L’inspection de la ‘Gestapo chinoise’ débute par une annonce inhabituelle

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Avant que les apparatchiks du Parti communiste chinois ne soient sondés par la police disciplinaire interne du Parti, ils sont rassemblés pour une réunion. Assis en chemises blanches au-dessous d’une bannière rouge horizontale , l’inspecteur en chef, ses adjoints, et le chef de l’organe du Parti déclarent ouverte la saison des malversations.


Une photo de l' inauguration de l’inspection accompagne habituellement l’annonce officielle — un ennuyeux radotage de plus de 2,000 caractères où l’inspecteur en chef transmet officiellement au responsable de l'organe du Parti, les exhortations du chef du Parti Xi Jinping pour un corps de cadres plus discipliné.


Toutefois, dans la série d’investigations récemment annoncées quelque chose cloche qui n'a pas échappé à l'attention des média internationaux.


L’annonce de l’investigation du Petit groupe dirigeant pour la prévention et le traitement du problème des organisations hérétiques, ou « Bureau 610 », n'est pas accompagnée, sur le site web de la Commission centrale pour l’inspection de la discipline, de la traditionnelle photo de la salle de réunion. Le chef du groupe n’est pas non plus nommé—la phrase “principale personne en charge” est utilisée à la place. Les notices d’inspection pour tous les autres organes du Parti et du gouvernement, contiennent néanmoins cette information.


On ne sait pas au juste ce que le traitement inhabituel du Bureau 610 présage. C’est la seule agence dont la direction reste anonyme, après quelques années tumultueuses à ses niveaux de leadership les plus hauts. Avant que Xi Jinping n’arrive au pouvoir, le Bureau 610 avait été un protectorat de Jiang Zeming, qui l’a lui-même créé pour perpétrer sa campagne politique favorite, l’élimination de la pratique spirituelle Falun Gong de la Chine. Sa direction était stable.


En décembre 2013, le pouvoir et le prestige de l’agence ont encaissé un coup décisif avec l’arrestation de l’ancien vice-ministre de la sécurité publique Li Dongshen, ; Le média du parti a alors ostensiblement identifié Li en utilisant son rôle en tant que chef du Bureau 610, plutôt que sa position au gouvernement, un geste significatif étant donné la nature sensible de l’organisation extra-judiciaire, ses activités et ses liens directs avec Jiang Zemin.


Depuis l’arrestation de Li, les chefs du Bureau 610 ont été fréquemment remplacés et de plus en plus furtivement.


Le média d’état a identifié Liu Jinguo en tant que chef du Bureau 610 après qu’il ait été nommé à sa position. Fu Zhenghua, ancien copain de Zhou Yongkang l’ancien chef de la sécurité, passé au rang de renégat, a remplacé Liu en 2015, mais la nouvelle a été censurée peu après avoir été publiée. Ceux qui suivent de telles questions ont dû lire le journal de Hong Kong, Sing Tao, pour découvrir que Huang Ming, l’actuel vice-directeur du Ministère de la Sécurité publique avait remplacé Fu au mois de mai.


D’après de multiples recherches, Il n'y a eu aucune mise à jour ultérieure ou bulletins d'informations à propos d' activités publiques de Huang dans son nouveau travail. L’épithète " principale personne en charge " indiquerait-elle que le leadership de Xi Jinping souhaite garder la Gestapo de Jiang sans patron, difficile à dire.


Le Bureau 610 a été créé par l’ancien chef du Parti Jiang Zemin le 10 juin 1999 (d’où son nom), et a reçu pour seul mandat de surveiller la persécution du Falun Gong. Falun Gong, ou Falun Dafa est une discipline chinoise traditionnelle qui comprend des exercices lents et les enseignements d’authenticité, bonté et patience. D'après des sources officielles chinoises il y avait 70 millions de pratiquants en Chine continentale en 1999.


Se sentant menacé par la popularité du Falun Gong, Jiang a ordonné la persécution le 20 juillet 1999 ; Des responsables de branches du Bureau 610 à travers le pays ont ordonné à la police locale d’arrêter les pratiquants, et mis les juges sous pression pour qu’ils inculpent les pratiquants lors de sessions de cour extrajudiciaires expéditives.


A ce jour, plus de 4000 pratiquants de Falun Gong sont morts de torture et d’abus, tandis que des centaines de milliers d’autres ont été emprisonnés, d’après Minghui.org, qui centralise l’information concernant la persécution.


Dans un reportage récemment publié sur le prélèvement d’organes à vif en Chine, des chercheurs estiment qu’environ 1.5 millions d’organes ont été transplantés ces 15 dernières années, dont la grande majorité sont estimés provenir de pratiquants de Falun Gong qui sont tués dans le processus. Le Parlement européen et la Chambre des Représentants des États Unis ont condamné le régime chinois pour cette pratique.

Version anglaise :
Inspection of ‘Chinese Gestapo’ Begins With Unusual Announcement

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