Business Week Online: Le grand Firewall de la Chine

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Errer dans Internet pour une recherche est un processus où on consulte vaille que vaille toutes sortes de documents – certains utiles, certains non, certains potentiellement calomnieux. Un utilisateur du Net cherchant à connaître, disons la politique chinoise peut taper « Jiang Zemin » dans un moteur de recherche et déterrer des centaines de pages Web pleines de nouvelles et d’opinions corsées sur le Président Chinois. N’essayez tout simplement pas en Chine. Beijing est si sensible aux critiques sur ses dirigeants et sur leurs politiques qu’elle bloque maintenant l’accès non seulement aux sites des droits de l’homme tels Amnesty international mais aux moteurs de recherches tout entiers.Bien sûr, le gouvernement de la Chine censure le Net depuis des années. Mais la véritable étendue de ses activités est à présent plus claire que jamais, merci en partie au professeur Jonathan Zittrain qui enseigne le droit à Harvard, et à un étudiant en droit, Ben Edelman. Tous les deux ont développé un programme qui détecte ce que les flics chinois bloquent. Début septembre, ils ont découvert que Beijing venait d’interdire les moteurs de recherche Google et AltaVista. L’interruption a mis Google Inc. et AltaVista Co. sous pression, et les compagnies américaines s’efforcent de trouver comment retourner en Chine sans créer l’impression qu’ils sont en train d’amadouer BeijingPourquoi ont-ils été interdits ? A l’approche du 16ème Congrès National du Parti Communiste en novembre, le gouvernement veut contrôler l’accès à l’information encore plus rigoureusement que d’habitude – tout spécialement parce que le Congrès abordera la question épineuse de la succession du Président Jiang. […]Tandis que les officiels chinois ont adopté le Net comme outil pour construire la compétitivité économique et les capacités technologiques, ils ne veulent pas que le libre flot de l’information menace la main mise du Parti Communiste sur le pouvoir. Le Net, naturellement, fournit un accès à l’information qui pourrait justement faire ça. Un recherche Google utilisant le nom de Jiang propose rapidement une page Web du mouvement spirituel interdit Falun Gong, sous-titrée « Exposer les crimes de Jiang Zemin. »[.]Le gouvernement de Jiang veut mettre des œillères à ses « nettoyens » –quelque chose que Beijing maîtrise un peu mieux chaque jour. Les censeurs de la Chine ont installé ce que les critiques qualifient de Grand Firewall – un filtre géant qui restreint ce que les citoyens chinois peuvent lire sur le Net, qui diffère peu du logiciel que les parents utilisent pour empêcher leurs gosses de visiter les environnements moins appétissants du web. Tandis que des dissidents techno-malins peuvent échapper aux censeurs, la grande majorité des utilisateurs du Net chinois n’ont pas le savoir faire pour éviter les contrôles du gouvernement.La chine a trouvé des moyens peu techniques de faire le job, aussi. Après un incendie cet été au café Internet de Beijing qui a fait 25 morts, le gouvernement a bouclé des milliers de cafés Internet à l’échelle nationale sur la base qu’ils étaient de véritables pièges à incendie. Une autre tactique est de faire pression sur les compagnies du Net opérant à l’intérieur de la Chine. Plus de 100 d’entre elles – incluant le portail Chinois de Yahoo Inc. – se sont engagés à se censurer eux-mêmes. Et il n’est pas rare pour les fonctionnaires de la Sécurité Publique de demander que les sites basés en Chine excisent les matériaux offensifs. Ce peut-être une des raisons pour laquelle les moteurs de recherche étrangers étaient aussi populaires parmi les surfeurs chinois. Avant qu’il ne soit interdit, Google avait des « millions d’utilisateurs en Chine, selon la compagnie. Les dirigeants de Google ont eu des discussions avec les officiels chinois mais n’ont pas réussi à rétablir le service. Le CEO d’Alta-Vista James Barnett dit qu’il ne filtrera pas le contenu de son site pour satisfaire aux besoins du gouvernement chinois. « La censure n’est pas compatible avec notre vision d’un accès global livre à l’information, » a-t-il dit. Cependant, AltaVista a mis en place des antennes réceptives à la Chine « pour commencer un dialogue permettant de comprendre ce qui se passe, « a dit Barnett.Certains observateurs ne pensent pas qu’il y ait beaucoup à discuter. Si les officiels chinois « ont à choisir entre la sécurité et la croissance économique, ils vont choisir la sécurité, » dit Nathan Midler, un analyste pour IDC à Beijing. Par exemple, bien que la Chine soit déterminée à développer son savoir faire techno et en envoyer des milliers étudier aux Etats-Unis chaque année, la police du Net a l’adresse de l’Institut de Technologie Web du Massachusetts, tout du MIT est interdit.[..]et alors que les récentes démarches sont liées au Congrès du Parti Communiste, ne vous attendez pas à ce que les choses s’assouplissent après que le meeting s’achève. « Une fois que les dirigeants de la Chine ont ce genre de pouvoir, il est difficile de le leur faire lâcher, » dit Duncan Clark, directeur du BDA de Chine Ltd. Le coût de la censure, cependant, pourrait être élevé, car il empêche les meilleurs esprits de la Chine d’explorer le monde.Par Bruce Einhorn à Hong Kong, avec Faith Keenan à Boston et les rapports du bureau.

Source :
http://www.businessweek.com/magazine/content/02_38/b3800088.htm

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