Pourquoi ‘prête plume’ se dit-il en chinois ‘tenir un cimeterre’?

Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo

 
Cette peinture dépeint Cao Cao observant la Montagne Nanping lors de la pleine lune avant la bataille de Chibi. Elle fait partie de la série de peintures « Cent aspects de la lune » par l’artiste Yoshitoshi de la période japonaise Edo ukiyo-e. (Domaine public)


On appelle en français quelqu’un qui écrit des articles ou ébauche des discours pour d'autres un « prête-plume ».


Cependant, en chinois le terme littéral est « tenir un cimeterre », pas tenir un stylo. Cela tire son origine d’une anecdote historique qui concerne Cao Cao durant la période des Trois Royaumes.


Selon « Un Nouveau Récit des Contes du Monde », de la Dynastie Song du Sud (420-479), Cao Cao, Roi de Wei, devint célèbre après avoir unifié le Nord de la Chine et de nombreuses minorités sont venues se ranger sous sa gouvernance.


Un jour, les Xiongnu, une alliance de tribus nomades qui vivaient dans la région de l’actuelle Mongolie, envoyèrent un émissaire pour rencontrer Cao Cao.


Cao Cao se considérait lui-même comme étant de faible constitution et pensait que son image n’était pas assez imposante pour qu’elle puisse intimider et convaincre l’émissaire que sa nation devrait être connue pour sa bravoure.


En ces temps-là, les Chinois étaient généralement de forte constitution et de meilleure apparence que ceux d’aujourd’hui. Selon les registres historiques, il était commun que les hommes mesurent en moyenne 1 mètre 80. Cependant, selon les archives et les découvertes archéologiques, le grand dirigeant qu’était Cao Cao mesurait 1 mètre 60.


Pour impressionner l’émissaire de Xiongnu, Cao Cao ordonna à son subalterne Cui Yan de prendre sa place pendant la réception.


Cui Yan était grand et bel homme et portait une longue barbe. Il s’assit posément au milieu du lit et parla avec un beau timbre de voix pour recevoir l’émissaire. Cao Cao se tenait sur le côté du lit et semblait être un garde tenant un cimeterre.


Après la rencontre, Cao Cao envoya quelqu’un s’enquérir des impressions de l’émissaire: « Comment avez-vous trouvé le Roi de Wei », demanda-t-il.


« Le Roi de Wei semblait élégant prestigieux et remarquable, mais celui qui tenait un cimeterre à côté de lui était extraordinaire. Je pense que celui-là est un héros authentique ! » Répondit l’émissaire.


Chacun expose ses qualités intérieures. L’émissaire de Xiongnu a pu identifier un vrai héros, il était donc lui aussi un homme extraordinaire !


Depuis lors, la signification de « tenir un cimeterre » a été élargie pour désigner un « prête-plume ».


Édité par Damian Robin.

Traduit de l’anglais :
Why ghostwriting in chinese as holding a scimitar

* * *

Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo

Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.