Le Saint Patron du '"woke " et de la vertu affichée

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Dans l'église Saint-Jean-Baptiste de Yeovil, en Angleterre, un vitrail représente le saint patron du "woke" avec une auréole noire. (Domaine public)


C'est le roi Salomon qui a écrit qu'il n'y avait rien de nouveau sous le soleil (Ecclésiaste 1: 9) et que tout était vanité. Mais je suis toujours frappé par la façon dont les mythes, légendes et histoires du passé résonnent actuellement - non seulement résonnent, mais projettent également une nouvelle interprétation sur ce qui se passe et pourquoi.


Prenons, par exemple, la politique identitaire et deux de ses caractéristiques les plus importantes : être « woke » et afficher la vertu. J'ai cité dans un article précédent le commentaire du professeur Norman Doidge selon lequel la vertu ostentatoire peut être considérée comme le vice le plus courant de notre époque.


Que signifie " woke " et qu'est-ce que la vertu ostentatoire?


Eh bien, le " woke " semble être l'idée auto congratulatrice qu’on a, en tant que personne, d’avoir conscience de toutes les injustices du monde : sexisme, racisme, âgisme, religion-isme, vous-l'appelez isme et ajoutez le mot obligatoire " inégalité." D'une certaine manière, cette prise de conscience – cet " état d’éveil (woke) " - cette connaissance concerne des personnes moralement bonnes qui, en vertu de leur compréhension, contribuent en quelque sorte à la lutte contre ces injustices ou, parfois, contre des injustices perçues comme telles.

Le saint patron du woke est mieux connu sous l’apparence d’un baiser. Gravure colorée tirée du livre des heures commandé par Charles d'Angoulême, 1503-1508, Bibliothèque Nationale de France. (Domaine Public).


La vertu ostentatoire est l'expression extérieure de cet état de woke, par laquelle nous faisons savoir à tout le monde que nous sommes conscients et, par conséquent, accumulons des médailles morales, des badges et des points « brownie ».


Collectionner insignes et médailles de vertu
Lorsque nous sommes éveillés (woke), nous finissons par nous sentir vraiment satisfaits parce que nous nous disons à nous-même "je suis une bonne personne parce que je suis contre l'inégalité, le sans-abrisme et la pauvreté ; le gouvernement devrait faire quelque chose à ce sujet et les milliardaires ne devraient pas avoir autant d'argent ; ce n'est pas juste, ce n'est pas égal… " Et ainsi de suite. Les "éveillés " supposent toujours qu'ils sont en position de force morale.


Sans surprise, ce phénomène d'autosatisfaction morale s'est produit de nombreuses fois auparavant, et puisque les anciens étaient si sages, il a aussi été noté : je crois que je peux identifier le saint patron de tous ces drogués à l’éveil et à la vertu ostentatoire.


De façon incroyable, c’est dans une seule ligne des écritures que tout le profil se déploie : Le saint patron du réveil et de la vertu affichée est, bien sûr, Judas Iscariot.


Et les pauvres?
Nous voyons que Judas est éveillé dans ce seul moment dramatique (Jean 12: 5) où il voit Marie masser les pieds de Jésus avec un onguent onéreux et demande: "Pourquoi cette pommade n'a-t-elle pas été vendue pour trois cents deniers à donner aux pauvres?"


Judas ne dit pas cela comme une question neutre - une question d'intérêt objectif - mais avec colère, amertume et indignation bien-pensante. Comment pouvons-nous le savoir ? En raison de la réponse de Jésus : "Laisse-la tranquille ... tu auras toujours les pauvres avec toi, ... mais tu ne M'auras pas toujours." Jésus défend la femme que Judas attaque émotionnellement et moralement.


L'attaque est totalement "woke ".

"L'Onguent de Madeleine", 1886-1894 par James Tissot. Aquarelle opaque à la mine de plomb sur papier vélin gris. Musée de Brooklyn. (Musée de Brooklyn)

Nous commençons donc à percevoir plus profondément la nature de la vertu ostentatoire et du " woke " : pourquoi ces paroles de Judas ? Manifestement, pour montrer qu'il s’intéresse aux pauvres, qu'il déteste le gaspillage, qu'il abhorre le luxe et le plaisir, qu'il est entièrement dévoué à la cause, peut-être plus encore que son maître. Mais quels sont ses vrais motifs ?


Un motif est donné : il s’agit en fait d’un voleur. À propos de Judas, l'auteur de l'Évangile observe que " Il a dit cela, non pas parce qu'il se souciait des pauvres, mais parce qu'il était un voleur, et comme il avait la tirelire, il avait l'habitude de voler ce qu'on y mettait. "

La cupidité semble être un facteur de motivation pour certains qui sont « éveillés ». "L'argent de l'hommage", vers 1640, par Mattia Preti. Galerie d'art de Brera. (Domaine public)


Ainsi, la cupidité était pour lui le péché capital. Il est assez intéressant de voir au Royaume-Uni combien de dirigeants socialistes sont millionnaires ou multimillionnaires, s'appropriant tranquillement de petites fortunes tout en critiquant constamment et avec raison le capitalisme et le système dont ils sont les principaux bénéficiaires.


Un vice secondaire qui en découle est une profonde hypocrisie : utiliser la couverture de son travail pour accumuler pour lui-même. Mais notez aussi, outre l'hypocrisie, la trahison concomitante : Judas accepte plus tard 30 pièces d'argent pour trahir le Christ. Le premier vice démontre l'incapacité à être fidèle à soi-même ou à ses propres paroles, et le second l'incapacité à être fidèle à son maître, chef ou patron. Il semble que l'hypocrisie mène à la trahison.


La trahison n'est pas loin derrière l'hypocrisie. "L’arrestation du Christ" aux alentours de 1602, par le Caravage. (Domaine Public)


Les profondeurs de l'envie
Mais il y a peut-être un motif encore plus surprenant et révélateur : l'envie. Judas enviait le Christ, enviait son importance et la façon dont les autres répondaient à la bonté du Christ.


Cela me rappelle ce merveilleux moment dans le "Paradis perdu" de Milton où Satan surprend pour la première fois Adam et Eve dans le jardin d'Eden et réfléchit à la façon dont il va les corrompre. Ce faisant, il projette sur Dieu ses propres motifs lorsqu'il dit : " "Tout n'est pas à eux... Pourquoi leur Seigneur les envierait-il... Je vais donc exciter leurs esprits / Avec davantage de désir de savoir, et rejeter les ordres envieux, inventés à dessein / Pour les garder bas."


"Tout n'est pas à eux" fait référence au fait que Satan a entendu le couple discuter de la condition pour rester au paradis : ne pas manger le fruit. Leur possession de l'Eden n'est donc pas absolue mais conditionnelle. Satan explique que Dieu refuse de donner à Adam et Eve la libre jouissance (pour ainsi dire) de l'Éden et leur fournit plutôt un bail, parce qu'il est envieux et veut les "garder bas" - ils sont simplement locataires et non propriétaires du paradis. C'est une observation absurde, sauf pour un esprit totalement préoccupé par et projetant sa propre envie.


“Satan Observe Adam et Eve dans le Jardin d' Eden,” 1825, par John Martin dans une illustration du “Paradis perdu.” de Milton (Domaine public)

Dans l'évangile de Jean sur Judas, la fragrance du parfum remplit toute la maison et tout le monde peut en profiter, mais pas Judas. Satan n'est pas non plus capable d'apprécier la beauté du monde ou d'Adam et Eve au paradis. Au contraire, ils sont tous deux envieux.


Comme l'a fait remarquer Samuel Johnson, "presque chaque crime est commis à l'aide d'une qualité qui aurait pu produire de l'estime ou de l'amour, si elle avait été bien employée ; mais l'envie n'est que mal sans mélange et véritable ; elle poursuit une fin haineuse par des moyens méprisables, et désire moins son propre bonheur que la misère d'autrui".


Toujours examiner les véritables motifs
Si l'on en croit Satan et Judas, il semblerait que la vraie vertu suscite toujours le ressentiment, l'envie et la résistance venant du Woke et de ceux affichant la vertu


En plus de tout cela, bien sûr, ils sont invariablement des rabat-joie. Ils travaillent sous le poids de leur propre sérieux, ce qui signifie que, comme ils projettent cela sur le monde, ils doivent être importants. On ne peut pas en être certain pour Judas, puisque les archives ne nous en informent pas (bien que son incapacité à apprécier le parfum soit un indice), mais quand on considère les personnes " éveillées " contemporaines, peut-on en trouver un seul qui ait le sens de l'humour ? Je ne le peux pas : ils sont invariablement sans humour et généralement dépourvus de tout sens de joie ou d'amusement.


Je conclus donc par l'observation qu'en ce qui concerne les personnes éveillées et ceux qui affichent la vertu, nous sommes souvent en retrait ou désavantagés : Ils ont revendiqué la supériorité morale en proclamant leur vertu. Qui pourrait argumenter, par exemple, à propos d’aider les pauvres ? Ou de n’importe laquelle de ces autres vertus qu'ils affichent à grand bruit ?


Mais nous devons nous rappeler deux choses : premièrement, que leur saint patron est Judas, et que nous serions mieux avisés de considérer leurs motifs. Plutôt que d'accepter la valeur affichée de leur vertu, nous pourrions vouloir nous enquérir de son lien exact avec eux.


Deuxièmement, et c'est beaucoup plus important d'une certaine manière, nous devons faire une distinction, comme je l'ai fait dans cet article, entre la belle apparence de bienveillance de ce qu'ils disent et les ramifications du véritable motif : l'envie.


Trahison est le mot que j'ai utilisé, et coup de poignard dans le dos l'image simple que j'utiliserais pour cela. Si nous prenons un exemple littéraire, Iago dans "Othello" de Shakespeare me vient immédiatement à l'esprit : "L’honnête Iago ", comme le pensait Othello, un Iago qui ne cessait d’afficher la vertu. Othello a appris trop tard combien l'envie de Iago était profonde et ce qu'il était capable de faire.


Photographie du célèbre acteur américain du XIXe siècle Edwin Booth dans le rôle du méchant Iago dans "Othello, le Maure de Venise" de Shakespeare, vers 1870. Bibliothèque du Congrès. (Domaine public)

Un moment de réflexion sur tous les régimes communistes et socialistes qui ont existé depuis 1917 montre non seulement la vertu affichée du "pour le peuple", mais aussi les niveaux les plus profonds de la trahison. Les "révolutionnaires culturels", qui créent des environnements dans lesquels les enfants dénoncent leurs parents et leurs enseignants, en sont un bon exemple. Ainsi, la grande et unique composante de la société depuis le début des temps, la famille, est profondément ébranlée.


Bien sûr, cela commence à se produire maintenant en Occident où les étudiants dénoncent leurs professeurs en raison de leurs opinions ou parce que les professeurs les mettent "mal à l'aise" ! Ou bien de jeunes enfants dénoncent leurs parents parce que les enfants veulent une opération de changement de sexe, ce que leurs parents peuvent juger peu judicieux.


Le réveil et la vertu affichée ne sont pas de simples menaces, mais des dangers réels et actuels pour notre culture. Saint Judas Iscariote est, malheureusement, toujours vivant et bien portant en Occident.

James Sale est un homme d'affaires anglais dont la société, Motivational Maps Ltd, est présente dans 14 pays. Il est l'auteur de plus de 40 livres sur la gestion et l'éducation, publiés par de grands éditeurs internationaux, dont Macmillan, Pearson et Routledge. En tant que poète, il a remporté le premier prix du concours 2017 de la Society of Classical Poets et est intervenu en juin 2019 lors du premier symposium du groupe qui s'est tenu au Princeton Club de New York.


Version originale
https://www.theepochtimes.com/the-patron-saint-of-woke-and-virtue-signaling_3216740.html

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