Une expérience de première main du cruel lavage de cerveau au camp de travail forcé des femmes de Pékin [1ere partie- (3)]

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(b) ‘’Chantez une chanson!’’
Un jour lors de l’exercice, la gardienne Wang Yu a dit: ‘’ Zhang Yijie, arrêtez et chantez une chanson !’’ J’ai pensé‘’ Chanter est une belle chose. Cela peut aider les gens à s’adapter et se détendre. Mais qui a le cœur à chanter dans cet antre du mal ?’’ J’ai refusé, disant que je ne savais pas chanter. Wang Yu a dit d’un ton autoritaire : ‘’ Bien sur que tu le peux, chacun le peux !’’ Je pense qu’elle parlait de ‘’ La Même Chanson.’’ J’ai fermement refusé de chanter cette chanson particulière parce que je la haïssais vraiment.

Je me souviens que j’avais connu cette chanson dans des circonstances uniques. J’ai été enlevée de force par des agents du Bureau de la Sécurité au sein du complexe gouvernemental, en plein jour, le 3 janvier 2001. J’ai été emmenée à une session de lavage de cerveau organisée au Camp de Travail de Xinan, par un Bureau du Comité du Parti du Gouvernement central, où ils ont tenté de me réformer. J’ai lutté contre la persécution avec tout ce que j’avais. J’ai mené une grève de la faim et j’ai refusé d’écouter, de parler ou de lire tout ce qu’ils me donnaient. Ils m’ont détenue dans la classe de lavage de cerveau pendant 15 jours.

Un jour, ils ont amené plusieurs collaboratrices du camp de travail et ont dit qu’elles allaient chanter pour moi. Ils m’ont présenté les collaboratrices en disant : ‘’Voici Mme X. de l’Académie chinoise des Elles tenaient une partition dans leurs mains et ont dit qu’elles allaient chanter pour moi. Elles ont chanté ‘’La Même Chanson.’’ La chanteuse professionnelle m’a dit : ‘’ Vous aimerez cette chanson ! Tous les pratiquants de Falun Gong aiment chanter cette chanson !’’ Je suis restée silencieuse. J’ai refusé de chanter cette chanson. De plus, les paroles étaient révoltantes. Elles l’ont chantée à plusieurs reprises et ont cessé lorsqu’elles ont échoué à susciter un intérêt de ma part. Plusieurs d’entre elles m’ont parlé, tentant de me réformer, mais je ne leur ai pas répondu. Plus tard, elles ont été emmenées.

La chanteuse avait raison. Tous ceux qui étaient réformés au camp de travail aimaient chanter ‘’ La Même Chanson.’’ Ils chantaient durant les exercices, durant les concours, durant le travail, lors des grandes et des petites réunions. Ils la chantaient avant et après les réunions. Ils pleuraient toujours en chantant la chanson, et pleuraient lorsqu’ils la chantaient. Chacun sanglotait et gémissait lorsqu’ils commençaient à chanter.

J’ai vu le premier de ces ‘’chœurs’’ lors d'une réunion dans un camp vide organisée pour [les actuels et anciens] pratiquants de Falun Gong. Je fus choquée par les pleurs qui emplissaient l’auditorium entier. J’ai analysé les paroles et le ton de la chanson et compris pourquoi les pratiquants ‘’réformés’’ pleuraient, et pourquoi je haïssais la chanson. Les paroles de la chanson parlaient de temps, d’espoirs, d’attachements, de pertes, de chagrins et d’une inexplicable substance perverse. Seuls ceux qui pleuraient savent ce qu’il y avait d’autre dans cette chanson.

Une pléthore de sentiments s’est abattu sur moi à ce moment, tristesse, pitié et colère. Les pleurs ne faisaient qu’encourager les malfaiteurs et intensifiaient l’atmosphère perverse à la réunion. Les malfaiteurs sur la plate-forme et en d’autres endroits de l’auditorium, se montraient suffisants, et les pleurs étaient une démonstration de leur réussite à réformer les pratiquants. Ils ont annoncé un bref entracte et ont fait terminer la chanson par les pratiquants tout en pleurant.

J’étais indignée. Où y a t-il de la fierté lorsque la réforme forcée est effectuée seulement par la torture physique et la persécution mentale? Ont-ils convaincu les gens par de bonnes actions ou légalement ? Qui peut dire que les pleurs à déchirer les tripes, ne sont pas une protestation des plus désespérée contre les malfaiteurs ?

J’ai toujours hai cette chanson, depuis. Les malfaiteurs ont fait chanter cette chanson à tous, en toutes occasions. Pour le dire simplement, ils voulaient faire pleurer tout le monde. Je l’appelais ‘’ la chanson du diable’’ et ne l’ai jamais fredonné quelle que soit la situation.

Quelques fonctionnaires du camp de travail ont dit que les pratiquants de Dafa qui n’étaient pas réformés aimaient chanter ‘’ Le Plateau de Qinhai-Tibet.’’ En effet, la même croyance en Dafa nous a donné le même esprit interconnecté. J’étais profondément attirée par cette chanson lorsque je l’ai entendue pour la première fois et l’ai apprise lorsque j’étais détenue dans le Centre de Garde à vue de Guangzhou. Lorsque je me sentais seule ou triste, je chantais calmement cette chanson dans intérieurement. La mélodie diversifiée et noble me faisait sentir un mystère infini et les merveilles de l’univers. Il réveillait des souvenirs distants et des espoirs, m’encourageant donc à surmonter les difficultés et à persévérer jusqu’à la fin.

La gardienne Wang Yu ne m’a pas demandé de chanter ‘’ La Même Chanson.’’ Elle disait, ‘’ Zhang Yijie, chante ‘’ Maman est la meilleure au monde.’ ‘’ J’ai su immédiatement ce qui se trouvait derrière. La pire tactique des malfaiteurs dans le camp de travail était de détruire les volontés des pratiquants en mentionnant nos enfants. Ils tentent de nous faire languir de nos enfants et de nos familles, puis nous accusent d’être sans cœur et d’abandonner nos familles. Ils nous disent combien la vie est difficile pour nos familles, combien leurs mères manquent à nos enfants, combien les petits enfants sont pitoyables, afin de nous faire sentir coupable, nous blâmer nous-même d’être tenus éloignés de nos famille, et nous faire nous languir de notre famille, ainsi ils peuvent détruire notre pouvoir de volonté. Ils réussissent à vaincre les pratiquants par cette tactique, et cette chanson est devenue leur carte maîtresse. Lorsque les pratiquants chantent cette chanson, ils commencent à pleurer et les scènes du film duquel est tiré cette chanson, apparaissent clairement devant nos yeux et nous rappellent la douce vie de famille. Quelques pratiquants ne pouvaient s’arrêter de pleurer.

Plusieurs mois plus tard, ils m’ont [de nouveau] observée et étudiée. Ils m’observaient alors que j’endurais les nuits sans sommeil et les journées sans nourriture, et divers types de tortures physiques et de tourment mental. Ils m’ont vue devenir émaciée sous leurs yeux. Je parlais rarement. Ils pensaient que j’avais atteint mes limites de tolérance physique et psychologique. Les gens se trouvent généralement au plus faible durant ces périodes. Ils pensaient qu’ils pouvaient peut-être faire une percée avec moi quelque part, ainsi, ils ne manquaient jamais aucune opportunité de lancer une bataille psychologique contre moi.

La gardienne Wang Yu me força de façon répétée à chanter la chanson ‘’ Maman est la meilleure au monde.’’ Elle dit, ‘’ Vous avez un fils et une fille, et ils doivent vraiment vous manquer. J’ai entendu que vous aviez été amenée dans le camp de travail, peu après que vos enfants entrent au collège, et lorsqu’ils sortent de l’école, ils ne peuvent trouver leur mère. N’est-ce pas terrible ? Vos enfants ne vous manquent-ils pas beaucoup ?

Je ne disais pas un mot. Elle me poussa de nouveau à chanter la chanson. Je pensais que je devais lui laisser savoir que cela ne fonctionnait pas sur moi.

5. Dix huit nuits sans sommeil

Un jour, plusieurs personnes sont soudainement entrées dans ma chambre durant la journée. Elles ont fermé la porte et les fenêtres et tiré les rideaux. Elles ont même recouvert la petite vitre de la fenêtre que le garde de patrouille utilise pour observer à l’intérieur. Je savais à l’atmosphère intense qu’une autre série de persécution avait commencé.

Elles ont changé le groupe de personnes assignées à me surveiller et me persécuter. Chen, Hao et Wang continuaient à rester dans le groupe, et la droguée Han Xuwei, ainsi que Zhen Jie, Tang Jianshu, Liu Hing et plusieurs autres ont été amenées dans ma cellule pour rejoindre le groupe. Une autre série de persécution a commencé après que le groupe des personnes ait été changé. Elles me surveillaient toute la journée et se sont assurées que je ne tombais pas de sommeil ou prenais un petit somme. Elles me lavaient le cerveau à tour de rôle, et m’ont aussi fait regarder des vidéos diffamant le Maître et Dafa. Elles agissaient en équipe, chaque équipe consistant en deux personnes. Une équipe avant minuit et la seconde après minuit.

La coercition mentale perverse.

Après que le lavage de cerveau et divers types de tortures aient échoué, ils ont déclaré à grand bruit que j’étais ‘’ psychologiquement contrôlée’’ et que j’étais ‘’possédée par des animaux.’’ Dans le but de me tromper et de créer le doute en moi, ils continuaient à le dire encore et encore, et les gardiens le disaient de façon répétée dans toutes les réunions. D’un autre coté, ils surveillaient chacun de mes mouvements, expression faciale et humeur. Ils saisissaient le plus léger mouvement inconscient que je faisais pour prouver leur point de vue, que j’étais manipulée et possédée. Ils renforçaient cette déclaration, tentant de l’instiller dans mon esprit, dans le but de me laisser perplexe et de tenter de commencer de douter de moi. Ils voulaient que je me perde, que j’accepte le lavage de cerveau et la réforme. Après cette expérience, j’ai compris pourquoi et comment quelques personnes s’étaient effondrées mentalement.

Lorsque les collaboratrices me lavaient le cerveau, elles s’asseyaient en cercle sur de petits tabourets, moi au centre. Elles me parlaient une matinée, une après-midi, une soirée entière et quelquefois toute la nuit. Elles me forçaient à regarder la personne qui parlait, la partie haute de mon corps en position droite, mes genoux accolés et mes mains sur mes genoux. Lorsque je m’assoupissais d’épuisement et de somnolence, elles criaient : ‘’ Regardez, regardez, les animaux prennent possession d’elle à nouveau ! Battez les animaux, qu’ils sortent !’’ Alors, elles commençaient à frapper mes jambes et mes pieds.

Dans le but de rejeter leurs théories mauvaises, sans fin, et attaques calomnieuses, pour relâcher mes nerfs qui étaient restés en alerte maximum à tout moment, et pour préserver le peu qui restait de mon énergie et de ma force, j’ai appris graduellement à me taire et à ne pas les écouter, et je pouvais me rendre ailleurs en esprit. Quelquefois, je regardais fixement l’herbe et les fourmis autour de mes pieds, les cimes des arbres au loin, ou un certain objet dans la pièce, et je tentais de mon mieux de ne pas laisser les malfaiteurs m’ébranler. C’était réellement difficile pour moi de ne pas les haïr. Chaque fois que la haine surgissait, je tentais de l’éliminer parce que le Maître a dit que les pratiquants ne devaient pas haïr.

La gardienne Jiao a dit d’une voix menaçante: ‘’ Elles [ les collaboratrices] étaient toutes comme toi quand elles n’étaient pas réformées. Tu iras bien une fois que nous auront frappé les animaux possesseurs qui te contrôlent psychologiquement.’’

J’ai dit: ‘’ Je suis claire d’esprit! C’est vous qui êtes complètement contrôlées mentalement! Vous êtes manipulées par les démons et les animaux ! Personne ne m’a forcée à pratiquer Dafa. Je pratique de mon propre chef par recherche de la vérité, parce que Dafa a éveillé mon esprit. Pourquoi serais je d’accord avec vos théories dégoûtantes ?’’

Un regard vengeur a traversé les yeux de Jiao, mais elle souriait en s’en allant.

Elles m’ont torturée jour et nuit. Elles m’ont fait rester debout nuit après nuit et me lavaient le cerveau jour après jour. Lorsque je bougeais légèrement, si je ne mettais pas mes mains et mes pieds comme elles le demandaient, ou si mon attention n’était pas sur ce dont elles parlaient, elles sautaient sur leurs pieds et disaient : ‘’Regardez, regardez, ses animaux possesseurs sont de nouveau sur elle.’’ Elle est différente des autres. Sa coquille est particulièrement épaisse. Il s’agit d’une manipulation mentale typique !’’ Elles disaient ce genre de choses et tentaient de les pousser dans mon esprit.

Un peu plus tard, je n’ai pu m’empêcher de m’assoupir. Elles m’ont donnée des coups de pieds et ont hurlé: ‘’Regardez! Ses animaux reviennent ! Battez ses animaux ! Battez ses animaux ! Faites la revenir à elle !’’

Je ne pus résister et dis: ‘’ Ne faites pas quelque chose de si ridicule. Vous ne pourrez rien obtenir de cette façon avec moi. Je ne tomberai pas dans votre piège.’’

Je savais très bien qu’elles voulaient amener ces accusations fabriquées dans mon esprit pour y semer la confusion et chasser mes pensées droites, ainsi, je perdrais mon contrôle mental et me perdrais moi-même. Je m’avertissais moi-même tout le temps de maintenir une forte conscience principale. Mon esprit devait être droit et je devais agir avec des pensées et des actions droites. Je ne devais pas les laisser me toucher, autrement ces choses perverses entreraient réellement dans mon esprit, ce qui était exactement leur but.

Je ne me rappelle pas exactement quel jour c’était, mais c’était aux alentours du dixième jour…Chaque nuit deux personnes me surveillaient et m’ont ordonné de m’asseoir sur un petit tabouret au milieu du passage entre deux lits, ainsi je ne pouvais m’appuyer sur aucun des lits, et elles ne me laissaient pas fermer les yeux. Lorsque je fermais mes yeux elles criaient : ‘’Zhang, ouvre tes yeux ! Ouvre tes yeux ! Si tu veux dormir, tu dois être réformée ! Si tu n’es pas réformée, ne pense pas à dormir !’’

Je n’étais pas affectée du tout. Elles ont continué cette coercition mentale pendant un moment et senti que cela n’aurait aucun effet, ainsi, elles l’ont abandonné et ont eu recours à la violence.

Violence au cours d’une nuit sombre

Après une journée entière de lavage de cerveau et une nuit entière à regarder sans cesse les vidéos calomniant Dafa, mon esprit étroitement fermé se relâcha finalement au son de petits ronflements dans la pièce. A ce moment, mon esprit et mon cœur étaient libres. Je laissais mon esprit errer et penser à toute sorte de choses. Je pensais plus aux temps heureux avant le 20 juillet 1999, lorsque je baignais dans la gloire de Dafa, date à laquelle j’avais changé en une personne complètement différente, de l’intérieur vers l’extérieur. C’était il y a plus de quatre ans, mais cela semblait si court. Je ne me serai jamais attendue à la gravité de la situation après le 20 juillet 1999, et me demandais quand est ce que cette tribulation finirait. Où se trouvent mes amis pratiquants qui étaient comme des frères et des sœurs ? Avaient-ils aussi perdu leur liberté ? Etaient-ils aussi déterminés ? En pensant à eux, mon cœur était léger mais aussi lourd. Ma chemise était trempée de larmes en pensant au Maître.

Tard, dans la nuit, Hao Lihua et Hao se levèrent et me posèrent la même question qu’elles m’avaient posée d’innombrables fois : ‘’ Zheng Yijie, seras-tu réformée ou non ? Ainsi, tu nous feras souffrir avec toi ? Où est ta compassion ? Comment oses-tu dire que tu pratiques Authenticité-Compassion-Tolérance ?’’ Hao m’insulta. Hao et Chen avaient toutes deux dans la trentaine. Hao, Chen et Wang Yan étaient toujours ensemble, comme des ombres. Wang Yan est une autre collaboratrice. Elle écrivit des articles dégoûtants au nom du Maître et les fit passer au Camp de Travail pour Hommes. Elle est réellement mauvaise. Toutes trois avaient la plus grande confiance des gardiennes. J’ai eu le sentiment qu’elles allaient prendre des actions contre moi à n’importe quel moment. Elles me feraient les pires choses, parce que toutes leurs anciennes tactiques avaient échoué.

Plus tard, cette nuit là, elles ont reçu des ordres des gardiennes et ont commencé à me battre. Hao et une autre personne m’ont tiré d’un coup sec du tabouret sur le sol. Elles m’ont enveloppée dans une couette et se sont agenouillées sur moi. Une d’entre elles a tenu ma tête en place, puis elles ont posé leurs genoux sur mon visage de sorte que je ne puisse plus respirer. Une autre personne a donné des coups de pieds et marchait en tapant des pieds sur toutes les parties de mon corps. J’ai lutté et mis mon visage prés du sol de façon à pouvoir respirer. J’ai utilisé ma main libre pour protéger ma tête.

Elles criaient alors qu’elles me battaient: ‘’ Battez ses animaux possesseurs ! Battez son contrôle mental ! Enlevez sa coquille ! Vous êtes dure, vous ne serez pas réformée, vous êtes la seule qui pratique la cultivation et personne d’autre [ nepratique la cultivation] !’’ Elles m’ont donnée des coups de pieds et m’ont battue comme des démentes. Ma tête et mes épaules étaient maintenues au sol étroitement, de sorte que je pouvais ni bouger ni partir. Mon visage était tenu contre le sol de sorte que je ne pouvais émettre aucun son. Elles ont donné des coups de pieds dans mon dos, ma poitrine et mon abdomen. Elles ont aussi donné des coups de pieds dans le reste de mon corps comme s’il s’agissait d’un sac de sable. Une personne a levé une de mes jambes et a donné des coups de pieds violemment, dans mes parties intimes. J’ai lutté et libéré ma jambe pour me protéger.

Lorsqu’elles m’ont relâchée, deux personnes ont commencé à me donner des coups de pieds et m’ont battue ensemble. Je n’avais même pas la force de bouger ou de me lever. Je n’ai jamais émis aucun son. Ces deux personnes faisaient des efforts et le son des coups de pieds a duré pendant un long moment. Ce fut une nuit qui sembla ne jamais finir.

Habituellement, le gardien en faction ouvrait la porte à plusieurs reprises tout au long de la nuit pour voir si je dormais, et si les collaboratrices se relâchaient. Cette nuit-là, cependant, le gardien n’est jamais venu.

Elles ont stoppé avant l’aube, probablement d’épuisement. Dés lors, j’ai noté que le gardien avait complètement disparu dés que j’avais été battue. C’était à parier qu’il ne se montrerait pas durant le passage à tabac.

Je n’ai pas gémi après un long passage à tabac. Je me souviens que deux d’entre elles m’ont mise debout et ont tenté de me mettre dos au tabouret tout en m’injuriant. Je ne pouvais pas m’asseoir. Je ne peux me souvenir combien de temps je suis restée allongée sur le sol glacé de béton, ni comment je me suis levée ou ce qui est arrivé ensuite. J’avais l’impression d’avoir perdu ma mémoire. Miraculeusement, lorsque je suis redevenu pleinement consciente, toute la douleur physique avait totalement disparues.

Je les ai quand même traitées avec compassion après les coups, comme je l’avais toujours fait. Une d’entre elle regretta ses actions et m’écrivit une lettre. Je lui ai dit : ‘’ Je ne hais personne. Les pratiquants ne supportent pas la haine, mais je ne peux comprendre comment vous pouvez écouter et aider la perversité à faire ce genre de choses. Vous avez pratiqué une fois Dafa ! Même si vous ne l’aviez pas fait, vous ne devriez pas battre une femme de façon si déchaînée et la mettre dans une situation si terrible. Même une personne ordinaire n’aurait pas agi de la sorte. Où est votre conscience en tant qu’être humain ? Ce que vous avez fait est au-delà de la raison. Vous devez savoir que la coercition et les crimes ne peuvent changer l’ esprit des gens. J’espère que vous y penserez !’’

Protestation

C’était en 2001, quelques jours avant le 1 octobre, date qui marque l’usurpation du pouvoir par le Parti communiste et le Festival de la mi-automne. Le jour de la fête nationale et le Festival de la mi-automne 2001 tombaient le même jour. Un autre groupe de pratiquants fut amené de la Division de Répartition de Rééducation par le Travail de Pékin. Je sentais que les persécuteurs étaient de plus en plus pervers dans les lavages de cerveau. C’était en effet, l’année où la persécution était devenue la plus étendue.

Un jour, les gardiens ont ordonné à plusieurs personnes de me battre. Dans le passé, elles n’osaient pas frapper mon visage mais cette fois, elles donnèrent des coups de poings sur mon visage avec une force brutale. Bientôt, mon visage fut gravement meurtri, engourdi et je sentais du sang en couler , mais lorsque je tentais d’essuyer le sang avec mes mains, il n’y avait rien. Je réalisais que la sensation était causée par des vaisseaux sanguins qui avaient éclaté sous ma peau. Je sentais que ma tête et mon visage enflaient. Lorsque je touchais mon visage, je pouvais dire qu’il était si enflé, qu’il était au même niveau que mon nez, et ma lèvre supérieure était retournée vers l’extérieur. J’avais des yeux noirs et bleus suite au tabassage, et je ne pouvais les ouvrir parce que mon visage enflé les avait bouché. Je savais que j’étais défigurée suite aux coups.

Un peu plus tard, les gardiens nous ont dit que chacun dans le camp de travail devait se joindre à une fête dans la cour après dîner et m’ont dit que je devais y aller. Je pensais : ‘’ Pourquoi me demandent-ils d’y aller, alors que j’ai été torturée de cette façon ? Dans le passé, ils m’ont toujours soigneusement isolé des autres. C’est inhabituel, qu’est-ce que cela signifie ?’’

Soudain, des personnes sont entrées dans la pièce, et ont dit secrètement et nerveusement: ‘’ Battue trop gravement, ses yeux sont même fermés.’’ ‘’Qu’allons nous faire? …’’ Puis j’ai entendu quelqu’un quitter la pièce.

Je ne pouvais pas ouvrir mes yeux et je ne pouvais voir qui étaient ces personnes. Quelque temps plus tard, la personne qui était partie est revenue, murmurant aux autres personnes dans la pièce : ‘’ Ils m’ont donnée une bouteille de ‘ Soin Rapide’, dépêchez vous et vaporisez la avec.’’ Ils en ont discuté et ont dit que ce médicament est utilisé pour les blessures externes et très bon pour réduire rapidement les enflures.

Ils ont vaporisé le médicament ‘Soin Rapide’ sur tout mon visage. Des larmes ruisselaient de mes yeux parce que le vaporisateur brûlait comme si j’avais été piquée par une guêpe. Après le passage à tabac et l’application du vaporisateur, ma vision est devenue brouillée, et je voyais des points noirs devant mes yeux. Ils m’ont vaporisé encore et encore. Je n’étais pas conscience de leur intention et je voulais juste que l’enflure s’en aille, parce que les autres pratiquants pourraient s’effrayer en voyant mon visage. C’est pourquoi je ne les ai pas arrêté lorsqu’elles me vaporisaient sans cesse avec ‘ Soin Rapide’.’’

Je ne pouvais pas voir mon visage. Plusieurs jours plus tard, je me suis regardée dans un miroir et j’ai vu un visage déformé, couvert de sang coagulé. Mon visage était noir et bleu, et mes orbites et mes paupières étaient devenues noir violet avec du sang injecté. Mes lèvres et mon nez avaient enflé, et je ne pouvais supporter de me voir.

Dans la soirée, je fus emmenée dans la cour et m’assis sur un siége désigné. Les autres pratiquantes ne m’avaient pas vu depuis les quelques derniers mois. Elles savaient que j’avais été détenue seule. Aucune d’entre elles ne s’attendait à me voir avec un visage horriblement défiguré. Elles me regardaient choquées, avec la peur dans leurs yeux.

Je jetais calmement un coup d’œil sur le groupe, assises dans un carré d’approximativement 40m de diamètre. J’ai vu beaucoup de nouveaux visages, et je savais qu’elles venaient juste d’être amenées là. Soudain, j’ai réalisé pourquoi les gardiens m’avaient emmenée là. Ils permettaient rarement aux autres pratiquantes de me voir et ne me laissaient jamais participer à aucune activité. Cette fois, elles voulaient brandir leur ‘’victoire’’ en m’affichant sur scène. Elles voulaient choquer les nouvelles pratiquantes, choquer les pratiquantes qu’elles pensaient ne pas être complètement ‘’réformées’’, et choquer les pratiquantes qu’elles pensaient ne pas être réellement ‘’réformées.’’ J’étais stupéfaite après avoir réalisé cela. Autant de malveillance ! Si malveillantes ! Mes blessures physiques me faisaient souffrir, mais mon cœur et mon esprit souffraient encore plus !

La chef de division Jiao Xuexian les regarda et me regarda. Finalement, elle arracha son masque hypocrite et révéla le ‘’fruit’’ de plusieurs mois de persécution fanatique et d’efforts de réforme. Elle savait que ce qui avait été accompli dans l’obscurité viendrait à la lumière, et sa véritable nature émargea finalement. Elle dit d’un air suffisant et arrogant aux autres pratiquants : ‘’ Zhang Yijie a eu une procédure cosmétique ! Zhang Yijie a eu une procédure cosmétique !’’ Ce qu’elle voulait dire était : ‘’ Y en-a-t-il parmi vous qui veuillent finir de la sorte ?’’

Chacune fixait ses yeux sur moi constamment. Je voyais toutes sortes de regards. Je comprenais ce que Jiao voulait dire et redressai mon dos. J’avais un regard déterminé mais calme sur mon visage. Je ne montrais pas le plus léger inconfort. Je voulais envoyer ce message à travers mon langage corporel : ‘’ Je refuse simplement d’être réformée ! Je pratiquerai Dafa avec détermination. J’aurai toujours du courage même s’ils me battent à mort ! Toute cette farce ne m’affecte pas du tout, et la force ne peut altérer ma croyance. La violence ne peut me soumettre !’’ Mon existence était un encouragement pour les autres pratiquantes, et j’encourageais leur confiance. Les malfaiteurs ont dit que les pratiquants de Dafa ‘’importants’’ pouvaient parler avec leurs yeux. Exactement ! Je les saluais et échangeais les significations avec eux grâce à mes yeux et mon sourire. Le mal ne pourrait jamais bloquer la communication entre les cœurs et les esprits.

Je fus bouleversée lorsque les autres pratiquantes commencèrent à danser. Je pensais : ‘’ Je ne savais pas que vous étiez dans cet esprit. Mais j’ai pensé alors, ‘’ Non, à qui leur famille ne manquent-elles pas lors du Festival de la mi-automne ? Qui pourrait réellement jouir de cet environnement ici, dans le camp de travail ? Qui serait réformé du fond de son cœur ? Mon état mental et mon humeur les affecteraient, alors que les autres pratiquants étaient aussi inquiètes et se souciaient de moi.

Lors de la danse, quelques pratiquants s’approchèrent de moi à dessein et me saluèrent des yeux. Certaines ont levé secrètement le pouce en l’air à mon intention. Je leur retournai leur salut avec mes yeux et leur souriais. Une pratiquante hardie m’a saisie et a dansé avec moi. J’ai saisi l’opportunité de glisser quelques mots lors d’un tournoiement et dit : ‘’ Cultive avec détermination, saute du wagon [de la réforme], méfies toi de x [ le nom d’une personne] et aide x [ nom d’une autre personne]. Tente d’aider tous les pratiquants réformés à retourner à Dafa !’’

Ce fut plus que les malfaiteurs ne pouvaient supporter. Le chef de division Huai encercla la cour et me fixa. Les drogués virent son visage, puis bondirent et me suivirent. Je souriais et continuais à parler avec les autres pratiquantes en tournant mon corps. Je ne laissais mon visage révéler aucun secret. Je transmis mon humeur positive et ma volonté déterminée aux autres pratiquantes. Je souriais gentiment et calmement, et je disais aux malfaiteurs que la force et la violence ne pouvaient changer l’ esprit des gens. Leur effort était vain.
Les malfaiteurs ne pouvaient plus le supporter. Elles firent signe aux droguées de me traîner au loin. Elles réalisèrent qu’elles avaient été tenues une fois de plus en échec. Le résultat était exactement l’opposé de ce qu’elles espéraient atteindre. Elles ont aussi annulé leur plan de me faire lire un poème calomnieux sur scène.

‘’Elle est dure et peut endurer, mais nous ne pouvons plus le supporter!’’

Je passais une longue journée après l’autre, une nuit épouvantable après l’autre. Je ne pouvais me souvenir exactement quel jour c’était. Les rideaux étaient tirés sur les fenêtres jour et nuit, et la porte était étroitement fermée. Je pouvais dire que c’était le matin, midi ou le soir grâce à trois petits petits pains –petit déjeuner, déjeuner et dîner que l’on m’apportait.

Une nuit je parlais calmement à la collaboratrice Zhen Jie, espérant qu’elle pourrait réaliser d’après les principes de la Loi que la ‘’réforme’’ est erronée. Elle avait travaillé dans l’Usine de Bonneterie de Shandong que le Maître a mentionné dans Zhuan Falun. Je me sentais profondément désolée pour elle parce qu’elle avait auparavant une grande relation prédestinée avec le Maître et Dafa. Une autre collaboratrice, Tang, était plus âgée que moi. Nous avons discuté entre nous alors qu’elle tentait de me réformer, et que je m’opposais fermement à la réforme. Toutes les deux avaient Maître et Dafa dans leurs cœurs, cependant. Lorsqu’elles travaillaient dans l’équipe de nuit, je pouvais fermer mes yeux pendant un petit moment en étant assise sur le tabouret, pour avoir un repos plus que nécessaire. Lorsque le gardien de patrouille venait, elles me réveillaient d’un coup de coude.

Il y a plusieurs types de personnes ‘’réformées’’. Un groupe savait que la ‘’réforme’’ était mauvaise, selon les principes de la Loi, mais elles prétendaient être ‘’réformées’’ parce qu’elles voulaient quitter le camp de travail ou ne pouvaient plus endurer la torture physique et les tourments mentaux. Un autre groupe était confus et pensait que la ‘’réforme’’ était juste. Le troisième groupe allait complètement du coté opposé et assistait activement les malfaiteurs, commettant beaucoup de crimes.

Tard dans la nuit, je m’assis sur un petit tabouret et tombais profondément endormie quand j’entendis des ronflements dans la pièce. La collaboratrice Hao était allongée sur le lit et me regardait. Elle émettait des bruits gutturaux dans sa gorge pour me réveiller. Après avoir été forcée de rester éveillée pendant plusieurs jours, mon esprit avait souvent des absences jour et nuit, et je me sentais comme vidée. Je ne peux décrire ce que je ressentais. C’était au-delà du désir de dormir. ‘Quelles étaient les limites physiques d’un être humain sans sommeil ? Quelle est la limite pour le manque de sommeil lorsque quelqu’un est physiquement torturé et mentalement torturé en même temps ? Quelqu’un a dit ‘’x [ une autre pratiquante] s’est effondrée mentalement suite à la privation de sommeil.’’ Elles voulaient me détruire par la même privation de sommeil.

Je ne cessais de tomber de mon tabouret. Chaque fois que je sentais que je tombais, je me relevais et me rasseyais sur le tabouret. En tombant de nouveau, je me relevais de nouveau. Hao avait peur que je puisse m’appuyer contre le montant du lit, ainsi, elle me força à m’asseoir sur le sol au milieu de la pièce sans aucun objet où m’appuyer. Le son que je faisais en tombant réveillait les collaboratrices et les droguées, et elles étaient en colère. Je faisais de mon mieux pour repousser le sentiment d’épuisement et de sommeil dans le but de ne pas les affecter.

A l’aube, la droguée Han Xuwei, chef de la classe ‘’monter la garde’’ sortait et faisait son rapport aux gardiens. Lorsqu’elle revenait, elle m’utilisait à nouveau, comme souffre douleur. Elle m’insulta pour être ‘’têtue’’ et refuser d’être ‘’réformée’’ et me blâma de perturber leur rythme de vie. Han Xuwei et les autres collaborateurs voulaient désespérément quitter le camp de travail. Elles auraient tout fait pour les gardiens.

Un jour, une collaboratrice nommée Zhang Yanchun arriva. Zhang Yanchun avait remplacé Liu Hong, qui était gentille avec moi, et ainsi, la gardienne Jiao la ‘’renvoya’’. Zhang Yanchun me vit, marcha autour de moi une fois, resta debout et dit farouchement : ‘’ Ainsi, tu es Zhang Yijie ? Tu as exposé la classe de lavage de cerveau sur Internet et empêché beaucoup de personnes d’être réformées. En réalise tu les conséquences ? Ainsi tu es endormie ? Je te rendrai endormie ! Je te fouetterai jusqu’à te rendre aveugle aujourd’hui !’’ Elle commença à fouetter mes yeux avec un tue-mouche. Elle n’utilisait pas le coté épais du tue mouche mais le tourna pour en utiliser le coté étroit juste pour fouetter mes yeux. Elle les fouettait avec une force brutale et une précision choquante. Je sentis l’intensité de son intention perverse et l’évitais soigneusement.

Elle avait une fois pratiqué Dafa, mais maintenant elle était une collaboratrice très connue, une des trois du camp de travail. Elle avait mis à exécution le lavage de cerveau et la réforme dans le Centre de Formation Légal pendant un long moment. Elle déformait vicieusement les principes de Dafa, calomniait Dafa et n’épargnait aucun efforts dans la ‘’réforme’’ des pratiquantes de Dafa. Je regardais son visage. Il était sombre et couvert de pustules. Son visage était plein de perversité et de regards meurtriers ; il reflétait si fidèlement son esprit. Elle fouettait en attaquant le Maître et Dafa avec des mensonges incessants.

Elle disait: ‘’ Si tu n’es pas réformée dans la classe d’étude, nous devrons te garder dans le camp de travail. Si tu ne t’es pas réformée, nous le ferons pour toi. Nous t’enfermerons. Ainsi, peux tu endurer ? Bien, alors endure!’’ Je continuais à fermer mes yeux pour protéger mes globes oculaires des fouettements du tue-mouche. Des larmes coulèrent suite au fouettement. Elle ne s’arrêta pas jusqu’à qu’elle en ait assez et fut elle-même fatiguée. La tension extrême de mes nerfs se relâcha finalement.

Avec le temps, le tue-mouche avait laissé une profonde empreinte dans mon esprit. Les deux étés suivants, je tremblais malgré moi dés que je voyais un tue-mouche dans le camp de travail. La sensation de mes yeux et de mon visage fouettés, traversait mon esprit, et la scène du fouet se rejouait elle-même comme en réalité. Chaque fois, je jetais secrètement le tue-mouche par la fenêtre.

Les gardiens pensaient que je ne pourrais tenir que quelques jours suite au passage à tabac et à la privation de sommeil. Les nuits sans sommeil, cependant, s’avérèrent trop pour les gardiennes et les collaboratrices. La ‘’bataille’’ vingt-quatre heures sur vingt-quatre s’arrêta le 19eme jour. Elles avaient utilisé leur arsenal de méthodes de tortures et étaient si privées de sommeil qu’elles ne purent continuer. Les drogués ont dit : ‘’C’est une perte de temps de dire quoi que ce soit à Zhang Yijie. Nous pouvons la surveiller et la suivre tout le temps, nous pouvons la battre brutalement, mais cela ne fonctionne pas sur elle. Elle est dure et peut endurer, mais nous ne pouvons pas le faire ! Dites au ‘gouvernement’ que nous abandonnons !’’

La collaboratrice Tang Jianshu est la femme que j’ai mentionné auparavant comme étant plus ancienne que moi. Elle a expérimenté les 18 nuits de lavage de cerveau toute la nuit, et été témoin de certaines des atrocités. Il a été dit qu’après que j’ai été enveloppée dans une couette et battue à minuit, elle est allée vers le chef des gardiens Jiao et a dit qu’elle voulait démissionner du groupe ‘’monter la garde’’. Elle disait que de tels passages à tabac me tueraient, et ne voulait pas être tenue pour responsable. Je ne sais pas ce qui a motivé Jiao, ou si c’était peut-être les ‘’travailleuses’’ qui ont toutes abandonné, mais je fut déplacée dans une autre pièce ou l’environnement était aussi mauvais. Je restais dans la même pièce avec les collaboratrices Hao, Chen, Wang et deux droguées qui étaient aussi des prostituées. Elles étaient responsables de ma surveillance et de mon lavage de cerveau quotidiens, mais maintenant je pouvais dormir quelques heures par nuit.

(à suivre)

Version chinoise disponible à http://www.minghui.org/mh/articles/2006/11/16/142459.html
Traduit de l’anglais de : http://clearwisdom.net/emh/articles/2007/2/13/82642.html


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