L’Histoire de cultivation de Bouddha Milarepa (11e partie)

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Il y a eu tout au long de l'histoire dans les Himalayas de nombreux aspirants spirituels. La population y mène une vie simple et modeste, et tout le monde chante et danse. Ils vénèrent aussi le Fa de Bouddha. Voici presque un millénaire, il y avait dans cette région un pratiquant nommé Milarepa. Alors que la multitude de Bouddhas et de Bodhisattvas avaient nécessité de nombreuses vies et traversé de nombreuses calamités avant de parvenir à l’obtention du fruit en cultivant, Milarepa a atteint une vertu puissante équivalente en une seule vie et est resté ultérieurement connu comme le fondateur de la Secte Blanche du Bouddhisme tibétain.


(Suite de la 10e partie)


Le geshe Tsakpuwa avait une maîtresse. Il demanda à cette femme de mettre du poison dans un morceau de fromage et de l’apporter au Vénérable pour le tuer. Il lui promit de lui donner un grand morceau de jade quand elle aurait accompli sa mission. La femme l’a cru et a apporté au Vénérable un fromage empoisonné en offrande.


Le Vénérable en était déjà pleinement au courant. En visualisant les relations karmiques, il savait que ceux ayant l’affinité prédestinée avaient été sauvés. Bien que le poison ne pût pas lui faire de mal, son nirvana approchait, donc il décida d’accepter le poison comme offrande. Le Vénérable savait également que si la femme n’obtenait pas le jade avant de lui avoir donné le fromage empoisonné, elle ne l’obtiendrait pas plus tard parce que Tsakpuwa ne le lui donnerait jamais après coup. Donc le Vénérable dit à la femme : " Je ne l’accepterais pas maintenant. Si tu reviens plus tard, alors je le prendrais probablement ".


En entendant les paroles du Vénérable, la femme fut déroutée et effrayée. Elle suspecta que le Vénérable puisse déjà savoir que le fromage était empoisonné. Nerveuse et mal à l’aise, elle s’en alla.


Après avoir vu Tsakpuwa, la femme lui raconta ce qui s’était passé et dit que le Vénérable devait avoir des pouvoirs supranormaux, ce pourquoi il n’avait pas accepté le fromage.


Tsakpuwa répliqua : " Pfeuh ! S’il avait un pouvoir supranormal, il ne t’aurait pas demandé de le lui apporter plus tard. Ou il t’aurait dit de le manger. Au lieu de cela, il t’a demandée de le lui apporter plus tard. Cela démontre clairement qu’il n’a pas de pouvoir supranormal. Maintenant, prends ce jade et apporte-lui le fromage. Cette fois, assure-toi qu’il le mange ! " Il lui a alors donné le jade.


La femme a dit : " Tout le monde croit qu’il doit avoir des pouvoirs supranormaux. Parce qu’il en a, il ne l’a pas mangé hier. Si je le lui rapporte aujourd’hui, il ne le mangera absolument pas. J’ai tellement peur que je n’ose pas y aller. Je ne veux plus du jade à présent. S’il te plaît pardonne-moi. Je ne peux pas faire cela pour toi ".


Tsakpuwa a dit : "Seuls les imbéciles croiraient qu’il a des pouvoirs supranormaux. Ils ne lisent pas les soutras, manquent de rationalité, et sont trompés par ses mensonges. Dans les soutras, j’ai lu que les gens qui ont des pouvoirs supranormaux ne sont pas comme lui. Je garantis qu’il n’a pas de pouvoir supranormal. Maintenant, va emmène le fromage empoisonné pour qu’il le mange. Si nous réussissons, je ne te laisserais pas tomber. Nous nous aimons depuis si longtemps, et je ne pense pas que nous ayons à nous soucier plus longtemps des commérages. Si tu peux accomplir cela, je ferais le nécessaire et t’épouserais. Non seulement ce jade sera tien, mais tu seras également responsable de mes biens à l’intérieur et à l’extérieur de la maison. Que nous soyons riche ou pauvre, nous resterons ensemble jusqu’à notre mort. Es-tu d’accord? "


La femme l’a cru. De nouveau elle a mis du poison dans le fromage et l’a emmené au Vénérable en tant qu’offrande. Le Vénérable s'est mis à sourire et l’a accepté. La femme a pensé : " Le geshe a raison. Il n’a véritablement aucun pouvoir supranormal ! "


Le Vénérable lui a souri et a dit : " Le prix pour faire cela—le jade, l’as-tu eu? "


En entendant ces paroles, la femme a eu si peur qu’elle est restée bouche bée et sans voix. Coupable et effrayée, tout son corps a tremblé et son visage est devenu pâle. Elle s’est prosternée et a dit d'une voix tremblante : "J'ai le jade. Mais s'il vous plaît, ne mangez pas le fromage. Donnez-le-moi."


Le Vénérable a demandé : " Pourquoi le veux-tu ? "


Elle a dit en pleurant : " Laissez-moi, celle qui a commis les péchés, le manger. "


Le Vénérable a répondu : " Premièrement, je ne peux supporter le fait que tu le manges, car tu es la seule à plaindre. Deuxièmement, si je refuse ton offrande, je violerais les règles des Bodhisattva avec cette infraction fondamentale. En outre, j’ai achevé mes engagements pour moi-même, les autres, et offrir le salut, et il est temps pour moi de partir pour un autre monde. En fait, ton offrande ne peut pas me faire de mal, et cela ne fait aucune différence que je le mange ou non. Si j’avais mangé ton fromage la dernière fois, tu n’aurais pas obtenu le jade. Donc je ne l’ai pas fait. Maintenant que tu as le jade en main, je peux le manger sans inquiétude, et il sera satisfait. Une autre chose est qu’il t’a offert ceci ou cela une fois que cela serait fait. Mais ses paroles ne sont pas fiables. Quant à ses remarques me concernant, aucune n’est vraie. Vous deux serez remplis de regrets plus tard. D'ici là, ce que vous pouvez faire de mieux est de véritablement vous repentir et apprendre sérieusement le dharma. Ou, au moins souvenez vous que s'agissant des questions de vie et de mort, ne commettez plus de tels péchés à l’avenir ! Maintenant tu peux sincèrement prier pour moi et l’héritage de ma lignée."


" Vous deux abandonnez souvent le bonheur et recherchez la souffrance. Cette fois, je ferais le serment de laver en votre nom les péchés que vous avez commis. Tôt ou tard, les gens sauront ce que vous avez fait à cette époque . Mais pour votre sécurité, s’il vous plait ne dites rien à personne avant ma mort. Je suis maintenant un vieil homme, et vous autres n’avez pas vu si ce que j’ai dit par le passé était vrai ou non. Donc il se peut que vous ne croyez pas mes paroles. Cette fois vous le voyez de vos propres yeux. Vous saurez que ce que j’ai dit est vrai ". Ayant dit cela, le Vénérable a mangé le fromage.


La femme s’en est retournée et a raconté cela à Tsakpuwa. Tsakpuwa a dit : " Ce que tu vois dans le wok peut ne pas être un plat délicieux ; ce que tu entends les autres dire peut ne pas être vrai. Tant qu’il a mangé le fromage empoisonné, j’ai atteint mon objectif. Garde simplement ta bouche fermée et reste tranquille ".


Le Vénérable a alors fait passer le mot à Drin et à Nyanam, demandant aux croyants, aux donneurs d’aumônes et aux gens d’autres endroits qui ne l’avaient pas rencontré auparavant de venir. Ses disciples, qui se préparaient pour une assemblée du dharma, ont entendu cela incrédules. Tout le monde est venu, et le Vénérable a donné une Leçon sur le dharma à leur intention pendant plusieurs jours d’affilée. Il a expliqué en détail la cause et l’effet de la réalité conventionnelle, ainsi que les fondamentaux de la réalité ultime. Alors qu’il enseignait, beaucoup de disciples avec des facultés supérieures ont vu d'innombrables Bouddhas et Bodhisattvas écoutant le dharma dans le ciel; certains ont vu un public humain et non humain partout dans le ciel et au sol écoutant joyeusement. Des gens ont également vu un arc-en-ciel de lumière de cinq couleurs, des bannières de victoire et des nuages colorés dans l’espace vide. Des fleurs de cinq couleurs sont descendues du ciel comme de la pluie, avec des éclats de parfum. Une musique agréable venait aussi du ciel.


Certains disciples ont demandé au Vénérable : " Nous avons également vu des êtres célestes écoutant le dharma dans le ciel et dans l’espace vide. Nous avons également vu de nombreux signes rares et merveilleux. Que signifient-ils exactement? "


Le Vénérable a répondu : "Des êtres célestes et des divinités bienveillantes écoutaient ma conférence et me donnaient des offrandes des cinq plaisirs des sens. Parce que vous êtes tous des pratiquants yogi et des croyants avec une qualité innée saine, vous êtes joyeux dans vos cœurs et vous avez vu ces présages prometteurs.".


D’autres ont demandé : " Pourquoi ne pouvons-nous pas voir ces êtres célestes? " Le Vénérable a dit : " Parmi les êtres célestes certains sont des Bodhisattvas et d’autres ont atteint la non régression. Pour les voir, vous devez avoir des yeux célestes avec une quantité suffisante de mérites et de sagesse et sans trop d'obstacles affectifs et cognitifs. Si on peut voir des Bouddhas et des Bodhisattvas, on verra tout naturellement d’autres déités. De manière à voir des Bouddhas et des Bodhisattvas, vous devez vous repentir et accumuler du mérite. En travaillant dur dans la pratique, vous verrez assurément le Bouddha le plus spectaculaire—votre propre esprit ".

Après que le Vénérable eut fini, les membres de l’auditoire dotés de facultés supérieures ont eu la réalisation de l’esprit comme un corps de réalité; ceux avec des capacités moyennes ont eut la grande sensation de joie, de clarté et de vide. Tout le monde a eu une volonté forte aspirant à la Bodhi.


Le Vénérable a dit : " Lamas, novices, tout le monde, et des êtres célestes sont en mesure de se réunir ici pour l’assemblée du dharma en raison de bonne volonté dans les vies précédentes. Ceci est une assemblée à cause du dharma et des relations karmiques. Je suis vieux et faible. Il est difficile de dire si je serai en mesure de vous revoir dans ce monde. Mais ce que je vous ai dit est entièrement vrai. J’espère que vous serez en mesure de pratiquer d’après le dharma. Dans ma terre de Bouddha, quand j’atteindrai la Boddhéité, vous serez tous des disciples m'ayant entendu enseigner dans la première assemblée. Donc, soyez heureux ! "


Les disciples de Nyanam ont demandé pourquoi le Vénérable avait fait ce rappel. Était-ce parce que le salut des êtres était achevé et qu'il était temps pour le nirvana ? Ils ont supplié le Vénérable que si le nirvana approchait, ils espéraient qu’il arriverait à Nyanam, ou qu’il pourrait au moins s'y rendre une fois. Ils ont pleuré et insisté pour que le Vénérable aille à Nyanam. Les gens de Drin, Chubar et d'autres régions ont également supplié le Vénérable d'aller chez eux.


Le Vénérable a dit : " Un vieil homme comme moi n’ira pas à Nyanam. J’attendrai la mort à Drin et Chubar. Faisons un bon vœu, en espérant que nous puissions tous nous rencontrer dans les terres pures des dakinis dans le futur ".


Les disciples ont dit : " Si le Maître ne peut pas le faire , nous espérons que le Maître pourra faire un vœu d’assister tous les endroits visités précédemment pour des bénédictions. Tous les gens et tous les êtres qui ont vu ou entendu le Maître auparavant supplient le Maître de faire un vœu d’assistance et de bénédictions ".


Le Vénérable : " Je suis très ému de voir que vous avez une telle foi. Je vous ai longuement enseigné le dharma avec compassion. Dans le futur, je ferais bien sûr le vœu pour la joie et le bonheur de moi-même, des autres et de tous les êtres ". Le Vénérable a alors chanté une chanson sur les vœux.


Les membres de l’auditoire qui écoutaient le dharma étaient remplis de joie. Ils n’osaient pas le croire, pensant : "Le Maître n’entrera probablement pas dans le nirvana ". Les gens, incluant les disciples de Nyanam, sont venus demander au Vénérable assistance et bénédictions. L’auditoire s’est alors dispersé, alors que les signes auspicieux incluant des arcs-en-ciel dans le ciel disparaissaient graduellement.


Les gens de Drin ont sincèrement demandé aux principaux disciples du Vénérable, tel que Zhiwa O, de le supplier de vivre à Rekpa Dukchen. Le Vénérable y est demeuré pendant quelque temps, enseignant le dharma aux donneurs d’aumône. Un jour, le Vénérable a dit à tous ses disciples : " Si vous avez n’importe quelle question concernant le dharma, veuillez me la poser maintenant. Je vous quitterai bientôt ". Les disciples ont préparé un rituel de vénération, durant lequel ils ont posé des questions au Vénérable pour des éclaircissements et à propos des enseignements oraux. À la fin, Seban et un autre disciple ont demandé : " Maître, d’après ce que vous dites, vous allez bientôt atteindre le nirvana. Nous avons peine à le croire. Nous espérons que vous pourrez vivre dans le monde plus longtemps pour bénéficier davantage aux êtres "

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Le Vénérable a répondu : " Ma vie arrive à sa fin. Les êtres qui devaient être sauvés ont été sauvés. Tout ce qui vient d’une naissance doit avoir une mort. En fait, la naissance est simplement une manifestation de la mort ".


Après quelques jours, le Vénérable a eu des symptômes de maladies comme escompté. Son disciple Ngandzong Repa a donc réuni tous les donneurs d’aumône et les disciples. Ils ont tenu un rituel pour le maître, les déités, les dakinis et les gardiens divins. Ils ont dit au Vénérable : " Maître, vous connaissez les méthodes de longévité et de guérison. Pourriez-vous étendre votre bonté et les utiliser? "


Le Vénérable a dit : " Fondamentalement parlant, les yogis n’ont pas besoin de tels moyens. Toutes les conditions adverses et favorables sont des moyens, lesquels comprennent la maladie et la mort. Spécialement moi, Milarepa, qui a achevé la pratique du dharma appris de maître Marpa. Il n’est pas besoin de ces moyens ou de chercher de l’aide auprès des déités. Je peux changer des ennemis en des épouses chères et tendres. Quel est l’objectif de rituels demandant de l’aide auprès des Bodhisattvas?


Pour ce qui est de ces démons et fantômes, je les ai soumis il y a de cela longtemps et les ai transformés en gardiens divins. Donc, les incantations de ce genre sont encore plus inutiles. J’ai changé les Cinq Poisons (ignorance, attachement, aversion, fierté et envie) en Cinq Bouddhas Dhyani (sagesse des cinq qualités : pratique parfaite, équanimité, observation, réflexion, et mudras de méditation du niveau du dharma; les cinq Bouddhas sont Akshobhya, Ratnasambhava, Amitabha, Amoghasiddhi et Vairocana). Pourquoi aurai-je encore besoin de médecine? Maintenant que le temps est venu pour une transformation séquentielle en un corps de Bouddha, avec la réalité entrant dans les étapes de plénitude et d’illumination de la nature du dharma. Il n’y a pas besoin de changer cela.


" À cause de la rétribution venant du précédent karma d’anciennes mauvaises actions, les gens dans ce monde endurent la douleur, incluant la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort. Même avec des médicaments ou des rituels, ils ne peuvent échapper à la souffrance. Peu importe la puissance d’un roi, la force d’un guerrier, la richesse d’une personne, la beauté d’une femme, l’intelligence d’un intellectuel, l’éloquence d’un orateur, ils finiront tous par disparaître avec la mort. Ceux-ci ne peuvent être sauvés par des méthodes de pacification, d’enrichissement, de magnétisation et de séduction. Si vous avez peur de la douleur et aimez la joie, j’ai un moyen pour vous de profiter d’une vie confortable sans douleur ".


Les disciples ont demandé : " Le Maître pourrait-il nous le dire? "


Le Vénérable a dit : " Selon tous les dharmas concernant la réincarnation, l’existence finira en fin de compte par dégénérer, ceux qui se sont réunis finiront par se disperser, la naissance deviendra en fin de compte la mort, et les amoureux finiront par se séparer. Si quelqu’un a une compréhension claire de cela, il devrait complètement abandonner les actions qui génèrent de mauvaises conséquences. À savoir, cesser de courir après la fortune ou de rechercher des gains; suivre un maître bien qualifié et pratiquer les fondamentaux de la non-émergence basés sur les enseignements. Vous devriez savoir que la pratique de la non-émergence et de la vacuité est la plus sacrée de toutes. J’ai également d’autres choses importantes à dire et je vous les dirais plus tard ".


Zhiwa O et Ngandzong Repa ont dit : " Maître, si vous êtes en bonne santé et vivez plus longtemps dans ce monde, ne pourriez vous pas sauver plus d’êtres? Vous pourriez ne pas être d’accord avec notre requête de vivre cent ans. Mais quoi qu’il en soit, veuillez considérer les extraordinaires rituels du Mantra Secret et prendre quelque remède pour une guérison plus rapide ". Ils le suppliaient encore et encore.
Le Vénérable a répondu : " Si le temps et les conditions n’étaient pas réunis, j’aurais pu faire comme vous le suggérez. Mais si quelqu’un invite des Bouddhas et des Bodhisattvas à venir pour sa propre longévité plutôt que pour le bénéfice d'autrui, c' est similaire au fait de demander au roi de quitter le trône pour travailler pour vous en tant serviteur. C'est peccamineux. Donc vous ne devriez pas pratiquer le Mantrayana juste pour vous ou pour cette vie présente. Cela serait très bien de pratiquer le Mantrayana pour le compte des autres êtres. Pour aider tous les êtres, j’ai passé ma vie entière dans des montagnes retirées en pratiquant les rituels les plus rigoureux, donc je n’ai plus besoin d’autres rituels. Mon esprit a atteint la même nature aussi fondamentale que celle du dharma, et ils sont inséparables. Par conséquent, je n’ai pas besoin de rester dans ce monde. Avec des versets et des médecines de maître Marpa, j’ai complètement éradiqué les Cinq Poisons en moi, signifiant qu’aucune médication n’est nécessaire pour moi. Si vous ne pouvez pas considérer les conditions adverses comme des conditions favorables, vous n’êtes pas de vrais disciples. Quand le temps n’est pas encore arrivé, médecines ou rituels sont appropriés quand on rencontre des conditions adverses comme des obstacles en travers du chemin vers la Bodhi. Il y a certains précédents où les conditions adverses ont été enlevées et changées en des conditions favorables. Pour offrir le salut à ces êtres ayant moins de capacités, Bouddha Shakyamuni a une fois accepté le diagnostique et les médications de Jivaka Kumara. Mais quand le temps et les conditions ont été réunis, Bouddha lui-même a manifesté son entrée dans le nirvana. Actuellement, mon temps et mes conditions sont réunis, donc il n’y a aucun besoin de médications ou de tels rituels ".


Les deux disciples principaux ont alors demandé : " Maître, allez vous dans un autre monde pour le bénéfice des êtres? Pourriez vous nous dire comment devrions devons gérer cela, comme la vénération durant le nirvana, prendre soin du corps, et produire des statues et construire un stupa ? Veuillez, également, dire à nous disciples comment méditer et pratiquer avec l’ouïe, la pensée et la cultivation ".


Le Vénérable a répondu : " Avec la gentillesse et les vertus de maître Marpa, toutes mes activités en lien avec la réincarnation et le nirvana sont complètes. Un yogi dont l’esprit, la parole et le corps ont été libérés dans le dharma n’a pas à laisser le corps derrière lui. Il n’y a pas besoin que vous produisiez des statues ou de construire un stupa. Je n’ai aucun attachement aux temples. Sans un temple, il n’y a pas besoin de trouver quelqu’un comme abbé. Vous pouvez considérer les zones retirées dans les hautes montagnes ou les montagnes enneigées comme vos temples. Quand vous méditez avec compassion pour les êtres dans les six voies, ce serait la plus extraordinaire statue à travers les quatre saisons. Atteindre une complète compréhension de la pure nature originelle du dharma est similaire à construire un stupa et des banderoles. Cultiver votre parole et votre esprit tout pareil et prier du profond de votre cœur est la meilleure offrande.


" Rester avec ceux qui sont profondément affligés et attachés à soi-même, et faire des choses qui affligent les êtres, va à l’encontre du comportement fondamental d’un pratiquant du dharma. Pour maîtriser les Cinq Poisons et pour le bénéfice des êtres, on peut sembler être en train de faire de mauvaises actions en surface tout en suivant en réalité la voie de Bouddha; ce serait bien.


" Si l’on connait seulement le dharma sans une pratique réelle, ses vastes connaissances deviendraient à leur tour un obstacle, faisant tomber l'individu dans l'abîme des Trois Royaumes Inférieurs à la fin. Par conséquent, veuillez penser à l’impermanence de la vie, maintenez avec diligence les bonnes actions, et prenez garde aux mauvaises actions. On ne devrait absolument pas faire de mauvaises actions, même si sa vie se termine. Pour être plus clair, un pratiquant du dharma doit savoir à quel point il est honteux de suivre un tel chemin. En faisant ainsi, votre pratique pourrait être en contradiction avec certains sutras ou écritures avec un objectif pervers, mais elle serait en phase avec l’intention des Bouddhas et des Bodhisattvas. Tous les fondamentaux s’agissant d’écouter et de penser peuvent se résumer comme ceci, et je pense que c’est suffisant. Si vous pouvez agir en accord avec mes paroles, je serais heureux. Vous pourriez atteindre une compréhension complète de tous les activités de la réincarnation et du nirvana. Autrement, il est absurde de remplir mon vœu avec une vision séculaire dans les voies mondaines ".


Profondément émus, tous les disciples apprirent par cœur de tels enseignements.


Après quelque temps, le Vénérable a semblé être gravement malade. Le Geshe Tsakpuwa est arrivé avec du bon vin et de la viande, prétendant faire une offrande. Il s’est approché du Vénérable et s’est moqué : "Pouah ! Avec la capacité d’accomplir de si grandes choses comme le Maître l’a fait, une maladie aussi grave n’aurait pas dû arriver. Comment avez-vous pu tomber malade? Si la maladie pouvait être partagée avec d’autres, vous pourriez la répartir parmi vos principaux disciples. Ou si la maladie pouvait être transférée, transférez la moi je vous prie. Il n’y a rien que vous puissiez faire à présent. Comment pouvons nous mettre fin à cela ? "


Le Vénérable a souri paisiblement et lui a dit : " J’aurais pu éviter cette maladie. Quand à savoir comment elle est venue de toute façon, tu devrais être clair là-dessus. La maladie d’une personne ordinaire est différente de celle d’un yogi, tant dans sa nature que dans la relation karmique. La maladie que j’ai maintenant est essentiellement une manifestation solennelle du dharma de Bouddha ".


Tsakpuwa a pensé que le Vénérable pourrait être en train de le soupçonner, mais il n’en était pas certain. Le Vénérable a dit que la maladie pouvait être transférée, ce qui est totalement infondé. Comment la maladie pourrait-elle être transférée à d’autres dans ce monde? Alors il a dit : " Je ne suis pas au clair sur la cause de la maladie du maître. Si la maladie est causée par des fantômes, un rituel qui chasse les démons est nécessaire; si c’est parce que les quatre Grands Éléments sont en désordre, on devrait ajuster le corps et prendre des médicaments. Si la maladie pouvait effectivement être transférée à d’autres, maître, s’il vous plaît transférez-la moi ".


Le Vénérable a dit : " Il y a une personne avec de grands péchés. Le démon dans son esprit est sorti pour me nuire, mettant mes quatre Grands Éléments en désordre et causant ma maladie. Tu n’as pas le pouvoir d’éradiquer cette maladie. Bien que je puisse te la transférer, j’ai peur que tu ne puisses pas la supporter même un moment. Donc, mieux vaut ne pas le faire ".


Tsakpuwa a pensé : " Cette personne ne peut pas du tout transférer la maladie aux autres. Donc il a dit ces mots sarcastiques. Je me dois de le mettre dans l’embarras ". Il a ensuite supplié encore et encore le Vénérable pour qu’il lui transfère la maladie.


Le Vénérable a répondu : " Puisque tu insistes à faire ainsi, je vais transférer temporairement la maladie à la porte qui me fait face. Si je te la transfères, tu ne pourras pas le supporter. Maintenant, regarde attentivement ". Avec son pouvoir divin, le Vénérable a transféré la douleur à la porte qui lui faisait face. La porte a commencé par émettre un son de craquement, comme si elle allait être arrachée. Après un moment, elle s’est réellement cassée en petits morceaux. Le Vénérable, par contre, semblait ne plus avoir aucune maladie.


Tsakpuwa a pensé : " Ceci est de la magie pour dissimuler tout ça. Vous ne pouvez pas me berner ". Alors il a dit : "Ah! C’est réellement étonnant ! Mais, Maître, veuillez simplement me transférer la maladie."


Le Vénérable a dit : " Puisque tu me supplies autant, je te donnerai la moitié de la maladie. Si je te la transférais totalement, tu ne pourrais absolument pas le supporter ". Il lui a alors transféré la moitié de la douleur. Tsakpuwa a immédiatement été en grande souffrance. Il pouvait à peine frissonner ou respirer. Quand il a été presque mort, le Vénérable a repris la majorité de la maladie qu’il avait transférée et a demandé : " Je ne t’ai donné qu’une petite portion de la maladie. Comment était-ce? Pourrais-tu le supporter? "


Après avoir expérimenté lui-même la violente douleur, une vive repentance s’est manifestée dans l’esprit de Tsakpuwa. Il s’est agenouillé, s’est prosterné devant le Vénérable, et a dit avec des larmes coulant sur son visage : " Maître ! Maître! Je me repens maintenant sincèrement. Veuillez me pardonner. Je donnerai tous mes biens en offrande au Maître. Veuillez aider avec les conséquences de mes péchés ". Il pleurait très tristement.


Le voyant se repentir véritablement, le Vénérable était très heureux et a repris la petite quantité de maladie restante. Il a dit : " Je n’ai pas voulu de terre ou de biens durant cette vie. Maintenant je suis mourant, et ils sont encore plus inutiles pour moi. Tu peux les garder. Veuille ne pas commettre de mauvaises actions par la suite, même si tu meurs. J’accepte d’aider à résoudre les conséquences de tes péchés cette fois ".


Tsakpuwa a dit au Vénérable : " J’ai commis de mauvaises actions le mois passé pour de l’argent. Je n’en ai pas besoin maintenant. Bien que le Maître ne veuille pas l’accepter, les disciples ont toujours besoin d’aide pour la pratique. S’il vous plaît acceptez-le en leur nom ". Bien qu’il ait supplié de la sorte, le Vénérable ne l’a pas pris. Les disciples l’ont plus tard accepté et ont utilisé ses biens pour tenir des assemblées. Même de nos jours, ces assemblées se tiennent encore à Chubar.


Dès lors, Tsakpuwa a étonnamment abandonné la gourmandise qu’il avait nourri tout au long de sa vie et est devenu un très bon pratiquant.


Le Vénérable a dit à ses disciples : " La raison de rester ici était d’aider cette personne avec de grands péchés à véritablement se repentir et être libérée de la souffrance. Ceci est maintenant terminé, et il est temps pour moi de partir. En fait, si un grand pratiquant du dharma entre dans le nirvana dans un village, c’est comme si un roi mourait au domicile d’une personne ordinaire. Donc, j’irais à Chubar et mourrais là-bas ".


Seban Repa a demandé : " Maître, vous êtes gravement malade, et cela fait trop mal de marcher. Que dites-vous de trouver un palanquin et de vous transporter là-bas ? "


Le Vénérable a dit : " Je ne suis pas réellement malade, et ma mort n’est pas une réelle mort. Ce sont simplement des manifestations de maladie et de mort. Il n’y a pas besoin de quelque chose comme un palanquin. Jeunes disciples, vous pouvez partir maintenant pour Chubar ".


Comme les jeunes disciples arrivaient à Chubar, le Vénérable les attendait déjà sur place. Certains des disciples âgés ont dit : " C’est nous qui avons accompagné le Maître ici ". Un autre a dit : " le Maître était malade et se reposait à Rekpa Dukchen ". Quelques donneurs d’aumônes qui sont venus plus tard ont dit : " Nous avons vu le Maître enseigner le dharma dans un dzong ". D’autres donneurs d’aumône ont dit : " Nous sommes venus avec Maître ". Beaucoup de gens ont dit : "Chacun de nous était en train de vénérer Maître à la maison ". Ceux qui sont arrivés les plus tôt à Chubar ont dit : " le Maître est arrivé d’abord à Chubar, et nous l’avons escorté ici ". De cette façon, certains ont dit que Maître est arrivé plus tard, certains ont dit qu’il était en train d’enseigner le dharma, et certains ont dit qu’ils étaient en train de le vénérer à la maison. Ils se disputaient les uns les autres et ne croyaient pas les autres. Le Vénérable a entendu tout cela et a dit avec un sourire : " Vous avez tous raison. J’ai fait cela parce que je voulais vous faire une blague ".


(À suivre)


Version chinoise :
密勒日巴佛修炼故事(十一)

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