Lutte contre la corruption en Chine : l’ancien directeur d’une académie de police, mis en examen

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Du Min, ancien chef de l'académie de police de la province du Yunnan, a été mis en examen, révèle le communiqué de la Commission Centrale de Contrôle Disciplinaire du 22 Mars, 2016 (Netease)

L’agence anti-corruption chinoise est en train d’enquêter sur un nouveau cadre du Parti communiste, anciennement directeur d’une académie de police. Même si l’agence n’a pas précisé les faits ayant conduit à l’ouverture de l’enquête, l’homme a été identifié par une organisation non gouvernementale américaine comme un violateur des droits de l’homme en série.


La Commission Centrale du Contrôle Disciplinaire (CCCD) a annoncé le 22 mars que Du Min, membre du parti communiste, ancien dirigeant de l’académie de police du Yunnan et ancien directeur de la sécurité à Kunming (une ville située dans la province sud-ouest du Yunnan), a été mis en examen pour " de graves violations de la discipline du Parti "– autrement dit de corruption, sans autre précision. Le dernier poste occupé par Du Min en décembre 2015, était celui de directeur adjoint de la conférence consultative politique du peuple chinois du Yunnan, un organe consultatif de la législature chinoise sur les tampons du pays.


Lorsqu’il était directeur de l’appareil de la sécurité intérieure du Yunnan – le même organe qui était contrôlé au niveau central par le fonctionnaire déchu Zhou Yongkang – Du Min était réputé pour avoir persécuté tous ceux qui étaient étiquetés ennemis du Parti. Cette catégorie regroupant les dissidents politiques, les chrétiens fidèles au Vatican, les pratiquants de Falun Gong et bien d’autres encore.


On dispose de beaucoup d’informations sur le rôle de Du Min dans la persécution du Falun Gong, cette persécution ayant été une priorité politique majeure du Parti communiste depuis plus d’une décennie. L’Organisation Mondiale pour Enquêter sur la Persécution du Falun Gong (WOIPFG), un groupe de recherche et de défense des droits de l’homme basée aux États-Unis, a signalé un certain nombre de cas d’abus flagrants contre les pratiquants de Falun Gong à l’époque où Du Min était dirigeant – faisant de lui le responsable en bout de chaine des tortures administrées.


Le Falun Gong, une discipline de cultivation et pratique personnelle, est persécuté en Chine depuis le 20 juillet 1999, sous l’ordre de Jiang Zemin, le chef du parti communiste de l’époque. En raison de la popularité et de l’indépendance du Falun Gong de tout contrôle étatique, Jiang a décrété que la pratique constituait une menace idéologique à l’encontre de son pouvoir.


À la suite de cette campagne, depuis plus de 16 ans, l’appareil de sécurité du régime a emprisonné, torturé et soumis les pratiquants de Falun Gong à des sessions de lavage de cerveau forcé. Selon le site www.minghui.org, centre d’information sur la persécution, plus de 3 900 pratiquants ont été tués et des centaines de milliers d’autres croupissent dans des camps de travail. Les chercheurs ont également rassemblé des preuves pointant le rôle du régime chinois dans les prélèvements forcés d’organes sur des pratiquants de Falun Gong vivants : entre les années 2000 et 2008, environ 65 000 pratiquants (les chiffres réels étant probablement beaucoup plus élevés) auraient été tués pour prélever leurs organes.


En 2010, Wu Yun, une résidente de 43 ans de la ville de Kunming (province du Yunnan), a été condamné à trois ans de prison. Elle a été envoyée dans la seconde prison pour femmes du Yunnan, où elle effectuait quotidiennement entre 16 et 17 heures de travaux forcés. Les gardiens de la prison auraient également forcé Wu Yun à s’assoir sur un petit tabouret de 6h du matin à 23h le soir. Ils lui auraient également affecté deux autres prisonniers pour la surveiller et s’assurer qu’elle ne bouge pas et ne change pas de position. Aucune information n’a filtrée sur la libération éventuelle de Wu Yun de prison.


Zhang Qiong, une autre résidente de Kunming âgée de 51 ans, a souffert de graves abus, entre les mains des agents locaux de la sécurité. Sa maison a été saccagée le 27 août 2010 et elle a été retenue dans le centre de détention du district de Guandu sans procès. Après son refus de signer une déclaration de renoncement à sa croyance et parce qu’elle a osé crier « Falun Dafa est bon, Vérité, Compassion et Tolérance est bon » (Ndr. Les 3 principes du Falun Gong), les agents de sécurité l’ont attachée à un anneau de fer encastré dans le sol, avant de l’y enchainer avec des poids de plus de 9 kilogrammes.


Dans le compte rendu de la persécution de Zhang Ruqiong sur le site Minghui, on peut lire « ses pieds se sont enflés et infectés, suintant de pus et attirant de nombreux insectes ». Après 20 jours de mauvais traitements et de torture, la police a déposé Zhang Ruqiong dans un hôpital local plutôt que de la voir mourir dans leurs mains en détention. Lorsqu’elle était encore convalescente chez elle, les policiers n’ont cessé de harcelé Zhang Ruqiong et son mari ; ce dernier incapable de supporter davantage de pression a demandé le divorce. Le jugement de Zhang Ruqiong a officiellement eu lieu le 26 août 2011. Le verdict n’a pas été rendu public et personne ne sait où elle se trouve, ni quel est son état de santé.


Version anglaise :
Former Chinese Police Academy Head Is Placed Under Investigation

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