Bo

Bo Xilai, aujourd’hui connu comme le chef du PCC dans la mégapole chinoise de Chongqing, a été accusé début février par son ancien chef de la police, Wang Lijun, d'un coup monté pour évincer le présumé prochain dirigeant du PCC, Xi Jinping.

En 1999, Bo avait 51 ans, et, alors qu’il était le maire de la plus grande ville de la province du Liaoning, il était tenu à l'écart par l’élite du PCC.

Bo avait ses raisons pour la brutalité exercée envers les pratiquants. Wang a rapporté au journaliste Jiang quelque chose que le chef du PCC, Jiang Zemin, avait dit à Bo : "Tu dois montrer ta force de caractère en t’occupant du Falun Gong, comme la force de caractère montrée par Hu Jintao en matant la révolte tibétaine de 1989 ; ce sera ton capital politique. "

Bo savait que Jiang Zemin avait des liens étroits avec le père de Bo, Bo Yibo, un des "huit immortels" du PCC. L’exemple de Hu Jintao donné par Jiang Zemin, lequel avait déjà été nommé comme successeur de Jiang, aurait suggéré à Bo qu’un jour il pourrait aussi être le chef du PCC, s’il savait bien jouer de ses cartes.

De toute façon, Jiang Zemin avait besoin d’alliés pour mener cette nouvelle campagne contre le Falun Gong, également appelé Falun Dafa.

Après que la pratique spirituelle ait été pour la première fois enseignée au public en Chine, en mai 1992, elle s’était propagée rapidement. Essentiellement constituée de cinq exercices méditatifs et d’enseignements basés sur les principes de sincérité, de compassion et de tolérance.

Dans une lettre au Politburo datée du 25 avril 1999, Jiang Zemin avait plaidé en faveur de la répression du Falun Gong, dont il craignait la popularité—100 millions de gens étant estimés avoir entrepris la pratique. Il y avait plus de pratiquants que de membres du Parti, et les Chinois n'allaient ils pas préférer les enseignements du Falun Gong à l’idéologie du Parti.

La décision de Jiang de cibler le Falun Gong n’était pas populaire. Selon un article publié le 2 février 2011 dans l’édition de Hong Kong du magazine Frontline, sa proposition de persécuter le Falun Gong avait été désapprouvée par le Comité permanent du Politburo. Il devait "unifier", jargon du PCC pour que le secrétaire général impose sa volonté, les opinions du Comité permanent du Politburo afin de propulser sa campagne.


La persécution menée par Bo

Ren Shujie, 42 ans, une pratiquante de Falun Gong de Shenyang dans la province du Liaoning, à son domicile en juin 2005. Elle a été détenue trois ans dans les camps de travaux forcés de Masanjia et de Longshan dans la province du Liaoning, où elle a enduré torture et
maltraitances. (Clearwisdom.net)

Jiang Zemin a rapidement promu Bo. Tout en continuant à servir comme maire de la ville de Dalian, Bo fût nommé gouverneur suppléant de la province du Liaoning en 2000 puis gouverneur en 2001. En 2002, Bo entra au Comité central du PCC. En 2004 il devint Ministre du commerce.

En même temps, la ville de Dalian et la province du Liaoning sont devenues un enfer vivant pour les pratiquants de Falun Gong.

Fin octobre 2004, le décès de 121 pratiquants de Falun Gong fût confirmé en raison de la persécution— total classant la province du Liaoning quatrième parmi toutes les provinces chinoises. Selon le Centre d’information de Falun Dafa le chiffre actuel de mort est présumé beaucoup plus élevé que le nombre de morts confirmées.

Selon le journaliste Jiang Weiping, Bo inspectait personnellement les prisons, les centres de détention et les camps de travaux forcés à la fin de chaque mois.

Jiang Weiping a rapporté que Bo a dit aux policiers d’une des antennes du Bureau de la sécurité publique que "bien que les pratiquants de Falun Gong pratiquent, authenticité, compassion et tolérance, une fois qu’ils auront le pouvoir, ils nous tueront et ce sera nous qui serons enfermés ici. Donc soyez sans pitié avec eux".

Les installations sous la juridiction de Bo—en particulier le Camp de travaux forcés de Masanjia, le Camp de travaux forcés de Dalian, le Camp de travaux forcés de Longshan—étaient notoires pour leurs méthodes brutales et innovantes de torture.

Masanjia et Dalian l’étaient aussi pour les abus sexuels.

En 2001, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la violence contre les femmes rapportait l’allégation selon laquelle en octobre 2000, 18 pratiquantes de Falun Gong dans le Camp de travail de Masanjia avaient été entièrement dévêtues et jetées dans les cellules des prisonniers masculins, où elles avaient été collectivement violées. Toujours selon le rapporteur, des pratiquantes à Masanjia étaient soumises à des décharges électriques visant leurs poitrines et leurs parties génitales.

Ceux responsables de la torture des pratiquantes étaient récompensés. Selon l'Organisation mondiale d’investigation sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG), le fonctionnaire chargé de la branche des femmes de Masanjia a reçu un bonus d’approximativement 6,000 $ US et son adjoint de la moitié. Des bonus ont également été rapportés pour d’autres fonctionnaires de Masanjia et pour le personnel des camps de travail de Zhangshi et de Longshan.

Outre les récompenses en espèces, une reconnaissance a été conférée. Le Camp de travaux forcés de Dalian a été félicité par les responsables du PCC, comme étant une des "institutions les plus progressistes"pour ses " accomplissements reconnus dans l’éducation par la réforme." Le Département de police de Dalian a reçu une récompense d’ "accomplissement suprême" pour sa répression du Falun Gong.

Bo n’a épargné aucune dépense en développant les installations pour la persécution.

D’après la WOIPFG, la province du Liaoning a investi 0.93 milliards de yuans (112.3 millions $US) pendant trois ans, depuis 2002, en reconstruisant les prisons à travers toute la province. Plus de 500 millions de yuans (60.41 millions $US) ont été dépensés pour la seule Masanjia, en faisant la première prison en Chine, occupant 329 acres. La capacité de Masanjia a été augmentée afin de pouvoir détenir 10 000 prisonniers.


Prélèvement d’organes

Ethan Gutmann, un chercheur indépendant, a décrit la Province du Liaoning comme l’ "épicentre" du prélèvement forcé d’organes de pratiquants de Falun Gong de leur vivant.

L’atrocité a été la première fois découverte après que " Peter" un journaliste chinois qui travaillait pour une station de TV japonaise dans le nord-est de la Chine, et "Annie" l’épouse d’un chirurgien, aient fui la Chine en mars 2006, et raconté leurs histoires à The Epoch Times.

Ils ont parlé de milliers de pratiquants détenus près de l’hôpital de Sujiatun, un faubourg de Shenyang, capitale de la province du Liaoning. Les pratiquants étaient gardés comme banque de donneurs pour les opérations de transplantation dans l’hôpital. Annie a dit que son mari avait, pendant plusieurs années, prélevé les cornées de milliers de pratiquants, lesquels, lui avait dit son mari, étaient vivants lorsque les opérations de transplantation ont commencé.

Wang Lijun, qui, avant que Bo le fasse venir à Chongqing, était le chef de la police de la ville de Jinzhou dans le Liaoning, s’était vanté en acceptant une récompense pour les avancées dans la transplantation d’organes, d’avoir supervisé des milliers de transplantations d'organes. Sa contribution impliquait vraisemblablement un régime de médicaments qui paralysait la victime sans la tuer, produisant des organes de plus haute qualité.

Un médecin militaire assigné à la zone militaire de Shenyang a confirmé les rapports faits par Annie et Peter à propos du prélèvement d’organes à Sujiatun et aussi suggéré que la transplantation d’organes n’était pas le seul usage réservé aux corps des pratiquants. Il a expliqué que depuis que le Parti avait déclaré les pratiquants de Falun Gong "ennemis de classe", ils étaient disponibles pour être utilisés comme marchandises. Selon ce médecin militaire, il y a en Chine un commerce clandestin actif de parties du corps dans des buts commerciaux.

Bo a été poursuivi 14 fois dans 13 pays sur des inculpations de torture, meurtre, génocide et crimes contre l’humanité. En 2007, ces records ont dérouté sa brusque ascension à travers la hiérarchie du Parti.

Selon un câble divulgué par Wikikeaks, lorsque la faction de Jiang Zemin a proposé Bo comme vice-premier, et donc en ligne pour succéder à Wen Jiabao, Wen a objecté qu’étant donné les poursuites internationales engagés contre Bo, il n’était pas un choix approprié, Bo a au lieu de ça été écarté pour être secrétaire du Parti dans le centre-ouest de la mégapole de Chongjing.

Loin de se calmer en voyant s'éloigner son espoir de devenir Premier, Bo a redoublé d’efforts à Chongqing en persécutant les pratiquants de Falun Gong. Il a fait venir le funeste Wang Lijun pour être son chef de la police, et annoncé qu’il accomplirait les buts de " transformer " les pratiquants de Falun Gong, prévus dans un plan de trois ans du Parti, en seulement deux ans.

Recherche Jane Lin.


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