Un représentant de l'Association des Citoyens du Monde a fait un discours lors d'une session plénière de la Cinquante-sixième Session de la Sous-commission sur la Promotion et la Protection des Droits de l'Homme au Palais des Nations

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La 56ème Session de la Sous-Commission de la Promotion et de la Protection des Droits de l’Homme a lieu cette année du 26 juillet au 13 août au Palais des Nation à Genève. Le 6 août, une représentante des pratiquants de Falun Gong a fait une déclaration lors de la séance plénière sur le thème des Formes contemporaines d’esclavage. Ci-dessous est le texte intégral de l’intervention.

Séance plénière
Item 6 : Questions spécifiques en matière de droits de l'homme
(b) Formes contemporaines d’esclavage.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,


J'interviens au nom de l’Association of World Citizens et vous remercie de nous donner la parole.

En février 2004, nous recevions, comme d’autres organisations internationales des droits de l’homme, l’Organisation Mondiale du Commerce, ses pays membres et des leaders industriels, une lettre déchirante et choquante écrite par des pratiquants de Falun Gong rescapés des camps de travaux forcés chinois. Ils ont travaillé comme des esclaves, sous les tortures et persécutions continuelles, simplement parce qu’ils pratiquent cette méthode de Qigong et cultivent des valeurs humaines telles que la vérité/l’authenticité, la bienveillance et la tolérance.

Ils ont été envoyés sans procès dans ces camps dans le cadre de la campagne d’éradication totale du Falun Gong menée par l’ancien Président chinois Jiang Zemin depuis juillet 1999 et nous racontent ce qui s’y passe quotidiennement et pourquoi les produits fabriqués en Chine sont si peu chers.

Les conditions de travail sont tellement inhumaines qu’on peut les qualifier d’esclavage :
entre 13 et 20 heures de travail par jour

nourriture insuffisante et souvent constituée de produits avariés

travail dans les cellules où les prisonniers sont entassés, mangent, dorment et font leurs besoins, dans un climat d’extrême violence

hygiène inexistante : par exemple, 12 douches dans tout le camp pour 500 détenus, ce qui signifie développement des parasites, de la gale et des infections. Certains produits comme les baguettes pour manger utilisées dans les restaurants chinois et conditionnées dans des emballages marqués " aseptisés" sont fabriquées dans les pires conditions d’hygiène.

Les personnes malades ne sont pas isolées des autres quelque soit la gravité de leur maladie ou le risque de contagion, telles par exemple les personnes atteintes de tuberculose, d’hépatite ou de maladie vénérienne.

Celles qui sont blessées et qui saignent ou dont les plaies purulent en général suite aux tortures infligées ne sont pas soignées et contraintes à réaliser leurs quotas de production. Il n’est pas rare que certains produits destinés à l’exportation, tels que des pulls soient entachés de pus, de sang et de microbes.
Utilisation de produits toxiques sans aucune protection pour les détenus, Mme ZHAO Fengyin, pratiquante de Falun Gong, en est morte au camp de travaux forcés de Wanjia.

Si les quotas ne sont pas atteints, les détenus sont punis, torturés ou leur temps de détention est prolongé. La corruption règne : les détenus les plus riches achètent les gardes pour avoir des conditions de travail plus faciles ou plus de nourriture.

Ainsi ZHANG Cui Ying, célèbre peintre australienne, qui a déposé à Pâques 2004 auprès de plusieurs instances des Nations Unies une plainte contre les officiels chinois responsables, a passé 8 mois dans une prison préventive de Shenzen, parce qu’elle pratique le Falun Gong : "Je devais produire de 7h à 23 h des bougies électriques revendues à Hong Kong. J’ai été fréquemment battue, électrocutée, abusée sexuellement par des gardiens, enfermée avec des criminels et des malades mentaux. Des millions de gens subissent un tel sort en Chine.".

CHEN Ying, étudiante en France, a été arrêtée pour la même raison alors qu’elle rendait visite à sa famille à Pékin. Elle a subi des privations de sommeil et des lavages de cerveau. On lui a injecté une drogue qui lui a laissé le côté gauche encore à moitié paralysé. Au camp, elle fabriquait des lapins en peluche pour Nestlé.
Selon les estimations de la Fondation de recherche sur les Laogai (les camps de travaux forcés), il y a actuellement 6,8 millions de personnes incarcérées dans les 1100 institutions de travail en Chine. Parmi ces prisonniers figurent des criminels de droit commun, des dissidents, des journalistes, des prostituées, des chrétiens et beaucoup de pratiquants de Falun Gong. Il s’agit d’une énorme source de travailleurs gratuits.

Des produits de grande consommation sont fabriqués : des pulls, des vêtements, des peluches, des jouets, des ballons de football, des nappes et des serviettes, des draps et des coussins brodés, des bijoux, des perruques, des sapins de Noël, des souliers, des ceintures, des portefeuilles, des protèges téléphones portables, des outils, de la nourriture, etc. La plupart est destinée à l’exportation. Les camps de travaux forcés ne supportent aucun coût de production, ne versent pas de salaire et sont exemptés de taxes pour les produits fabriqués. Il se crée autour d’eux de vastes zones économiques profitant de ces conditions avantageuses.

Pour chaque détenu envoyé à un camp de travaux forcés, les bureaux de la Sécurité publique reçoivent 1500 Yuans (le salaire moyen est de 500 Yuans par mois).

Ce système correspond à un véritable esclavage économique mis sur pied et entretenu par le Gouvernement chinois. Il viole la Constitution chinoise et les lois internationales telles que les conventions n° 29 et 105 de l’Organisation internationale du Travail. Il encourage la corruption, la torture et le crime organisé (d’ailleurs pour 570 cas de morts sous la torture dans les camps, 24% sont des pratiquants de Falun Gong).

Selon la Fondation de recherche sur les Laogai, le gouvernement chinois a garanti publiquement, en octobre 2001, l’arrêt de l’exportation de produits venant de l’esclavage forcé.

Nous remercions la Sous-Commission pour tout le travail accompli en matière de normes internationales et demandons que le maximum puisse continuer à être mis en œuvre pour une vérification systématique de la provenance des produits et pour que tous ces camps de travaux forcés soient fermés.


Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, nous vous remercions de votre attention.


Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.

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