The Spectator : Le régime de Jiang est un régime fasciste

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Jasper Becker : Sur les similarités remarquables entre les politiques de Jiang Zemin et de Mussolini

Lorsque Jiang Zemin est devenu le Chef du Parti Communiste en 1989, personne ne se doutait le moins du monde qu’il l’aurait, 13 ans plus tard, totalement transformé. Les ruses du parti sont peut-être encore stalinistes, mais tandis que s’achevait le 16ème congrès du parti la semaine dernière, il était de plus en plus clair que Jiang avait transformé le PCC en un régime d’aile droite.
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In 1992 Deng Xiaoping a quasi flanqué Jiang à la porte parce qu’il était trop hésitant à abandonner la gauche. Depuis lors il a frayé un chemin à toute la gamme des politiques de libre marché : la dérégulation et le démembrement des monopoles du gouvernement ; la privatisation des industries d’état ; les licenciements massifs dans les régions des anciens centres industriels; et une vague d’investissements étrangers. Il a instigué le culte de l’entrepreneur et introduit les emprunts étudiants.
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Jiang Zemin défie les étiquettes politiques conventionnelles. Au congrès il a changé la constitution du PCC, l’éloignant encore plus de son ancien rôle de leader d’une révolution mondiale Maoiste. Le parti « communiste » a maintenant laissé tomber toute prétention d’être un groupe de révolutionnaires militants dirigeant les prolétaires vers une utopie
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L’histoire personnelle politique de Jiang contient des contradictions similaires. Etudiant à Shanghai, il rejoignit le parti en protestant contre les coupes de Chiang Kai-Shek dans le budget de l’éducation pour gonfler le budget militaire. Après 1989, Jiang a fait exactement la même chose. En tant que dirigeant de Shanghai vers la fin des années 80, il a encouragé le journal libéral réformiste, le Shanghai Economic Herald , à encourager les politiques pour aider à revitaliser la ville. Il a par la suite trahi la publication, la faisant fermer et arrêtant son éditeur afin de s’insinuer dans les bonnes grâces des éperviers de Beijing.

Au dernier parti du congrès, Jiang a accueilli les capitalistes dans le parti, mais 12 années auparavant il instiguait la purge des entrepreneurs privés, faisant fermer un million d’entreprises, saisissant leurs actifs et jetant nombre de leurs propriétaires en prison. Sa campagne visa même les enfants des hommes d’affaires privés, les accusant de passer leur temps à l’école à se battre, à boire, jouer et lire de la pornographie.

De même, il a promis de répondre aux demandes des étudiants en interdisant aux enfants des hauts fonctionnaires de s’impliquer dans les affaires tout en promettant d’ouvrir les comptes en banque des membres du parti à l’examen extérieur. Rien de cela n’est arrivé, et maintenant son fils aîné, Jiang Miangheng, est profondément impliqué dans de gros projets commerciaux avec des investisseurs étrangers, incluant la fondation de la China Netcom Corporation, qui construit un réseau de fibre-optique à travers tout le pays. Jiang Miangheng est un délégué au congrès du parti et aura probablement un siège au nouveau comité central.

Le parti se décrit encore lui-même comme dirigeant une dictature, mais quel genre de dictature est-ce là ? Peut-être que la seule description qui convienne maintenant au PCC est une version des temps modernes du parti Fasciste. Sous Jiang, le parti a graduellement abandonné toutes les références à Marx, Engels et Staline au point où, pour la première fois durant un congrès du parti, aucun d’eux n’a été même mentionné.

La lutte des classes est démodée, mais le parti Communiste Chinois rejette aussi la démocratie libérale, laissant la Chine sous ce qui pourrait être plus justement qualifié de dictature de l’aile ultra-droite ; non pas la folie terrifiante du national socialisme d’Hitler, mais un fascisme plus près de la pensée du début de Benito Mussolini.

Jiang souscrirait aussi à la notion de Mussolini selon laquelle au centre de cet effort est l’état qui “organise la nation mais laisse une marge suffisante de liberté à l’individu ; le second est privé de toute liberté inutile et présumée dangereuse, mais retient l’ essentiel : le pouvoir de décision dans cette question ne peut pas être l’individu, mais seulement l’état … »

Alors que le communisme soviétique et chinois a été marqué par le micro-management au jour le jour d’une économie centralement planifiée, la préférence de Mussolini allait à un partenariat avec les corporations capitalistes, qui étaient autorisées à diriger l’économie. Les changements dans l’idéologie du parti que Jiang a triomphalement introduits la semaine dernière rendent possible un mariage entre l’économie de marché et un état policier totalitaire, un capitalisme libre pour tous.

L ‘autre côté du tableau est un petit peu plus sinistre. Le travail n’est valorisé que par le marché, et en chine cela rend la vie humaine vraiment précaire. Des centaines de millions de gens sont laissés pour compte dans la déchirante pauvreté rurale, 30 millions de travailleurs mécontents sont sans emplois ni pensions, avec par dessus tout cela une montagne de mauvaises dettes aussi grande que celles du Japon. Jiang et le PCC continuent, indifférents aux manifestations ouvrières brutalement étouffées, écrasant un mouvement démocratique naissant, et traitant impitoyablement les croyants religieux, Catholiques romans, Bouddhistes Tibétains, et le mouvement Falun Gong [le Falun Gong n’est ni un mouvement ni une religion, cliquez here ]

D’un pays jadis obsédé par l’égalitarisme, nous avons maintenant une ses sociétés les plus inégales imaginables. Le PCC, encore dirigé selon les principes léninistes, n’est lié à aucune croyance religieuse, aucune contrainte éthique ou morale. Le seul impératif est de se maintenir à tout prix au pouvoir.

Une chose qui distinguait le fascisme italien d’autres mouvements de l'aile droite de l’époque était sa disposition à embrasser la nouvelle technologie et à appliquer une approche rationnelle technocratique aux problèmes sociaux. Jiang aime à se présenter lui-même comme l’ingénieur en chef surveillant la transformation du peuple chinois, un vaste projet semblable à la construction du plus grand barrage ou la conception d'une usine automobile plus efficace.
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Alors que la plupart des dirigeants occidentaux croient que c’est une bonne chose que Jiang ait amené le capitalisme à la Chine, il est un peu effrayant de voir la rapidité à laquelle le pays acquiert et absorbe la nouvelle technologie. Alors que la Chine devient l’une des grandes puissances mondiales, personne ne peut être sûr de comment cette génération, ou celle qui prend sa place, choisira d’exercer son influence. L’occident a agi avec la croyance rassurante que c’est en quelque sorte une inévitabilité historique qu’après l’économie de marché, un état de droit et une société civile s'ensuivent, mais comme le démontre l’histoire, les états riches et puissants n’ont pas tous été des démocraties.

http://www.spectator.co.uk/article.php3?table=old§ion=current&issue=2002-11-23&id=2518

Traduit de l’anglais
http://www.clearharmony.net/articles/200211/8408.html

Published : Sunday, 24 November 2002

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