Panique chez les responsables de la sécurité du régime chinois

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La situation en Chine continentale est en pleine mutation et les responsables de la sécurité du régime se sentent mal à l’aise, craignant devoir un jour rendre des comptes de leur implication dans la persécution de la discipline spirituelle du Falun Gong.


Depuis 2012, plusieurs incidents au sommet ont fait sentir aux personnes impliquées dans la campagne de répression du Falun Gong qu’ils pourraient un jour avoir à rendre des comptes. À cette époque, les membres de la faction de Jiang Zemin ont commencé à s’assurer nerveusement du niveau de santé et d’influence de leur leader.


L’arrestation de Li Dongsheng, premier responsable de la persécution après Jiang Zemin, a porté l’ultime coup à la faction. Dans la soirée du 20 décembre 2013, la Commission centrale du contrôle de la discipline du Parti communiste chinois (PCC) annonçait que Li Dongsheng, vice-ministre de la Sécurité publique et directeur du Bureau 610 central, était placé sous enquête pour graves violations de la loi.


Le Bureau 610 est un organe secret du Parti communiste, agissant en-dehors et au-dessus de toutes les lois. Il a été créé le 10 juin 1999 spécifiquement pour appliquer la campagne contre la discipline spirituelle du Falun Gong.


La fonction de Li Dongsheng à la direction du Bureau 610 avait jusque là été maintenue à moitié secrète. Mais dans l’annonce de sa mise sous enquête, ce poste était mentionné comme son premier titre officiel. Cela peut laisser penser que la persécution du Falun Gong, et non pas la corruption, constituait l’élément-clé de l’enquête.

Compensation exigée

Selon le Centre d’information du Falun Dafa, au cours des plus de 14 ans de persécution du Falun Gong, des centaines de milliers de pratiquants de Falun Gong ont été détenus à tout moment. Le Centre estime que des millions de personnes ont été soumises au lavage de cerveau et aux tortures et que des dizaines de milliers ont été victimes de prélèvements d’organes. Pendant tout ce temps, le PCC a essayé de cacher aux Chinois cette persécution.


En Chine les pratiquants de Falun Gong ont cherché à dévoiler cette campagne de persécution à travers un mouvement de désobéissance civile, dans l’espoir que les Chinois s’opposeraient à la persécution une fois qu’ils connaîtraient clairement les faits. À l’aide de banderoles, de dépliants et de DVD fabriqués par leurs soins, les pratiquants ont expliqué aux gens ce qu’était le Falun Gong et pourquoi il était persécuté. Pendant des années, la majorité de ces efforts ont été menés clandestinement.


Cependant, en 2012, un changement prend forme. Plusieurs incidents au sommet renforcent la pression sur les épaules des hauts responsables du PCC.


Le 4 juin 2012, le site Minghui.org, qui sert de centre d’échanges d’informations et de récits de personnes ayant été persécutées en Chine, publiait un article sur deux fils d’un haut responsable du PCC. Il y a quelques années, ces deux frères avaient été illégalement envoyés dans des camps de travaux forcés et gravement torturés pour avoir pratiqué le Falun Gong. Epoch Times avait rapporté ce cas le 30 octobre 2012.


Les deux frères ont soudain réclamé aux responsables communistes du Bureau 610 une grosse somme d’indemnisation et des excuses publiques pour les mauvais traitements subis. De plus, ils ont demandé aux anciens dirigeants Hu Jintao et Wen Jiabao de s’occuper personnellement de ce cas.


Les deux frères ont averti le Bureau 610 local, les hauts responsables du Département de la police et le secrétaire local du PCC que, s’ils n’étaient pas indemnisés, ils publieraient sur Internet des preuves de la corruption des responsables locaux.


Ils ont également déclaré qu’ils fourniraient des preuves aux dirigeants du PCC et à la Commission centrale du contrôle de la discipline, afin que ces cadres soient placés sous shuanggui, une forme violente d’interrogatoire incluant habituellement la torture pour obtenir des aveux.


Ils ont également demandé que le Bureau 610 et le Comité local des affaires politiques et judiciaires présentent les enregistrements vidéo de leurs interrogatoires. Le Parquet exige en effet que la police enregistre les interrogatoires.


Selon l’article de Minghui, la police locale a avoué à un pratiquant de Falun Gong que les responsables du Bureau 610, du département de la police et du Comité des affaires politiques et judiciaires étaient tous très effrayés.


Toujours selon l’article, des cadres du Bureau 610 auraient essayé de négocier avec les deux frères, mais n’ont pas pu les convaincre de retirer leurs requêtes.

La lettre

Une lettre d’excuses a alors surgi. Elle provenait d’un cadre local du Comité des affaires politiques et judiciaires qui avait participé à maltraité les frères. Ce responsable avait demandé à un proche de rédiger et envoyer la lettre à Epoch Times pour publication. Epoch Times a pu établir l’authenticité de cette lettre.


Dans la lettre, le responsable demandait grâce aux frères et à tous les pratiquants de Falun Gong qu’il avait persécutés. Il annonçait à plusieurs reprises qu’il «s’agenouillait en suppliant» les pratiquants de Falun Gong de lui pardonner ses crimes.


La lettre exprimait également son impuissance envers le système, expliquant que s’il ne suivait pas les ordres, il perdrait son emploi et que s’il obéissait, il risquait la prison, voire l’exécution.


La lettre disait: «Une fois dans un centre de détention ou en prison, personne ne saura comment je suis mort dans l’obscurité. Si les gens du dehors ne savent pas, comment nous les initiés pourrions-nous ne pas savoir? Seuls les plus hauts responsables seraient des personnes et nous n’en sommes pas? Tous les exploits sont les leurs, toutes les erreurs sont les nôtres! »


Le responsable commentait également l’affaire Bo Xilai, membre déchu du Politburo: «Maintenant, je comprends pourquoi Wang Lijun (directeur de police sous Bo Xilai) s’est précipité au consulat des États-Unis à Chengdu. Pourquoi a-t-il fourni des preuves à des étrangers? Pourquoi a-t-il coulé le bateau? Il se sentait impuissant. Il pouvait perdre son titre, mais il ne voulait pas perdre sa vie.»


La missive exhortait ensuite la police à «apprendre du camarade Wang Lijun» et à prendre des mesures pour se protéger en confiant à un ami proche ou un parent à l’étranger des preuves des crimes commis par certains responsables, parce que tôt ou tard, ils deviendraient tous des boucs émissaires.

«Plus vous êtes en bas de l’échelle, plus les accusations contre vous seront sévères quand vous deviendrez bouc émissaire,» soulignait l’auteur. «Mais plus il y aura de responsables impliqués dans cette affaire, plus chacun sera en sécurité. Plus la question devient importante, plus il est difficile pour le PCC de la régler par des moyens politiques. Si le problème devient international, il pourra effectivement être traité dans la transparence en accord avec la loi. Il n’y aura pas de ces peines rapides et sévères.»

Enquête du Comité permanent

Au cours de cet incident, Jia Qinglin, haut responsable du PCC et membre du Comité permanent du Politburo, a été désigné pour mener une enquête. Selon la lettre, cela a effrayé les cadres de tous les niveaux.


«Ils ont tous pensé que l’incident était devenu important et que si Jia Qinglin était envoyé, cela signifiait que les autres membres du Comité permanent du Politburo étaient au courant,» poursuivait la lettre.


Selon l’auteur de la lettre, Jia Qinglin était furieux et aurait déclaré: «Les dirigeants de notre Bureau de la sécurité publique, du Comité des affaires politiques et judiciaires et des Comités locaux du Parti sont incompétents. Ils ont maintenant tous peur et se dérobent à leurs responsabilités. Personne n’ose régler la question de ces deux frères. Les responsables de tous les niveaux ont été à plusieurs reprises insultés, leurs noms ont été mentionnés et ils ont été accusés d’être tous aveugles et de faire des choses atroces comme des chiens. Mais aucun responsable n’a osé dire quoi que ce soit aux frères.»


Ce n’était pas la première fois que Jia Qinglin était envoyé enquêter sur un cas du Falun Gong. Le 15 juillet 2012, il s’était rendu à Botou, sa ville natale dans la province du Hebei. Selon un cadre local, Jia Qinglin devait examiner le développement du Hebei. En réalité, Jia Qinglin avait été envoyé par le Comité permanent du Politburo pour enquêter en secret sur un cas du Falun Gong.


Wang Xiaodong, un pratiquant de Falun Gong de Zhouguantun, agglomération de Fu, ville de Botou, avait été arrêté de force par le Comité des affaires politiques et judiciaires de Botou en février 2012, suscitant l’indignation dans le village. Trois cents villageois, représentant toutes les familles du village, avaient signé leurs noms ou apposé l’empreinte de leur pouce sur une pétition portant le sceau du comité du village et exigeant que les autorités libèrent Wang Xiaodong.


Cette pétition a été baptisée «l’affaire des 300 braves.» Selon Epoch Times, elle a circulé au sein du Politburo et alarmé les plus hauts dirigeants du Parti.


Depuis, de nombreux cas semblables ont fait surface, des dizaines de milliers de personnes dans toute la Chine ont protesté contre ces arrestations illégales visant des citoyens pratiquant le Falun Gong.

Prélèvements d’organes

La lettre mentionnait également les prélèvement d’organes sur les pratiquants de Falun Gong et l’attention accrue portée par le monde entier sur ce sujet.


«D’autres pourraient ne pas le croire, mais nous y croyons. Nous, les initiés, savons à quel point le PCC est cruel et impitoyable. Le PCC est prêt à tout.»


Le responsable prédisait également que si les prélèvements d’organes étaient ouvertement révélés, cela serait la fin du PCC.

Jiang Zemin et sa faction

En juillet 1999, l’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin avait ordonné la campagne d’éradication de la pratique du Falun Gong. Jiang Zemin craignait la popularité du Falun Gong et le fait que ses enseignements traditionnels s’avèrent plus convaincants pour les Chinois que l’idéologie du PCC.


Afin de concentrer toutes les ressources de la nation dans son attaque contre le Falun Gong, Jiang Zemin a établi le Bureau 610 pour gérer les situations d’urgence et diriger l’armée, la police armée, la police, la diplomatie, la finance, les communications, l’éducation et d’autres secteurs en fonction des besoins.


Chen Pokong, un activiste politique, a écrit dans un récent article intitulé Qui a renversé Bo Xilai: «La persécution du Falun Gong sous le règne de Jiang Zemin est la pire chose qu’il ait faite dans sa vie. Il a compris plus tard que ses collègues Zhu Rongji, Qiao Shi, Li Ruihuan et d’autres étaient opposés à la persécution du Falun Gong. Hu Jintao, son successeur, le Premier Ministre Wen Jiabao et d’autres se sont aussi montrés discrets au sujet du Falun Gong. Jiang Zemin comprenait la gravité de la situation.»


En général, les secrétaires des différents niveaux du Comité des affaires politiques et judiciaires sont également responsables du Bureau 610. Zhou Yongkang, à la tête du Comité, est naturellement devenu la première gâchette de Jiang Zemin. Pour empêcher la faction de Jiang Zemin d’être punie pour ses crimes, la tâche la plus importante était de contrôler le poste de secrétaire du Comité. La faction s’est tournée vers Bo Xilai, qui en 2007 avait été nommé secrétaire du Parti dans la mégalopole de Chongqing au sud-ouest de la Chine.


En février 2012, après que Wang Lijun, le bras droit de Bo Xilai, se soit échappé au Consulat des États-Unis, les plans secrets de Bo Xilai et Zhou Yongkang visant à s’approprier le poste de secrétaire du Comité des affaires politiques et judiciaires et d’usurper le pouvoir de Xi Jinping ont été révélés. Cela a provoqué la chute de Bo Xilai. La faction de Jiang Zemin s’est alors retrouvée paralysée et désordonnée.


À la mort de Mao Zedong, le PCC avait immédiatement éliminé la Bande des quatre (un groupe de responsables du Parti, dont faisait partie Jiang Qing, la dernière épouse de Mao, qui contrôlait les organes du pouvoir du PCC dans la dernière partie de la Révolution culturelle. Les quatre ont été jugés pour trahison et accusés des pires excès de la Révolution culturelle). Plus tard, le PCC a renié la Révolution culturelle et entamé d’immenses changements.


Bien que Jiang Zemin soit vraisemblablement toujours vivant, des centaines de ses partisans sont tombés depuis le début de 2012.

À la recherche de Jiang Zemin

Depuis un certain temps, les responsables du Bureau 610 et du Comité des affaires politiques et judiciaires ont prédit que le Parti communiste réévaluerait la campagne contre le Falun Gong. Tous sont terrifiés et s’inquiètent de l’état de santé de Jiang Zemin, s’il est encore en vie, et de son influence politique.


Voyant s’assombrir leur avenir, les restes de la faction se sont efforcés de garder leur optimiste en se regroupant et en créant de fausses informations d’apparitions publiques de Jiang Zemin pour éviter la punition immédiate.


Le 20 octobre 2012, Renmin, un journal proche du PCC, publiait sur son site une photo de Jiang Zemin apparaissant en public et affirmait que cette photo venait du site de la faculté d’océanographie de Shanghai. Mais en comparant les indications de temps sur la photo de Renmin et celle de la faculté de Shanghai, il devenait évident que la photo de Renmin avait été postée 7 heures avant celle de Shanghai. Les photos semblent également avoir été retravaillées.


Le 7 mai 2012, la photo d’une rencontre en avril de Jiang Zemin avec Howard Schultz, le PDG de Starbucks, a circulé sur Internet. Mais les médias officiels chinois n’ont rien rapporté à ce sujet. Wang Xingrong, porte-parole du siège de Starbucks à Shanghai et le Ministère des Affaires étrangères ont refusé de confirmer si cette rencontre avait eu lieu. Certains commentateurs ont suggéré que cette photo avait été créée numériquement.


En septembre 2012, un reportage affirmait que Jiang Zemin avait été vu lors d’un spectacle au Théâtre national dans la soirée du 22 septembre. Mais plus tard, ce reportage s’est également avéré falsifié.


Version en anglais:
Panic Builds Among Chinese Regime Security Officials

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