Des artistes qui redonnent vie à la culture chinoise

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Pei-Jong Hsieh, artiste et directrice de la production pour la tournée en Amérique du Nord 2006 de la Célébration du Nouvel An chinois. (NTDTV)

Dans la Chine ancienne, on croyait que les capacités et le savoir-faire des gens se développaient au cours de plusieurs incarnations. Il fallait plusieurs vies pour qu’un artiste maîtrise son art parfaitement. Un artiste devait également faire un grand cheminement intérieur pour s’améliorer en tant qu’être humain, sans quoi ses réalisations artistiques plafonneraient.

Ces principes de la Chine antique sont au cœur de la réflexion artistique de New Tang Dynasty Television (NTDTV) qui produit la Célébration du Nouvel An chinois qui sera de passage à Montréal du 15 au 17 janvier prochain.

Une de ces artistes, Hsieh Pei-Jong, est née à Taiwan où elle a d’abord commencé des leçons de piano, d’alto et de ballet à l’âge de six ans. Après sa venue aux États-Unis, elle a complété un baccalauréat et une maîtrise en piano.

Depuis 2004, Mme Hsieh s’est impliquée dans la production de la Célébration du Nouvel An chinois présentée par NTDTV. Elle a, entre autres, été directrice de la production pour la tournée en Amérique du Nord en 2006.

Dans une récente interview avec NTDTV, Mme Hsieh nous parle de son expérience lors de la tournée ainsi que de la performance des danseurs de la Troupe des Arts Divins, formés en ballet occidental et en danses classiques chinoises.

NTDTV : Qu’est-ce que la Troupe des Arts Divins veut évoquer dans ses prestations?

Pei-Jong Hsieh : La beauté, la beauté pure qui résonne profondément dans le cœur de tous, des gens de tout style de vie, peu importe la nationalité, le contexte culturel, l’occupation, le statut social, le niveau d’éducation, l’expérience de vie, le sexe, l’âge. Plusieurs, en voyant notre spectacle, ont eu les larmes aux yeux; ceci s’est produit en Europe, en Amérique du Nord, en Asie et en Australie.

Les gens ont été touchés par une pièce mettant en scène un vieux moine bouddhiste chinois qui a subi l’incompréhension et le dénigrement après avoir fait une bonne action. Ils ont été captivés par la beauté féminine de la danse des Dames de la Cour de Manchu d’il y a quelques siècles. Le public était impressionné par chacune des pièces, la pureté et la beauté qui s’y dégageaient ont laissé l’audience dans un état de grande satisfaction. La splendeur du spectacle transcende la culture, la géographie et toute frontière humaine.

NTDTV : Qu’est-ce qui vous satisfait le plus en tant qu’artiste?

Mme Hsieh : Voir le public ébahi par un moment grandiose lorsque le rideau s’ouvre, ce moment magique fait que les années d’entraînement ardu, les pratiques assidues dans la solitude et les nuits blanches en valent le coup. Toutes mes expériences m’ont préparée à travailler avec la Célébration.

NTDTV : Qu’est-ce qui rend la Troupe des Arts Divins unique?

Mme Hsieh : Le dévouement, l’engagement et l’harmonie entre les artistes, les interprètes et tout le personnel. Que ce soit à l’arrière-scène ou sur la scène, tous travaillent pour le même but : offrir un excellent spectacle. Peu importe ce que fait chaque artiste, ce n’est pas fait pour soi-même mais pour le public.

Le ténor Guimin Guan, qui a aussi rempli un rôle aux côtés de la Troupe des Arts Divins (Divine Performing Arts), a été surnommé le «roi des ténors» de la Chine à cause de sa voix puissante. En intégrant la technique du bel canto avec les méthodes vocales chinoises, M. Guan a maîtrisé une grande variété de styles. Plusieurs chansons qu’il a créées et popularisées dans les années 1980-1990 se sont values une place dans la tradition musicale chinoise du 20e siècle.

M. Guan est diplômé du Conservatoire central de musique de Chine et il a été directeur artistique de l’Association Chine-É.U. aux États-Unis.

NTDTV : Pour vous, quelle est l’essence de la musique?

Guimin Guan : C’est l’énergie qui fait ressortir le meilleur de l’humanité. La musique sublime transcende de loin les notes ou la technique. C’est quelque chose de très profond. Les origines de la musique dans l’histoire chinoise datent de plus de 5000 ans.

Le langage chinois est graphique, et chaque caractère évoque habituellement une histoire. Le caractère pour «musique» est un instrument avec un cadre en bois sur lequel il y a un carillon, il y a des cordes de soie sur chaque côté du carillon. Le caractère est basé sur la légende de l’empereur Jaune, un ancêtre des Chinois, qui a demandé que son instrument soit joué pour ramener l’âme des soldats morts au champ de bataille. Après que la musique fut jouée, les soldats ont été ramenés à la vie. Depuis lors, dans la culture traditionnelle chinoise, la musique est considérée comme ayant des propriétés divines de guérison. Elle soulage et guérit dans la dimension spirituelle, tout comme la médecine d’aujourd’hui traite le corps physique.

NTDTV : Est-ce que les gens qui ne connaissent pas la culture chinoise apprécieront vos chansons ainsi que le spectacle?

M. Guan : Oui. Lors de la tournée de 2007, j’ai voyagé sur quatre continents et me suis présentée devant des centaines de milliers de personnes qui ne parlaient pas le chinois ou qui n’avaient jamais été en contact avec la culture chinoise. Leur compréhension et leur appréciation de mes chansons et du spectacle étaient touchantes.

En Australie, une dame, Melissa, a dit qu’elle avait été émue jusqu’aux larmes par ma chanson Se retrouver soi-même (titre traduit) et qu’elle trouvait que la chanson l’avait aidée à retrouver son vrai soi. Au Canada, un homme a aussi dit qu’il avait été ému aux larmes et qu’il avait acquis une compréhension toute nouvelle de la culture chinoise. Il a senti que la culture chinoise était révélatrice et était devenue importante pour lui.

NTDTV : Qu’est-ce qui fait qu’un artiste est talentueux en musique?

M. Guan : Dans l’ancienne Chine, il y avait un élève qui voulait apprendre la musique d’un grand maître qui vivait sur une montagne. Le maître lui a appris des techniques de base et lui a demandé de pratiquer. L’élève a pratiqué pendant plusieurs années et voulait que le maître lui donne un enseignement plus avancé. Cependant, le maître ne lui enseigna pas de techniques plus avancées. L’élève s’est senti très découragé et lorsqu’il a pris la décision de partir, son maître lui a chanté une chanson pour lui dire au revoir. La chanson du maître a fait écho dans toute la vallée et dans toute la forêt, résonnant même sur les feuilles des arbres. L’élève s’est agenouillé devant son maître et a demandé à rester. Il avait maintenant compris que la musique était plus qu’une simple technique. Des années à «cultiver» la vertu peuvent avoir un effet transcendant qui touche les âmes.


Source :
http://www.lagrandeepoque.com/LGE/content/view/3055/104/

Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.

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