L’ambassade chinoise met la pression sur les membres du Parlement Israélien

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• La Knesset [Parlement israélien] en session à Jérusalem le 15 octobre 2012. Suite aux pressions de l’ambassade chinoise, trois membres du parlement ont retiré leurs signatures d’une pétition qui demandait l’arrêt des prélèvements forcés d’organes en Chine. (Gali Tibbon/AFP/AFP/Getty Images)

JERUSALEM – Plusieurs membres du Parlement israélien se sont retrouvés impliqués dans un incident diplomatique la semaine dernière, quand l’ambassade de Chine a demandé qu’ils rétractent leurs signatures d’une pétition.


La pétition concernait le crime des prélèvements forcés d’organes en Chine et devait être envoyée au siège des Nations Unies à Genève. Neuf membres du Parlement ont signé la pétition et ont été rapidement contactés par le conseiller politique du Parlement, Monsieur Oded Ben-Hur, qui leur a conseillé de retirer leurs signatures et d’envoyer une lettre d’excuse.


D’après les multiples sources proche de cette situation, Ben-Hur agissait sous le commandement de l’ambassade chinoise. Trois signataires ont été ainsi poussés à retirer leurs signatures et leurs soutiens à la pétition.


Uri Orbach, un des plus fervents défenseurs de la pétition et membre du Parlement (MP), a expliqué qu’il avait signé parce "qu’il était en accord avec son contenu".


"Cela me semblait droit et équitable", a précisé Orbach lors d’un entretien téléphonique avec Epoch Times. «Je connais bien le sujet - je le suis régulièrement.»


Uri Orbach a raconté qu’on lui avait demandé d’annuler sa signature et qu’il avait aussi vue une lettre d’excuse, à l’intention de l’ambassade chinoise, mais qu’il avait refusé de la signer.


En ce qui concerne la lettre d’excuse, il a précisé: "Je ne signe pas quelque chose à laquelle je ne crois pas", en ajoutant qu’il ne comprenait pas pourquoi l’ambassade chinoise demandait des excuses.


"S’excuser de quoi?", a demandé Monsieur Orbach. "Seulement parce que quelqu’un est déterminé ?"


Prélèvements forcés d’organes

Epoch Times a publié en mars 2006 son reportage sur les prélèvements forcés d’organes en Chine réalisés sur les pratiquants de la discipline du Falun Gong. D’après les sources d’Epoch Times, on faisait subir aux pratiquants des analyses sanguins et des analyses tissulaires, pour ensuite constituer une immense banque d’organes potentiels rapidement disponible. Quand un patient dans un hôpital chinois avait besoin d’un organe, les organes commercialisables étaient prélevés, conduisant ainsi à la mort du pratiquant.


Peu de temps après la sortie du premier article dans Epoch Times, les Canadiens David Kilgour, ancien secrétaire d’État (Asie – Pacific) et procureur général, et David Matas, avocat international des droits humain et chasseur de Nazi, ont publié leur enquête indépendante sur les allégations des prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants de Falun Gong.


Dans ce rapport publié en Juillet 2006, Messieurs Kilgour et Matas ont conclu à la véracité de ces allégations. Ils ont estimé qu’entre les années 2000 et 2005, 41500 transplantations d’organes ont eu lieu, pour lesquelles les pratiquants de Falun Gong détenus étaient la source la plus probable pour les organes. Leur enquête, première du genre à cette époque, a depuis était corroborée par d’autres enquêteurs.


Entre temps le taux de transplantations d’organes s’est significativement réduit depuis son pic en 2005, l’industrie de transplantation en Chine effectue encore 10 000 transplantations par an. David Matas estime que les organes pour 8 000 des ces transplantations proviennent des pratiquants du Falun Gong.


"S’excuser de quoi?" dit Orbach. "Seulement parce que quelqu’un est déterminé?"

En Juillet 1999, presque 100 millions de Chinois avaient adopté la pratique du Falun Gong, un nombre considérablement plus élevé que les membres inscrits au Parti communiste chinois. Le chef du parti communiste chinois de l’époque, Jiang Zemin, craignant que les enseignements traditionnels basés sur la moralité ne soient plus attirants que l’idéologie communiste, donna l’ordre d’éradiquer la pratique.


Selon les enquêteurs, c’est en 2000 que ce que Matas a appelé "une nouvelle forme de mal sur cette planète" a été systématiquement appliqué contre les pratiquants de Falun Gong.


Le rôle du Ministère des Affaires Étrangères

La controverse autour de la pétition a commencé quand un journal local Arutz Sheva a publié un article sur son site internet intitulé Les membre de la Knesset d’Israël aux Nations Unies: Enquêter sur les prélèvements forcés d’organes en Chine.


Le Ministère des Affaires Étrangères d’Israël a défendu la position officielle qui précise que les membres du Parlement ont le droit de s’exprimer de toutes les manières qu’ils trouvent appropriées, et ceci inclus la signature de pétition.


"L’Ambassade chinoise nous a contacté concernant la pétition", a déclaré Yigal Palmor, le porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères. "Ils voulaient savoir si les Membres du Parlement, qui avaient signé la pétition, participaient à une politique contre leur gouvernement."


Monsieur Palmor a continué en disant que: "Le gouvernement israélien n’avait pas demandé aux membres du Parlement d’envoyer une lettre d’excuses et de produire une rétractation. Par ailleurs, nous avons diffusé la discussion que nous avons eu avec l’ambassade chinoise" .


Mais selon un rapport publié dans le journal le plus important d’Israël, le Haartez, par le correspondant, Monsieur Barak Ravid, le ministre des Affaires Étrangères a directement informé le conseiller politique du Knesset, Oded Ben-Hur et le porte-parole du Knesset, Reuven Rivlin, qui ont rapidement contacté les membres du Parlement qui avaient signé la pétition.


À cause des pressions, trois des neuf membres du Parlement ont retiré leurs signatures. Le Membre du Parlement Daniel Ben Simon est l’un de ceux qui ont refusé de faire marche arrière.


"Je la lis [la pétition] et je maintiens ma signature", a déclaré Ben Simon. Il a noté qu’on lui avait demandé après avoir signé, si sa signature était définitive et qu’il avait précisé qu’elle l’était.


Une des menaces utilisée sur les membres du Parlement qui ont signé la pétition, était de leur interdire de visiter la Chine dans le futur, s’ils maintenaient leur décision de signer contre les prélèvements forcés d’organes.


Monsieur Ben Simon n’a pas du tout été touché par l’idée d’être fiché sur leur liste noire, pour son positionnement vis à vis des droits humains.


Face à la possibilité d’être interdit de séjour en Chine dans le futur, il a simplement répondu: "Je peux vivre avec".


Avec les recherches complémentaires de Dina Gordon

Version anglaise: Israeli Parliament Members Strong-Armed by Chinese Embassy


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