Les danses inspirées par le Ciel – Etude préliminaire de l’esthétique des Divine Performing Arts ( 2ème partie)

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Lire la première partie à http://fr.clearharmony.net/articles/200811/42591.html>


IIème partie.

La discussion qui précède, impliquant l’anthropologie, la religion et la philosophie, délimite le contexte global de l’art d’inspiration divine et révèle sa signification historique.

Les danseurs de Divine Performing Arts ont fait revivre l’art traditionnel chinois depuis longtemps perdu. La danse Tibétaine, la danse Mongole et la danse Han reflètent la connotation culturelle de différents groupes ethniques et les caractéristiques de différentes formes de vie. L’histoire a conféré à chaque groupe ethnique une orientation et un langage corporel unique. Par conséquent, la danse ethnique exprime les caractéristiques les plus primitives des êtres humains. Pour ceux qui vivent dans la société moderne, la danse traditionnelle ethnique révèle la beauté de la vie traditionnelle et décrit un autre état d’existence pour l’espèce humaine.

Lorsque nous abordons la " restauration des traditions, "un sujet difficile et pourtant sans cesse récurrent, nous devons constater que c’est seulement lorsque l’esprit classique se manifeste avec la tradition que c’est une tradition authentiquement restaurée, et c’est seulement lorsque la [noble] tradition retourne à son acmé jadis glorieux que nous pouvons vraiment comprendre ce qu’est la tradition. Toutefois ce qui apparaît le plus souvent à l’homme moderne n’est qu’une pellicule, un spécimen sans vie de ce qui fut un jour la norme. Nous pouvons explorer et apprécier la plus profonde signification de la tradition seulement lorsque l’esprit classique est ramené à la vie après tout l’abandon et le chaos.

C’est tout particulièrement important pour la Chine, un pays qui a souffert des coups majeurs à son estime de soi culturelle sous l’impact de la civilisation occidentale. La civilisation chinoise existe comme une antithèse à la science et à la civilisation occidentales modernes qui se sont développées au 17ème siècle. La culture d’inspiration divine et la croyance à l’ " action sans intention " montrent que l’ancienne culture chinoise prend une direction totalement différente de celle de la civilisation occidentale.

Dans la culture chinoise d’inspiration divine, la vision de l’univers, telle que l’ " aller-retour " dont parle le Livre des mutations, et «" le Dao voyage sur la terre sans s’arrêter, " énoncé par Laozi, imprègne profondément l’esthétique de la danse traditionnelle. En termes de technique, la danse chinoise, avec son orientation et ses mouvements, est issue de l’ancienne culture chinoise. Les rythmes et les mouvements du corps sont incomparables et uniques. Dansant selon un rythme cyclique bien que variable et imprévisible, les gestes de mains de l’artiste, la torsion et l’ondulation de leurs torses et le tracé de leurs pas ressemblent tous à une ellipse. La danse reflète la rotation et la retombée d’un rythme riche et harmonieux, et chaque pause signale un nouveau commencement. Le début et la fin des danses sont connectés si naturellement et en douceur que c’est comme un dragon tenant sa queue dans sa gueule, cyclique et éternel. Les longues manches de soie, caractéristiques des costumes de danse chinois, dépeignent distinctement la splendeur palpable du "cercle" en mouvement perpétuel de la vie. Avec deux bras qui volent, les danseuses dessinent d’innombrables circonvolutions et des cercles de respiration comme les nuages et la fumée. Faisant écho au paysage peint sur la toile de fond, le rythme à couper le souffle et pourtant intangible dans la danse chinoise vous amène à penser qu’ "Une telle danse ne peut exister qu’au ciel."

Les danses divines ont fait revivre l’esprit de l’ancienne culture chinoise. Les danseurs penchés et vêtus de tuniques Mongoles avancent avec splendeur en secouant leurs épaules, mi menace mi séduction, tandis qu’ils progressent à demi accroupis vers le champ de bataille. La danse a montré la prairie madrigal des Mongoles. Tout à coup, les hommes s’agenouillent et s’inclinent en arrière, leurs corps pliés et leurs dos touchant terre le visage tourné vers le ciel. Leur virilité et leur affinité avec la terre sont presque effrayantes. Les danseuses se ceignent elles mêmes dans des robes tibétaines, inclinent leurs cous, et avancent prudemment pas à pas sur la terre, lançant leurs manches de soies flottantes d’un blanc de neige et forment des fleurs de lotus tibétaines sur les pics couverts de neige. Pour un bref moment, se déploie sous nos yeux le respect unique et solennel qu’ont les Mongoles et les Tibétains de la nature et d’ eux-mêmes.

En contraste, les filles de la nationalité Dai montrent un état d’existence totalement différent avec leurs tailles toujours fines et souples. Elles s’inclinent vers la terre dans des postures stables et pleines d’endurance. Les dames de la Cour Manchoue, au contraire, au dessus du sol, avancent à petits pas et leurs dos droits. Leurs corps hautains et leurs manières exquises nous rappellent que ne les pressent ni le travail ni le gain tandis qu’elles entrent puis quittent la scène, sans but spécifique ni contrainte de temps.

Les danses ethniques de styles distinctement différents se déploient sous les yeux du public, l’une après l’autre. Les danseurs décrivent l’élévation originelle de la civilisation jadis accomplie dans l’histoire. Leurs corps manifestent le sens de la réalité et la profondeur, qui manquent tant dans la société moderne, éveillant des souvenirs anciens. Ils ont gagné la liberté. La Divine Performing Arts a restitué l’esprit classique incarné dans les danses naturelles traditionnelles. Les scènes " Création", "Rêve de Dunghuang, " et " À la Juste Place," saturés d’accents religieux, rappellent au gens l’art perdu et leurs liens sacrés à la divinité.

Divine Performing Arts a apporté un retour complet des arts humains. Alors que cette civilisation touche à sa fin, à nouveau, la danse, qui était prémonitoire et qui a, depuis le début de la civilisation humaine, le statut sacré d’ouvrir la sagesse, nous ramène à présent aux temps anciens, quand le ciel et la terre et les myriades de choses ont formé une alliance, et nettoie l’état d’existence dévié de l’homme moderne. Divine Performing Arts va à l’encontre de la tendance des danses modernes comme celles qui mettent l’emphase sur le corps solitaire, la distorsion, la lutte (Martha Graham) ; proliférant en désordre, caricaturant l’ordre inversé des choses, imitant l’environnement moderne (Pina Baush) ; les corps humains empilés, nus et pleins de griefs (Sasha Waltz) ; et ceux qui sont tantôt abattus tantôt joyeux, la fonction du langage corporel étant plus proche de la décoration que d’une signification spirituelle (Cloud Gate). La Divine Performing Arts, par conséquent, est opportunément impropre pour les travailleurs culturels qui suivent de près le modernisme et le post-modernisme.

Là réside la place esthétiquement étonnante de Divine Performing Arts : en ce début du 21ème siècle caractérisé par le capitalisme mondial et le nihilisme post-moderne, Divine Performing Arts a émergé de nulle part et déterré le trésor à jamais oublié dans les ruines du temps – l’esprit classique de l’Empire du Milieu, opposé à la culture occidentale – et a présenté sous les yeux de l’espèce humaine la beauté unique de l’ancienne culture chinoise. La réponse sincère et passionnée du public du monde entier valide la signification de cette action historique. Le "tremblement de terre " provoqué dans les cœurs par le déploiement de l’esthétique classique de Divine Performing Arts peut être résumé par la dernière phrase du poème de Rainer Maria Rilke " Le Torse archaïque d’Apollon : "Tu dois changer ta vie ." Le classicisme aura toujours le statut élevé d’oracle comparé à la culture moderne.

Ce que les danses de Divine Performing Arts ont fait apparaître c’est l’homme, la force physique et la largesse d’esprit que les hommes furent un jour fiers de posséder. Le charme naturel et hardi de l’homme, et la beauté calme, tenace, pure et délicate de la femme, revenus à la vie. Pour l’homme moderne habitué à l’homogénéité des genres , résultat de plusieurs révolutions, le contraste classique entre la tension et la douceur éveille l’admiration profondément cachée de l’intense puissance masculine et de l’esprit persévérant et inflexible sous la gentillesse féminine. "Nous pouvons donc vivre ainsi" semble nous dire la danse. Il nous est possible d’échapper à la confusion tumultueuse de la vie moderne et mener un autre style de vie, bien que l’alternative ne soit que trop souvent écartée au profit de la grand-route du progrès.

Du fait de sa relation inséparable avec le corps physique, la danse est l’aune pour mesurer la vitalité de la vie d’une nation. Depuis la Dynastie Song (960-1279), la danse a été incorporée à la scène en allant doucement vers son déclin. La spirale descendante de la danse dissimule sa relation causale implicite avec les luttes perdues de la nation Chinoise. Durant la République de Chine (1911-1949), la nation a été ridiculisée comme n’ayant pas de danse en Chine pour l’influence nationale en déclin. La spirale descendante après la Dynastie Tang (618-907), pic de la civilisation chinoise avec des arts martiaux en plein épanouissement et une danse de cour à la suprême élégance, a progressé pour arriver à la République de Chine sans danse ni musique. Cette tendance montre clairement l’apogée et la chute de la race chinoise.

Dans la danse “Tambours résonnants” de Divine Performing Arts, les danseurs frappent deux paires de tambours attachés au devant et au dos de leurs corps dans une unisson qui évoque une vague, faisant voler en éclat le ridicule d’une chine sans danse. Le danseur vêtu de pourpre sombre et la danseuse principale vêtue de vert incarnent la force unique et la beauté de la race Han. Les danseurs commencent à faire tournoyer leurs corps robustes au sein des percussions puissantes éclatant avec énergie – une indication de la reconquête du corps et de la vie du peuple chinois.

(à suivre)

Date de l’article original : 4/6/2007

Version chinoise disponible à :
http://www.minghui.org/mh/articles/2007/4/28/153440.html

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