Une pratiquante de Falun Gong en Chine paie le prix fort pour avoir intercepté les signaux d’une chaine télévisée

Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo

Mme Yang Chunling et son mari Yang Benliang, fin 2004. (Minghui.org)

Une pratiquante de Falun Gong, une méthode spirituelle chinoise, qui avait détourné les signaux d’une chaîne de télévision chinoise pour y diffuser des images dénonçant la persécution de cette pratique, est décédée suite à la torture après sept ans de détention.


Mme Yang Chunling était diplômée de l’université du Liaoning et interprète professionnelle en langue anglaise. Avec son mari Yang Benliang et d’autres pratiquants, elle avait détourné la chaîne de télévision câblée de Liaoyang le 5 septembre 2005 pour y diffuser une vidéo des Neuf Commentaires sur le Parti communiste. Cette vidéo dépeint l’histoire violente du Parti communiste chinois, y compris sa persécution du Falun Gong.


Le Falun Gong est une pratique spirituelle traditionnelle chinoise basée sur les principes d’authenticité, de bienveillance et de tolérance. Les autorités chinoises s’efforcent de censurer toute information concernant le Falun Gong et sa persécution depuis que l’ancien dirigeant du Parti communiste Jiang Zemin a donné en 1999 l’ordre d’éradiquer cette pratique. En défiant la censure, Mme Yang a payé un prix très élevé.


La vidéo sur le Falun Gong, diffusée sur le réseau de télévision de Liaoyang pendant 90 minutes, a provoqué beaucoup d’émotions parmi les téléspectateurs locaux et a choqué les autorités. Luo Gan, alors dirigeant du Comité des affaires politiques et juridiques du pays, a lui-même supervisé l’enquête, tandis que Jiang Zemin a donné l’ordre de «tuer [les responsables] sans pitié».


Un mois plus tard, les huit participants avaient tous été arrêtés. Mme Yang a été arrêtée le 13 octobre 2005 chez elle à Dalian, dans la province du Liaoning. Pendant l’arrestation, la police l’a violemment battue jusqu’à lui casser le bras droit. Selon les informations publiées le 22 mai sur le site Minghui.org, édité par des pratiquants du Falun Gong, elle avait été condamnée à sept ans de prison et emmenée au centre de détention de Liaoyang, où elle avait entamé une grève de la faim.


Quelques mois après son arrestation, Mme Yang a été brièvement libérée pour raison médicale alors que son état de santé devenait critique. Arrêtée de nouveau en avril 2006, elle a été de nouveau condamnée à une peine de sept ans qu’elle a presque entièrement passée à la prison pour femmes du Liaoning, également connue sous le nom de la prison de Dabei.


En 2006, pendant la période de Noël, les autorités de la prison lui ont demandé de travailler, mais elle a refusé. L’une des détenues, Zhao Yan, a poussé Mme Yang au sol, lui cassant à nouveau le bras droit. Les médecins lui ont seulement mis une attelle faite de deux planches de bois, sans même remettre en place l’os brisé. Elle a aussi été torturée en étant privée de sommeil pendant plusieurs jours, étouffée avec un sac en plastique mis sur la tête, ou encore battue pendant plusieurs heures.


Mme Yang est décédée le 2 avril 2014, un an après avoir été libérée. Selon le rapport de Minghui.org, elle a succombé aux blessures qu’elle avait subies durant sa détention. Elle n’avait que 40 ans.

Détentions précédentes

Entre mai 2002 et septembre 2004, Mme Yang avait déjà été détenue au tristement célèbre camp de travaux forcés de Masanjia à Shenyang, province du Liaoning, pour avoir distribué des documents d’information sur le Falun Gong.


Pour la forcer à abandonner le Falun Gong, les autorités l’ont soumise à des sessions de lavage de cerveau dans d’autres camps de travail où elle a été torturée, en particulier en étant privée de sommeil ou en étant battue.


L’une des formes de torture extrêmement douloureuses consistait à lui faire croiser les jambes l’une sur l’autre dans la position du lotus que prennent les pratiquants du Falun Gong lors de la méditation. Ensuite, les employés du centre de lavage de cerveau lui ont attaché les jambes avec des cordes et lui ont menotté les mains à un radiateur pendant 36 heures. Lorsqu’elle a été libérée, elle ne pouvait plus bouger. Des détenus ont malgré tout reçu l’ordre de la battre.

Une famille détruite

Yang Benliang, le mari de Mme Yang, a également été arrêté pour avoir collaboré dans la diffusion de la vidéo et a été condamné à 11 ans de prison. Sa mère, Mme Cao Yuzhen, a été arrêtée alors qu’elle rendait visite au couple, et a été condamnée plus tard à neuf ans de prison. Ni son mari ni sa mère ne savent que Mme Yang est décédée puisqu’ils sont encore en prison.


Yang Chunhua, la sœur cadette de Mme Yang, et leur mère, Mme Dong Baoxin, pratiquaient également le Falun Gong, et toutes les deux ont aussi été détenues.


Mme Dong a été arrêtée deux fois pour avoir parlé aux gens du Falun Gong. La première fois en décembre 2000, alors qu’elle produisait des prospectus sur le Falun Gong avec ses filles à son domicile de Dalian. Ses deux filles ont échappé à l’arrestation, mais elle a été emmenée à Fushun et condamnée au camp de travaux forcés, où elle a été cruellement torturée. Elle a été libérée pour raisons médicales un mois plus tard.


En janvier 2001, Mme Dong et ses filles ont de nouveau été arrêtées. Elles ont été enfermées dans une cage de fer durant 24h au poste de police de Houjiagou, puis ont été emmenées au centre de désintoxication du Bureau de l’administration juridique de Dalian.


Les deux sœurs ont été condamnées à passer 2 ans au camp de travaux forcés de Masanjia. Mme Dong a essayé de nombreuses fois, en vain, de rendre visite à ses filles. En raison du constant harcèlement des autorités locales, elle a décidé de déménager dans une autre ville. Lorsque ses filles ont été relâchées en septembre 2004, leur mère était dans un état de santé critique. Elle est décédée en octobre 2004.

Mme Yang Chunhua, la sœur, est actuellement le seul membre vivant de la famille à pouvoir raconter comment les autorités chinoises ont persécuté sa famille en raison de leur conviction. «Même si elle a subi des tortures et d’immenses pressions chaque jour, elle n’a pas renoncé à sa foi», a–t-elle confié en parlant de sa sœur.


Même sous la persécution et les tortures, a témoigné Mme Yang Chunhua, sa sœur traitait avec bonté les autres détenus qui avaient pour ordre de la torturer et leur expliquait les principes d’authenticité, de bienveillance et de tolérance. Et cette bonté a porté ses fruits.


«L’une des détenues, condamnée pour meurtre, était chargée de surveiller ma sœur aînée. Elle était irascible et battait les autres sans pitié. Mais après avoir côtoyé ma sœur pendant un moment, elle lui a dit: Quand je sortirai de prison, je ne battrai plus personne et j’apprendrai les principes du Falun Gong.»

L’incident de Changchun en 2002

Le 5 mars 2002, un autre groupe de pratiquants du Falun Gong avait détourné le signal d’une chaîne de télévision d’Etat de Changchun dans la province du Jilin, pour dénoncer la persécution.


La vidéo a été diffusée pendant près de cinquante minutes sur huit chaînes du réseau de télévision câblée de la ville de Changchun. L’incident a provoqué une onde de choc parmi les téléspectateurs et un grand nombre de personnes ont découvert la vérité sur la persécution du Falun Gong.


La police a entrepris des arrestations massives à Changchun. Près de 5.000 pratiquants ont été illégalement arrêtés, détenus et ont subi des tortures physiques et psychiques à différents degrés. Durant ces arrestations, au moins sept pratiquants du Falun Gong sont morts sous les coups et quinze autres ont été condamnés à entre 4 et 20 ans de prison. Huit d’entre eux sont décédés sous la torture, notamment Liu Chengjun, un participant clé, qui est décédé le 26 décembre 2003. À la fin du mois d’octobre, M. Liu était paralysé en raison des tortures et s’exprimait avec difficulté.

Version en anglais :
Falun Gong Practitioner in China Pays Ultimate Price for Tapping Into TV Network

* * *

Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo

Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.