Anciennes histoires chinoises : Qu’est ce qui est vrai, qu’est-ce qui ne l’est pas ?

Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo

 
Statue de Laozi sur le Mt Lao à Qingdao, province du Shandong, Chine. (Shutterstock)


Qui est le fou ?

Feng Shi, de l’état Qin avait un fils, un enfant adorable et intelligent. Alors qu’il grandissait, il était évident qu’il était différent. Lorsque les autres chantaient, il disait qu’ils pleuraient. Lorsque les autres voyaient du blanc, lui voyait du noir. Lorsque les autres sentaient une agréable odeur, lui sentait une odeur dégoutante. Lorsque les autres trouvaient la nourriture amère, lui la trouvait sucrée. Il percevait le monde mortel totalement à l’opposé de ce que les autres percevaient.


Les gens n’ont pas tardé à propager la rumeur que le fils de Feng Shi était fou. Feng Shi se consumait d’inquiétude à propos de la santé mentale de son fils. Elle entendit dire que l’état de Lu était le pays de la justice et de la bienséance. Il était la patrie de plus d’hommes nobles qu’il n’y en avait dans l’état de Qin, même Confucius vivait là-bas. Espérant que quelqu’un dans l’état de Lu puisse soigner son fils, Feng Shi fit ses bagages et se mit en route avec son fils.


Sur leur chemin, ils passèrent par la ville de Xiangyi, où ils rencontrèrent un mystérieux homme aux cheveux blancs. Le vieil homme était Laozi. Feng Shi parla au vieil homme de la maladie de son fils ainsi que leur quête d’un traitement à Lu. Laozi éclata d’un rire sonore.


" Comment savez-vous que votre fils est fou?" questionna Laozi. " De nos jours, plus personne n’est capable de distinguer le bien du mal. Les gens prennent le bien pour le mal et le mal pour le bien. "


Laozi poursuivit : "L’ intérêt et la peur de toute perte personnelle amènent les gens à percevoir le monde à l’envers. Là est la vraie folie. Puisque tout le monde est fou, ils ne réalisent pas leur folie. À l’inverse, quiconque parlant comme votre fils, serait considéré comme fou. Les soi-disant hommes nobles de Lu sont fous parmi les fous ! Ils gouvernent en faisant appel aux lubies populaires plutôt qu’au bon sens ! Votre fils a l’esprit clair et pourtant vous voulez le faire soigner par des personnes mentalement malades. N’est-ce pas amusant ? Emmenez votre charmant garçon et retournez dans l’état de Qin. "

 
" Les trois dégustateurs " par Hakuin Ekaku, l’une des plus importantes figures de l’histoire du Bouddhisme Zen, au Japon (Domaine Public)


L’état d’être de qui cultive

Hakuin Ekaku (1686-1769), connu en Chine sous le nom de Maître Zen Baiyin, est une figure majeure dans l’histoire Japonaise du Bouddhisme Zen.


Une fois, alors que Hakuin Ekaku était allé faire l’aumône, le propriétaire d’une maison refusa de lui donner à manger. Hakuin ne s’en soucia pas et continua à se tenir devant la porte. Cela mit le propriétaire très en colère. De rage, il prit un balai et frappa le Maître Zen, qui perdit conscience sur le champ.


Une famille qui tenait un magasin non loin de l’endroit où vivait Hakuin, avait une fille magnifique, mais elle n’était pas mariée et enceinte. Ses parents étaient humiliés et exigeaient de savoir qui était le père.


La jeune fille souhaitait protéger l’identité du jeune homme. Elle savait que son père respectait énormément Hakuin, elle lui répondit donc que c’était le Maître Zen qui l’avait mise enceinte. Ses parents l’emmenèrent au temple pour confronter Hakuin, qui répondit gentiment : " Est-ce vrai ? "


Après que le bébé soit né, ils l'emmenèrent au temple et dirent à Hakuin : " Voici votre ignoble progéniture ! ". La nouvelle se répandit rapidement et tout le monde vint au temple pour condamner le Maître Zen, comme un loup sous une peau de mouton. Cependant, Hakuin n’était pas troublé et il prit grand soin de l’enfant.


Une année plus tard, la jeune fille ne pouvait plus supporter le tourment mental d’avoir menti. Elle avoua la vérité à ses parents. Ses parents eurent honte de leur comportement. La famille entière se précipita au temple pour s’excuser longuement auprès de Hakuin. Il leur rendit volontiers l’enfant en disant simplement " Est-ce vrai ? ".


Toutes ces expériences étaient douloureuses, mais elles comptaient comme cultivation . Les pratiquants qui atteignent un tel état ont une grande tolérance.


Traduit par Dora Li en Anglais, ces histoires sont réimprimées avec permission, du livre “Treasured Tales of China,” Vol. 1, disponible sur Amazon.

Version originale

* * *

Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo

Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.