France - Une enquête sur le Falun Gong obtient le troisième prix d’un Prix annuel de journalisme

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L'École de Journalisme de Sciences Po, a tenu sa remise annuelle du Prix Daniel Pearl, créé par le Wall Street Journal et l'École de journalisme de Sciences Po, en mémoire du journaliste assassiné par des extrémistes au cours d'un reportage au Pakistan en janvier 2002. Trois élèves ont été récompensés dont Yemeli Ortega, qui a obtenu le troisième prix pour son enquête sur la persécution du Falun Gong.

Deuxième à partir de la gauche : la gagnante du Premier prix, Agnes Bun, le représentant du Wall Street Journal, Yemeli Ortega et le secrétaire général de Reporters sans frontières

Bernard Volker directeur adjoint de l'École de journalisme de Science Po et membre du jury, a expliqué le choix de décerner une récompense à un sujet portant sur la persécution du Falun Gong :

Honnêtement notre prix n’est pas un prix anti-chinois, c’est un prix qui est fondé sur les mérites du reportage, [cette enquête] met en lumière les persécutions dont sont victimes les membres de Falun Gong, mais notre souci c’est simplement la qualité du reportage, sa vérité et l’empathie qu’il témoigne vis-à-vis de personnes qui sont victimes d’oppression. Comme celui-ci était particulièrement bien fait, intéressant, nous lui avons donné un prix … tout en soutenant la liberté d’expression, la liberté d’information, la liberté en général, ce prix ne peut pas être interprété comme une critique du gouvernement chinois, nous ne sommes pas du tout qualifiés pour ça, nous sommes des enseignants, mais ça ne nous empêche pas de dire que le gouvernement chinois est un ennemi des libertés.

Cet ancien Chef du service de politique étrangère de TF1 et correspondant en Asie (chef du bureau de l’ORTF à Tokyo de 1970à 1972 ) a ajouté ce qui nous intéressait dans l’article, c’est l’accent mis sur les persécutions dont cette personne a été victime, et en général les membres de ce mouvement. Je pense que l’intérêt de cet article et l’intérêt de ce prix, c’est de mettre ça en avant, et il faut contribuer à éclairer l’opinion internationale sur ce qu’est Falun Gong et aussi sur le fait que le gouvernement chinois a une propagande qui n’est absolument pas objective.


L’étudiante journaliste lauréate du troisième prix :  Me paraissait important et me paraissait aussi paradoxal le fait qu’une méthode aussi pacifique puisse réveiller de telles violences. 

Mme. Yajun Feng (première à partir de la gauche ) et Mme. Yemeli Ortega après la remise de prix

Mme Ortega nous a fait part de ce qui l’avait amené au choix de son sujet : La façon dont j’ai découvert ce sujet a été tout à fait anodine, j’ai observé dans les différents jardins de Paris, des gens, chinois et français qui pratiquaient une sorte de gymnastique très douce, très harmonieuse, alors j’ai été curieuse de savoir de quoi il s’agissait, donc je me suis approchée, je leur ai demandé, ils ont été très ouverts et ils m’ont tout expliqué... Au début, c’était une curiosité personnelle, plutôt philosophique, mais plus tard, j’ai pris connaissance des persécutions que cette méthode a engendré en Chine. Alors là c’est ma curiosité journalistique qui s’est éveillée et c’est comme ça que j’ai voulu en faire un sujet. Ça me paraissait important et me paraissait aussi paradoxal le fait qu’une méthode aussi pacifique puisse réveiller de telles violences.

Mme Ortega a alors commencé son enquête.

Étant donné que je ne peux pas me déplacer en Chine, j’ai axé mon sujet en France, je me suis adressée d’abord à l’ambassade chinoise en France, puis au Comité chinois auprès de l’Unesco, je n’ai jamais eu de réponse, je me suis adressée au Bureau des droits de l’homme français, ils n’ont pas voulu non plus me répondre

Elle a pu néanmoins construire son article grâce à différents témoignages : Le Directeur de la Commission d’éthique de l’Académie française de médecine, le Professeur Chapuis, qui m’a été d’une grande aide, par la suite j’ai eu aussi le directeur du service chirurgie et transplantation de l’hôpital de Montpellier, Monsieur Navarro,et également la collaboration d’Amnesty International. Mme Ortega a également mentionné les informations obtenues du livre Bloody Harvest, co-écrit par David Matas et David Kilgour sur les allégations de prélèvements d'organes à grande échelle sur des pratiquants de Falun Gong encore vivants.

Le témoignage le plus important est évidemment celui de Yajun Feng, la seule réfugiée du Falun Gong chinoise en France qui a pu s’échapper des camps de rééducation avant que ses organes ne soient retirés a toutefois souligné la jeune journaliste, ajoutant que la dignité et le courage de Yajun avaient été un grand encouragement pour elle.

Comme l'indique le titre de mon article, la France ne veut pas vraiment se prononcer sur ce sujet a conclu Mme Ortega.  Paris tient à garder des relations stables avec Pékin, du coup ils restent dans une position très neutre, ils disent qu’ils observent, qu’ils attendent de voir quelle est l’évolution des choses, mais personne n’a voulu trancher. Comme je vous le disais tout à l’heure, le Bureau des droits de l’homme à Paris n’a pas voulu se prononcer. Monsieur Navarro m’a dit qu’il s’est adressé directement à Monsieur Kouchner qui n’a pas voulu faire grand-chose non plus. Donc le sentiment de tous les interlocuteurs que j’ai eu en France c’était que la France n’a pas une position tranchée vis-à-vis des tortures à l’encontre de Falun Gong.

Toutefois a-t-elle aussitôt ajouté les français eux se mobilisent pour les droits de l’homme ce dont témoigne selon elle la décision du jury et de tous ceux qui l’ont aidée.


Le Secrétaire général de Reporters sans frontières: Qu'une jeune journaliste s'intéresse à un tel sujet est plutôt encourageant

M. Jean-Francois Julliard, Secrétaire-Général de Reporters sans frontières, assistait également à la cérémonie de remise des prix.

Le Wall street journal a une excellente réputation et est considéré comme peut-être l’un des meilleurs journaux sur la planète. a-t-il dit. Donc avoir un prix quand on est jeune journaliste, étudiant en journalisme, remis par le Wall street journal c’est quelque chose de très très satisfaisant.

C’est toujours bon qu’il y ait des reportages réalisés sur les pratiquants du Falun Gong et la répression qui peut les toucher en Chine, si une jeune journaliste s’y est intéressée, c’est plutôt encourageant, ça veut dire que ça n'est pas une question qui est dépassée.

Les pratiquants de Falun Gong demandent la fin de la persécution

Toute la famille de Mme Feng pratique le Falun Gong et a en conséquence été soumise à de violents épisodes de persécution, ses deux parents y ont trouvé la mort. Elle et son frère ainé ont été illégalement détenus et brutalement torturés. Ils ont dû quitter leur domicile et plus tard ont réussi à s'échapper de Chine.

Je suis vraiment émue d'assister à la remise de prix d'aujourd'hui, et aussi très heureuse" a commenté Yajun Feng, "car l'enquête de Yemeli permettra à beaucoup plus de gens de nous comprendre, et aidera à amener la persécution à sa fin.


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Les membres du jury incluaient les parents de Daniel Pearl, le Directeur de l'École de journalisme, Richard Descoins,un représentant du Wall Strett journal ,et Bernard Volker. Le prix était décerné pour la sixième année. Une vingtaine de soumissions sont proposées en moyenne chaque année par les élèves en journalisme de Sciences Po.


Version chinoise disponible à :
http://www.yuanming.net/articles/201005/92715.html

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