Guardian [journal anglais]: Comment un élève échappe à la police de Pékin

Lundi 18 Février, 2002

L’élève Anglais rudoyé et expulsé de Pékin a révélé hier comment il a échappé à la police pendant deux jours avant de déployer une banderole de protestation confectionnée chez lui, à l’entrée de la Cité Interdite. Alex Rostron, 18 ans, était le seul des cinq supporters anglais du mouvement Falun Gong persécuté qui a échappé à la sécurité pour faire une brève démonstration. Il avait emprunté la moitié du prix de son billet d’avion pour faire le voyage aller à Pékin. Contusionné et fatigué après 12 heures de vol, il a décrit comment la police a arrêté les autres manifestants, dont un ostéopathe à la retraite et un cameraman de la BBC, après avoir trouvé des banderoles et des tracts dans leurs bagages à l’auberge de jeunesse de Pékin. « Ils m’ont ordonné d’aller dans un hôtel à l’aéroport, mais je me suis éclipsé avec un porteur expérimenté qui m’a emmené dans un autre hôtel, » a dit l’élève . « J’avais seulement la banderole que je gardais dans ma poche. Ils ne l’ont pas trouvée, même un lorsqu’un policier m’a filé sur la Place Tiananmen. « Je suis allé jusqu’eu détecteur de métaux à la deuxième porte de la Cité Interdite, où j’allai manifestement être fouillé, j’ai descendu les marches en courrant, sorti ma banderole et commencé à crier « Falun Gong est bon ». Il y avait un silence étonnant dans la foule des Chinois, puis six policiers étaient sur moi et une femme a été projetée en l’air. »

M. Rostron, qui prévoyait un break avant de commencer des études de graphiste à l’université, a dit qu’il était terrifié mais calme lorsqu’il a par deux fois échappé aux ravisseurs désorganisés. Il a dit « je me suis servi de la maîtrise de soi du Falun Gong, sans résistance, mais ai persisté dans ce que j’avais décidé de faire. « J’ai sorti la banderole par la manche de mon manteau et ai crié le slogan de nouveau jusqu’à ce qu’ils m’étouffent » Il a été menacé avec un coup de pied, a-t-il dit, et deux fois saisi par les cheveux par des photographes de la police . D’autres occidentaux expulsés lui ont dit qu’ils avaient saigné du nez et été traînés dans des camions de la police sur la place Tiananmen après avoir crié le slogan « Vérité, Bienveillance, Tolérance » aux foules Chinoise du Nouvel An. Au moment du retour, l’attitude s’est un peu adoucie, « avant notre vol la police nous a amené des nourritures délicieuses mais ils avaient avec eux un cameraman TV, probablement pour montrer comme nous étions bien traités, ainsi personne n’y a touché, » a dit M. Rostron. Le gouvernement Chinois a toléré le mouvement - dit avoir dépassé le nombre des membres du parti Communiste avec un nombre estimé à 70 millions - pendant sept ans avant sa condamnation, menant à une interdiction et à la répression en 1999. Le Falun Gong déclare que 350 membres ont été assassinés et 20 000 envoyés dans des camps de travail, invitant ses supporters à ces « raids » de protestation à Pékin.

Ce matin M. Rostron retournera au Collège de Leeds, actualisant le panneau d’affichages de l’association de Falun Gong . Sa mère, Gaydor kaye, a dit : « je n’aurais pas pu l’empêcher, même si j’avais déchiré son passeport en deux. Il serait quand même parti parce qu’il fait ce qu’il croit juste. » Il a rejoint le mouvement après que son frère aîné ait essayé[…] les exercices de méditation…. a dit Mme Kaye. « En ce qui nous concerne, ça a un excellent effet sur son travail et tout son comportement. Combien d’adolescents ont la discipline de se lever tôt trois fois par semaine pour pratiquer une heure d’exercices dans le parc ? »